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Henri Giraud (général)

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 le Général Charles de Gaulle serrant la main du Général Henri Giraud devant Roosevelt et Winston Churchill (Conférence de Casablanca, 14 Janvier 1943
le Général Charles de Gaulle serrant la main du Général Henri Giraud devant Roosevelt et Winston Churchill (Conférence de Casablanca, 14 Janvier 1943

Henri Giraud (18 janvier 1879 - 13 mars 1949) est un général français. Patriote, admirateur de Pétain, il a participé, de novembre 1942 à mars 1943, à la tentative de maintien d'un régime vichyste sous protectorat américain, en Afrique française (voir Régime de Vichy en Afrique libérée(1942-43)).

Puis, de juin à novembre 1943, il a été, avec le général de Gaulle, co-président du Comité français de la Libération nationale (CFLN)

Une partie de la Résistance intérieure française se réclama de son patronage et de son inspiration, en particulier l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) du général Frère. Pour beaucoup de "vichysto-résistants" (J.P. Azéma), le "giraudisme" a permis une transition du régime pétainiste à l'engagement résistant, voire au ralliment final au gaullisme républicain.


Sommaire

[modifier] La carrière du général Giraud jusqu'avant l'armistice de 1940

[modifier] Giraud, avant la Seconde guerre mondiale

  • Henri Giraud est né à Paris. Il était de souche alsacienne. Il fut diplômé de l'École militaire de Saint Cyr, en 1900 puis rejoignit un corps de troupe. Il a servi en Afrique du Nord, jusqu'à son affectation en France, en 1914 lors de la première guerre mondiale, et y commanda des unités de Zouaves. Sérieusement blessé au combat, il fut capturé en août 1914, mais s'échappa deux mois plus tard et rentra en France par les Pays-Bas.
  • Giraud servit ensuite avec les troupes françaises à Constantinople, sous le général Franchet d'Esperey. En 1933 il fut muté au Maroc pour y combattre les rebelles du Rif. Il y obtint la Légion d'honneur, après la capture d'Abd el-Krim. Il devint plus tard le commandant militaire de Metz.
  • Quand la Seconde Guerre mondiale commença, Giraud était membre du Conseil supérieur de guerre. Il y avait désapprouvé la tactique préconisée par le lieutenant-colonel Charles de Gaulle d'emploi offensif des blindés en formations groupées pour percer les lignes ennemies.
  • Les carrieres de Giraud et De Gaulle se croisèrent à plusieurs reprises avant la guerre -notamment au cours du commandement du 577eme RCC a Metz par De Gaulle, au cours desquelles ce même De Gaulle eut à subir les sarcasmes de Giraud sur l'efficacité des Chars de combat.

[modifier] Giraud, prisonnier et évadé de la Seconde guerre mondiale

  • Giraud devint le commandant du 7e groupe d'armées quand il fut envoyé en Hollande, le 10 mai 1940, et parvint à retarder les troupes allemandes à Breda le 13 mai. Plus tard, la VIIe armée épuisée fut fusionnée avec la IXe C'est quand il essaya de bloquer l'attaque blindée allemande par les Ardennes, qu'il fut capturé par l'ennemi à Wassigny le 19 mai.
  • Il fut interné au Königstein près de Dresde qui était employé comme centre d'internement de Haute sécurité pour les prisonniers de guerre de marque.

Giraud y prépara soigneusement son évasion pendant deux ans. Il y pratiqua l'allemand et apprit par cœur une carte des abords de la forteresse. Le 17 avril 1942, il se laissa descendre le long de la falaise de la forteresse de montagne. Il avait rasé sa moustache, s'était coiffé d'un chapeau tyrolien et voyagea jusqu'à Schandau pour y rencontrer son contact du SOE. Par diverses ruses il a atteint la frontière suisse et par la suite a rejoint Vichy, en France.

  • L'évasion de Giraud fut bientôt connue en France. Hitler, ayant confondu paraît-il Giraud avec de Gaulle, et croyant que c'était le technicien français des blindés qui lui avait échappé, entra dans une violente colère. Himmler ordonna à la Gestapo de l'assassiner. Pierre Laval et Abetz essayèrent vainement et à plusieurs reprises de persuader Giraud de retourner en Allemagne. Mais Giraud, qui, bien que patriote, admirait pourtant Pétain et son régime, s'obstina dans son refus. Lors d'une entrevue avec Abetz à Moulins, à la Ligne de Démarcation, il déclara qu'il n'accepterait de rentrer en Allemagne qu'à une seule condition: que le Reich libère les 500 000 prisonniers mariés! Cependant, il signa en mai 1942 une lettre au maréchal, dans laquelle il s'exprima en ces termes: "Je vous donne ma parole d'officier que je ne ferai rien qui puisse gêner en quoi que ce soit vos rapports avec le gouvernement allemand ou entraver l'œuvre que vous avez chargé l'amiral Darlan et le président Pierre Laval d'accomplir sous votre haute autorité. Mon passé est garant de ma loyauté...".

[modifier] Giraud et l'Opération Torch

[modifier] La revendication par Giraud au commandement de l'Opération Torch

Giraud s'installa en zone sud, dans une propriété familiale où la police de Laval le fit surveiller, ce qui ne l'empêcha pas de prendre des contacts avec diverses personnalités françaises et américaines, en vue d'une reprise de la guerre par l'armée d'armistice auprès des Alliés.

Lorsque les Alliés envisagèrent un débarquement en Afrique du Nord, leurs dirigeants, décidés à écarter de Gaulle, et incertains de l'accueil que leurs réserveraient les généraux vichystes, cherchèrent un général français prestigieux pour prendre le commandement de l'armée d'Afrique. Sur la suggestion d'un résistant d'extrème droite, l'industriel Lemaigre Dubreuil, qui avait servi sous ses ordres, des contacts furent pris par des agents consulaires américains avec le général. Celui-ci accepta de participer à l'Opération Torch à condition que le débarquement ait lieu simultanément au sud de la France et en Afrique du nord et qu'il en soit le commandant en Chef. Peu à peu on réussit à lui faire admettre un débarquement qui aurait lieu en Afrique du Nord, et Giraud désigna comme ses représentants sur place le général Charles Mast à Alger et le général Béthouard au Maroc. Mais on ne répondit pas à sa prétention d'exercer le commandement inter-allié.

Quelques mois plus tard, Giraud quitta secrètement la France, en vue de participer à l'Opération Torch. C'est le Seraph, submersible britannique, qui l'embarqua au Lavandou et le transporta à Gibraltar, le 7 novembre 1942. Il y apprit alors que le débarquement allié en Afrique du Nord serait commandé par le général Dwight Eisenhower, alors qu'il avait demandé à le diriger lui-même.

Il eût été de toutes façons impossible aux alliés, même s'ils l'avaient souhaité, de confier 24 heures seulement à l'avance, le commandement d'une opération si importante et si complexe, dans laquelle tous les ordres s'échangeaient en anglais, à un général de langue étrangère. Aussi la longue et inutile discussion imposée par Giraud à Eisenhower à ce sujet n'eût-elle pour seul effet que de faire perdre à Eisenhower un temps précieux à la veille de l'opération.

Quant au commandement des troupes françaises en Afrique du Nord, qu'Eisenhower lui demanda de prendre, Giraud le lui refusa.

[modifier] L'abandon par Giraud de l'Opération Torch

  • À titre de protestation, Giraud se refusa aussi, jusqu'au 9 novembre, à quitter Gibraltar. Mais il abandonnait, du même coup, les résistants d'Alger qui comptaient sur sa présence, pour lui remettre la ville au matin après en avoir neutralisé la garnison. Ainsi l'Opération Torch dut-elle se dérouler sans lui.
  • En conséquence, les 400 résistants français d'Alger exécutèrent sans lui, leur putsch du 8 novembre 1942 : ils occupèrent, dans la nuit du 7 au 8, les points stratégiques d'Alger, et y arrêtèrent les plus hauts dirigeants civils et militaires vichystes, tels que le général Juin et l'amiral Darlan. C'est l'un de ces résistants, qui suppléant à la carence de Giraud, lança de Radio-Alger un soi-disant appel du général Giraud appelant à la rentrée en guerre, et se terminant par la phrase « Un seul but la Victoire ». Celle-ci devint sa devise jusqu'à la Libération, et servit de titre à ses Mémoires.
  • À la suite de quoi, les régiments vichystes perdirent leur temps à reconquérir Alger contre les résistants français, au lieu d'attaquer les forces de débarquement allié sur les plages. Ainsi ces dernières purent-elles débarquer paisiblement, encercler Alger presque sans opposition, et obtenir la reddition de la garnison de vichyste à 17h30, le même jour.
  • Ainsi les résistants d'Alger accomplirent-ils, mais sans Giraud, la réussite de l'opération Torch, en faisant tomber, dès le premier jour, le plus grand port d'Afrique du Nord intact et les principaux chefs militaires français entre les mains des alliés.

[modifier] L'arrivée de Giraud à Alger, après la bataille

  • Giraud n'arriva à Alger que le 9 novembre, dans l'après-midi, alors qu'en son absence, le général Clark avait commencé à traiter avec Darlan pour obtenir la fin des combats à Oran et au Maroc. Il poussa le ménagement de l'anglophobie de l'armée d'Afrique jusqu'à faire préalablement redécorer le sous-marin britannique qui le transportait pour lui faire arborer des couleurs françaises. Là les troupes françaises de Vichy combattirent les forces alliées, pendant trois jours, jusqu'à ce que l'amiral collaborationniste François Darlan ait été obligé, par Clark sous la menace, de leur ordonner un cessez-le-feu.

[modifier] Giraud dans les « Expédients provisoires »

[modifier] Le ralliement de Giraud à Darlan

Franklin D. Roosevelt et Henri Giraud à Casablanca, le 19 janvier 1943
Franklin D. Roosevelt et Henri Giraud à Casablanca, le 19 janvier 1943
  • L'amiral collaborationniste Darlan, ayant alors pris la direction politique de l'Afrique française du nord et de l'A.O.F. avec le soutien de Roosevelt, nomma Giraud commandant de ses troupes. Giraud, après son refus de prendre en main l'opération Torch, avait sans doute perdu une bonne part de la confiance des Américains. Mais Darlan ne pouvait pas fédérer tous les mouvements sous son seul nom, vu son appartenance au gouvernement de Vichy, et son titre officieux de dauphin de Pétain.
  • Le Comité national français de Londres (voir France libre) refusa de reconnaître ce Haut-commissariat de France en Afrique.
  • Après que, le 24 décembre 1942, Fernand Bonnier de La Chapelle, eut abattu Darlan, il semble bien qu'au sein du Conseil Impérial, ce soit Giraud qui, selon Renée Gosset (p.397), aurait insisté pour que ce jeune résistant de 20 ans ne soit pas gracié, en affirmant qu'une telle mesure de mansuétude déplairait au président Roosevelt (qui aurait qualifié l'acte de Bonnier de « meurtre au premier degré »). Bonnier fut fusillé moins de 48 heures après, sans que Giraud ait pris le temps de recevoir ni d'écouter aucune demande de grâce.
  • Giraud fut récompensé de son attitude le jour même, 26 décembre 1942, par les membres vichystes du Conseil impérial, qui l'élirent, sans opposition, Haut-commissaire pour succéder à Darlan. Giraud garda alors le même adjoint que son prédecesseur, le général Bergeret, ancien ministre de l'Air de Pétain, et maintint les aspects les moins défendables du régime de Vichy dans le camp allié.
  • Simultanément, il fit rapidement ouvrir une nouvelle enquête sur le meurtre de Darlan, alors qu'il venait de faire exécuter à la hâte Bonnier, le principal témoin. Il ordonna, ce que Darlan n'avait pas osé faire, l'arrestation, le 30 décembre 1942, de 27 chefs de la résistance française du 8 novembre qui avaient permis le succès du débarquement allié, dont Henri d'Astier. Ils furent envoyés quelque temps en internement dans le Sahara.

[modifier] Le maintien du régime de Vichy par Giraud

Il maintint, à son tour, le régime de Vichy dans le camp allié, y compris ses pires lois d'exclusion, et les internés de Vichy dans les camps de concentration du sud, en dehors de toute pression allemande. Il aggrava même ce régime en interdisant l'accès des officiers et soldats juifs aux unités combattantes, au détriment des besoins pressants de l'armée d'Afrique, pour les empêcher d'utiliser ultérieurement leurs décorations, leurs blessures ou autres titres militaires pour récupérer leur citoyenneté française. (Note de service n°12/1 du 15 novembre 1942 du général d'Armée Giraud, commandant en chef des Forces terrestres et Aeriennes et Note de service n°40C.MAGP/CAB. du 30 janvier 1943 du général Prioux).

[modifier] Les négociations avec de Gaulle

  • Giraud participa à la Conférence de Casablanca (1943) (dite aussi « Conférence d'Anfa »), et fut contraint, après quelques mois, de faire relacher les chefs de la résistance qu'il avait déportés dans le sud algérien, puis de libéraliser partiellement son régime, sous l'influence de Jean Monnet. Le 14 mars 1943, il prononça ce qu'il qualifia lui-même ironiquement de "premier discours démocratique de sa vie", rédigé en fait par Monnet. Il y reniait Pétain et la Révolution Nationale. Cependant, il fallut attendre son éviction en octobre pour que la citoyenneté française soit restituée aux Juifs d'Algérie.

[modifier] Le Comité Français de la Libération nationale (CFLN)

[modifier] Le maintien des désaccords au sein du CFLN

  • Puis, en juin 1943, il devint avec Charles De Gaulle l'un des co-présidents du Comité français de la Libération nationale (CFLN), destiné à unir la totalité des forces françaises en guerre. Mais la collaboration des deux généraux au sein de cet organisme fut jalonnée de différends parfois graves, à l'occasion desquels Giraud, chaque fois qu'il était mis en minorité, se réclamait du soutien personnel des autorités américaines. En juillet 1943, Giraud commit l'erreur de se rendre longuement aux Etats-Unis, permettant à de Gaulle de multiplier les ralliements en son absence.
  • Par la suite, de Gaulle consolida sa position politique aux dépends de Giraud, qui dut quitter le CFLN, tout en restant Commandant en chef, lors de l'alignement de la compostion du Comité sur celle de l'Assemblée consultative provisoire.

De Gaulle, appuyé sur cette assemblée, put alors rétablir complètement les libertés. Mais sa victoire sur Giraud, qui avait au départ tous les atouts en mains, ne tint pas seulement au sens manœuvrier de de Gaulle, face à l'incompétence politique de Giraud. De Gaulle a en réalité gagné parce qu'il a mieux compris que Giraud le sens de l'évolution politique de cette guerre, dirigée au moins autant contre l'Hitlérisme que contre l'Allemagne, et mieux perçu que Giraud les aspirations des Français au respect de leur souveraineté et de leur liberté.

[modifier] Le jeu personnel de Giraud

[modifier] L'affaire Pucheu

  • Pierre Pucheu, ancien ministre de l'Intérieur de Pétain très compromis dans la collaboration, avait fui la France à travers l'Espagne, et avait écrit à Giraud pour demander à venir au Maroc s'engager comme officier de réserve dans une unité combattante. Giraud lui avait donné son accord par une lettre du 15 février 1943, à condition que Pucheu prenne un nom d'emprunt et s'abstienne de toute activité politique, et lui avait fait adresser à cet effet un sauf-conduit par l'un de ses collaborateurs, le colonel Malaise. C'est ainsi que Pucheu était arrivé, au début de mai 1943, en Afrique du nord. Mais, une semaine plus tard, le 12 mai 1943, le même Giraud l'avait fait placer en résidence surveillée.
  • Peu après, de Gaulle était arrivé à Alger et avait constitué avec Giraud le Comité Français de la Libération nationale dont il avait progressivement pris le contrôle. La liberté de la presse alors rétablie avait permis au journaux gaullistes et communistes de dénoncer enfin ouvertement ceux qui avait collaboré avec l'ennemi. C'est ainsi qu'une campagne fut lancé contre Pucheu, par le journal gaulliste « Combat » le 15 mai 1943, puis relayée en force par les médias communistes.
  • C'est alors que le CFLN avait décidé de procéder à l'épuration des collaborateurs, et de faire traduire Pucheu devant un tribunal militaire, sans que Giraud, qui en faisait partie et l'avait fait venir en Afrique du Nord, ait protesté.
  • Par la suite, appelé par la défense à déposer au procès Pucheu, non seulement Giraud n'avait pas défendu l'intéressé, mais de plus avait justifié la violation de ses engagements envers l'accusé, lors de sa mise en résidence surveillée:
    • Il avait d'abord avancé le fait que celui-ci serait arrivé en pleine bataille de Tunisie, alors que celle-ci aurait été « indécise », et qu'il ne pouvait alors tolérer aucune agitation à l'arrière. Cette affirmation était inexacte car la campagne de Tunisie était si peu « indécise », lors de la mise en résidence surveillée de Pucheu le 12 mai, que cette campagne allait se terminer le lendemain 13 mai.
    • La deuxième justification de sa mesure par Giraud était plus sérieuse: Il affirmait, en effet, avoir reçu des informations relatives à la responsabilité de Pucheu dans des arrestations d'otages, qu'il ne pouvait vérifier. Mais alors il semble que, dans le doute, il eût été plus correct, compte tenu de son envoi inconsidéré d'un sauf-conduit à ce personnage, de le renvoyer aussitôt en Espagne plutôt que de l'interner.
  • Quoi qu'il en soit, son comportement dans cette affaire contribua à le déconsidérer auprès de son entourage militaire vichyste.

[modifier] L'affaire de Corse

  • Giraud avait définitivement perdu la confiance du Comité, après plusieurs incidents, notamment lorsqu'il lui avait caché jusqu'à la dernière minute son projet de libération de la Corse.
  • Le 9 septembre 1943, Giraud reçut un télégramme de la Résistance corse ainsi libellé : "Ajaccio s'est soulevé. On se bat à Bastia", et réclamait de l'aide. Giraud eut cette phrase sur-le-champ: "Les braves gens ! On ne peut pas les laisser tomber." Il passa outre au général Eisenhower, dont les plans n'intégraient pas la libération de la Corse, et envoya les forces régulières disponibles prêter main-forte aux insurgés.
  • Le 13 septembre 1943, Giraud mena en effet le débarquement en Corse avec succès, en liaison avec les résistants corses, qui firent le plus gros du travail. Mais il laissa au surplus, à l'issue de cette opération, le « Front national », groupe de résistance à orientation communiste, prendre le contrôle de l'île. Ce qui fit encourir à Giraud les critiques de l'ensemble des commissaires. Il perdit la co-présidence du CFLN en novembre 1943, tout en restant le Commandant en chef des forces françaises.

[modifier] L'affaire des services secrets

  • Malheureusement, Giraud, par la suite, s'obstina, malgré plusieurs avertissements, à conserver à son usage exclusif l'ex-service de renseignements de Vichy, indépendamment du CFLN. Comme, avant novembre 1942, les membres de ce service s'étaient essentiellement consacrés à la chasse aux résistants (Voir le rapport du colonel Rivet, lui-même, sur les arrestations de patriotes réalisées par son service, en 1941, dans l'article Régime de Vichy, section sur l'"inféodation militaire à l'ennemi"), il paraissait difficile de les laisser maintenant opérer en France occupée, sans contrôle du CFLN.
  • Le CFLN dut donc retirer à Giraud son poste de commandant en chef des forces françaises. Giraud refusa alors d'accepter le poste d'inspecteur général des armées qui lui était proposé, et choisit de se retirer.
  • Le 28 août 1944, alors que le CFLN, devenu Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) était installé à Paris, Giraud survécut à une tentative d'assassinat de la part de l'un des soldats indigènes de sa garde, en Algérie.

[modifier] L'après-guerre de Giraud

  • Giraud fut élu en juin 1946 à l'Assemblée constituante française comme représentant du Parti républicain de la liberté, et contribua à la création de la Quatrième République. Il est resté membre du Conseil de la défense nationale et reçut une médaille pour son évasion.
  • Il a publié deux livres, Mes évasions, en 1946, et Un seul but, la victoire 1942-1944, en 1949, au sujet de ses expériences.

Henri Giraud est mort à Dijon, en France, le 13 mars 1949. Il repose aux Invalides.

[modifier] Sources et bibliographie

[modifier] Reportage

  • Renée Pierre Gosset, Expédients provisoires, Paris, Fasquelle, 1945.

[modifier] Ouvrages scientifiques

  • Yves Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, Paris, L.G.D.J., 1963.
  • Christine Levisse-Touzé, L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
  • Jean-Louis Crémieux-Brilhac, La France Libre, Paris, Gallimard, 1997.
  • Mario Rossi, Roosevelt and the French, Westport-Londres, Praeger, 1994.
  • José Aboulker et Christine Levisse-Touzé, 8 novembre 1942 : les armées américaine et anglaise prennent Alger en quinze heures, Paris, Espoir, n° 133, 2002.
  • Cointet, Michèle, De Gaulle et Giraud, l'affrontement, Perrin, 2005. (comportant malheureusement diverses approximations erronées)
    • Une recension de cet ouvrage : [1].

[modifier] Mémoires des principaux protagonistes

  • Général de Gaulle, Mémoires de Guerre, 2 vol., 1- L'appel et 2-L'unité, Livre de Poche, Paris, 1999.
  • Général Giraud, Un seul but : la victoire, Alger 1942-1944, Paris, Julliard, 1949.


Ce texte est tiré en partie de l'article de Wikipedia en anglais, largement corrigé et complété.

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