Henri de Lubac
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Henri de Lubac (Cambrai, 20 février 1896 – Paris, 4 septembre 1991) est un théologien catholique et prélat français.
[modifier] Biographie
Il entre dans la Compagnie de Jésus en 1913, à l'âge de 17 ans, et passe son noviciat sur l'île de Jersey, les congrégations étant bannies de France depuis 1905. Il combat pendant la Première Guerre mondiale, où il est gravement blessé à la tête en 1917. L'expérience des tranchées le hantera toute sa vie. En 1927, il est ordonné prêtre. Après son cursus d'études, il devient en 1929 professeur de théologie fondamentale à la Faculté catholique de Lyon.
En 1938, il publie son premier livre, Catholicisme, les aspects sociaux du dogme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance et participe à la création des Cahiers du Témoignage chrétien. En 1942, il fonde avec Jean Daniélou la collection de patrologie, Sources chrétiennes. En 1946 paraît Surnaturel. Études historiques, qui fait scandale. On le soupçonne de modernisme. L'encyclique Humani generis de 1950 semblant le viser directement, il est interdit d'enseignement par le général des Jésuites, et ses livres sont retirés des écoles et instituts de formation. Il quitte alors Lyon pour Paris et continue à écrire.
Ce n'est qu'en 1958 qu'il est autorisé à reprendre ses cours. Il s'intéresse à l'exégèse médiévale, en particulier la théorie des quatre sens. En 1960, il est nommé par Jean XXIII consultant de la Commission théologique préparatoire à Vatican II. La véritable réhabilitation est sa nomination en tant qu'expert du concile. Il devient alors un théologien écouté et respecté, ce qui aboutit en 1983 à sa nomination au cardinalat par Jean-Paul II. Inquiet des dérives post-conciliaires, il explique sa vision du concile dans Paradoxe et Mystère de l'Église en 1967 et Entretien autour de Vatican II. Souvenirs et réflexions en 1985.
Malgré son grand âge, il continue à écrire, ne cédant que face à la maladie, la paralysie et la perte de la voix. Il meurt en 1991 à l'âge de 95 ans.
[modifier] Principaux ouvrages
- Catholicisme, les aspects sociaux du dogme, Cerf, 1938
- Corpus mysticum. L'Eucharistie et l'Église au Moyen Âge, étude historique, Aubier-Montaigne, 1944
- Le Drame de l'humanisme athée, Spes, 1944. Réédition : Cerf, 1998. C'est l'une de ses œuvres principales, écrite en 1942 et 1943 pendant la Seconde Guerre mondiale, rééditée avec une note de Jacques Prévotat sur Auguste Comte, Charles Maurras, et le christianisme.
- Proudhon et le christianisme, Seuil, 1945
- Surnaturel. Études historiques, Aubier-Montaigne, 1946
- Le Fondement théologique des missions, Seuil, 1946
- Aspects du bouddhisme, Seuil, 1951
- La Rencontre du bouddhisme et de l'Occident, Aubier-Montaigne, 1952
- Méditation sur l'Église, Seuil, 1953
- Exégèse médiévale. Les quatre sens de l'écriture, Aubier-Montaigne, 1959, 1961, 1964, Cerf, 1993
- Augustinisme et théologie moderne, Aubier-Montaigne, 1965
- Paradoxe et Mystère de l'Église, Aubier-Montaigne, 1967
- Teilhard et notre temps, Aubier-Montaigne, 1968
- L'Église dans la crise actuelle, Cerf, 1969
- La Postérité spirituelle de Joachim de Flore, Lethielleux, 1979 et 1981
- Recherches dans la foi. Trois études sur Origène, saint Anselme et la philosophie chrétienne, Beauchesne, 1979
- La Révélation divine, Cerf, 1983
- Entretien autour de Vatican II. Souvenirs et réflexions, Cerf, 1985
- Résistance chrétienne à l'antisémitisme. Souvenirs (1940–1944), Fayard, 1988
- Théologie dans l'histoire, Desclée de Brouwer, 2 volumes, 1990
[modifier] Voir aussi
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