Gerhard Schröder
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Gerhard Fritz Kurt Schröder, né le 7 avril 1944, est un homme politique allemand, Chancelier fédéral du 27 octobre 1998 au 22 novembre 2005.
Schröder est né à Mossenberg, dans l'arrondissement de Lippe. Quand il n'est pas à Berlin, capitale de l'Allemagne, il vit à Hanovre.
Il a rejoint la SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, Parti social-démocrate d'Allemagne) en 1963.
Il obtient d'être candidat SPD à la chancellerie, à la place du président du parti Oskar Lafontaine qui avait déjà échoué en 1990 face au Chancelier CDU Helmut Kohl, après avoir remporté en 1998 les élections régionales dans le Land de Basse-Saxe dont il est le président.
Il est devenu Chancelier fédéral le 27 octobre 1998 et forma son premier cabinet, mettant fin aux seize années de pouvoir du Chancelier sortant Helmut Kohl et de sa coalition CDU-FDP. Il a également occupé le poste de président du SPD depuis la démission d'Oskar Lafontaine en mars 1999, qui était par ailleurs son Ministre de l'Économie et président du Land de Sarre. Aux élections générales du 22 septembre 2002, son mandat a été renouvelé pour quatre ans grâce à la très courte victoire de la coalition rouge-verte, avec laquelle il forme son deuxième cabinet.
Il s'opposa fermement à la guerre en Irak en 2003, l'un de ses principaux thèmes de campagne durant l'été 2002, et refusa toute aide militaire, ce qui provoqua une augmentation des tensions politiques entre les États-Unis et l'Allemagne, étant donné que celle-ci était considérée comme l'un de ses plus importants et plus intimes alliés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le refus de la guerre par Schröder avait plusieurs raisons, dont l'une était que la Loi fondamentale interdit l'entrée en guerre en tant qu'« agresseur ». Ces opposants chrétiens démocrates y voyant plutôt une manœuvre destinée à remporter les élections de semptembre 2002, pour lesquels il commença très bas dans les sondages.
Confronté à la contestation de ses réformes sociales, la SPD a été sanctionné dans de nombreuses élections régionales. Après sa lourde défaite dans son bastion de Rhénanie-du-Nord-Westphalie le 22 mai 2005, terre traditionnellement acquise au SPD et représentant 20 % de la population allemande, Gerhard Schröder a annoncé la tenue probable d'élections anticipées à l'automne 2005, qui pourraient le conduire à quitter ses fonctions.
Aux élections du 18 septembre 2005 le SPD obtient 34,2 % des voix, un résultat suffisant pour empêcher la formation la coalition CDU/CSU-FDP (respectivement 35,2 % et 9,8 % des voix) attendue par de nombreux observateurs. Renforcé par ce relatif succès et par le bon score de la SPD en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Gerhard Schröder proclame la victoire de son parti et semble revendiquer pendant plusieurs semaines sa réelection au poste de chancelier. Finalement, les deux grands partis acceptent la formation d'une « grande coalition » et Angela Merkel est élue chancelière le 22 novembre 2005. Le lendemain, Schröder démissionne de son mandat de député au Bundestag.
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[modifier] Vie professionnelle
Gerhard Schröder reprend ensuite ses activités d'avocat et de conseil.
Peu après avoir cédé le pouvoir à la conservatrice Angela Merkel, Gerhard Schröder a été engagé par Gazprom pour diriger le conseil de surveillance du consortium germano-russe chargé de construire ce gazoduc sous la mer Baltique, dont Gazprom détient 51%. Schröder avait lui-même arrêté la construction de ce pipeline en tant que chancelier et cela attiré de nombreuses critiques en Allemagne.
Le 30 mars 2006, Gerhard Schröder est élu à l'unanimité[1] président de la North-European Gas Pipeline Company, entreprise chargée de superviser la gestion et la construction d'un gazoduc reliant la Russie et l'Allemagne en passant par la mer Baltique, évitant ainsi la Pologne, la Lituanie et l'Ukraine.
Par ailleurs, le gouvernement de Gerhard Schröder s'était porté garant d'un crédit d'un milliard d'euros proposé par les banques Deutsche Bank et KfW à Gazprom pour la construction de ce gazoduc germano-russe en mer Baltique. Gazprom a toutefois par la suite refusé ce prêt des deux banques.
Le 29 mars 2006, le quotidien russe Kommerssant, publie un article[2] qui annonce que Schröder va proposer au président russe Poutine une entreprise relations publiques basée en Allemagne visant à améliorer l'image de la Russie en Europe occidentale. Les deux hommes sont réputés bons amis et Schröder espère obtenir le financement d'entreprises russes. Schröder a peu après nié ces informations parlant d'un think tank visant au dialogue entre la Russie et l'Occident.
Il a été également recruté par la banque Rotschild comme conseiller dans le développement de ses activités en Europe de l'est, en Russie, en Turquie, au Moyen-Orient et en Chine.
Gerhard Schröder, qui a adopté avec sa dernière épouse une petite fille originaire de Russie, ne cache pas les relations amicales qu'il entretient avec le président Vladimir Poutine.
[modifier] Vie privée
Gerhard Schröder n'a jamais connu son père Fritz Schröder, mort au combat le 4 octobre 1944 en Roumanie, et enterré dans le village de Ceanu Mare.
Il a été marié plusieurs fois, à :
- Eva Schubach (de 1968 à 1972)
- Anne Taschenmacher (de 1972 à 1984)
- Hiltrud Hensel (de 1984 à 1997)
- Doris Köpf (depuis 1997)
[modifier] Sur son père
Fritz Schröder était un soldat allemand qui servit dans la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est mort caporal le 4 octobre 1944 dans une embuscade des armées roumaine et soviétique à Ceanu Mare (Roumanie). Il appartenait alors à la compagnie Stange du bataillon Witzel.
Le 7 avril 1944, son épouse accoucha d'un deuxième enfant prénommé Gerhard, qui fit une carrière politique et devint chancelier.
Le fait que Fritz n'a jamais connu son fils a fait de celui-ci le premier chancelier allemand à n'avoir pas participé à la Seconde Guerre mondiale et donc à être une victime de ce conflit causé par la politique d'Adolf Hitler. Il est ainsi le premier chef de gouvernement allemand à assister aux commémorations du débarquement de Normandie, considéré comme une des principales défaites de l'Allemagne en 1944.
La tombe du caporal Schröder a été retrouvée par sa fille Gunhild Schröder-Kamp en avril 2001 à Ceanu Mare. Son fils Gerhard vint s'y recueillir en août 2004, lors d'une visite officielle en Roumanie.
[modifier] Liens externes
- (de) Site officiel de Gerhard Schröder
- (de) (en) (ru) Nordeuropäische Gaspipeline — North European gas pipeline — Северо-Европейский газопровод
[modifier] Source
Précédé de : Helmut Kohl |
Chancelier fédéral 1998–2005 |
Suivi de : Angela Merkel |