Championnat de France de rugby à XV
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sommaire |
Le Championnat de France de Rugby a été créé en 1892 sous l'égide de la fédération omnisports l'USFSA. Un comité du rugby est alors chargé de l'épreuve. Il est pris en charge à partir de l'édition 1921 par la toute jeune Fédération française de rugby. Depuis 1998, c'est la Ligue nationale de rugby qui l'organise.
Sa formule a beaucoup évolué au cours de l'histoire. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'à la saison 1994-95, il comprend une ou deux phases de poules, regroupant un nombre variable de clubs allant de 32 à 80, et une phase finale avec des matchs à élimination directe à chaque tour.
Avec l'introduction du professionnalisme en 1995, le nombre de clubs de la division d'élite diminue notablement, il passe progressivement de 24 à 16 puis finalement à 14 clubs en 2005, il porte depuis le nom de Top 14.
Quelque soit le nombre de clubs participants, le championnat s'est toujours déroulé en deux phases: une phase dite de qualification qui est disputée par toutes les équipes groupées en plusieurs poules et qui permet de retenir les équipes retenues pour disputer la suite de la compétition, et une phase finale par élimination directe (avec selon les saisons plusieurs tours débutant par des seizièmes, huitièmes ou quarts de finale et actuellement par des demi-finales).
Au cours de sa longue histoire, plusieurs clubs ont dominé le championnat de France, ce fut le cas notamment du FC Lourdes, de l'AS Béziers puis du Stade toulousain. Depuis 2000, le Stade français et le Biarritz olympique se partagent la plupart des titres de champion de France. Le vainqueur du championnat de France remporte un trophée qui s'appelle le bouclier de Brennus.
Cet article traite du championnat disputé par l'élite des clubs français, d'autres championnats de niveau inférieur sont disputés en France, c'est le cas notamment du Championnat de France de rugby Pro D2 dont les deux meilleures équipes sont promues chaque saison dans le Top 14, les autres championnats sont décrits dans l'article: Compétitions de clubs français de rugby à XV.
[modifier] Organisation du championnat
La formule retenue pour la désignation du champion de France de rugby à XV et le nombre de clubs qui participent à la compétition ont changé à de très nombreuses reprises ainsi que la valeur d'un essai qui était à l'origine de 3 points.
Depuis la saison 1947-48 jusqu'à celle de 1991-92, une phase qualificative (ou deux phases en 1946-47 et 1947-48) permet de retenir 32 équipes pour disputer des seizièmes de finale (ou 16 équipes pour disputer des huitièmes de finale)[1]. La qualification aux tours suivants se fait lors d'un seul match, le tableau des rencontres étant fonction du classement des équipes pendant la phase de qualification.
La compétition est disputée par un nombre d’équipes qui est successivement de 40 (1947-48 à 1950-51), 64 (1951-52 et 1952-53), 48 (1953-54 à 1958-59), 56 (1959-60 à 1966-67), 64 (1967-68 à 1974-75), 80 (1975-76 à 1978-79) et 40 (1979-80 à 1986-87).
La formule change sensiblement pour le championnat 1987-88 avec 80 clubs groupés en seize poules de cinq. Les deux premiers de chaque poule, soit 32 clubs, participent à un groupe A comprenant quatre poules de huit dont les quatre premiers (soit seize clubs) participent à des huitièmes de finale disputés par matchs aller et retour. Les tours suivants sont disputés par élimination directe sur un match. Cette formule n'est conservée que jusqu'à la saison 1989-90. La saison 1990-91 introduit une formule éphémère avec 80 clubs répartis en vingt poules de quatre et un groupe A avec cinq poules de huit. L'organisation de la saison 1991-92 n'est conservée qu'une saison avec deux groupes de quarante clubs qui qualifient trente deux clubs pour disputer des seizièmes de finale.
La saison 1992-93 marque un changement important dans l'organisation du championnat qui est alors disputé par 32 clubs répartis en quatre poules. A l'issue d'une première phase qualificative, les équipes placées aux quatre premières places de chaque poule sont qualifiées pour disputer un Top 16 composé de quatre poules de quatre équipes. Les huit équipes classées aux deux premières places de chaque poule du Top 16 disputent des quarts de finale qui comme les tours suivants se font par élimination directe sur un match. Cette formule est conservée trois ans jusqu'à la saison 1994-95.
Le championnat 1995-96 est le premier après le passage au professionalisme, il met aux prises vingt équipes groupées en deux poules. Les quatre premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour les huitièmes de finale, huit autres équipes sont qualifiées lors de matchs de barrage avec des équipes du groupe inférieur A2. Cette formule préfigure une réduction des clubs de l'élite, elle n'est conservée que deux ans.
Le championnat 1997-98 est disputé par vingt équipes réparties en deux poules de dix. Les quatre premiers de chaque poule disputent des quarts de finales par matchs aller et retour, puis chaque demi-finale se joue sur un seul match. Cette formule n'est appliquée qu'une saison, de même que celle du championnat 1998-99 qui oppose 24 clubs groupés en trois poules de huit, seize clubs sont retenus pour la phase suivante qui comprend 4 poules de quatre clubs, les huit meilleurs sont qualifiés pour disputer des quarts de finale.
La saison 1999-2000 est disputée par 24 équipes réparties en deux poules pendant une phase préliminaire. Les deux premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour les quarts de finale ainsi que quatre équipes issues de matchs de barrage, la suite de la compétition se fait par élimination directe.
Ce n'est toujours pas la formule idéale car la saison 2000-01 voit un nouveau changement avec 21 équipes réparties en deux poules, soit un nouveau resserrement de l'élite. Les quatre premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour disputer des quarts de finale, la compétition se poursuivant par élimination directe jusqu'à la finale.
L'élite est à nouveau réduite en 2001-02 avec la création du Top 16 qui comprend 16 clubs répartis en deux poules. Les quatre premiers clubs de chaque poule disputent des Play-offs, ils sont répartis en deux poules dont les deux premiers sont qualifiés pour les demi-finales. Cette formule est conservée jusqu'à la saison 2003-04.
Le championnat 2004-05 réunit pour la première fois une poule unique de seize clubs, les quatre premières équipes sont qualifiées pour disputer les demi-finales.
Le championnat prend le nom de Top 14 à partir de la saison 2005-2006, comme son nom l'indique, quatorze clubs disputent cette compétition. Les quatre premières équipes sont qualifiées pour les demi-finales. Cette formule est aussi en vigueur en 2006-07.
En résumé, le nombre de clubs participant à la première division du championnat de France est restée relativement élevé jusqu’en 1979, ce nombre a par la suite régulièrement diminué jusqu'au nombre actuel de 14 clubs, si l'on excepte une période de quelques années pendant laquelle 80 clubs ont pu participer à une phase de pré-qualification avant la phase de qualification proprement dite. Le nombre de clubs retenus pour participer à la phase finale du championnat a lui diminué de 32 à 4 depuis 1981.
[modifier] Historique
Le bandeau en bas de page donne des liens vers 94 articles spécifiques qui traitent des différentes saisons du championnat de France depuis son origine en 1892.
[modifier] Introduction du rugby en France
Le rugby a été introduit en France vers 1870 par des Britanniques, dès 1872 des travailleurs anglais fondent le Havre Athletic Club avec lequel ils pratiquent une forme hybride de rugby et de football qu'ils appellent combination.
Le premier véritable club de rugby français est le English Taylors RFC, fondé par des hommes d'affaires anglais à Paris en 1877, suivi par le Paris Football Club l'année suivante. Ce dernier a une durée de vie éphémère, sa fission entraîne la formation du Racing club de France en 1882, du Stade français en 1883 et de l'Olympique en 1888.
[modifier] Période 1892-1919
Le premier championnat de France de rugby à XV, disputé en 1892, se limite à une opposition entre le Racing et le Stade français, le Racing l'emporte par 4 à 3. Les trois clubs parisiens remportent tour à tour le titre de champion de France jusqu'en 1898, cette suprématie cesse en avril 1899 avec le premier titre remporté par une équipe de province: le SBUC. À partir de 1904, le championnat de France est habituellement remporté par une équipe de province, la suprématie dans le rugby français est alors exercée par des équipes de la moitié Sud de la France jusqu'à la saison 1999-2000 qui voit la victoire du Stade français.
La période 1892-1914 est dominée par trois clubs qui remportent l'essentiel des titres de champion: le SBUC (7 titres), le Stade français (6 titres) et le Racing (4 titres).
En 1901, le SBUC gagna la finale à la régulière sur le score de 3-0. Mais l'U.S.F.S.A. annula le résultat et décida que la finale devait être rejouée à Paris, le Stade bordelais avait en effet fait jouer trois joueurs irrégulièrement. Le SBUC ayant réfusé cette décision, le Stade français fut déclaré vainqueur.
Les finales de 1906 et 1907 sont arbitrée par Allan Henry Muhr qui est alors joueur international, ancien champion de France en 1901 et 1903 et futur patron des sélectionneurs du XV de France de 1911 à 1919 (il sera aussi sélectionneur de l'équipe de France de Coupe Davis en 1922 et 1923).
Henri Amand est un des grands joueurs de l'époque avec cinq titres remportés, puis l'arbitre de la finale de 1913, Marc Giacardy a fait de même avec six titres et une finale arbitrée en 1912. Avec eux, on peut citer Louis Dedet, Marcel Laffitte, Auguste Giroux, Maurice Bruneau, P. do Rio Branco da Silva Paranhos et Henri Martin qui ont tous remporté six fois le championnat de France.
En raison de la Première guerre mondiale, le championnat est interrompu de 1914 et 1919. Pendant cette période le championnat est remplacé par la Coupe de l'Espérance qui est disputée surtout avec des jeunes gens non appelés à effectuer leur service militaire. La compétition a été disputée quatre fois mais ne fait pas partie du palmarès officiel du championnat.
[modifier] Palmarès 1892-1914
Le tableau ci-après donne le palmarés du championnat de France depuis sa création en 1892 jusqu'à son interruption en 1914.
[modifier] L'entre deux guerres 1920-1939
Le Stade toulousain se distingue tout particulièrement pendant cette période en remportant cinq titres de champion de France en six ans, de 1922 à 1927.
Les années 1930 sont plutôt dominées par l'USA Perpignan qui remporte trois fois le championnat, par le Biarritz olympique (quatre finales disputées et deux titres de champion) et le Lyon OU (trois finales disputées et deux titres de champion).
En décembre 1930, une majorité de clubs dénoncent le professionalisme pratiqué par les meilleures équipes et font sécession en fondant l'Union française de rugby amateur[7]. Le XV de France est exclu du Tournoi des cinq nations et est boycotté par les équipes britanniques, la FFR voit alors ses effectifs diminuer très fortement: le nombre de clubs passe de 784 en 1930 à 663 en 1934 et 558 en 1939, de nombreux clubs arrêtent purement et simplement le rugby, alors que d'autres rejoignent le rugby à XIII.
La FFR trouve un accord en 1932 avec les clubs entrés en dissidence et le XV de France est de nouveau admis dans le Tournoi de 1940. La Seconde Guerre mondiale ne permet cependant pas au Tournoi d’avoir lieu en 1940, le Tournoi reprend en 1947 avec la participation de l’équipe de France.
[modifier] Palmarès 1920-1939
[modifier] Période 1942-1970
La Seconde Guerre mondiale interrompt le championnat de 1940 à 1942. Après trois saisons de compétitions non officielles, la FFR décide, le 5 juin 1942, de rétablir le championnat de France. Le championnat est disputé par quarante clubs de la zone occupée et cinquante cinq clubs de la zone non occupée. Après l'invasion de la zone non occupée par les Allemands en novembre 1942, la Fédération changea les appellations en zone nord et zone sud. La finale est disputée entre Bayonne et Agen qui ont remporté respectivement les compétitions des zones sud et nord.
Le nombre de clubs participants augmente régulièrement, allant de 95 en 1942-43 à 154 en 1945-46.
Le nombre de clubs de l'élite est réduit à 64 clubs pour la saison 1946-47 et varie par la suite entre 40 et 80 jusqu'à la saison 1991-92.
Cette période est surtout dominée par le FC Lourdes qui remporte 8 fois le Bouclier de Brennus de 1948 à 1968. L'équipe compte huit joueurs internationaux en activité en 1948 et encore sept en 1958. Parmi eux, plusieurs joueurs cumulent au moins six titres de champion de France: Antoine Labazuy, Jean Prat, Thomas Mantérola, Maurice Prat, Louis Guinle et Roger Martine.
Le championnat 1944-45 est remporté par le SU Agen qui bat le FC Lourdes en finale. Parmi les joueurs du SU Agen, à noter la présence de Albert Ferrasse et Guy Basquet qui seront plus tard président et vice-président de la fédération française de rugby.
La finale du championnat 1948-49 présente la particularité d'avoir été disputée deux fois, le premier match s'étant terminé sur une égalité 3-3[9], finalement c'est le Castres olympique qui remporte le titre aux dépens du Stade montois.
Deux équipes sont aussi à égalité à la fin du temps réglementaire, lors de la finale du championnat 1950-51, mais le règlement prévoit alors qu'une prolongation soit disputée et c'est US Carmaux qui remporte le titre en battant le Stadoceste tarbais par 14-12.
En 1952, la France est menacée d'être exclue du Tournoi, coupable selon les britanniques de professionnalisme (recrutements, primes de match, intéressements) [10]. Pour éviter la sanction, la fédération française promet d'abolir le championnat de France et fournit une liste de joueurs jugés coupables de professionnalisme, dont Jean Dauger, Robert Soro et Maurice Siman. L'exclusion du Tournoi est ainsi évitée et en fin de compte le championnat de France 1952-53 est cependant maintenu à la suite de la pression exercée par la grande majorité des clubs français[11]. La FFR décide d'alléger la compétition en ne faisant disputer que les matchs aller du championnat, elle supprime aussi la coupe de France. De manière unique dans l'histoire du championnat, les clubs non qualifiés (après la phase de qualification avec poules de huit) disputent une épreuve de consolation appelée la Coupe Cyril-Rutherford en l'honneur d'un ancien capitaine du XV de France au début des années 1900.
La finale de 1957-58 voit l'opposition des deux frères Manterola qui jouent dans des équipes opposées: le FC Lourdes et le Sporting Club mazamétain. Les deux équipes sont conduites par deux fortes personnalités, le lourdais Jean Prat, Monsieur Rugby, et le docteur Mias du côté mazamétain. Jean Prat remporte alors son sixième et dernier titre de champion de France, de son côté Lucien Mias ne sera jamais champion de France mais il a remporté d'importants succès avec l'équipe de France.
Michel Crauste et Arnaud Marquesuzaa remportent le titre avec le Racing club de France en 1959, ils le remportent aussi un an plus tard avec le FC Lourdes.
Après avoir échoué par trois fois en finale, le Stade montois remporte pour la première (et seule) fois de son histoire en 1963. Cette victoire est acquise aux dépens de l'US Dax en finale, pour la première fois depuis 1934 une finale oppose deux équipes du même département (les Landes).
Les évènements de mai 1968 ont retardé de trois semaines la tenue de la finale du championnat 1967-68. Le FC Lourdes et le RC Toulon sont à égalité àprès prolongation mais la finale ne peut pas être rejouée en raison de la date tardive de la rencontre, l'équipe de France devait partir en tournée en Nouvelle-Zélande quelques jours plus tard. Par suite, c'est Lourdes qui est déclaré vainqueur au bénéfice de ses deux essais marqués[12].
En 1969, Pierre Villepreux perd sa deuxième finale du championnat de France[13], cette fois avec le Stade toulousain qui est battu par Bègles. Il fait partie des grands joueurs internationaux français, avec notamment Pierre Albaladejo, Walter Spanghero, Jo Maso[14] et Serge Blanco, qui n'ont jamais remporté le titre de champion de France.
[modifier] Palmarès 1943-1970
[modifier] Période 1971-1999
Les années 1970-1984 voient une nette domination du championnat par l'AS Béziers qui remporte 10 titres de champion[17]. La domination de l'AS Béziers est telle qu'en 1972 sept Biterrois font partie de l'équipe de France qui affronte l'Irlande à Colombes : les avants Armand Vaquerin, Alain Estève, Olivier Saisset, Jean-Louis Martin et Yvan Buonomo, le demi de mêlée Richard Astre et l'ailier Jack Cantoni. En 1977, l'AS Béziers compte douze joueurs internationaux en activité. Les biterrois Alain Paco et Michel Palmié remportent le bouclier de Brennus en 1977 après avoir réussi le Grand Chelem avec l'équipe de France.
Le Stade toulousain met fin à la suprématie des Biterrois en remportant le bouclier de Brennus en 1985 et devient à son tour le club phare du rugby français avec huit titres remportés de 1985 à 1999 inclus[18]. Plusieurs joueurs cumulent six ou sept titres de champion de France: Hugues Miorin, Jérôme Cazalbou, Claude Portolan, Franck Belot et Christian Califano.
Le RC Toulon présente aussi un bon bilan pendant cette période avec deux titres de champion, remportés en 1987 et 1992, et trois places de finaliste en 1971, 1985 et 1989.
Le championnat 1995-96 voit le passage au professionalisme[19], le rugby devient en 1996 un métier pour environ 600 joueurs qui signent un contrat professionnel avec leurs clubs, et le début de la réduction des clubs de l'élite qui passe à 20 ou 24 clubs.
Le bon niveau du championnat de France, ainsi resserré, est démontré par les victoires du Stade toulousain et du CA Brive en Coupe d'Europe, respectivement en 1996 et 1997 (Brive est aussi finaliste en 1998). La création de la Coupe d'Europe augmente le nombre de matchs que doivent disputer les clubs majeurs, par suite la programmation des matchs du championnat de France doit être modifiée, ce dernier commençant dès le mois d'Août.
Le déroulement du championnat est aussi perturbé par la création en 1987 de la Coupe du monde de rugby à XV car les clubs qui possèdent des joueurs internationaux en activité doivent les mettre à disposition de l'équipe de France pendant le déroulement d'une coupe du monde, soit pendant plus d'un mois. Des aménagements de la programmation des matchs sont faits , mais les clubs qui possèdent le plus grand nombre de joueurs internationaux sont tout de même pénalisés par rapport aux autres clubs (indisponibilité et fatigue des joueurs, risque de blessure etc).
La fin des années 1990 voit le retour au premier plan du Stade français qui remporte le bouclier de Brennus en 1998, d'autres titres suivront en Championnat de France de rugby à XV 1999-2000 et dans les années 2000.
[modifier] Période 2000-2006
La réduction des clubs de l'élite se poursuit au début des années 2000 et aboutit à une poule unique de seize clubs en 2004-05 , le championnat est alors appelé Top 16, puis à une poule unique de 14 clubs, le championnat prend la dénomination de Top 14. L'apparition d'un système de bonus (1 point pour une défaite de moins de 7 points, ou pour 4 essais marqués) s'ajoutant aux points apparaît.
Au début des années 2000, le Stade français confirme son retour à la tête de l'élite, sous l'impulsion de son président Max Guazzini il remporte trois fois le titre de champion de France en 2000, 2003 et 2004. Il partage la suprématie dans le rugby français avec le Biarritz olympique qui remporte aussi trois fois le Bouclier de Brennus en 2002, 2005 et 2006. Le seul titre qui leur échappe revient au Stade toulousain qui reste au premier plan en étant champion en 2001 et en remportant la Coupe d'Europe en 2003 et 2005 (victoire obtenue en 2005 lors d'une finale 100% française qui oppose le Stade toulousain au Stade français).
[modifier] Palmarès 1971-2006
[modifier] Saison 2006/2007
Les quatorze équipes suivantes disputent la saison 2006-07 du championnat de France de rugby Top 14:
- Biarritz olympique (Champion en titre)
- Stade toulousain (Finaliste 2005/2006)
- Stade français Paris (Demi-finaliste 2005/2006)
- USA Perpignan (Demi-finaliste 2005/2006)
- RC Narbonne
- Aviron bayonnais
- ASM Clermont Auvergne
- Castres olympique
- CS Bourgoin-Jallieu
- Montpellier RC
- CA Brive
- SU Agen
- US Montauban (Promu)
- SC Albi (Promu: première apparition dans le Top 14 ou le Top 16)
La programmation des matchs du championnat 2006-07 est aménagée de façon à tenir compte du fait que les joueurs internationaux sont très sollicités avec, outre le Top 14, les matchs du Tournoi des six nations 2007, ceux de la Coupe d’Europe, et la préparation de la coupe du monde 2007. Le championnat est interrompu pendant près de deux mois, entre le 27 janvier et le 23 mars 2007.
[modifier] Bilans
[modifier] Clubs
Treize clubs ont gagné au moins trois fois le championnat, le Stade toulousain est nettement en tête du bilan avec 16 titres dont cinq remportés de 1922 à 1927 inclus et cinq autres remportés de 1994 à 1997 inclus.
Le Stade français est second du bilan avec 12 titres dont 8 acquis avant 1910 et l'AS Béziers avec 11 titres dont 10 acquis en quatorze ans (1971 à 1984 inclus).
Le FC Lourdes à aussi dominé le championnat de France pendant une décennie avec six titres acquis de 1952 à 1960.
Clubs | Titres Premier - Dernier |
Finales perdues Première - Dernière |
|
1 | Stade toulousain | 16 1912 - 2001 |
8 1903 - 2006 |
2 | Stade français Paris | 12 1893 - 2004 |
8 1892 - 2005 |
3 | AS Béziers | 11 1961 - 1984 |
4 1960 - 1976 |
4 | SU Agen | 8 1930 - 1988 |
6 1943 - 2002 |
5 | FC Lourdes | 8 1948 - 1968 |
3 1945 - 1955 |
6 | Stade bordelais | 7 1899 - 1911 |
5 1900 - 1910 |
7 | USA Perpignan | 6 1914 - 1955 |
8 1924 - 2004 |
8 | Racing club de France | 5 1892 - 1990 |
6 1893 - 1987 |
9 | Biarritz olympique | 5 1935 - 2006 |
3 1934 - 1992 |
10 | RC Toulon | 3 1931 - 1992 |
5 1948 - 1989 |
11 | Aviron bayonnais | 3 1913 - 1943 |
4 1922 - 1982 |
12 | Castres olympique | 3 1949 - 1993 |
1 1995 |
13 | Section paloise | 3 1928 - 1964 |
0 - |
Depuis la saison 1995/1996 qui marque le début du professionalisme, vingt-sept clubs ont disputé au moins trois saisons dans l'élite. Toutefois seulement trois clubs ont conquis le Bouclier de Brennus lors de ces onze saisons: le Stade toulousain et le Stade français l'ont remporté quatre fois chacun et le Biarritz olympique l'a gagné trois fois.
Pendant cette même période, le Stade toulousain a réussi l'exploit d'atteindre chaque année le stade des demi-finales.
Clubs | nb saisons | 1/2 finales | première saison | dernière saison |
---|---|---|---|---|
Stade toulousain | 12 | 11 | 1995/1996 | en cours |
ASM Clermont Auvergne | 12 | 4 | 1995/1996 | en cours |
CS Bourgoin-Jallieu | 12 | 4 | 1995/1996 | en cours |
SU Agen | 12 | 3 | 1995/1996 | en cours |
USA Perpignan | 12 | 3 | 1995/1996 | en cours |
Castres olympique | 12 | 1 | 1995/1996 | en cours |
RC Narbonne | 12 | 0 | 1995/1996 | en cours |
Biarritz olympique | 11 | 5 | 1996/1997 | en cours |
Section paloise | 11 | 2 | 1995/1996 | 2005/2006 |
Stade français Paris | 10 | 6 | 1997/1998 | en cours |
CA Brive | 10 | 1 | 1995/1996 | en cours |
US Colomiers | 9 | 2 | 1995/1996 | 2003/2004 |
FC Grenoble | 9 | 1 | 1995/1996 | 2004/2005 |
AS Béziers | 8 | 0 | 1996/1997 | 2004/2005 |
Bordeaux-Bègles | 8 | 0 | 1995/1996 | 2002/2003 |
US Dax | 7 | 1 | 1995/1996 | 2001/2002 |
Montpellier RC | 6 | 0 | 1995/1996 | en cours |
RC Toulon | 6 | 0 | 1995/1996 | 2005/2006 |
US Montauban | 5 | 0 | 1999/2000 | en cours |
Stade rochelais | 5 | 0 | 1997/1998 | 2001/2002 |
FC Auch | 5 | 0 | 1998/1999 | 2004/2005 |
RC Nîmes | 4 | 0 | 1995/1996 | 1999/2000 |
Aviron bayonnais | 4 | 0 | 1995/1996 | en cours |
Stade montois | 3 | 0 | 1999/2000 | 2002/2003 |
Aurillac | 3 | 0 | 1998/1999 | 2000/2001 |
Racing métro 92 | 3 | 0 | 1995/1996 | 1999/2000 |
Nice UR | 3 | 0 | 1995/1996 | 1998/1999 |
[modifier] Joueurs
Le tableau suivant donne la liste des joueurs qui ont remporté le plus souvent le titre de champion de France, et à titre indicatif les titres de vice-champion. Les quatre premières places sont prises par des joueurs de l'AS Béziers et les neuf premiers appartiennent à trois clubs seulement : l'AS Béziers, le Stade toulousain et le FC Lourdes.
|
|
Trois joueurs ont remporté le championnat avec trois clubs différents: Marcel Baillette et Arnaud Marquesuzaa
De nombreux joueurs ont remporté le titre avec deux clubs différents (liste ouverte): Jean-Guy Gautier, Alexandre Pharamond, Adolphe Jauréguy (et finaliste avec 2 autres clubs !), François Borde, Jean Larrieu, Albert Cazenave, Eugène Ribère, Jean Matheu-Cambas, André Abadie, Michel Crauste, François Moncla, Didier Codorniou, Geoffrey Abadie, Vincent Moscato, Serge Simon, Philippe Gimbert, Olivier Roumat, Jérôme Fillol, Benoît August.
[modifier] Qualification pour les épreuves européennes
Le classement du championnat de France permet de déterminer les clubs qui sont admis à participer à la Coupe d'Europe de rugby à XV et au Challenge européen de rugby à XV. Six ou sept clubs français les mieux classés au championnat de France participent à la Coupe d'Europe, les autres équipes sont qualifiées pour disputer le Challenge européen.
Le nombre de clubs français admis à participer à la Coupe d'Europe dépend de la prestation des clubs français lors des éditions antérieures de la coupe. par exemple, sept clubs furent admis après la victoire du Stade toulousain lors de la Coupe d'Europe 2004-2005. Les clubs français ont un très bon bilan dans cette coupe d'Europe, avec 3 titres remportés par le Stade toulousain et un par le CA Brive. À deux reprises la finale a opposé deux clubs français : Stade toulousain - USA Perpignan en 2003 et Stade toulousain - Stade français en 2005.
Les clubs français se sont aussi bien comportés dans le Challenge européen, disputé pour la première fois en 1996-97, en remportant quatre fois consécutivement la compétition de 1997 à 2000.
[modifier] Couverture médiatique
Les matchs du Top 14 sont diffusés par Canal+ et la finale du Top 14 2006-07 sera co-diffusée en crypté par Canal+ et en clair sur France 2.
Le groupe Canal+ a conservé les droits de retransmission de 2007 à 2011 pour un coût d'un peu plus de 100 millions d'euros, soit entre 24 et 29 millions d'euros par saison[22]. Toutes les rencontres du Top 14" seront retransmises, soit 185 matches par saison, cela permettre d'avoir recours à l'arbitrage vidéo lors de chaque rencontre.
Le rugby en général et le Top 14 en particulier sont largement couverts dans les colonnes du Midi Olympique, un journal bi-hebdomadaire français spécialisé dans le rugby, de Rugby Hebdo qui a une diffusion hebdomadaire, et du quotidien L'Équipe.
[modifier] Aspects financiers et popularité
La LNR négocie et commercialise les droits de télévision et de partenariat du championnat de France de rugby TOP 14 et PRO D2. Les principaux partenaires officiels pour le Top 14 sont: Orange (jusqu'en 2008), la Société Générale, Canal+, PMU (jusqu'en 2008), GMF, Gédimat, EDF, L'Équipe, But, Midi Olympique, Viacom, Europcar et NRJ[23].
En 2006, le chiffre d'affaires moyen d'un club de l'élite était de 8,25 millions d'euros, il a été multiplié par trois en six ans mais il était quatre fois inférieur à celui d'un club de football de Ligue 1 en 2006. Dans ce domaine, le rugby est le deuxième sport en France, devant le basket-ball[24]. Un rattrapage par rapport au football est à prévoir car les droits télévisuels ont été revus à la hausse lors de l'appel d'offres en 2007 (+ 50%) et des clubs comme le Stade français, le Stade toulousain et le Biarritz olympique commencent à concurrencer les clubs de football en terme de popularité et de capacité d'attraction de sponsors.
Le Stade français, à l'initiative de son président Max Guazzini, s'est distingué en organisant plusieurs matchs du Top 14 au Stade de France et en réussissant à attirer à plusieurs reprises plus de 80 000 spectateurs[25]. Ces matchs deviennent de véritables spectacles avec Pom pom girls, karaoké géant, les cracheurs de feu etc. Avec ces initiatives le rugby à XV entre totalement dans l'ère du professionnalisme, ce qui n'est pas du gout cependant de nombreux amateurs de rugby attachés aux valeurs de l'amateurisme que ce sport a longtemps revendiqué (le professionalisme n'a été introduit qu'en 1995).
Le club de Bourgoin-Jallieu a emboîté le pas du Stade français en organisant un match du Top 14 au Stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne et un match de Coupe d'Europe au Stade de Genève, soit dans deux stades d'au moins 30 000 places.
[modifier] Annexes
[modifier] Notes & Références
- ↑ La saison 1946-47 comprend trois phases qualificatives successives avec 64 clubs puis 32 clubs avec seize clubs qualifiés pour les huitièmes de finale
- ↑ Juste 2 clubs en lice.Le match
- ↑ Le titre fut décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 5 clubs. Le Stade français eut 10 points, l'Olympique de Paris 8.
- ↑ Le titre fut décerné à l'issue d'une poule finale comprenant 6 clubs. Le Stade français eut 10 points, le Racing 6.
- ↑ La Province entre en lice.
- ↑ En 1901, le Stade bordelais gagna la finale à la régulière sur le score de 3-0. Mais l'U.S.F.S.A. annula le résultat et décida que la finale devait être rejouée à Paris, le Stade bordelais avait en effet fait jouer trois joueurs irrégulièrement. Refusant cette décision, le Stade français fut déclaré vainqueur.
- ↑ "La légende du Tournoi", H.Garcia (2005), p. 46.
- ↑ Une première finale avait été jouée le 26 avril 1925 au Stade des Ponts Jumeaux à Toulouse et s'était soldé par un 0-0 AP.
- ↑ Première finale en 1949 lnr.fr
- ↑ "Un siècle de rugby", Escot et Rivière (1997), p. 117.
- ↑ "Un siècle de rugby", Escot et Rivière (1997), p. 119.
- ↑ Avec le décompte des points en vigueur en 2007, Lourdes aurait gagné par 13 à 9
- ↑ Pierre Villepreux avait aussi perdu la finale en 1965 avec le CA Briviste
- ↑ Walter et Jo Maso ont perdu la finale du championnat 1973-74 contre Béziers
- ↑ Une première finale avait été jouée le 15 mai 1949 au Stade des Ponts Jumeaux à Toulouse et s'était soldé par un 3-3 AP.
- ↑ En raison des évènements de Mai 68, la finale fut disputée avec trois semaines de retard. À la fin du temps réglementaire, les deux équipes étaient à 6-6, puis à 9-9 à la fin de la prolongation. Pour ne pas avoir à disputer une nouvelle finale largement hors-saison, le FC Lourdes fut déclaré champion de France au nombre d'essais marqués, 2 contre aucun pour le RC Toulon.
- ↑ L'AS Béziers est champion de France en 1971, 1972, 1974, 1975, 1977, 1978, 1980, 1981, 1983, 1984.
- ↑ Le Stade toulousain est champion de France en 1985, 1986, 1989, 1994, 1995, 1996, 1997, 1999. Il remporte aussi le titre en 2001.
- ↑ (fr)La professionnalisation du rugby français. Pouvoir économique et lien social, sur corpsetculture.revues.org
- ↑ Béziers gagna 3 tirs-aux-buts à 1.
- ↑ Plus grand nombre de points marqués en finale. Voir le compte rendu du match.
- ↑ Le groupe Canal+ diffusera le Top 14 en intégralité jusqu'en 2010/2011, sur fr.sports.yahoo.com
- ↑ Sponsors du Top 14, sur sponsorshop.fr
- ↑ (fr)Article de L'expansion en avril 2006
- ↑ (fr)Le rugby show-biz de Max Guazzini tourneboule l'Ovalie, sur lexpansion.com
[modifier] Bibliographie
- (fr) P.Lafond, J.P.Bodis, Encyclopédie du rugby français, Ed. Dehedin, 1989 (ISBN 2-9073-5603-8)
- (fr) E.Escot, J.Rivière, Un siècle de rugby, Ed. Calmann-Lévy, 1997 (ISBN 2-7021-2784-3)
- (fr) Henri Garcia, La légende du tournoi, Minerva, 2005, 254 p (ISBN 2-8307-0793-1)
- (fr) François Duboisset, RugbyGuide : Guide français et international, De Vecchi, 2006, 655 p (ISBN 2-7328-6843-4)
[modifier] Pour aller plus loin
[modifier] Articles connexes
- Rugby à XV en France
- Championnat de France de rugby Pro D2
- Challenge Yves du Manoir
- Lexique du rugby à XV
[modifier] Liens externes
- (fr) L'actualité du championnat de France de Rugby par la Ligue Nationale de Rugby, sur lnr.fr
- (fr) Les finales du championnat de France de rugby de 1ère division depuis 1892, sur finalesrugby.com
- (fr) Championnat de France, sur itsrugby.com
|
|||
Hiérarchie des compétitions de clubs • Top 14 • Pro D2 • Fédérale 1 | |||
Fédérale 2 • Fédérale 3 • Du Manoir • Espérance • Championnat féminin | |||
Clubs masculins • Clubs féminins • Comités | |||
Équipe de France • Fédération • Marcoussis • Coupe du monde • Coupe d'Europe |
|
|