Radegonde
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Radegonde ou Radégonde de Poitiers (Arnegundis en latin) est née en Thuringe vers 513, (fille de Berthaire, roi de Thuringe) et morte le 13 août 587 à Poitiers. Elle fut une reine des Francs, cinquième épouse du roi Clotaire 1er puis la fondatrice du monastère Sainte-Croix de Poitiers. Fêtes le 13 août et le 28 février.
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[modifier] Vie de Radegonde
Au milieu du Ve siècle, le royaume franc était troublé. Le roi de Neustrie, Childéric Ier, dut fuir en Thuringe. Il fut accueilli par le roi Basin et la reine Basine de Thuringe. Quand les troubles en Neustrie furent apaisées, il y revint.
À la mort de Basin, le royaume de Thuringe fut partagé entre ses trois fils: Bodevie, Hermanfried et Berthaire. Il s'ensuivit une guerre fratricide. La reine Basine se réfugia alors en Neustrie auprès de Childéric Ier. Ils s'épousèrent en 463 et eurent un fils: Clovis Ier en 466. Berthaire, fils issu du premier mariage de Basine, eut deux enfants, dont Radegonde en 519, qui est donc la nièce de Clovis.
Berthaire fut assassiné par ses deux frères. Bodevie fut ensuite aussi victime d'une coalition entre le roi de Metz, Thierry Ier et son autre frère Hermanfried. Radegonde fut emmenée à l'âge de trois ans à la cour de Hermandfried. Mais Thierry Ier, exigeant une partie du royaume de Thuringe en échange de son soutien, forma une alliance avec Clotaire Ier, roi de Neustrie. Ils vainquirent l'armée thuringeoise. Radegonde devint à cinq ans la prisonnière de Clotaire Ier.
Elle fut emmenée en France, à Saint-Quentin, puis à Athies dans le Vermandois. L'épouse de Clotaire, Ingonde, donna à Radegonde une éducation très religieuse. Ingonde mourut en 538. Clotaire voulut alors épouser Radegonde à Vitry-en-Artois. Celle-ci tenta d'abord de s'enfuir dans les alentours de Péronne. Rattrapée, elle dut se résoudre à la cérémonie, présidée par l'évêque saint Médard, à Soissons.
Radegonde se détache de plus en plus des préoccupations mondaines pour mener une vie pieuse et charitable auprès des pauvres. Après que Clotaire eut massacré Hermanfried, son frère, elle fut de plus en plus attirée par une vie de prières, alors que Clotaire la voulait toujours comme épouse et comme reine.
Consacrée diaconesse par saint Médard, elle fit d'abord un pèlerinage à Tours sur le tombeau de saint Martin. Elle alla ensuite demander conseil à saint Jean de Chinon qui vivait dans un ermitage troglodyte lequel existe toujours au-dessus de la ville. Elle se rendit ensuite sur la terre de Saix, Vienne| que Clotaire lui avait donnée et y fonda un oratoire et un hospice où elle s'occupait elle-même des malades : c'était un des premiers hospices organisés en France. Mais Clotaire, qui avait d'abord accepté la vocation de la reine, change d'avis : il envoie une troupe à Saix pour la ramener à la cour. Lorsque les soldats se sont annoncés en vue de Saix, Radegonde s'enfuit vers le Sud à travers un champ d'avoine que des ouvriers achèvent de semer. C'est alors que se produit le miracle des avoines, la sainte reine fait instantanément pousser l'avoine pour s'y cacher. Questionnés par les poursuivants, les moissonneurs, peuvent affirmer qu'ils n'ont vu personne dans le champ depuis le temps où cette avoine a été semée. À partir de ce moment, Clotaire lui laisse suivre son chemin vers une vie consacrée à la religion. Elle alla à Poitiers où elle fonda le monastère Notre-Dame (devenu depuis Sainte-Croix). Le 25 octobre 552 (ou 553), elle entra dans le monastère Notre-Dame accompagnée de nombreuses jeunes filles, en présence d'une grande foule. Elle donna à ses compagnes une règle stricte. Avec Agnès, sa sœur spirituelle qu'elle tint à choisir comme future abbesse, et Venance Fortunat, poète italien qui deviendra le biographe de Radegonde, elle alla à Arles pour se renseigner sur la règle de saint Césaire et l'adopter. Elle se plaça sous la protection du Saint-Siège, pour être libre du pouvoir épiscopal.
Agnès devint abbesse du monastère. Venance Fortunat devint évêque de Poitiers. D'après une autre biographie, celle de Baudonivie composée vers 600, elle avait une grande vénération pour les reliques. Elle en rassembla un grand nombre qui seraient toujours au monastère Sainte-Croix, dont un fragment de la croix du Christ, qu'elle avait demandé et obtenu auprès de l'empereur Justin II. C'est à l'occasion de l'arrivée à Poitiers de cette insigne relique que saint Venance-Fortunat a composé l'hymne Vexilla regis prodeunt. Radegonde aura le reste de sa vie une grande influence sur les grands de son époque, notamment Sigebert, successeur de Clotaire. Elle mourut le 13 août 587, à 68 ans, dans le monastère Notre-Dame. Elle fut enterrée dans l'église Sainte-Marie-hors-les-murs (aujourd'hui Sainte-Radegone) à Poitiers. Pendant les invasions normandes, sa dépouille fut emmenée à l'abbaye Saint-Benoît de Quinçay, puis ramenée à Poitiers en 868.
De nombreux miracles lui sont attribués, ce qui attira de nombreux pèlerins. Elle fut déclarée sainte peu de temps après sa mort.
[modifier] Représentations - Iconographie
Radegonde est la plupart du temps représentée en religieuse, parfois avec une couronne posée près d'elle.
- Au XVIe et XVIIe siècles, elle apparaît en reine, avec la couronne et les insignes royaux (gravure de Jacques Callot).
- Un manuscrit du XIe siècle (Bibliothèque de Poitiers), décrit les différents épisodes de la vie de la sainte.
- Au XIXe siècle, Pierre Puvis de Chavannes peint Sainte Radegonde écoutant une lecture du poète Fortunat (Hôtel de ville de Poitiers).
[modifier] Liste des lieux dédiés à sainte Radegonde
1. Communes ou villages de France
- Sainte-Radegonde, en Aveyron : église fortifiée, reliques d'un os du pouce.
- Baignes-Sainte-Radegonde, en Charente
- Sainte-Radegonde, en Charente-Maritime (ex Sainte-Radegonde-près-Pont-l'Abbé)
- Sainte-Radegonde, en Creuse
- Sainte-Radegonde, en Dordogne (ex Sainte-Radegonde-Roquépine)
- Sainte-Radegonde, dans le Gers
- Sainte-Radegonde, en Gironde
- Sainte-Radegonde-sur-Lot, en Lot-et-Garonne (ex Sainte-Radegonde-de-Pépine ?)
- Sainte-Radegonde-sur-Lède, en Lot-et-Garonne
- Sainte-Radegonde-de-Cusey, en Haute-Marne
- Sainte-Radegonde, en Saône-et-Loire
- Sainte-Radegonde, dans les Deux-Sèvres
- Sainte-Radégonde, dans la Vienne
- Sainte-Radégonde-des-Noyers, en Vendée
- Marsais-Sainte-Radégonde, en Vendée (ex Sainte-Radegonde-la-Vineuse)
2. Églises et lieux-dits en France
- Courant, en Charente-Maritime, chapelle d'un ancien prieuré Sainte-Radegonde, pèlerinage.
- Talmont, en Charente-Maritime, église romane Sainte-Radegonde.
- Tours, en Indre-et-Loire, quartier de la ville sur la rive droite.
- Chênehutte, en Maine-et-Loire, hameau et probablement autrefois chapelle.
- Saix, dans la Vienne, église paroissiale romane et chapelle des Avoines.
- Colomiers, en Haute-Garonne, église paroissiale Sainte-Radegonde.
- Bon-Encontre, en Lot-et-Garonne, église romane Sainte-Radegonde.
- Vennes (Doubs) chapelle Sainte-Radegonde
3. En pays germanophones
- Sankt Radegund (Innviertel), Autriche.
- Sankt Radegund bei Graz, (Steiermark), Autriche
[modifier] Bibliographie
- Dorothée KLEINMANN, Radegonde, une sainte européenne, en français PSR éditions, Loudun, 2000, en allemand Verlag Styria, Graz, Wien, Köln, 1998.
- Paule Lejeune, Les reines de France, éd. Vernal et P. Lebaud, Paris, 1989, ISBN 2-86594-042-X, p. 30-31.