Les Cerfs-volants de Kaboul
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Les Cerfs-volants de Kaboul (The Kite Runner) est le premier roman de l'Américain d'origine afghane Khaled Hosseini, il est paru en 2003 aux États-Unis.
Il a ensuite été traduit de l'américain par Valérie Bourgeois et publié en France en 2005 par les éditions Belfond.
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[modifier] Résumé
De Kaboul à San Francisco, des années 70 à nos jours, une déchirante histoire d'amitié et de trahison, avec, en arrière-plan, la chronique tourmentée d'un pays dévasté : l'Afghanistan.
Bien que frères de lait, Amir le Pachtoune et Hassan le Hazara ont grandi côte-à-côte dans des mondes différents : le premier est le fils d'un riche commerçant, le second est le fils de leur serviteur. Inséparables, liés par une même passion, les deux garçons se vouent une amitié indéfectible. Mais ce lien va se briser à jamais. Alors que sous ses yeux Hassan subit une terrible ignominie, Amir reste pétrifié. Peur ? Lâcheté ? Honte ? Pris dans une terrible confusion des sentiments, il n'esquissera pas un geste pour sauver son ami.
Eté 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce une voix au téléphone. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.
[modifier] Personnages du roman
- Amir – un Pachtoune, bien comme il faut, le protagoniste
- Hassan - un Hazara, le fils du serviteur de la famille
- Assef - un dur du voisinage d'Amir à Kaboul
- Baba - le père d'Amir, un homme d'affaires
- Ali - le père d'Hassan, un serviteur hazara
- Rahim Khan – le partenaire de Baba en affaires en Afghanistan
- Soraya - une femme afghane qui vit à Fremont en Californie, l'épouse d'Amir
- Sohrab - le fils de Hassan, orphelin en Afghanistan, appelé en souvenir de Sohrab.
[modifier] Thèmes abordés
Contraste entre une époque dorée (idéalisée par l'auteur, vue à travers les yeux d'un enfant ?) et les bouleversements subis à partir de l'occupation russe, les luttes tribales qui lui ont succédé, la prise de pouvoir des talibans... En balayant trente années d'histoire d'un pays trop méconnu en Occident, l'auteur jette un regard à la fois attendri et critique sur son pays d'origine : ses coutumes, la religion et son fanatisme...
Des thèmes plus universels, comme l'émigration, les relations père-fils, l'amitié, l'adoption et la rédemption sont également abordés; sans oublier l'image qui nous est renvoyée de nous-mêmes, occidentaux, et qui donne à un roman, paru deux années à peine après les événements du 11-Septembre et la guerre d'Afghanistan, une dimension toute particulière.
[modifier] Citation de l'auteur
« Dites Afghanistan et je vois immédiatement se dresser un cerf-volant dans le ciel bleu de mes souvenirs »
[modifier] Prix
- le jury du prix littéraire RFI-Témoin du monde, présidé par Hervé Bourges, a désigné comme lauréat 2006 Khaled Hosseini pour Les Cerfs-volants de Kaboul, publié aux Éditions Belfond.
- le 29 mai 2006, Les Cerfs-volants de Kaboul a reçu le Grand Prix des lectrices de Elle dans la catégorie roman.
- Les Cerfs-volants de Kaboul a reçu le Prix des libraires du Québec 2006, dans la catégorie Roman hors Québec.
[modifier] Succès et critiques
Les Cerfs-volants de Kaboul a bénéficié d'un extraordinaire bouche-à-oreille. Acclamé par la critique, il est resté de nombreuses semaines en tête des listes aux États-Unis où il est devenu un livre-culte, comme dans la plupart des douze autres pays où le roman a été édité.
[modifier] Critique Evene [1]
Peindre d'abord, sur un papier de soie, un joli décor. Celui de l'Afghanistan du début des années 1970 […] Placer ensuite, dans ce décor, des personnages […]. Faire vivre ces personnages, en créer d'autres, les faire évoluer. Ajouter une trahison, une lâcheté, un mensonge. Décrire le départ, précipité, d'Hassan et son père […]. Puis l'exil, quelques mois plus tard, d'Amir et le sien, juste avant l'invasion. Installer ensuite les personnages aux États-Unis, faire croire qu'ils ont refait leur vie, et jouer avec les tons pastel. Puis, soudain, retourner le papier de soie, tremper son pinceau dans du brun, du gris, du noir […]. Et décrire l'Afghanistan, meurtrie, sous le joug des talibans : les lapidations, les mutilés contraints de vendre leur prothèse […] les enfants violés dans les orphelinats... Coller, sur le papier de soie les ficelles de l'intrigue […]. Ou la révélation sur la véritable identité d'Hassan. Avec ses cerfs-volants, Khaled Hosseini nous propose un condensé saisissant de l'histoire récente de son pays. Il nous dresse le portrait d'un homme rongé par le remords d'une trahison, et sa formidable soif de rédemption. C'est à la fois passionnant et bouleversant. Dommage que l'écrivain ait manqué parfois d'un peu de souffle pour faire monter encore plus haut ses cerfs-volants dans le ciel littéraire. François Ménard.
[modifier] Revue de presse
- Radio-Canada : La bibliothèque virtuelle d'“Indicatif présent” [2]
- Le Temps - Lisbeth Koutchoumoff (20 août 2005) [3] : Tout est parti des cerfs-volants. Khaled Hosseini, « Afghan-Américain » de 35 ans, menait sa vie d'interne au Cedars-Sinai Hospital de Los Angeles, lorsqu'il a vu un reportage de CNN sur son pays d'origine. C'était en pleine furie talibane et les maîtres barbus énonçaient un nouvel édit : l'interdiction des cerfs-volants. L'information [le] bouleverse jusqu'aux tréfonds.
- Le Point - Brigitte Hernandez (13 juillet 2006) : Quel succès ! Ce roman ressemble à une vie qui serait un roman, et ce fut le cas.
- Le Devoir - Sébastien Barangé (9 & 10 juillet 2005) [4] : On ne peut résister, malgré une écriture un peu convenue, à cette descente dans les abîmes des sentiments humains. Il y a là le terreau pour un scénario poignant. Le cinéaste Sam Mendes (American Beauty) travaille d'ailleurs sur l'adaptation au grand écran de cette histoire d'enfance.
- Le Magazine littéraire - Jean Hurtin (février 2006) : Le prix RFI - Témoin du monde couronne aujourd'hui un livre qui dévoile avec autant de force que de sensibilité le quotidien d'un peuple et d'un pays sous le joug des talibans, ainsi que les réalités de l'exil et de l'émigration aux États-Unis.
- Le Soleil - Didier Fessou (25 juin 2005) [5] : Ce roman, Les Cerfs-volants de Kaboul, ne laisse pas indifférent. C’est vrai. Mais les ficelles qui nouent l’intrigue sont si grosses et son dénouement si prévisible que ça enlève de la crédibilité à l’histoire.
- Télérama - Pauline Perrignon (6 juillet 2005) : Portrait d'un homme en proie à son passé, ce premier roman de Khaled Hosseini dit aussi l'histoire d'un peuple. A l'instar de son personnage, l'auteur a quitté son pays après l'invasion soviétique. Le tableau qu'il en dresse, tout de contraste entre un passé idéalisé et la tourmente du présent, offre un très beau témoignage sur ce lien viscéral qu'entretient un homme avec sa terre natale.
[modifier] Liens externes
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