Centre national de la recherche scientifique
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Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand organisme de recherche scientifique public français (EPST). Il a été fondé le 19 octobre 1939, à la suite d'une fusion entre la Caisse nationale de la recherche scientifique et l'Office national des recherches scientifiques et des inventions. Il fut réorganisé après la Seconde Guerre mondiale et s'orienta alors nettement vers la recherche fondamentale. En 1982, l'emploi scientifique au CNRS a profondément changé de nature : passant de contractuels à fonctionnaires, ses chercheurs obtiennent ainsi un statut semblable à ceux des maîtres de conférences et des professeurs des universités.
Sommaire[masquer] |
[modifier] Chronologie
- En 1966, création d'unités associées. Il s'agit de laboratoires universitaires, soutenus par le CNRS, grâce à ses moyens humains et financiers.
- En 1967, création de l'Institut national d'astronomie et de géophysique, qui deviendra en 1985 l'Institut national des sciences de l'univers (INSU).
- En 1971, création de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3).
- En 1982 , la loi du 15 juillet, dite Loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels chercheurs, ingénieurs techniciens et administratifs passent sous le régime de la fonction publique : ils deviennent fonctionnaires.
[modifier] Rôle et organisation
On peut distinguer trois rôles fondamentaux du CNRS dans la recherche:
- Le CNRS fédère 1200 laboratoires de recherche, dont 90 % lui sont "associées", en co-tutelle avec d'autres organimes ou des universités. Il participe à leur budget et à leur dotation en personnel, parfois à leurs locaux. Le Comité national du CNRS évalue tous les quatre ans ces unités de recherche, cette évaluation conditionne son apport financier, et peut donner lieu à la réorganisation ou à la rupture du contrat d'association avec l'unité.
- Le CNRS est employeur de chercheurs, ingénieurs et techniciens, qui travaillent en règle générale dans les unités de recherche du CNRS ou associées. Ils sont évalués par le Comité national tous les deux ans. Certains peuvent être également "mis à disposition" d'un autre établissement dans le cadre d'un projet de recherche.
- Le CNRS sélectionne et finance des projets de recherche spécifique, auquel des chercheurs de tous statuts sont habilités à prendre part.
Ce triple rôle contribue à la difficulté de définir la part du CNRS dans la recherche en France. En pratique, un chercheur "au CNRS" travaille très souvent dans un laboratoire d'une université, n'importe où en France: généralement il mentionnera plutôt son laboratoire d'accueil que le CNRS comme affiliation dans ses publications.[1] Il faut aussi distinguer la recherche financée par le CNRS, et celle des chercheurs du CNRS. Enfin, du fait en particulier de l'intégration du CNRS et de la recherche universitaire, les résultats de la recherche seront souvent le fruit d'une collaboration entre chercheurs du CNRS et d'autres organismes, ou universitaires. Ces dernières années, la politique suivie a été d'augmenter la part des associations entre le CNRS et les Universités, ce qui a contribué à accroitre la confusion des rôles et a entraîné une certaine pression corporatiste de la part des professeurs d'Université. L'Habilitation à diriger des recherches, organisée par les Universités, tend à devenir un point de passage obligé dans la promotion des chercheurs du CNRS.
[modifier] Les domaines de recherche
Tout en se penchant sur tous les domaines de la connaissance, il est administrativement découpé en six départements:
- mathématiques, physique, planète et univers (MPPU) ;
- chimie ;
- sciences du vivant ;
- sciences humaines et sociales ;
- environnement et développement durable ;
- sciences et technologies de l'information et ingénierie.
Ce découpage est celui de 2006, les frontières entre les départements évoluant régulièrement au gré des politiques scientifiques du moment (et de certains enjeux de lutte d'influence au sein de l'organisme).
Les départements gèrent la politique scientifique de leur domaine.
[modifier] Le Comité national de la recherche scientifique
C'est l'instance du CNRS chargée de l'évaluation de la recherche scientifique des unités de recherche habilitées par le CNRS, ainsi que, individuellement, de chaque chercheur employé par le CNRS. Il est divisé en 40 sections, plus 7 sections interdisciplinaires, focalisées sur des domaines de recherche (voir le site du Comité national, [1]). Chaque section est composée d'une vingtaine de membres, qui sont spécialistes du domaine scientifique concerné, et viennent de différents horizons (chercheurs au CNRS, dans d'autres EPST ou EPIC, dans le secteur privé, enseignants-chercheurs, chercheurs étrangers...). Un tiers d'entre eux est nommé par le ministère de la Recherche, deux tiers sont élus par l'ensemble des personnels de recherche du domaine (chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs, personnels techniques et d’administration des organismes publics et universités français), afin de permettre un contrôle des orientations scientifiques et de garantir l'indépendance de la recherche. Il n'existe pas de code déontologique et méthodologique de l'évaluation professionnelle au CNRS; chaque section du Comité National de la Recherche Scientifique publie lors de son renouvellement les critères qui seront employés pour mener l'évaluation des chercheurs et des laboratoires [2]. Les mot-clés fréquemment rencontrés comprennent la "production" scientifique, l'adéquation des recherches entreprises avec le contexte scientifique, leur rayonnement national et international, le rôle dans la formation de docteurs, l'animation et la valorisation scientifique. En pratique, toutefois, les critères bibliométriques (nombre de publications dans des revues ou chez des éditeurs considérés comme pertinents) demeurent prépondérants.
[modifier] Unités de recherche et de services
Le CNRS fédère plus de mille deux cents laboratoires de recherche, qui peuvent être de différents types :
- les unités propres de recherches (UPR) ;
- les unités mixtes de recherches (UMR) qui dépendent à titre principal d'un autre organisme (université, autre EPST,...) ;
- les unités de recherche associées (URA) ;
- les unités de service et de recherche (USR) ;
- les formations de recherche en évolution (FRE), structures en instance de devenir UMR.
Par ailleurs, il existe des unités de service qui regroupent des moyens de soutien à la recherche, par exemple des services administratifs communs, des centres de calcul, etc. :
- des unités propres de service
- des unités mixtes de service.
On fait peu ou pas du tout de recherche dans les unités de service, et en conséquence le personnel de ces unités comporte très peu de chercheurs, voire aucun, mais plutôt des personnels ingénieurs, techniciens et administratifs.
Chaque structure dépend d'un (ou parfois plusieurs) département scientifique.
Certaines structures dépendent aussi de l'un des deux instituts du CNRS :
- l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) ;
- l'Institut national des sciences de l'univers (INSU).
[modifier] La direction du CNRS
Catherine Bréchignac a été nommée depuis le 11 janvier 2006 présidente du CNRS suite à la démission de Bernard Meunier, le 5 janvier 2006. Mme Bréchignac était directrice générale du CNRS de 1997 à 2000.
Arnold Migus a été nommé directeur général du CNRS le 18 janvier 2006 suite à la mise à l'écart de l'ancien directeur Bernard Larrouturou.
[modifier] Présidents
- René Pellat : 1989 - 4 novembre 1992
- Edouard Brezin : 4 novembre 1992 - 31 octobre 2000
- Gérard Mégie : 1er novembre 2000 - 5 juin 2004
- Bernard Meunier : 21 octobre 2004 - 5 janvier 2006
- Catherine Bréchignac : Depuis le 11 janvier 2006
[modifier] Directeurs généraux
- Frédéric Joliot-Curie : 20 août 1944 - 3 février 1946
- Georges Tessier : 4 février 1946 - 27 janvier 1950
- Jean Coulomb : 1957-1962
- Hubert Curien : 1969-1973
- Robert Chabbal : 1976-1980
- François Kourilsky : 1988 - 18 juillet 1994
- Guy Aubert : 19 juillet 1994 - 19 juillet 1997
- Catherine Bréchignac : 19 juillet 1997 - 2000
- Geneviève Berger : 2000 - 1er août 2003
- Bernard Larrouturou : 1er août 2003- janvier 2006
- Arnold Migus : Depuis le 18 janvier 2006
[modifier] Le CNRS et les distinctions
De nombreux chercheurs ayant reçu des prix internationaux ont travaillé au CNRS, soit directement employé par lui, soit en travaillant dans une unité liée au CNRS. Peu d'entre eux ont cependant été employés durablement par le CNRS, en effet, avant 1982, celui-ci n'accordait que des emplois non permanents, et une évolution de carrière comme professeur des universités était la norme. Cette évolution reste fréquente, mais ne doit pas cacher le bénéfice que ces chercheurs ont pu tirer de leurs années de début de carrière sans contrainte d'enseignement.
[modifier] Prix Nobel
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Plusieurs des prix Nobel français ont été employés par le CNRS, notamment en début de carrière, et la plupart ont travaillé dans des unités mixtes du CNRS.
Parmi ceux qui en ont été salariés à un moment de leur carrière :
- Prix Nobel de Physique
- 1966 : Alfred Kastler (directeur de recherches de 1968 Ã 1972)
- 1992 : Georges Charpak (chercheur au CNRS de 1948 Ã 1959)
- 1997 : Claude Cohen-Tannoudji (attaché de recherches de 1960 à 1962)
- Prix Nobel de Chimie
- 1987 : Jean-Marie Lehn (chercheur au CNRS de 1960 Ã 1966)
[modifier] Médaille Fields
Parmi les mathématiciens français ayant obtenu la médaille, seul Jean-Christophe Yoccoz semble n'avoir jamais été employé par le CNRS (il a cependant travaillé dans une unité associée au CNRS).
- 1950 : Laurent Schwartz (chercheur au CNRS de 1940 Ã 1944)
- 1954 : Jean-Pierre Serre (chercheur au CNRS de 1948 Ã 1954)
- 1958 : René Thom (chercheur au CNRS de 1946 à 1957)
- 1966 : Alexander Grothendieck (chercheur au CNRS de 1950 Ã 1959)
- 1982 : Alain Connes (chercheur au CNRS de 1970 Ã 1976)
- 1994 : Pierre-Louis Lions (chercheur au CNRS de 1979 Ã 1981)
- 2002 : Laurent Lafforgue (chargé de recherches au CNRS de 1990 à 2000)
- 2006 : Wendelin Werner (chargé de recherches au CNRS de 1991 à 1997)
[modifier] Prix Abel
- 2003 : Jean-Pierre Serre (chercheur au CNRS de 1948 Ã 1954)
[modifier] Autres
- 2003 : la Délégation aux entreprises reçoit l'European Grand Prix for Innovation Awards, prix européen de l'innovation pour les organismes scientifiques.
[modifier] Distinctions décernées par le CNRS
Depuis 1954, le CNRS décerne chaque année trois médailles[2] à des chercheurs travaillant en France :
- la Médaille d'or du CNRS[3] au chercheur qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française.
- la Médaille d'argent du CNRS[4] pour distinguer un chercheur en début de carrière mais déjà reconnu pour la qualité et l'originalité de ses travaux.
- la Médaille de bronze du CNRS[5] pour récompenser et encourager un jeune chercheur, spécialiste de talent dans son domaine.
Depuis 1992, le CNRS décerne aussi une autre récompense appelée Cristal du CNRS[6] à ses techniciens, ingénieurs et personnels administratifs pour leur « maîtrise technique et leur esprit innovant ».
[modifier] Le CNRS en chiffres
- Au 1er janvier 2003, il y avait 26 167 personnes travaillant au CNRS.
- Au 1er janvier 2004, ils étaient 26 080.
- Le budget du CNRS s'élevait à 2 214 millions d'euros en 2004.
- L'échelle des salaires en janvier 2006 allait de 1477 euros (salaire brut minimal d'un adjoint technique de la recherche début de carrière) à 6243 euros (pour un directeur de recherche hors classe, fin de carrière). Les salaires mensuels bruts moyens des chercheurs étaient 5912 (DRCE), 4949 (DR1) 3903 (DR2), 3192 (CR1), 2459 (CR2) ; ceux des ingénieurs : 4468 (IRHC), 3897 (IR1), 3029 (IR2), 3845 (IEHC), 3180 (IE1), 2607 (IE2), 3228 (CMR), 2329 (AI) ; ceux des techniciens : 2300 (TCE), 2147 (TCS), 1920 (TCN), 1897 (AJTP), 1676 (AJT), 1625 (AGTP), 1574 (AGT).
- Plus de 4 000 brevets actifs
[modifier] Le bilan social 2004 du CNRS
D'après le bilan social 2004 publié par la direction des ressources humaines du CNRS, Les effectifs des personnels du CNRS en 2004 étaient de :
- 25 980 agents fonctionnaires dont
- 11 626 chercheurs dont 3 625 femmes
- 14 354 IT (ingénieurs, techniciens) dont 7 460 femmes
- 11 695 non permanents ou stagiaires.
Les emplois du CNRS sont inégalement répartis sur le territoire, puisque 41,7% sont en Île de France, 11,7% en Rhône-Alpes,... pour 0,2% en Limousin et 0,1% dans les Dom-Tom.
Les emplois techniques sont divisés en BAP (Branche d'activité professionnelle) numérotées de A à H :
- BAP A : Sciences du vivant
- BAP B : Sciences chimiques et sciences des matériaux
- BAP C : Sciences de l’ingénieur et instrumentation scientifique
- BAP D : Sciences humaines et sociales
- BAP E : Informatique et calcul scientifique
- BAP F : Documentation, édition, communication
- BAP G : Patrimoine, logistique, prévention
- BAP H : Gestion scientifique et technique
Le recrutement se fait par concours externe, basé sur le dossier des candidats (incluant notamment leurs publications précédentes) et un entretien avec un jury, la promotion par concours interne, sélection professionnelle, proposition au choix.
Les agents du CNRS sont aussi divisés en "corps" :
- Ingénieurs, classés dans la catégorie A de la fonction publique.
- Les ingénieurs de recherches (IR) titulaires d'un Diplôme d'ingénieur délivré par une ENSI, d'un doctorat, d'une agrégation.
- Les ingénieurs d'études (IE) titulaires d'une licence, d'une maîtrise, d'un DEA, d'un DESS ou d'un diplôme d'ingénieur non reconnu pour postuler au corps des IR
- Les assistants-ingénieurs (AI) titulaires d'un DUT ou BTS.
- Techniciens (TCN=technicien classe normale, TCS=technicien classe supérieure, TCE=technicien classe exceptionnelle): titulaires du Baccalauréat, ou d'un DEUG, qui correspond à la catégorie B de la fonction publique
- Adjoints techniques (AJT) : titulaires d'un CAP ou BEP correspondant à la catégorie C de la fonction publique.
Les diplômes indiqués sont ceux exigés lors de l'inscription aux concours externes.
[modifier] La répartition suivant les branches d'activités et les corps
Le tableau suivant donne la répartition des personnels techniques, suivant la branche d'activité professionnelle (BAP) et les différents corps.
BAP | Nb d'agents | âge moyen | % de femmes | Ingénieurs (IR,IE,AI) | Techniciens (T,AJT) |
---|---|---|---|---|---|
A (Sciences du vivant) | 1943 | 44,2 ans | 70,3% | 1144 | 799 |
B (Sciences chimiques et sciences des matériaux) | 1067 | 43,4 ans | 43,3% | 852 | 215 |
C (science de l'ingénieur et instrumentation scientifique) | 2895 | 44,1 ans | 10,4% | 2195 | 700 |
D (Sciences humaines et sociales) | 1597 | 52,4 ans | 58,3% | 590 | 7 |
E (Informatique et calcul scientifique) | 1867 | 43,4 ans | 24,4% | 1676 | 191 |
F (Documentation, Edition, Communication) | 1250 | 48,3 ans | 43,6% | 819 | 431 |
G (Patrimoine, logistique, prévention) | 724 | 45,1 ans | 21,5% | 155 | 569 |
H (Gestion scientifique et technique des EPST) | 3954 | 44,3 ans | 86,5% | 1292 | 2662 |
[modifier] La place des femmes au CNRS
En décembre 2005, sur un ensemble de 26 133 personnes, le CNRS comptait 11 095 femmes et 15 038 hommes, soit une proportion de 42,5 %[7]. Chez les ingénieurs et techniciens, 7 454 sur 14 456, soit 52 %, sont des femmes. Quant aux chercheurs, les femmes sont nettement en minorité et ne sont que 3 625 sur 11 626, soit 31 %. Ce dernier chiffre cache tout de même d'importantes différences suivant les filières. Les femmes représentent 43 % des chercheur en sciences de l’homme et de la société, 39 % en sciences de la vie, 30 % en chimie, 26 % en sciences de l'Univers, 19 % en sciences de l'ingénieur, 19 % en sciences et technologies de l'information et de la communication, 17 % en physique, 16 % en mathématiques.
La proportion de femmes diminue également en fonction de la hiérarchie. Elles représentent 35,7 % des chargés de recherche de 2e classe (CR2) qui représentent le niveau de recrutement de la plupart des nouveaux chercheurs, 36,7 % des chargés de recherche de 1re classe pour les CR1, 25,2 % des directeurs de recherche de 2e classe (DR2), 11,7 % des directeurs de recherche de 1re classe (DR1) et 11,6 % des directeurs de recherche de classe exceptionnelle (DRCE), soit 15 femmes seulement.
Suite à ce bilan[8] et afin de promouvoir la place des femmes au sein de l'organisme, une mission pour la place des femmes a été mis en place en 2001 [9].
[modifier] Le temps partiel au CNRS
1 836 agents dont 1 634 femmes (soit 88%) exerçaient leur activité à temps partiel, cela représente 7,1% de l'effectif qui se répartissent de la façon suivante :
- 2% des chercheurs
- 11,2 des IT
La répartition suivant le temps de travail et l'évolution depuis 1994 est la suivante :
ratio | 1994 | 1999 | 2004 |
---|---|---|---|
50% | 29,4% | 19,3% | 17,2% |
60% | 4,1% | 3,6% | 2,8% |
70% | 3,2% | 2,8% | 2,1% |
80% | 56,2% | 64,8% | 66,8% |
90% | 7,1% | 9,5% | 11,1% |
[modifier] Les emplois non permanents
En 2004, 11 695 personnes ont été rémunérées par le CNRS sur des postes non permanents (CDD, vacataires, accueil en détachement depuis une entreprise privée, action de valorisation...)
[modifier] La politique sociale au CNRS
Le budget de la politique sociale du CNRS était de :
- 25 986 002 € en 2000
- 26 442 133 € en 2001 soit + 1,7%
- 27 313 470 € en 2002 soit + 3,2%
- 27 433 470 € en 2003 soit + 0,44%
- 27 937 470 € en 2004 soit + 1,8%
Le budget de l'action sociale augmente donc moins vite que l'inflation.
La restauration utilise 63,9% des dépenses sociales. Il y a au CNRS 28 médecins de prévention auxquels on ajoute 25 médecins du travail interentreprises et 33 médecins de prévention de l'université ; cela fait donc un total de 86 médecins pour 26 000 agents permanents.
[modifier] Réformes et Polémiques
- La loi dite Chevènement de 1982 fonctionnarisant le personnel du CNRS, eut ses partisans et ses adversaires:
- les favorables considèrent que les chercheurs vont ainsi bénéficier d'une stabilité propice aux recherches fondamentales et que la recherche ne sera plus dépendante de la grande industrie et des financements privés.
- les opposants noteront que la machine administrative ainsi créée ne peut encourager les bons chercheurs, rapidement démotivés par la permanence de chercheurs médiocres qui avancent au bénéfice de l'âge et sont défendus en dehors des critères scientifiques.
En 2001, la Cour des comptes reprochait au CNRS son « absence de stratégie » et notait que les découpages en chapelles scientifiques constituent un frein majeur à la capacité interdisciplinaire de l'établissement. La cour note également la rigidité thématique, la faiblesse des opportunités d'expression des jeunes talents, le recrutement endogamique (40 à 50 % des recrutements dans le laboratoire de préparation du doctorat), le faible impact de l'évaluation des chercheurs sur leur carrière et les primes distribuées sans lien avec la qualité des services effectués.
En 2002, Olivier Postel-Vinay, directeur de la rédaction du magazine « La Recherche », publiait son livre Le grand gâchis - splendeur et misère de la science française, ouvrage dénonçant ce qu'il nomme les ratés de l'institution. Ainsi, l'auteur notait que le CNRS emploie onze mille chercheurs environ, mais ne parvient à en licencier qu'un ou deux chaque année et que, souvent, ils sont annulés par le tribunal administratif (les chercheurs du CNRS ayant un statut de fonctionnaire ne dépendent pas de la juridiction des prud'hommes comme leurs collègues du privé). Il a aussi été reproché à la Direction du CNRS de "ne pas diriger grand chose". Le phénomène semble moins lié à des causes organisationnelles qu'au mode de recrutement des responsables (cooptation de scientifiques au profil essentiellement académique, qui ne sont pas des managers).
L'hebdomadaire « L'Express » du 2 février 2004, citant un rapport de l'Inspection générale des finances sur le CNRS, note les défauts suivants : « Mauvaise répartition des moyens, doublons, absence de contrôles, statut rigide des chercheurs, et surtout une direction qui ne dirige pas grand-chose. » L'Inspection des Finances suggérait qu'il faudrait réduire le rôle du comité national du CNRS (évaluation par les pairs) au profit d'une Direction de type traditionnel. Or l'évaluation par les pairs était la grande originalité du CNRS.
L'ancien ministre de la Recherche Claude Allègre défraya la chronique en engageant une réforme importante du CNRS, ce qui conduisit à des manifestations de la part de chercheurs français (2004). Ces polémiques se sont ensuite poursuivies dans un contexte de fronde de l'ensemble de la recherche publique contre le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, accusé de coupes importantes dans les crédits de la recherche. Plus récemment, ces réformes ont été présentées comme également liées à une volonté de reprise en main politique de la stratégie scientifique d'un organisme jugée par trop indépendant.
De nombreuses critiques ont été émises par la Cour des comptes et l'Inspection générale des finances sur le fait que les laboratoires du CNRS seraient rarement, voire jamais, évalués de manière indépendante. Ces institutions notent que la plupart de ces laboratoires répugneraient à utiliser la bibliométrie comme critère d'évaluation, contrairement aux organismes anglo-saxons. Or le syndicat SNCS-FSU s'oppose à la généralisation de la bibliométrie. En 2005, le syndicat de chercheurs SNCS-FSU demande plus de postes statutaires (fonctionnaires) au sein de l'institution et refuse la généralisation de l'évaluation des individus, à laquelle il préfère l'évaluation des recherches - mais pas de façon bibliométrique.
La bibliométrie est une mesure simplement quantitative de la productivité livresque. Elle ne prend pas en compte les dimensions officiellement mises en avant par la commission européenne, le ministère français de la recherche et la direction du CNRS elle-même, à savoir la dissémination, la formation, et la communication de leur savoir par les chercheurs, qui sont plus difficilement quantifiables et, en pratique, entrent peu dans la culture, très académique et abstraite, de l'institution. Le débat porte donc en fait principalement sur le degré de bibliométrie académique utilisé.
La loi sur la recherche a été débattue au parlement le 7 mars 2006. Elle semble loin de répondre aux demandes des chercheurs du CNRS et des autres organismes de recherche publique en particulier ceux du collectif "Sauvons la Recherche".
[modifier] Références et notes
- ↑ Inversement, des chercheurs pourront parfois citer le CNRS dans leur affiliation sans en être employés, mais parce qu'ils appartiennent à une unité associée ou mixte du CNRS.
- ↑ Médailles & prix
- ↑ Médaille d'or du CNRS
- ↑ Médaille d'argent du CNRS
- ↑ Médaille de bronze du CNRS
- ↑ Cristal du CNRS
- ↑ La place des femmes au CNRS aujourd’hui : quelques chiffres
- ↑
[pdf]Étude de Michèle Crance, Chargée de mission au Service d’indicateurs de politique scientifique du CNRS
- ↑ Mission pour la place des femmes
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Site officiel du CNRS
- (fr) Chronologie détaillé du CNRS
[pdf]
- (fr) Patrimoine, mémoire et archives du CNRS
- (fr) Bilan Social du CNRS
- (fr) L'Express : CNRS - Le bateau ivre
- (fr) la lettre ouverte du collectif "Sauvons la Recherche" du 7 mars 2006 à prendre au second degré.