Jean Cocteau
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Jean Cocteau, né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte, mort le 11 octobre 1963 à Milly-la-Forêt, est un grand poète français, artiste aux multiples talents, graphiste, dessinateur, auteur de théâtre, mais aussi cinéaste. Il fut élève au Lycée Condorcet et fut élu à l'Académie française en 1955. Il compte parmi les artistes qui ont marqué leur époque.
Plus de 1 500 œuvres représentant 7,5 millions d'euros ont été offertes à la ville de Menton par le collectionneur américain Severin Wunderman. La ville qui abrite déjà le musée Jean Cocteau compte ouvrir un musée dédié à l'artiste. Il a dessiné les murs de la villa Santo Sospir où il passait ses vacances à Saint-Jean-Cap-Ferrat ainsi que la Chapelle des marins de Villefranche-sur-Mer.
Il cotoya la plupart des artistes et de ceux qui ont fait la vie artistique de son époque eut une relation durable tant amoureuse que professionnelle avec l'acteur Jean Marais. Il était également un ami personnel de la reine Élisabeth de Belgique, une grande passionnée de culture et de musique.
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[modifier] Jeunes années
Cocteau est né à Maisons-Laffitte dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, se suicida lorsque Cocteau avait neuf ans. Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Il ne manifeste que peu d'intérêt pour les études et n'obtiendra pas son baccalauréat. En dépit de ses œuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insistait sur le fait qu'il était à la base un poète et que tout travail était poétique. Il publie son premier livres de poèmes, la Lampe d'Aladin, à 19 ans. Alors Cocteau devint connu dans les cercles artistiques bohémiens comme 'Le prince frivole' - qu'il publie à 21 ans. Edith Wharton le décrit comme un homme "à celui qui chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse... ".
Dans les années vingt, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide, et Maurice Barrès. Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev. Il en résulte Parade qui est produit en 1917 par Diaghilev, avec des décors de Pablo Picasso, et une musique composée par Erik Satie. Ballet qui va inspirer à André Breton et Philippe Soupault, le néologisme de Surréalisme. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis, Les Six.
[modifier] Amitié puis Amour avec Raymond Radiguet
En 1918, il rencontre le poète Raymond Radiguet. Les deux collaborateurs eurent une vie sociale et ont entrepris beaucoup de voyages ensemble ; Cocteau était exempté du service militaire. En admiration devant le grand travail littéraire de Radiguet, Cocteau promut les travaux de son ami dans son cercle artistique et s'arrangea pour faire publier par Grasset Le Diable au corps (une histoire en grande partie autobiographique d'un rapport adultère entre une femme mariée et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire de "Nouveau Monde" pour le roman.
La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet en 1923 laisse un désaccord, avec certains qui délatent qu'il l'a laissé desespéré, découragé et en proie à l'opium. Les adversaires de cette interprétation précisent qu'il n'a pas assisté à l'enterrement (il n'a généralement pas assisté à des enterrements) et quitte immédiatement Paris avec Diaghilev pour une représentation des Noces de Figaro par les ballets Russes à Monte Carlo. Cocteau lui-même caractérisa beaucoup plus tard sa réaction en tant qu'une réaction de "stupeur et de dégoût". Son penchant pour l'opium d'alors, Cocteau l'explique, était un simple hasard, en raison d'une liaison fortuite avec Louis Laloy, le directeur de l'opéra de Monte Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'arrêter ont profondément changé son modèle littéraire. Son livre le plus notable, Les Enfants Terribles, a été écrit en une semaine lors de son laborieux sevrage.
On a suggéré que l'amitié de Cocteau avec Radiguet a en fait été une liaison amoureuse, intense et souvent orageuse, mais aucune preuve ne l'atteste.
[modifier] Maturité
Dans les années 30, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, la belle-fille d'un Romanov, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle tomba enceinte. À la détresse de Cocteau et de Paley, ce qui fut un regret de toute une vie, la grossesse n'alla pas à terme. Les relations de longue durée de Cocteau se firent avec les acteurs français Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau. Il est également connu pour une relation avec Panama Al Brown, un boxeur qu'il managea.
En 1940, Le Bel Indifférent, la pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, fut un énorme succès. Il travailla également avec Picasso sur plusieurs projets, fut ami avec la majeure partie de la communauté européenne des artistes. Il lutta contre son penchant pour l'opium durant la majeure partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il était ouvertement homosexuel, il eut quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques de l'homophobie.
Les films de Cocteau, dont il a écrit et dirigé la majeure partie, furent particulièrement importants dans la mesure où ils introduisirent le surréalisme dans le cinéma français et influencèrent, jusqu'à un certain degré, le genre français de la Nouvelle Vague.
Cocteau est plus connu pour Les enfants terribles, la pièce Les parents terribles (1929) et le film la Belle et la Bête (1946). En 1960, l'artiste tourne "Le testament d'Orphée" avec l'aide financière de François Truffaut.
En apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement. Il succombera quelques heures plus tard d’une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt dans l'Essonne. Son épitaphe est Je reste avec vous.
[modifier] Récompenses et distinctions
En 1955, Cocteau était membre de l'Académie française et de l'Académie royale de Belgique.
Dans sa vie, Cocteau était commandeur de la Légion d'Honneur, membre de l'Académie Mallarmé, de l'Académie allemande, de l'American Academy, de la Mark Twain Academy, président d'honneur du Festival du film de Cannes, président d'honneur de l'Association France-Hongrie, Président de l'Académie du jazz et de l'Académie du Disque.
[modifier] Œuvres
[modifier] Poésies
- 1909 La Lampe d'Aladin
- 1910 Le Prince frivole
- 1912 La Danse de Sophocle
- 1919 Ode à Picasso - Le Cap de Bonne-Espérance
- 1920 Escale. Poésies (1917-1920)
- 1922 Vocabulaire
- 1923 La Rose de François - Plain-Chant
- 1925 Cri écrit
- 1926 L'Ange Heurtebise
- 1927 Opéra
- 1934 Mythologie
- 1939 Énigmes
- 1941 Allégories
- 1945 Léone
- 1946 La Crucifixion
- 1948 Poèmes
- 1952 Le Chiffre sept - La Nappe du Catalan (en collaboration avec Georges Hugnet)
- 1953 Dentelles d'éternité - Appogiatures
- 1954 Clair-obscur
- 1958 Paraprosodies
- 1961 Cérémonial espagnol du Phénix - La Partie d'échecs
- 1962 Le Requiem
- 1968 Faire-Part (posthume)
[modifier] Romans
- 1919 Le Potomak (édition définitive : 1924)
- 1923 Le Grand écart - Thomas l'imposteur
- 1928 Le Livre blanc
- 1929 Les Enfants terribles
- 1940 La Fin du Potomak
[modifier] Pièces de théâtre
- 1917 Parade, ballet (musique d'Erik Satie, chorégraphie de Léonide Massine)
- 1921 Les Mariés de la tour Eiffel (musique de Georges Auric, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre)
- 1922 Antigone
- 1924 Roméo et Juliette
- 1926
- 1934 La Machine infernale
- 1936 L'École des veuves
- 1937 Œdipe-roi. Les Chevaliers de la Table ronde
- 1938 Les Parents terribles
- 1940 Les Monstres sacrés
- 1941 La Machine à écrire
- 1943 Renaud et Armide. L'Épouse injustement soupçonnée
- 1946 L'Aigle à deux têtes
- 1948 Théâtre I et II
- 1960 Nouveau théâtre de poche
- 1962 L'Impromptu du Palais-Royal
- 1971 Le Gendarme incompris (posthume, en collaboration avec Raymond Radiguet)
[modifier] Poésie critique
- 1918 Le Coq et l'Arlequin
- 1920 Carte blanche
- 1922 Le Secret professionnel
- 1926 Le Rappel à l'ordre - Lettre à Jacques Maritain
- 1930 Opium
- 1932 Essai de critique indirecte
- 1935 Portraits-Souvenir
- 1937 Mon Premier voyage (Tour du monde en 80 jours)
- 1943 Le Greco
- 1947 Le Foyer des artistes - La Difficulté d'être
- 1949 Lettres aux Américains - Reines de la France
- 1951 Jean Marais - Entretiens autour du cinématographe (avec André Fraigneau)
- 1952 Gide vivant
- 1953 Journal d'un inconnu. Démarche d'un poète
- 1955 Colette (discours de réception à l'Académie royale de Belgique) - Discours de réception à l'Académie française
- 1956 Discours d'Oxford
- 1957 Entretiens sur le musée de Dresde (avec Louis Aragon) - La Corrida du 1er mai
- 1959 Poésie critique I
- 1960 Poésie critique II
- 1962 Le Cordon ombilical
- 1963 La Comtesse de Noailles, oui et non
- 1964 Portrait souvenir (posthume ; entretien avec Roger Stéphane)
- 1965 Entretiens avec André Fraigneau (posthume)
- 1973 Jean Cocteau par Jean Cocteau (posthume ; entretiens avec William Fielfield)
- 1973 Du cinématographe (posthume). Entretiens sur le cinématographe (posthume)
[modifier] Poésie de journalisme
- 1935-1938 (posthume)
[modifier] Œuvres cinématographiques
- 1925 : Jean Cocteau fait du cinéma
- 1930 : Le Sang d'un poète
- 1943 : L'Éternel Retour réalisé par Jean Delannoy, scénario de Jean Cocteau
- 1946 : La Belle et la Bête
- 1948 : L'Aigle à deux têtes
- 1948 : Les Parents terribles
- 1950 : Orphée
- 1950 : Les enfants terribles réalisé par Jean-Pierre Melville, scénario de Jean Cocteau d'après son roman
- 1952 : La Villa Santo-Sospir
- 1955 : L'Amour sous l'électrode
- 1957 : 8 X 8: A Chess Sonata in 8 Movements
- 1960 : Le Testament d'Orphée
[modifier] Poésies graphiques
- 1924 Dessins
- 1925 Le Mystère de Jean l'oiseleur
- 1926 Maison de santé
- 1929 25 dessins d'un dormeur
- 1935 Soixante dessins pour [Les Enfants terribles]
- 1941 Dessins en marge du texte des Chevaliers de la Table ronde
- 1948 Drôle de ménage
- 1957 La Chapelle Saint-Pierre, Villefranche-sur-Mer
- 1958 La Salle des mariages, hôtel de ville de Menton - La Chapelle Saint-Pierre (lithographies)
- 1959 Gondol des morts
- 1960 Saint-Blaise-des-Simples
- années 60 : Vitraux de l'Église Saint-Maximin de Metz
[modifier] Journaux
- 1946 La Belle et la Bête (journal du film)
- 1949 Maalesh (journal d'une tournée de théâtre)
- 1983 Le Passé défini (posthume)
- 1989 Journal, 1942-1945
[modifier] Timbre postal
- Marianne de Cocteau, 1960
[modifier] Ouvrages sur Jean Cocteau
- Claude Arnaud, Jean Cocteau
- Marie Jemma-Jejcic, Jean Cocteau ou l'énigme du désir. Ce que le poète apprend au psychanalyste, Editions Eres, 2006, 304 p. - ISBN 2-7492-0615-4
- Monique Lange, Cocteau Prince sans royaume
- André Fraigneau, Cocteau
- Jean Marais, Histoires de ma vie
- Jean Marais, l'Inconcevable Jean Cocteau
- Nicole Vaillant Dubus, À toi, Jean Cocteau : poète de l'Europe. Colomars : Mélis éditeur, coll. « Lettre à... », 2003. 32 p., 21 cm. – ISBN 2-914333-51-X
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- Site officiel
- Exposition 'Sur le fil du siècle'
- Parcours pédagogique
- Cocteau et les Ballets russes
- L'immortel
- Entrez chez Jean Cocteau
- Une biographie
- Cocteau par Jean-Pierre Rosnay
- Breton contre Cocteau
- Radiguet et Cocteau
- Filmographie
- Panoramique de la Chapelle Notre Dame de Jérusalem
- (en) Forum anglophone
- (en) Cocteau
- (en) Cocteau
- L'œuvre plastique
- Généalogie Cocteau
Précédé par Jérôme Tharaud |
Fauteuil 31 de l'Académie française 1955-1963 |
Suivi par Jacques Rueff |
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