Louis V Joseph de Bourbon-Condé
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Louis V Joseph de Bourbon-Condé, 8e prince de Condé (1740), prince du sang, est né à Paris le 9 août 1736 et mort à Chantilly le 13 mai 1818.
[modifier] Famille
Fils de Louis IV Henri de Bourbon-Condé (1692-1740), duc de Bourbon puis 7e prince de Condé, et de la princesse née Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741), Louis V Joseph de Bourbon-Condé épouse, le 3 mai 1753 à Versailles, Charlotte de Rohan-Soubise (1737-1760), fille de Charles de Rohan, prince de Soubise, duc de Rohan-Rohan (1715-1787), avec laquelle il aura trois enfants :
- Louis VI Henri de Bourbon-Condé (1756-1830),
- Marie de Bourbon-Condé (1756–1759),
- Louise Adelaïde de Bourbon-Condé (1757-1824), « Mlle de Condé », abbesse de Remiremont, puis abbesse du Temple.
Louis V Joseph épouse en secondes noces (en 1798 ou 1808) la princesse Marie-Catherine de Brignole (1737-1813), divorcée du prince Honoré III de Monaco.
[modifier] Biographie
Il est Grand maître de France à la mort de son père en 1740. Il est nommé lieutenant général des armées en 1758 et participe à la guerre de Sept Ans où il remporte les rares victoires françaises à Grüningen et à Johannisberg (1762). Il administre ensuite la Bourgogne.
Ayant fait agrandir, en 1764, le Palais Bourbon, il abandonne l’hôtel de Condé à Paris et le laisse démolir pour faire construire l’actuel théâtre de l'Odéon. Il fait aussi embellir le château de Chantilly.
Ami du marquis de Sade, il est le parrain de son fils Louis-Marie, baptisé dans la chapelle privée des Condé à Chantilly.
En 1780, Il est nommé par le roi Louis XVI Colonel général de l'Infanterie.
À la Révolution française, bien que passant pour libéral, il s'oppose au doublement du tiers état.
Il est un des premiers à quitter la France, et émigre juste après la prise de la Bastille aux Pays-Bas puis à Turin. Il organise une armée à Worms, sur les bords du Rhin tandis que les frères du roi établissent leur quartier général à Coblence (voir armée des émigrés).
Soucieux de contrôler étroitement les mouvements des émigrés, les Autrichiens et les Prussiens le tiennent à l'écart des opérations militaires en 1792 et le subordonnent à un général autrichien en 1793. Stationnée sur les bords du Rhin en 1794 et 1795, l'armée de Condé passe ensuite sous le contrôle de la Grande-Bretagne, de l'Autriche et de la Russie qui assurent successivement son entretien.
En 1797, après le traité de Campo-Formio, le prince de Condé et son armée passent au service du tsar de Russie. Après le traité de Lunéville, son corps d'armée est dissout.
Après avoir fait en pure perte des prodiges de valeur à Wissembourg, à Haguenau, à Bentheim, le prince fut obligé de congédier son armée et se retira en 1800 en Grande-Bretagne avec son fils.
Ils logent à Wanstead, servis par des domestiques dont les gages ne sont payés qu'irrégulièrement mais continuant d'observer le cérémonial de l'Ancien Régime. Ils reçoivent de George III une pension de 675 livres pour deux. De Londres, il envoie à son petit-fils, le duc d'Enghien des instructions belliqueuses sans comprendre que les temps ont changé.
En 1814, il revient en France avec Louis XVIII et retrouve, malgré son grand âge, sa charge de Grand maître de la Maison du Roi, ce qui lui vaut d'être assidu à la cour des Tuileries, que son fils déserte.
Il mourut à Chantilly en 1818, à 82 ans. C'est lui qui avait fait construire le Palais-Bourbon.
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[modifier] Source partielle
« Louis V Joseph de Bourbon-Condé », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)