Château de Quéribus
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Le château de Quéribus est un château cathare situé sur la commune de Cucugnan dans le département de l'Aude. Cette étonnante forteresse est perché sur un piton rocheux à 728 mètres d'altitude. Le château est situé sur une barre rocheuse à la frontière du département de l'Aude et des Pyrénées-Orientales.
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[modifier] Histoire du Château
[modifier] Les origines dans la zone catalane
Le nom du château « Quéribus », qui veut dire rocher des buis est cité pour la première fois en 1021 dans le testament de Bernard Ier Tallaferro, comte de Bésalù[1]. À cette date, le castrum fait partie de la vicomté de Fenouillèdes. En 1111, le comte de Barcelone Raimond Bérenger III hérite du comté de Besalú et donc de droits suzerains sur la vicomté de Fenouillèdes et Quéribus. En 1162 lorsque se forme la couronne d'Aragon, Quéribus est une des principales forteresses barcelonaises au nord des Pyrénées. Toutefois avec l’annexion à la couronne du comté de Roussillon en 1172, le rôle de Quéribus diminue. À la fin du XIIe siècle, la vicomté de Fenouillet est inféodée par le roi Pierre II d'Aragon au vicomte de Narbonne.
[modifier] La croisade des Albigeois
Lors de la croisade contre les Albigeois, le château est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, hérétique notoire et farouche opposant aux croisés. Il devient un refuge pour les religieux cathares : Benoît de Termes, diacre puis évêque cathare du Razès y réside en 1230 et peut-être jusqu'à sa mort avant 1233. C'est l'un des derniers châteaux cathares avec le Château de Puilaurens à accueillir des responsables de l'église cathare après la chute de Montségur. La vicomté de Fenouillèdes est d’ailleurs encore sous la protection du seigneur de Roussillon, Nuno Sanç, qui agit comme intermédiaire face au roi de France. À la mort de Nuno en 1241 son cousin le roi Jacques Ier d'Aragon hérite du Roussillon et abandonne sa politique de protection du Fenouillèdes, dont la possession est tacitement reconnue au roi de France. Le roi Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château. La conduite des opérations est confiée à Olivier de Termes, qui connaît les lieux et leur défenseur. Après un siège assez court, Chabert de Barbaira se rend à Olivier et échange sa liberté contre la reddition du château, en mai 1255. Le château devient alors une forteresse royale pourvu d'une garnison.
[modifier] Une forteresse royale
En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon au sud des Corbières tout près du château. Il devient alors une place forte maîtresse qui appartient au dispositif défensif français dont le commandement est Carcassonne. Il est l'un des « cinqs fils de Carcassonne » : Quéribus, Aguilar, Peyrepertuse, Puilaurens et Termes.
Le château est confié à un châtelain désigné par le sénéchal de Carcassonne. Le premier est Nicolas de Navarre nommé en 1259. Puis durant les XIIIe et XIVe siècles, les rois de France reconstruisent et renforcent la structure défensive du château. En 1473, la forteresse est assiégée et prise par les troupes du roi d'Aragon. Enfin, en 1659, le château perd son intérêt stratégique lors de la signature du Traité des Pyrénées qui fixe définitivement la frontière franco-espagnole. Cependant, une garnison y est maintenue pendant plusieurs décennies.
[modifier] L'Abandon du Château
Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, des capitaines-gouverneurs sont nommés par le roi pour remplacer les châtelains. Ils ont la responsabilité du château, mais sans y résider. Les lieux se dégradent peu à peu et sont le refuge de nombreux brigands.
Abandonné à la Révolution française, la forteresse continue à se délabrer jusqu'à son classement Monument historique en 1907. La région qui l'entoure avec notamment le Grau de Maury et le village de Cucugnan, constitue un site protégé depuis 1943.
[modifier] La restauration du château
En 1951, les premiers travaux de rénovation permettent de consolider l'assiette du donjon et de rénover son aspect général. Durant les années 70, de nombreux petits travaux sont réalisés pour consolider certaines parties du château. Mais c'est entre les années 1998 et 2002 que se déroule la restauration complète du château. De nombreux efforts sont faits pour aménager les lieux et sécuriser l'accès au château au public. Ainsi, le toit du donjon est aménagé en vaste terrasse pour accueillir les visiteurs.
De 1984 à 1989, des fouilles archéologiques ont été réalisé autour du château et dans l'enceinte du château. Elles ont révélé l'existence de structure d'habitats sur une plate-forme en contre-bas du château.
[modifier] Description du château
[modifier] Les structures défensives
Le château est constitué de trois enceintes étagées au sommet de la falaise. Elles assuraient les défenses du château grâce à divers systèmes de défense : de fines archères utilisés par les arbalétriers, des meurtrières canonnières pour les armes à feu plus large et des mâchicoulis. Quatre siècles d'évolutions de l'art défensif y sont représentés.
Plusieurs systèmes de défenses des portes sont présents : assommoirs, bretèches. Des chemins de ronde et des casemates assurent la surveillance des points vulnérables. Quinze à Vingt hommes suffisaient pour défendre la forteresse. Elle ne pouvait de toute façon pas assurer la survie de plus de soldat vu la taille de la citerne et de l'ensemble des bâtiments.
[modifier] Les bâtiments et le donjon
Le reste de la forteresse est constitué d'un corps de logis, de salle de stockage, de citernes et d'un donjon. Le donjon est une tour polygonale située dans la troisième enceinte au plus haut de la falaise.
Construit en plusieurs fois, les murs du donjon ont été renforcés et l'épaisseur des murs atteint plusieurs mètres. La géométrie polygonale de la structure permet de réduire les effets dévastateurs des projectiles. A l'intérieur, la salle gothique contient deux pièces (la cave et la salle principale) et est éclairée par une imposante fenêtre. L'intérieur étonnant de cette structure tranche avec l'aspect massif de la tour. En effet, la salle contient les restes d'une cheminée sur le mur Ouest. Un imposant et superbe pilier retient la voûte nervurée de quatre croisés d'ogives. Le culot du pilier est de type pyramidal et soutenait le plancher qui séparait la salle principale de la cave.
Le sommet du donjon détient une terrasse accessible par un escalier à vis situé dans une tour rectangulaire accolée au donjon. De cet endroit s'ouvre un panorama sur les Pyrénées, la mer Méditerranée et les vignobles de Corbières.
[modifier] État actuel du Château
[modifier] Notes et références
- ↑ Les 36 cités et citadelles du pays cathares, de Jean-Philippe Vidal, édition pélican, page 194, (ISBN 2-7191-0751-4)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Sources
- Langlois (Gauthier). - Olivier de Termes, le cathare et le croisé (vers 1200-1274), Toulouse : Éditions Privat, 2001, 288 p. (Collection Domaine cathare).
- Poudou (Francis), Langlois (Gauthier), (dir.) - Canton de Tuchan et communauté de communes des Hautes Corbières, Narbonne : Fédération audoise Léo Lagrangre, 2003.
[modifier] Liens externes
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