Islamisation

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Le terme islamisation constitue un néologisme qui décrit la manière de convertir une société civile à la religion de l'Islam, ou le phénomène de radicalisation des pratiques religieuses au sein d'une société d'ores et déjà musulmane.

La première acception s'entend dans le contexte de la période dite classique de la civilisation islamique; la seconde est décrite sous le spectre de l'idéologie de l'islamisme, pour l'époque contemporaine.

Sommaire

1 Première acception
2 Seconde acception
- 2.1 Islamisation par le bas
- 2.2 Islamisation par le haut
3 Voir aussi

[modifier] Première acception

Dès les origines, l'islamisation accompagna de concert l'expansion politique rapide des Arabes dans les premiers siècles après Mahomet. Alors que les premiers gouvernements islamiques furent mis rapidement en place en Afrique du Nord et en Iran, la conversion des populations releva d'un processus bien plus lent. Dans la majorité des situations, la conversion à l'Islam n'était pas obligatoire, mais les les individus qui ne suivaient pas la confession musulmane étaient exclus de l'élite politique et économique et faisaient l'objet maintes fois de discrimination à leur encontre, ou encore devaient en tant que Dhimmis payer un impôt spécial la capitation (jizya). En revanche, ils ne payaient pas les impôts dus par les musulmans et n'étaient pas contraints de participer à la défense du pays en temps de guerre. À l'époque, il était monnaie courante de procéder de la sorte lorsqu'un pouvoir dominant prenait le pas sur une société dans laquelle figurait des minorités ethniques, de sorte que ce trait n'est pas spécifique à l'islamisation. Dans certaines zones de la civilisation islamique, l'islamisation s'accompagna également de l'arabisation, dans d'autres la totalité ou une partie de la population a pu garder sa culture et sa langue, c'est le cas notamment des peuples amazigh (berbères) au Maghreb, mais également en Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde Etc.

Alors que l'expansion militaire de l'empire arabe atteignait ses limites, l'islamisation continua par d'autres moyens en atteignant des zones non dominées militairement. Les pays de confession musulmane opéraient le commerce dans la région de l'Océan Indien (avant l'arrivée des comptoirs portugais) et dans le Sahara ; ce fut par l'activité commerciale que les contacts locaux se convertirent dans des régions telles que le Sahel et les Indes orientales. Le contrôle politique musulman n'apparut qu'après qu'une partie importante de la population de ces régions se soit convertie.

Voir aussi l'article De l'islam aux islams.

[modifier] Seconde acception

Le projet politique islamiste repose sur le choix et l'interprétation des textes qui constituent la charia (le Coran et la Sunna, la jurisprudence). Il existe diverses manières d'interpréter les textes, ce qui explique en partie l'existence de plusieurs courants islamistes dont les discours, et surtout les modes d'action, divergent.

[modifier] Islamisation par le bas

Une partie des mouvements choisissent d'islamiser la société « par le bas » en investissant le domaine associatif et en prenant part à des actions caritatives. Ils prennent donc une place importante dans des pays ou l'aide sociale et les services publics manquent. C'est le choix des Frères musulmans : recréer d'abord l'individu musulman, puis la famille musulmane, la communauté musulmane et enfin l'État islamique.

[modifier] Islamisation par le haut

D'autres mouvements utilisent la voie politique, lorsque leurs partis ne sont pas interdits. Leurs discours sont plus ou moins ouverts et modérés. Certains islamistes, dits modérés, se prononcent certes en faveur de l'instauration de la charia (ou d'une version modernisée de celle-ci) mais dans le respect des autres religions et peuvent tolérer un certain degré de démocratie. On trouve un exemple de cette mouvance au Maroc ou en Indonésie.