Indonésie
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Devise nationale : Bhinneka Tunggal Ika (javanais : l’unité dans la diversité) |
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Langues officielles | Indonésien | ||
Capitale | Jakarta |
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Plus grande ville | Jakarta | ||
Gouvernement - Président |
République Susilo Bambang Yudhoyono |
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Superficie - Totale - Eau (%) |
Classé 15e 1 919 440 km² 4,85 % |
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Population - Totale (2006) - Densité |
Classé 4e 245 452 739 hab. 119 hab./km² |
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Indépendance - Proclamée - Reconnue |
Des Pays-Bas 17 août 1945 27 décembre 1949 |
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Gentilé | Indonésien, indonésienne | ||
Monnaie | rupiah (IDR ) |
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Fuseau horaire | UTC +7 à +9 | ||
Hymne national | Indonesia Raya | ||
Domaine internet | .id | ||
Indicatif téléphonique |
+ 62 |
La République d’Indonésie (Republik Indonesia) est née en 1945 avec l’indépendance des Indes néerlandaises. C'est le plus grand archipel du monde, situé entre la péninsule d’Asie du Sud-Est et l’Australie d'une part, les océans Indien et Pacifique d'autre part.
L’Indonésie est une nation pluri-linguistique. La langue officielle est l’indonésien (bahasa Indonesia), qui est en fait du malais. De nombreuses langues régionales sont utilisées, comme le javanais (parlé par environ 80 millions de personnes), le sundanais (35 millions) et le madurais (près de 17 millions).
L’Indonésie est aussi une nation pluri-religieuse. L'islam est la religion de la majorité des Indonésiens, ce qui fait que l'Indonésie a la plus importante population musulmane du monde. Il y a aussi des bouddhistes, chrétiens et hindouistes, ainsi qu'un petit nombre de confucianistes, essentiellement des Indonésiens d'origine chinoise. Enfin, de nombreuses croyances et pratiques antérieures à ces « grandes » religions sont toujours vivantes et font partie de la vie de la plupart des Indonésiens.
L'archipel indonésien est encore avec l'Amazonie et le Bassin du Congo l'une des trois zones les plus riches du monde en Biodiversité, mais ce patrimoine régresse rapidement en raison des impacts d'activités humaines en fortes augmentation, avec pour conséquence une dégradation des ressources en eau, air, et sols, flore et faune (halieutique notamment) et un recul préoccupant des forêts
Sommaire |
[modifier] Histoire
- Article détaillé : Histoire de l'Indonésie.
La République d’Indonésie est née avec la proclamation par Soekarno et Hatta, le 17 août 1945, de l’indépendance des Indes néerlandaises. Les frontières du territoire actuel n’ont été atteintes qu’en 1908, au terme d’un processus de soumission par les Hollandais de différents États locaux et territoires qui avait commencé en 1605. Voici quelques étapes historiques :
Vers 3 000 av. J.-C., des habitants du littoral du sud de la Chine, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2 000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines et de là, vers Célèbes, Timor et les autres îles de l'archipel indonésien. Les Austronésiens sont sans doute les premiers grands navigateurs de l'histoire de l'humanité
- Article détaillé : Peuplement de l'Asie du Sud-Est insulaire.
On a retrouvé dans différents endroits d'Indonésie des objets de bronze liés à la culture Dong Son du Vietnam (Xe-Ier siècles av.J.C.).
L'épopée indienne du Ramayana, écrite entre les IIIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C., parle de Suvarnadvipa, "l'île de l'or (sans doute Sumatra) et Yavadvipa, "l'île du millet" (c'est-à-dire Java). Au Ier siècle après J.-C., l'ouest de l'archipel indonésine fait partie d'un réseau centré sur le sud de l'actuel Viêtnam, de cités-États portuaires qui commercent avec l’Inde et la Chine. Ptolémée (vers 90-168 J.-C.) mentionne dans La géographie une Chersonèse d'Or ou "péninsule de l'or" (peut-être Sumatra).
Des inscriptions en écriture pallava, trouvées à Kutai (Kalimantan Est) et Java Ouest et datées de la période 400-450 après J.-C. montrent l'existence d'Etats organisés ayant adopté des modèles culturels indiens.
Du VIIIe au XIIIe siècles, la cité-Etat de Sriwijaya dans le sud de Sumatra est la puissance dominante de l’archipel. Grâce à son agriculture prospère, Java en est le grenier à riz. Du XIVe au XVe siècles, c'est au tour de Java d'être la principale puissance de l’archipel, avec le royaume de Majapahit dans l'est de l'île. Vers 1400, un prince de Palembang (nouveau nom de Sriwijaya) fonde Malacca, qui devient rapidement le plus grand port de l'Asie du Sud-Est. La puissance de Malacca, dont les rois se convertissent à l'islam, entraîne la diffusion de cette religion à travers l’archipel.
La prise par les Portugais en 1511 de Malacca va bouleverser l'économie de l'archipel. Les Portugais s'installent ensuite aux Moluques, où ils échouent à imposer leur monopole sur la production et le commerce des épices. Ils sont évincés par les Hollandais de la VOC qui, en 1619, prennent le port de Jayakarta dans l'ouest de l'île de Java, qu'ils rebaptisent Batavia.
En 1641, les Hollandais prennent Malacca aux Portugais, qui perdent ainsi leur principale base dans la région. Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, les Hollandais soumettent le royaume de Gowa dans le sud de Célèbes, tandis que des guerres de successions ravagent le royaume javanais de Mataram, qui finit par accepter à tour la suzeraineté hollandaise.
En 1799, la VOC est déclarée en faillite. Ses actifs sont repris par le gouvernement des Pays-Bas. De 1808 à 1811 Hermann Wilhelm Daendels, nommé gouverneur-général des Indes néerlandaises par Louis Bonaparte, roi de Hollande, réforme l'administration coloniale. Thomas Stamford Raffles est lieutenant-gouverneur de Java de 1811 à 1814. Par le Traité de Londres de 1824 entre les Anglais et les Hollandais, le contrôle des territoires revendiqué au sud de Singapour revient aux Hollandais. Le monde malais se retrouve divisé en deux.
La guerre de Java ravage à son tour l'île de 1825 à 1830. La paix rétablie, les Hollandais peuvent commencer l’exploitation économique de Java et soumettre les autres États indigènes. En 1908, la fin de la conquête de Bali et de la guerre d'Aceh parachève la formation des Indes néerlandaises.
On considère que la création, cette même année, du Boedi Oetomo par de jeunes nobles javanais marque le début du mouvement national indonésien. Un "Serment de la Jeunesse" est prononcé en 1928, émettant le voeu de créer une patrie indonésienne. Le débarquement en 1942 des Japonais dans les Indes néerlandaises en pleine Seconde Guerre Mondiale est accueilli par la majorité du mouvement nationaliste avec l'espoir d'obtenir l'indépendance.
Le 17 août 1945, deux jours après la capitulation du Japon qui occupe encore les Indes néerlandaises, Soekarno et Hatta proclament l'indépendance. Soekarno est nommé président de la jeune république. Suivent 4 années de confrontation militaire et diplomatique avec les Pays-Bas, qui essaient de récupérer leur ancienne colonie. Finalement le 27 décembre 1949, la souveraineté sur le territoire des Indes Néerlandaises est formellement transférée du Royaume des Pays-Bas à la République d’Indonésie.
Les années 1950 sont marquées nombreuses rébellions séparatistes (Darul Islam pour la création d'un Etat islamique en Indonésie, "République des Moluques du Sud", mouvements du Permesta à Célèbes Nord, PRRI à Sumatra Ouest). En 1955 se tiennent les premières élections parlementaires et la Conférence de Bandung. En 1957, Soekarno dissout l'assemblée constituante issue des élections de 1955 et établit la "démocratie dirigée". En politique extérieure, tout en se proclamant non-alignée, l'Indonésie rejoint le camp des pays socialistes.
Le coup d’État du 30 septembre 1965 est réprimé par le général Soeharto. L'armée attribue le coup manqué au Parti communiste indonésien (PKI). La dissolution de celui-ci est suivie par des massacres qui feront entre 500 000 et 1 million de personnes. En mars 1966, Soeharto force Soekarno à lui transférer le pouvoir.
En avril 1997, la chute de la bourse de Bangkok en Thaïlande déclenche la crise financière asiatique. L'Indonésie entre dans une grave crise économique qui provoque des mouvements de protestation dans tout le pays et mènent aux émeutes de Jakarta de mai 1998 et à la démission de Soeharto. Son vice-président, B. J. Habibie, devient président.
En 1999 se tiennent les premières élections démocratiques depuis 1955. Abdurrahman Wahid, surnommé "Gus Dur", est nommé président. Il est destitué en 2001. Sa vice-présidente, Megawati Soekarnoputri, devient présidente. En 2004, grâce à un amendement de la constitution, se tient la première élection présidentielle au suffrage direct. Susilo Bambang Yudhoyono est élu président.
[modifier] Politique
- Article détaillé : Politique en Indonésie.

Depuis un amendement de 2002 à la constitution indonésienne, le pouvoir législatif est détenu par le Majelis Permusyawaratan Rakyat ("Assemblée Délibérative du Peuple") ou MPR, constitué du :
- Dewan Perwakilan Rakyat ("Conseil Représentatif du Peuple") ou DPR, dont les 550 membres sont élus au suffrage direct pour 5 ans dans un système globalement proportionnel et du
- Dewan Perwakilan Daerah ("Conseil Représentatif des Régions") ou DPD, dont les membres sont élus au suffrage direct pour 5 ans à raison de 4 par province ou territoire spécial. Le nombre total de membres du DPD (actuellement 128) ne peut pas dépasser le 1/3 de celui du DPR.
Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République, élu au suffrage direct pour 5 ans.
Le pouvoir judiciaire est détenu par la Cour Suprême ou Mahkamah Agung.
L’Indonésie est membre de l’ASEAN (Association des nations d’Asie du Sud-Est).
Le second tour de l'élection présidentielle du 20 septembre 2004 opposait la présidente sortante Megawati Soekarnoputri, du PDI-P au général à la retraite et ancien ministre Susilo Bambang Yudhoyono dit SBY du Parti démocrate. Avec une participation d’environ 80 % (soit 155 millions d’électeurs), Yudhoyono confirme son avance du premier tour et sera bientôt investi président avec Yusuf Kalla au poste de vice-président.
L'île touristique de Bali a été frappée à deux reprises par des attentats: le 12 octobre 2002, dans la ville de Kuta, 1000 personnes ont été tuées et 600 autres blessées. La plupart des victimes étaient des touristes étrangers, principalement australiens. En août 2004 Abubakar Ba'asyir, considéré comme le dirigeant spirituel de l'organisation musulmane radicale Jemaah Islamiyah, un groupe cité comme étant lié à Al-Qaïda et souvent accusé d'être l'instigateur de cette attaque, a été inculpé pour avoir « organisé ou motivé des personnes afin de perpétrer des actes terroristes » ou « fourni de l'assistance ou facilité la réalisation d'un acte terroriste » dans le cadre des attentats de l'hôtel Marriott de Jakarta et de l'attaque de Bali.
Le 1er octobre 2005, des explosions ont tué 27 personnes et en ont blessé une centaine, sur la plage de Jimbaran et dans le centre-ville de Kuta.
[modifier] Divisions administratives
- Articles détaillés : Subdivisions d'Indonésie et Provinces d'Indonésie.
L’Indonésie est divisée en 32 provinces (propinsi) et en le territoire de la capitale (depuis la démission de Soeharto, de nombreuses régions d'Indonésie réclament le statut de province sur la base d'arguments historiques ou culturels) :
(1) Statut spécial. - (2) Le Daerah Khusus Ibukota Jakarta est le territoire spécial de la capitale. - (3) Statut spécial. - (4) Le Daerah Istimewa Yogyakarta est le territoire de l'ancien royaume du même nom, qui doit son statut spécial au rôle joué par son sultan, Hamengku Buwono IX, lors du conflit qui a opposé de 1945 à 1949 la République d'Indonésie indépendante à l'ancienne puissance coloniale.
[modifier] Géographie
- Article détaillé : Géographie de l'Indonésie.
Les 17 000 îles de l’Indonésie (dont 6 000 inhabitées) sont réparties autour de l’équateur donnant à ce pays un climat tropical.
Les plus grandes îles sont Java où habite près de 60 % de la population, Sumatra, Bornéo (qui est partagée avec la Fédération de Malaisie), la Papouasie occidentale (Papua, auparavant appelée Irian Jaya, qui correspond à la moitié ouest de l’île de Nouvelle-Guinée) et Célèbes.
L’île de Roti, située dans la province de Nusa Tenggara Est et à 170 km du territoire australien des îles Ashmore et Cartier, est la terre la plus méridionale de l’Indonésie (cette situation entraîne notamment des conflits entre la pratique traditionnelle de la pêche et le droit international).
L’Indonésie se situe dans une zone de friction tectonique, sur la ceinture de feu du Pacifique. Près de l'ile de Sulawesi se connectent 3 plaques (Pacifique, Philippines, Indo-Australie) et le bloc de Sunda (qui se meut indépendamment de l'Eurasie). Cela explique que cette zone volcanique soit la plus active du monde avec environ cent trente volcans en activité, dont un certain nombre dans l'archipel (par exemple le célèbre et disparu Krakatoa). Les tremblements de terre sont donc fréquents et souvent suivis de tsunamis. Le tsunami du 26 décembre 2004 a fait, d'après le bilan provisoire du 19 janvier 2005, au moins 166 320 morts.
Il existe deux saisons : la sèche (qui est humide malgré tout) de mai à octobre et la pluvieuse de novembre à avril. Si la température oscille entre 25 et 35°C au niveau de la mer, elle perd en altitude 2°C tous les deux cents mètres, et l'on trouve ainsi des montagnes couvertes de neiges éternelles en Indonésie.
[modifier] Économie
- Article détaillé : Économie de l'Indonésie.
La crise financière asiatique de 1997 a entraîné une grave crise économique en Indonésie, qui s'est traduite par une chute de 13,1 % du PIB en 1998.
En 2004, année où Susilo Bambang Yudhoyono est élu président, le PIB a affiché une croissance de 5,1 %. L’estimation pour 2005 est de 5,4 %. L’Indonésie semble avoir renoué avec une certaine croissance mais n’a pas encore retrouvé le rythme soutenu des années 1990.
[modifier] Tourisme
- Article détaillé : Tourisme en Indonésie.
Le tourisme est une des activités économiques les plus importantes pour l'Indonésie. Il est un des premiers rapporteurs de devises du pays.
L'attrait touristique de l'Indonésie peut se décliner en deux aspects :
- La nature : Plus grand archipel du monde, l'Indonésie possède quelque 18 000 îles, d'innombrables plages, de nombreux récifs de coraux, une grande biodiversité marine du monde. A cheval sur l'équateur, l'archipel jouit d'un climat chaud et humide tout au long de l'année. Une grande partie de son territoire est encore couverte de forêts tropicales, elles aussi siège d'une grande biodiversité. Située sur la ceinture de feu du Pacifique, l'Indonésie possède de nombreux volcans.
- La culture : Nation d'une grande diversité ethnique, l'Indonésie possède encore de nombreuses traditions culturelles vivantes, avec leur architecture, leurs danses, leur musique, leur artisanat. Carrefour culturel, l'Indonésie a une histoire qui a laissé de nombreux monuments religieux, notamment bouddhiques et hindouistes.
Le tourisme indonésien a beaucoup souffert de la crise de 1997, des nombreux conflits qui ont touché et touchent encore l'archipel, et des nombreuses catastrophes, humaines et naturelles, qui l'ont frappé. En 2004 toutefois, le nombre de visiteurs a atteint un record historique de 5,3 millions, dépassant le niveau d'avant la crise, pour baisser légèrement en 2005.
[modifier] Population
- Articles détaillés : Chinois d'Indonésie et Chinois d'Indonésie.
Il y a au moins 40 000 ans auraient eu lieu des migrations depuis l'actuel continent asiatique vers l'Australie, à la suite de la dispersion de l'humanité depuis l'Afrique il y a 50 000 ans. Ces migrations vers l'Australie étaient possibles car à l'époque, le niveau des mers était plus bas qu'actuellement et que le continent australien était alors relié au continent asiatique. Des migrations ont pu également avoir eu lieu directement de l'Asie vers la Nouvelle-Guinée et les îles Salomon.
Les éléments connus à ce jour montrent que les ancêtres des actuels Papous de Nouvelle Guinée arrivent aux alentours de la dernière glaciation, il y a environ 21 000 ans, à une époque où l'île était reliée au continent australien, formant la masse continentale appelée "Sahul".
Il y a 5 000 à 6 000 ans, le niveau des mers est remonté pour atteindre la situation actuelle, coupant ces populations du continent asiatique et empêchant d'autres migrations pour un certain temps.
Vers 2 000 avant J.-C. ont eu lieu à partir des Philippines des migrations de population austronésiennes dont descendent la grande majorité des habitants de l'Indonésie actuelle.
Héritage de l'histoire, de nombreux citoyens indonésiens appartiennent à des groupes allochtones. L'administration coloniale répartissait la population des Indes néerlandaises en trois groupes : Européens, inlanders (« indigènes ») et vreemde oosterlingen (« Orientaux étrangers »). Ce dernier groupe comportait notamment les Arabes, les Indiens et surtout les Chinois. L'existence de communautés chinoises musulmanes dans les ports javanais est attestée dès 1400..
Le recensement de 2000 indique une population indonésienne de 206 265 000. On observe un ralentissement de la croissance de la population, dont le taux annuel moyen est de 2,4 % sur la période 1971-1980, de 2 % pour 1980-90, 1,7 % pour 1990-1995 et 1,15 % pour 1995-2000.

Après une épidémie de dengue en 2004, l'Indonésie a été placée au centre de l'actualité en 2005 à cause du virus H5N1 de la grippe aviaire : la grippe aviaire en Indonésie inquiète les experts.
[modifier] Religions et croyances
Le premier des Pancasila (« cinq principes ») qui constituent l'idéologie de l’État indonésien est la croyance en un Dieu unique. L'article 29 de la constitution de 1945 garantit la liberté de culte et n'accorde de préséance à aucune religion. D'ailleurs, la constitution ne fait référence à aucune religion en particulier.
Une loi promulguée en 1969 par le régime Soeharto stipule que les cinq religions (en indonésien agama, mot sanscrit signifiant « descendu » ou « hérité du passé ») dont se réclament une grande partie des Indonésiens sont l'islam, le protestantisme (agama Kristen en indonésien), le catholicisme, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme. En 1974, le ministre de l'intérieur avait émis un décret ne laissant le choix aux Indonésiens, pour remplir leur formulaire de demande de carte d'identité, qu'entre cinq religions : l'islam, le protestantisme, le catholicisme, l'hindouisme ou le bouddhisme. Considérant qu'il était contraire à l'article 29 de la constitution, le président Abdurrahman Wahid (dit « Gus Dur ») a annulé ce décret.
Quelle que soit leur religion « officielle », les Indonésiens adhèrent souvent à des croyances et des pratiques antérieures à l'arrivée des « grandes » religions.
On pourrait les qualifier de « religions traditionnelles ». La plus répandue de ces religions traditionnelles est le kejawen ("javanisme") à Java. Mais on peut aussi citer les bissu, prêtres travestis auxquels les Bugis du sud de l'île de Célèbes font régulièrement appel pour des rituels liés à la fertilité et aux divinités agraires.
[modifier] Bouddhisme et hindouisme
- Articles détaillés : Indianisation de l'Indonésie, Bouddhisme en Indonésie et Hindouisme en Indonésie.
On commence à avoir une idée des circonstances qui ont amené à l'adoption de concepts et de modèles culturels et religieux indiens par les Indonésiens.
Le plus ancien vestige bouddhique trouvé en Indonésie est une statue de Bouddha en bronze de style Amaravati de l'ouest de l'île de Célèbes datant du IIIe ou IVe siècle. À Sumatra même, on a trouvé plusieurs sites de vestiges bouddhiques dans la province de Riau, notamment à Muara Takus, et dans la province de l'archipel de Riau, une inscription sur l'île de Karimun. À Java, on trouve de nombreux monuments bouddhiques, dont le fameux Borobudur. Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365, dit du roi Hayam Wuruk de Majapahit qu'"il est Shiva et Bouddha".
Le bouddhisme et l’hindouisme ont été les religions officielles de nombreux royaumes dans l'archipel, où ils coexistaient. Aujourd'hui, il n'y a plus que dans l'île de Bali que l’hindouisme soit encore majoritaire. Il est aussi toujours présent dans certaines régions de Java, alors que les derniers princes hindous de Java se sont convertis à l'islam en 1770. Quant au bouddhisme, on le retrouve essentiellement chez les Indonésiens d'origine chinoise. Comme le régime de Soeharto ne reconnaissait pas le confucianisme comme religion et qu'il obligeait les Indonésiens à en mentionner une dans leur demande de carte d'identité, l'étiquette de "bouddhiste" permettait aux Chinois confucéens de remplir les formulaires. Il y a aussi des Javanais bouddhistes.
[modifier] Islam
- Article détaillé : Islam en Indonésie.
On ne peut pas dater l'arrivée de l'islam en Indonésie. Faisant escale dans le nord de Sumatra en 1292, Marco Polo note que le souverain local est musulman. Tomé Pires, qui vit à Malacca de 1512 à 1515, écrit que les princes de Sumatra sont tous musulmans.
Quand on parle de religion, il faut avoir à l'esprit que celle-ci est observée par les souverains et leur entourage immédiat. La population, notamment dans les campagnes, est imprégnée de croyances et pratique des rites antérieurs à l'arrivée du bouddhisme, de l'hindouisme et de l'islam. Dans le cas de l'islam, on voit qu'entre la date de 1082 pour la stèle de Leran et celle de 1770 pour la conversion du dernier prince hindou de Blambangan, sa diffusion est un long processus, d'autant plus qu'il y a toujours aujourd'hui des populations javanaises restées hindoues.
[modifier] Christianisme
- Article détaillé : Catholicisme en Indonésie.
La présence d'un évêché et d'une communauté de chrétiens nestoriens est attestée au VIIe siècle à Barus (côte occidentale de la province de Sumatra du Nord), mais il ne semble pas s'être maintenu. Le christianisme arrive vraiment avec les Européens, qui aux XVIe siècle et XVIIe siècles, forcent les habitants des Moluques à se convertir. À Java, les chrétiens sont surtout dans les villes, où résident les Hollandais. Au cours du XIXe siècle, des Javanais diffusent un christianisme rural lié au défrichement dans une île encore couverte de forêts.
[modifier] Confucianisme
Un certain nombre d'Indonésiens d'origine chinoise continuent de pratiquer les rites confucéens. Un décret présidentiel émis par Gus Dur en 2000 a également annulé l'interdiction de la pratique du confucianisme et l'a reconnu comme religion. Le Nouvel An chinois (Imlek) est désormais un jour férié reconnu en Indonésie.
[modifier] Autres religions et cultes
Il existe encore une synagogue à Surabaya, autour de laquelle survit une petite communauté juive d'origine irakienne. Il existe aussi une petite communauté juive à Jakarta.
Les Baha'i affirment être plusieurs milliers, mais on ne dispose pas de chiffres précis.
Le Falun gong aurait entre 2 000 et 3 000 adeptes, dont plus de 1 000 dans la seule Yogyakarta. Ses représentent affirment que certaines activités du groupe seraient légèrement gênées en raison de pressions externes[1].
[modifier] Langues
[modifier] L'indonésien, langue officielle
- Articles détaillés : Indonésien et Malais (langue).
La langue officielle, l’indonésien (Bahasa Indonesia), est en fait le malais, qui s'est enrichi depuis l'indépendance, dans le contexte dynamique et créateur d'une nation diverse et encore jeune, notamment par des apports des langues régionales. L'indonésien n'est la première langue que pour une petite majorité. Pour une grande partie des Indonésiens, la langue régionale est en effet encore la première langue.
À l'époque coloniale, les Hollandais parlaient malais pour s'adresser aux indigènes. Langue de marins et de commerçants, le malais était devenu, avec l'essor au XVe siècle du sultanat de Malacca sur la péninsule malaise, la langue d'échange dans les ports de l'archipel. L'île vietnamienne de Poulo Condor par exemple (Con Dao en vietnamien), sinistrement célèbre pour avoir abrité un bagne pendant l'époque coloniale française, porte un nom d'origine malaise, puisque pulau veut dire « île ».
Le malais est aussi la langue nationale de la Fédération de Malaisie, où son nom officiel est « malaisien » (bahasa Malaysia), du sultanat de Brunei, et une des langues officielles de la République de Singapour.
[modifier] Les langues régionales
- Articles détaillés : Langues d'Indonésie, Langues austronésiennes et Langues papoues.
La majorité des Indonésiens ont encore comme première langue une langue régionale (bahasa daerah). Le malais est d'ailleurs la langue régionale des habitants de la côte est de Sumatra, de l'archipel de Riau et des côtes ouest et sud de l'île de Bornéo.
Si l'on exclut la province de Papua (moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée) et quelques enclaves dans les Moluques, les langues d'Indonésie appartiennent à la famille austronésienne.
En Papua, les linguistes identifient quelque 250 langues, qui ne sont pas toujours apparentées entre elles et que faute de mieux, on regroupe sous le terme de « langues papoues ». Cette diversité s'explique par l'isolement dans lequel vivent les différentes communautés. Ces populations sont arrivées il y a 60 000 ans, donc bien avant les Austronésiens.
[modifier] Cultures traditionnelles
- Articles détaillés : Bali, Java (île) et Sunda.
Les différents groupes ethniques d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition, que ce soit dans le domaine de l'artisanat, de l'architecture, de la danse ou de la musique.
Le régime de Soeharto s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (kebudayaan daerah) sur la base des provinces. Cette action créait des artifices comme la « culture de Java Ouest », la « culture de Kalimantan Est », la « culture de Célèbes Nord » etc., sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. Une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme Java Ouest, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture Banten, une culture Betawi (Jakartanais « autochtones »), une culture Sunda, une culture Cirebon. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture malaise, qu'on trouve dans les provinces de Sumatra Nord, Riau et Jambi à Sumatra, et Kalimantan Ouest et Sud à Bornéo.
Depuis la démission de Soeharto en 1998 et surtout l'ouverture intellectuelle et culturelle initiée par le président Abdurrahman Wahid, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de l'« ethnie », comme l'institut de la culture Minahasa, principale ethnie de la province de Sulawesi Nord. Cette politique trouve un cadre favorable avec la loi sur l'autonomie des régions promulguée en 1999.
[modifier] La musique
Chaque groupe ethnique d'Indonésie a sa musique traditionnelle.
La musique la plus connue est celle du gamelan, un ensemble d'instruments de percussion métallique. Elle appartient aux traditions balinaise, javanaise et sundanaise.
[modifier] Le théâtre
- Articles détaillés : Théâtre indonésien et Wayang kulit.
[modifier] La littérature
De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne.
Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au XVIe siècle. Jusqu'au XVe siècle, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle vieux-javanais. Au XVIe siècle, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle moyen-javanais.
La conversion à l'islam, à la fin du XVIIIe siècle, du dernier prince hindou de Blambangan sous la pression des Hollandais, sépare Bali de Java. A cette époque, la langue javanaise a déjà sa forme moderne. Dans l'ouest de Java, les Sundanais possèdent une littérature dans leur propre langue. La littérature balinaise, elle, suit désormais son propre chemin.
Les Bugis et les Makassar du sud de Célèbes ont une tradition littéraire faite notamment d'épopées, dont le célèbre I La Galigo, mis en scène par Bob Wilson en 2004.
L'essor de l'islam au XVe et XVIe siècles dans l'ouest de l'archipel se traduit par la floraison d'une littérature de langue malaise d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque.
[modifier] Cuisine
- Article détaillé : Cuisine indonésienne.
[modifier] Articles connexes
- Communications en Indonésie
- Transports en Indonésie
- Îles d'Indonésie
- Défense indonésienne
- Relations internationales de l'Indonésie
[modifier] Sources
- Article détaillé : Bibliographie Indonésie.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Catégorie Indonésie de l'annuaire dmoz.
Provinces et régions spéciales d’Indonésie |
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District spécial : Jakarta |
Pays d’Asie | |||
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Bangladesh • Bhoutan • Inde • Maldives • Népal • Pakistan • Sri Lanka |
Autres entités |
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¹ partiellement asiatique |
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