Jean du Bellay (1492-1560)
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Jean du Bellay (1492 ou 1498 - 16 février 1560) était un ecclésiastique et diplomate français[1].
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[modifier] Biographie
Il est le troisième enfant de Louis du Bellay et de Marguerie de la Tour-Landry, frère de Guillaume du Bellay et de Martin du Bellay (l'aîné de 5 enfants).
Il jouit de la faveur de François Ier qui l'éleva aux plus hautes dignités, et lui confia ses plus grandes affaires. Il fut d'abord évêque de Bayonne en 1526, puis évêque de Paris en 1532. Il fut aussi abbé de Fontaine-Daniel (1552-1560).
Il avait été, en 1527, ambassadeur auprès de Henri VIII, et il y retourna en 1533. Ce prince alors menaçait d'un schisme ; il promit cependant à du Bellay de ne pas rompre avec la cour de Rome, pourvu qu'elle lui donnât le temps de se défendre par procureur. Du Bellay se rendit sur-le-champ à Rome pour demander un délai au pape Clément VI ; il l'obtint, et envoya au roi d'Angleterre un courrier pour avoir la procuration qu'il avait promise ; mais le courrier n'ayant pu être de retour auprès du pape le jour qu'on lui avait fixé, les agents de l'empereur Charles-Quint firent tant de bruit, qu'on fulmina l'excommunication contre Henri VIII, et l'interdit sur ses États, malgré les protestations de l'évêque de Paris. Le courrier arriva en effet deux jours après ; mais la bulle avait été lancée ; ce qui décida le schisme de l'Angleterre.
Du Bellay continua d'être chargé des affaires de France auprès de Paul III, successeur de Clément, et qui le fit cardinal, le 21 mai 1535. L'année suivante, il assista à un consistoire, où l'empereur Charles-Quint s'emporta tellement contre François Ier, que du Bellay crut de voir se rendre immédiatement auprès de ce monarque pour l'en prévenir.
Charles-Quint ayant bientôt après débarqué en Provence avec une armée nombreuse, François Ier marcha à sa rencontre, laissant à Paris le cardinal du Bellay, avec le titre de lieutenant général, et le commandement de la Picardie et de la Champagne. Les impériaux ayant, au mois d'août, assiégé Péronne, dont le maréchal de Fleuranges était commandant, pour calmer la fermentation des habitants de Paris, du Bellay leur persuada d'abord de défendre leur ville par l'élévation d'un rempart, puis d'envoyer des secours aux assiégés.
Ses services lui méritèrent de nouveaux bienfaits de François Ier, qui le nomma, en 1541, évêque de Limoges; en archevêque de Bordeaux ; en 1546, évêque du Mans. Il se servit de sa faveur pour l'avancement des lettres, et se joignit au savant Guillaume Budé pour décider le roi à fonder le Collège de France ; mais après la mort du père des lettres, en 1547, le cardinal du Bellay fut privé de son rang et de son crédit, par les intrigues du cardinal de Lorraine.
Il se retira à Rome, où, par le privilège de son âge, il fut fait évêque d'Ostie, et tint rang de doyen des cardinaux, pendant l'absence de ceux de Tournon et de Bourbon, ses anciens. Il s'était démis de l'évêché de Paris en faveur d'Eustache du Bellay, son cousin, et de l'archevêché de Bordeaux.
Il fit construire un superbe palais à Rome, où il était si estimé, qu'on parla de le faire pape, après la mort de Marcel II. À la mort de ce pape, il recueillit 8 voix du conclave lors de l'élection du nouveau pape Jules III. Il mourut dans cette ville, le 16 février 1560. Il fut inhumé dans l'église de la Trinité du Mont, au couvent des Minimes, auxquels il léguait 30 000 écus d'or et la moitié de sa riche vaisselle[2].
Le cardinal Du Bellay protégea et cultiva les lettres : c'est sur sa proposition que fut fondé le Collège de France.
C'est au cardinal du Bellay que François Rabelais fut attaché, suivant les uns, comme domestique (nom qu'on donnait alors à tous ceux qui faisaient partie de la maison d'un grand), suivant d'autres en qualité de médecin.[3]
[modifier] Publications
Nous avons de du Bellay :
- trois livres de poésies latines, imprimées à la suite de trois livres d'odes de Salmon Macrin, Paris, Robert Estienne, 1546, in-8°.
- Francisa (primi) Francorum régis Epistola apologetica, imprimée avec d'autres pièces, en 1542, in-8° ; traduit en français, 1545, in-8°.
- Joannis cardinalis Bellaii, Francisci Olivarii et Africani Mallcii, Francisci I legalorum, Oraliones duce, nec non pro eodem rege Defensio adversus Jacobi Omphalii maledicta, imprimés en latin et en français, Paris, Robert Estienne, 1544, in-4°. La traduction française de la Défense du roi, imprimée à part la même année, est de Pierre Bunel.
- Un grand nombre de lettres, qui sont la plupart restées manuscrites. (Voir la Bibliothèque historique du Père Jacques Lelong.) L'abbé Legrand en a publié environ cinquante-cinq dans son Histoire du divorce de Henri VII. Elles sont presque toutes adressées au connétable de Montmorency. On en trouve aussi un grand nombre dans les Mémoires de Guillaume Ribier.
- une Apologie de François Ier, publiée en 1546.
[modifier] Notes et références
- ↑ Brantôme dit
« que le cardinal du Bellay fut un des plus savants, éloquents, sages et avisés de son temps ; qu'il était pour tout, et un des plus grands personnages en tout et de lettres et d'armes qui fût. »
- ↑ L'abbé Charles Pointeau a publié un extrait de son testament, daté de la cité Léonine, le 25 mai 1555.
- ↑ Il l'avait accompagné à Rome, deux fois en 1534 et en 1547 ; il lui fit donner à son retour la cure de Meudon.
[modifier] Sources partielles
- « Jean du Bellay », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Jean du Bellay (1492-1560) », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 ([détail édition])
- « Jean du Bellay (1492-1560) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]
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