Bataille des îles Santa Cruz
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Carte de la bataille des îles Santa Cruz. |
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Informations générales | |
Date | 25 au 27 octobre 1942 |
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Lieu | îles Santa Cruz, îles Salomon |
Issue | Victoire japonaise |
Belligérants | |
États-Unis Australie Nouvelle-Zélande |
Japon |
Commandants | |
Amiral William F. Halsey contre amiral Thomas Kinkaid |
Amiral Isoroku Yamamoto vice amiral Nobutake Kondo |
Forces en présence | |
2 porte-avions 1 cuirassé 6 croiseurs 14 destroyers 170 avions |
4 porte-avions 2 cuirassés 10 croiseurs 22 destroyers 200 avions |
Pertes | |
1 porte-avions coulé 1 porte-avions endommagé 1 cuirassé endommagé 81 avions détruits |
3 porte-avions sérieusement endommagés 1 croiseur coulé 91 avions détruits |
Seconde Guerre mondiale - Pacifique | |
Batailles | |
Campagne des îles Salomon Guadalcanal – Savo – Salomon orientales – Cap Espérance – Îles Santa Cruz – Guadalcanal (navale) – Tassafaronga – Île de Rennell – Détroit de Blackett – Nouvelle-Géorgie – Golfe de Kula – Kolombangara – Golfe de Vella – Vella Lavella – Horaniu – Vella Lavella (navale) – Bougainville – Baie de l'Impératrice Augusta |
La bataille des îles Santa Cruz est une bataille navale de la Guerre dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a eu lieu du 25 au 27 octobre 1942 entre Guadalcanal et les îles Santa Cruz, un groupe d'îles de l'archipel des îles Salomon qui se trouve à 400 kilomètres au sud-est de l'archipel principal.
Cette bataille, qui a opposé la marine impériale japonaise et la marine américaine, s'inscrit dans la suite d'affrontements qui opposèrent les forces japonaises et alliées pour le contrôle des eaux de Guadalcanal duquel dépendait la capacité de débarquer des troupes nouvelles sur l'île et de gagner la bataille terrestre de Guadalcanal.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Tandis que les combats continuaient sur Guadalcanal, la pression de la flotte japonaise sur les îles Salomon s'accroissait encore. Le 11 octobre, la Flotte combinée avait quitté Truk et atteint les parages des Salomon le 14.
Alors que la situation sur l'île paraissait s'être améliorée, avec notamment l'arrivée du 164e régiment d'infanterie de l'armée américaine et la présence de 90 avions sur l'aérodrome de Henderson, les positions américaines sur l'île furent sévèrement bombardées la nuit du 14 octobre, détruisant notamment la moitié des avions de Henderson et les réservoirs de carburant de la base.
Le contrôle de la zone par la flotte japonaise semblait total. Le 15, Henderson ne put être ravitaillé que par des avions venant d'Espiritu Santo apportant à peine assez de carburant pour maintenir une escadrille. Ce ravitaillement permit au avions de Henderson de frapper les transports japonais, en coulant six tandis qu'ils débarquaient des troupes, mais les bombardements reprirent la nuit du 15, les croiseurs Myoko et Maya lançant plus de 1 500 obus sur les positions des Marines et l'aérodrome.
L'amiral Nimitz écrivit alors: "Il semble que nous soyons incapables de contrôler les eaux de Guadalcanal. Le ravitaillement de nos positions ne pourra donc se faire qu'à grand prix. Le situation n'est pas désespérée, mais elle est certainement critique".
Le même jour, Nimitz décida de relever le ComSoPac (Commander South Pacific Force), le vice amiral Robert L. Ghormley, de son poste. La compétence de Ghormley n'était pas en cause, mais lui et son staff étaient épuisés par les deux mois de campagne ininterrompue.
Il remplaça Ghormley par un homme dont l'esprit combatif ne faisait pas de doute, le vice amiral William F. Halsey. Son arrivée sur le théâtre des opérations améliora grandement le moral des troupes américaines, surtout lorsqu'il assura le général Alexander Vandegrift, commandant des troupes à terre sur Guadalcanal, que la marine lui donnerait tout le support possible.
Le 16 octobre, le porte-avions Enterprise, remis en état après les dégâts subis lors de la bataille des Salomon orientales, quittait Pearl Harbor avec le nouveau cuirassé South Dakota et se dirigea à tout vapeur vers les Salomon. Le navire avait été pourvu d'un nouvel armement anti aérien qui se montrerait fort utile.
Tandis que les Américains repoussaient de violents assauts sur leur périmètre, du 20 au 23 octobre, l'Enterprise et le Hornet faisaient rendez-vous au large d'Espiritu Santo, reformant la Task Force 61 sous les ordres du contre amiral Thomas Kinkaid. Le 24 octobre, informé faussement que l'aéroport d'Henderson avait enfin été pris, l'amiral Yamamoto donna l'ordre à la Flotte combinée, sous les ordres du vice amiral Nobutake Kondo, de naviguer au sud-est et d'annihiler la flotte américaine, tandis que Halsey, anticipant une tentative de la Flotte combinée au nord-est de Guadalcanal, envoya la TF 61 vers les îles Santa Cruz.
[modifier] Les forces en présence
[modifier] Sigles
(CV=Porte-avions; CVL=Porte-avions léger; BB=Cuirassé; CA=Croiseur lourd; CL=Croiseur léger; DD=Destroyer; SS=Sous-marin)
[modifier] Forces américaines
Désignation | Commandant | Effectifs |
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CInCPAC | Amiral Chester Nimitz | |
ComSoPac | Vice amiral W.F.Halsey | |
Task Force 61 | contre amiral T. Kinkaid | |
TF 16 | Contre amiral Thomas C. Kincaid | 1 CV (Enterprise, 1 BB (South Dakota), 1 CA (Portland), 1 CL (San Juan), 8 DD |
TF 17 | Contre amiral George Murray | 1 CV (Hornet), 2 CA (Northampton et Pensacola), 2 CL (San Diego et Juneau), 6 DD |
Task Force 64 (croisant au sud des Salomon) | contre amiral Willis A. Lee | 1 BB (Washington), 2 CA (San Francisco, Chester), 2 CL (Atlanta, Helena), 6 DD |
Task Force 63 | contre amiral Aubery W. Fitch | Avions basés à Henderson, Espiritu Santo et en Nouvelle Calédonie: 240 avions |
Total : | 2 CV, 1 BB, 3 CA, 3 CL, 14 DD. 410 avions dont 170 embarqués |
[modifier] Forces japonaises
Désignation | Commandant | Effectifs |
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Commandant en chef | Amiral Isoroku Yamamoto | Commandant de la Flotte Combinée |
Force d'attaque | Vice amiral Chuichi Nagumo | 2 CV (Hokaku, Zuikaku), 1CVL (Zuiho), 1 CA (Kumano), 8 DD |
Avant garde | contre amiral Hiroake Abe | 2 BB (Hiei, Kirishima), 3 CA (Tone, Chikuma, Suzuya), 1CL (Nagara), 13 DD |
2e Flotte | Vice amiral Nobutake Kondo | (appui des troupes de Guadalcanal) |
Force avancée | Vice amiral Nobutake Kondo | 4 CA (Atago, Takao, Myoko, Maya), 1CL Isuzu), 6 DD |
Groupe aérien | Contre amiral Kakuji Kakuta | 1 CVL (Junyo), 2 DD |
Groupe d'appui | Vice amiral Takeo Kurita | 2 BB (Kongo, Haruna), 2 DD |
Groupe d'assaut (Guadalcanal) | Vice amiral Gunichi Mikawa | 3 DD |
Groupe de bombardement (Guadalcanal) | Contre amiral Tomatsu Takama | 1 CL (Yura), 5 DD |
Forces expéditionnaires avancées | Vice amiral Teruhisa Komatsu | 12 SS |
Total : | 2 CV, 2 CVL, 4 BB, 8 CA, 3 CL, 38 DD, 12 SS, 220 avions. |
[modifier] La bataille
Peu après midi, le 25 octobre, des Catalinas d'Espiritu Santo repérèrent les porte-avions japonais à environ 450 kilomètres au nord-ouest de la TF 61. Après s'être rapproché, Kinkaid lança des Dauntless et des Wildcats qui ne purent cependant trouver l'escadre de Nagumo, qui avait viré au nord après avoir vu les Catalinas.
Faisant route au nord-ouest pendant la nuit, Kincaid tentait de se rapprocher tandis que de nouveaux rapports des Catalinas furent reçus par Espiritu Santo vers 3h00 le 26 octobre. Nagumo se dérouta à nouveau vers le nord mais Halsey, ayant reçu les rapports, donna l'ordre à Kincaid de lancer ses avions dès le lever du jour.
L'Enterprise lança une patrouille de 16 Dauntless qui repéra l'avant garde de Abe à environ 200 kilomètres de la Task Force, puis, peu après, plus au nord, l'objectif de Kincaid, les porte-avions de la force principale.
Les Dauntless convergèrent alors vers les porte-avions de Nagumo et vers 8h30, deux bombes atteignirent le Zuiho, causant des dégâts importants qui le rendraient inopérant pour plusieurs mois. Malgré la chasse que leur donnèrent ensuite les Zeros, tous les Dauntless purent s'échapper.
Le Zuiho avait cependant lancé ses escadrilles depuis longtemps, et celles-ci se dirigeaient vers les porte-avions américains.
Vers 9h00, les porte-avions américains lancèrent de plus importantes frappes : 29 avions du Hornet, 20 de l'Enterprise, ensuite encore 25 du Hornet.
Trois escadrilles se dirigeaient vers les porte-avions japonais, tandis qu'une escadrille japonaise s'approchait de la TF 61, et que Nagumo s'apprêtait à lancer une seconde attaque.
À une centaine de kilomètres de l'Enterprise, les escadrilles japonaises et américaines se rencontrèrent. Après un rapide combat aérien, quatre Avengers et trois Zéros furent abattus.
Quelques minutes plus tard, les escadrilles japonaises approchaient du Hornet et de l'Enterprise. Malgré la défense organisée par les Wildcats, les bombardiers japonais passèrent et attaquèrent les porte-avions.
Le Hornet fut touché par plusieurs bombes et deux torpilles. En quelques minutes, les feux faisaient rage sur le porte-avions qui dut être abandonné et fut plus tard coulé par des destroyers japonais.
La flotte américaine, à nouveau, n'avait plus qu'un porte-avions dans le Pacifique, l'Enterprise.
Pendant ce temps, à 10h30, les Dauntless du Hornet endommagèrent le croiseur lourd Chikuma mais ratèrent le Tone.
Vingt minutes plus tard, une autre escadrille américaine réussit à atteindre le Shokaku et le Zuiho, déjà endommagé. Le Shokaku fut touché par trois à six bombes et ne fut sauvé que parce que ses escadrilles étaient lancées et ses ponts vides de carburant, quoiqu'il soit mis hors d'état pour plusieurs mois.
Vers 11h00, alors que l'Enterprise récupérait les escadrilles revenant de l'attaque et s'apprêtait à lancer une nouvelle attaque, la seconde vague d'avions japonais attaqua. La défense aérienne du San Juan et du South Dakota, ainsi que les chasseurs de l'Enterprise réussirent à éliminer la moitié des attaquants, mais le reste réussit à exécuter l'attaque.
Une bombe explosa sur le pont d'envol, tandis qu'une autre explosait dans les ponts inférieurs. Une troisième fit exploser des réservoirs de carburant. La situation était cependant sous contrôle. Il put donc échapper à une seconde attaque, par des bombardiers-torpilleurs, grâce à de violentes manœuvres d'évitement.
Une troisième attaque sur l'Enterprise échoua. Le South Dakota et le San Juan furent légèrement endommagés.
Lorsque l'Enterprise eut récupéré tous les avions en vol (avec difficulté : ses ascenseurs étaient détruits), Kincaid donna l'ordre de rompre le combat.
Les Japonais voulurent initialement poursuivre la flotte américaine, mais une attaque par des Catalina la nuit de 27 octobre, ainsi que le fait qu'ils avaient eux-mêmes perdu énormément d'avions, décida Yamamoto à ordonner leur retour à Truk.
[modifier] Suites de la bataille
Au prix de la perte du Hornet, soit la moitié des forces aéronavales américaines, la flotte américaine avait fait faire demi-tour à une force nettement supérieure en nombre, l'empêchant d'atteindre Guadalcanal et de débarquer sur l'île des renforts qui auraient mis les Marines en difficulté.
Par ailleurs, les forces aéronavales japonaises sortirent de la bataille sérieusement affaiblies. Alors que les pertes en avions étaient élevées des deux côtés — 74 américains et 92 japonais — les Japonais avaient perdu 70 équipages d'avions, tandis que les pertes américaines n'étaient que de 33 aviateurs.
Un mois plus tard, l'Enterprise réparé était à nouveau pleinement opérationnel. Les nouvelles défenses anti-aériennes qu'il avait utilisées pour la première fois lors de la bataille des îles Santa Cruz avaient prouvé leur efficacité.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internet
- http://www.ibiblio.org/hyperwar/USN/USN-CN-SantaCruz/USN-CN-SantaCruz-1.html
- L'Enterprise à Santa Cruz
- Ordre de bataille
- Ordre de bataille
- Descriptif de la bataille
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