William Kemmler
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William Kemmler (9 mai 1860-6 août 1890) de New York, État de New York, fut la première personne à être exécutée par l'intermédiaire de la chaise électrique. Le 29 mars 1889 il avait assassiné Tillie Ziegler, sa concubine, avec une hache, et avait été condamné à mort. L'exécution devait avoir lieu le 6 août 1890, à six heures du matin. Ses avocats firent appel, arguant du fait que l'électrocution était une punition atroce et inhabituelle ; George Westinghouse, un de ceux qui soutenaient l'usage du courant alternatif comme norme pour la distribution d'énergie, appuya leur appel, qui fut cependant rejeté en partie parce que Thomas Edison approuva la position de l'État (Edison soutenait l'usage du courant continu pour la fourniture de courant, et on pense que c'est lui qui a vu dans la publicité qui entourait la chaise électrique un moyen de convaincre l'opinion que le courant alternatif était dangereux).
Les détails pratiques concernant la chaise électrique furent mis au point par le premier électricien de l'État, Edwin Davis.
La première tentative d'exécution échoua : Kemmler reçu un choc électrique pendant 17 secondes, mais resta vivant. On fit monter la tension jusqu'à 2000 volts, mais le générateur eut besoin de temps pour se recharger. Pendant cet intervalle, on pouvait entendre gémir Kemmler horriblement brûlé. La deuxième tentative dura plus d'une minute et la scène fut décrite comme horrible par beaucoup de ceux qui y avaient assisté, avec une odeur de chair brûlée et de la fumée qui s'échappait de la tête de Kemmler. Westinghouse plus tard donna ce commentaire : « Ils auraient fait mieux de se servir d'une hache. » Un journaliste, était témoin de l'exécution, déclara lui aussi que c'était « un spectacle atroce, bien pire qu'une pendaison. »
La polémique opposant Westinghouse et Edison, ainsi que les discussions nombreuses qui eurent lieu dans les mois qui précédèrent et suivirent l'exécution de Kemmler furent suivies par des scientifiques et hommes politiques du monde entier, relayées, autant que les moyens de l'époque le permettaient par la presse, notamment la presse spécialisée technique de France, de Belgique et d'Angleterre. L'enjeu n'était ni plus ni moins que la mise au point d'une exécution capitale rompant avec la brutalité des méthodes habituelles (pendaison, guillotine). L'échec en ce sens de cette première exécution et de celles qui suivirent suscitèrent un désintérêt rapide des pays étrangers, lequel ne permit pas de solidariser productivement la réflexion sur les techniques de mise à mort de la question de fond (la peine de mort), débat toujours d'actualité dans les états concernés.
Le roman de Christopher Davis Coup d'œil dans le vingtième siècle (Harper et Row, 1971) offre un récit romancé des dernières semaines de la vie de Kemmler et de la "guerre" des courants qui se déroulait autour de lui, laquelle préfigure avec une pertinence rare l'une des questions éthiques majeures du siècle qui suivra : celle de la responsabilité morale des savants face à l'exploitation politique de leurs "découvertes".
[modifier] Bibliographie
- La première exécution d'un condamné à mort par l'éléctricité in La Nature, n°901, 06 septembre 1890, pp.209-211.
- John L. CAROLL, Death Row. Hope for the future, Challenging Capital Punishment, London, 1988, pp.269-288.
- Jean-Claude BEAUNE, Les spectres mécaniques. essai sur les relations entre la mort et ls techniques, Seyssel, 1988.
- Marc VANDEN BERGHE, De l'utopie de la "mort propre" à la chaise électrique : l'affaire Kemmler in La Revue Générale, Bruxelles, août/septembre 1996, pp.31-42.
- Craig BRANDON, The Electric Chair. An American Unnatural History, McFarland & Company, 1999.
- Richard MORAN, Executioner's current: Thomas Edison, George Westinghouse and the Invention of the Electric Chair, New York, 2002.