Deycimont
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Deycimont | |
Pays | France |
---|---|
Région | Lorraine |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Canton | Bruyères |
Code INSEE | 88131 |
Code postal | 88600 |
Maire Mandat en cours |
Gérard Lepaul 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de la Vologne |
Latitude | 48° 10' 08" N |
Longitude | 06° 39' 03" E |
Altitude | 383 m (mini) – 587 m (maxi) |
Superficie | 6,32 km2 |
Population sans doubles comptes |
263 hab. (2005) |
Densité | 41.61 hab./km2 |
Deycimont est une commune française, située dans le département des Vosges et la région Lorraine.
Ses habitants sont appelés les Rouges-Fournants.(cf. partie Histoire)
Sommaire |
[modifier] Géographie
Au cœur de la vallée de la Vologne entre Lépanges et Docelles, le village, traversé par les ruisseaux la Bouillante et le Rupt du Void (respectivement affluent et sous-affluent de la Vologne), s'appuie sur le massif du Recreux.
Les écarts principaux sont le Faing Vairel et Aligoutte, mais on distinguait autrefois d'autres écarts aujourd'hui plus ou moins rattachés au "Centre": le Rupt-du-Void, le Moulin, la Creuse...
[modifier] Économie
Le village est historiquement peuplé de paysans, mais on trouvait encore au XIXe siècle, voire même au cours du XXe siècle, une féculerie au Faing Vairel, une fromagerie à la Creuse et deux cafés. Un moulin a existé dès l'époque moderne, aux mains de la famille Mathis ; un second construit en 1611 par les frères Xeulley finit par ruiner le premier.
De nos jours, son économie est essentiellement et traditionnellement agricole avec 6 exploitations, mais possède également une entreprise de textile, secteur traditionnel de la région. Un artisan (électricien) et un mécanicien agricole exercent également dans la commune. La majorité des habitants travaillent toutefois hors des limites de la commune.
[modifier] Histoire
[modifier] Origines
L'étymologie de Deycimont, écrit également autrefois Décimont, Deycymont, Decii Mons ou Deyecimont, pourrait signifier littéralement "Pierre de Dieu" (Dei caementium) selon une explication, Mont de Dèce (Decii mons) selon une autre, ou encore Les Dix Montagnes (Decem montes) . Le village est cité dans les archives du chapitre de Remiremont dès 1232 sous le nom de Deceimonte lorsque le duc de Lorraine Mathieu II fait des concessions à l'abbesse de Remiremont pour des impôts indûs prélevés dans les "bans de Girancort (Girancourt), Deceimonte (Deycimont) et Bruerulis (Brouvelieures)". Cependant ses origines sont sans doute plus lointaines. L'occupation du terrotoire communal remonte certainement à l'époque celtique, ou au moins romaine, comme en témoignent des monnaies gauloises trouvées sur le territoire de la commune (potin leuque du type "à la tête d'indien") et les quelques vestiges du début de notre ère (monnaie romaine de l'empereur Trajan Dèce dont le nom pourrait avoir donné celui du village ; borne solaire retrouvée dans les murs de l'ancien presbytère).
[modifier] Un site important : la Tête du Fourneau
Les monnaies gauloises furent découvertes au lieu dit de la "Tête du Fourneau", aussi appelée "Roche du Fournel", dans le massif du Recreux, qui donne aux habitants leur nom de Rouges-Fournants. Selon la thèse du docteur Jean-Claude Diedler, on y trouvait peut-être dès le VIIIe siècle avant J-C, un camp analogue au Camp celtique de la Bure, avec un atelier de fonte du métal repris par la suite par des forgerons celtes. Au Moyen-Âge, on y brûlait des tas de feuilles (fournel) lors de rites de fécondité, au XVe siècle y subsiste une chapelle dédiée à saint Roch, invoqué pour la guérison de la peste.
[modifier] Histoire depuis le Moyen-Age
Les habitants devaient faire le guet au château de Saint-Jean qui appartenait au comte de Girecourt et s'occupaient également d'amener du bois au chauffour (four à chaux) du château de Bruyères. Le lieu-dit "Châtillon", surplombant le hameau du Rupt-du-Void, abritait peut-être un habitat fortifié occupé par un membre de la famille de Girecourt.
La communauté fut exemptée du cens par le seigneur Humbert de Girecourt en 1696.
[modifier] Étymologie des toponymes et hydronymes
- Rupt-du-Void (Hameau) : le nom du hameau dérive de celui du ruisseau
- Rupt du Void : cela signifie en ancien français Ruisseau du Voué ou de l'Avoué (Protecteur), peut-être en référence à la proximité de Châtillon ou résidait peut-être le seigneur, ou en référence au chemin par lequel arrivait le duc de Lorraine ou le comte de Girecourt lors de leurs déplacements vers Bruyères ou Saint-Jean
- Plateau de Joinfaing : plateau du jeune pré
- Faing Vairel : le pré de Vairel
- Champ Berquamp : nom propre
- Châtillon : vient de Castellum, Château en latin.
- Sous la ville : lieu le plus bas du village, marécageux à cause de la Bouillante
- La Creuse : vient peut-être de la présence d'une ancienne forge
- Le Moulin : lieu du moulin construit dans les années 1611 par les frères Xeulley
- Le Haut du Mont : endroit situé sur les hauteurs du villages, sur le chemin qui mène au Recreux
- Le Haut Meix :
- Les Moises du Mont
- Champ du Jardin
- Champ le Fève :
- Vaudrichamp
- Le Beha
- Au Mehi
- Meix de l'Âte : Sa proximité avec le cimetière le fait peut-être dériver du mot "aître"
- Sous l'église : Champs situés en contrebas de l'éminence portant l'église
[modifier] Administration
[modifier] Administration d'Ancien Régime
Sous l'Ancien Régime, le village faisait partie du Duché de Lorraine, qui en partageait l'administration et la levée des impôts avec le chapitre de Remiremont : un censier du XIVe siècle nous informe que le chapitre prélevait la moitié des tailles sur les blés d'automne ("wayn") et de printemps ("mars" ou "trémois"), et avait également la charge de rendre la justice. Il était de la prévôté de Bruyères et du bailliage des Vosges (Mirecourt), puis de Bruyères.
[modifier] Depuis 1789
A la Révolution, le village fut intégré au département des Vosges, au district de Bruyères et au canton de Docelles, puis de Bruyères et à l'arrondissement d'Épinal. Deycimont fait actuellement partie de la 2e circonscription des Vosges (Saint-Dié) et de l'arrondissement d'Épinal.
[modifier] Administration communale
Période | Identité | Qualité | Parti |
---|---|---|---|
2001-2008 | Gérard Lepaul | Électricien | SE |
1983-2001 | Jean-Marie Mathieu | Industriel | SE |
1965-1983 | Georges Remy | ||
1958-1965 | Georges Mathieu | ||
1944-1958 | Antoine Perrin | ||
1940-1944 | Henri Constant Gremillet | ||
1939-1940 | Paul Séraphin Gremillet | ||
1937-1939 | Henri Constant Gremillet | ||
1925-1937 | Paul Constant Gremillet | ||
1919-1925 | Constantin Mathieu | ||
1902-1919 | Nicolas-Paul-Émile Genay | ||
1878-1902 | François-Ferdinand Mathieu | ||
1869-1878 | Jean-Baptiste Mathieu | ||
1860-1869 | Jean-Joseph Heulluy | ||
1847-1860 | Jean-Baptiste Michel | ||
1833-1847 | Jean-Claude Mathieu | ||
1826-1833 | Dominique Demange | ||
1814-1825 | Sébastien Demangeon | ||
1808-1814 | Jean-Baptiste Demangeon | ||
an IX-1808 | Claude Claudel | ||
an IV | Nicolas Demangeon | ||
1792-an III | Nicolas Pierron | ||
1791-1792 | Jean-Baptiste Houël | ||
1791 | Quirin Balland | ||
1790-1791 | Jean-François Mathieu | ||
1772 | Joseph Sergent | ||
1712 | Georges Bombarde | ||
1696 | Nicolas Gravier | ||
avant 1696 | Claude Mathieu |
[modifier] Intercommunalité
Le village fait partie de la Communauté de communes de la Vallée de la Vologne, dont le siège est à Bruyères et dont le président est André Claudel (également maire de Lépanges-sur-Vologne).
[modifier] Paroisse
La paroisse de sainte Menne fut créée par l'évêque de Toul, certainement en même temps que fut construite l'église, vers 1050-1080 ; auparavant, le village dépendait de la paroisse de Girecourt où l'on enterrait jusque là les morts, et d'ycelle seigneurie dépendait également le village. En dépendaient les villages de Charmois-Le Roulier jusqu'en 1818 et de Lépanges jusqu'en 1863, date où ces villages furent dotés d'une église.
Le conseil de fabrique qui s'occupait de la gestion de la paroisse était relativement riche puisqu'elle avait, en 1773, un actif de près de 450 livres, ce qui est assez important pour une paroisse rurale. Une quinzaine de confréries existaient au sein de la paroisse : les confréries de
- Saint Jean-Baptiste,
- Saint Pierre,
- Sainte Anne,
- Saint Dominique,
- Saint Quirin,
- Sainte Menne,
- Saint Nicolas,
- Sainte Agathe,
- Saint Joseph,
- Saint Sébastien,
- la "Confrérie de la Très Sainte Vierge Marie en son titre d'Assomption",
- la "Confrérie de la Très Sainte Vierge Marie en son titre d'Annonciation",
- la "Confrérie des Fidèles Trépassés",
- la "Confrérie du Saint Rosaire" et
- la "Confrérie du Très Saint Sacrement de l'Autel".
Depuis la fin du XXe siècle et le manque de prêtres pour assurer le service religieux la paroisse a été intégrée dans la paroisse de Saint-Antoine-en-Vologne, regroupant également les anciennes paroisses Sainte-Libaire de Lépanges, Saint-Valbert de Docelles, Saint-Jean-Baptiste de Cheniménil, Sainte-Gertrude de Charmois et Le Roulier, Tendon, Rehaupal, La Baffe/Mossoux et Saint-Jean-du-Marché.
Nom | Vie | Sacerdoce à Deycimont |
---|---|---|
Dominique Renard | 1696-1712 | |
G. Bailly | 1747-1750 | |
Jean Doron | 1773-1791 | |
J. Georgel | 1791-1792 | |
Jacques Balland | 1797-1804 | |
Marchal | 1828-1830 | |
Jean-Baptiste Lecomte | 1801-1866 | 1836-1866 |
Joseph Marqué | 1835-1902 | 1866-1902 |
Varenne | 1903 | |
Alfred Christen | 1876-1956 | 1908-1956 |
René Vincent (intérim) | 1956 | |
Joly |
Nom | Vie | Sacerdoce | Paroisse d'origine (si déjà en place lors du regroupement) |
---|---|---|---|
René Grivel | Lépanges | ||
Hubert Grandadam | Tendon | ||
André Romary |
[modifier] Démographie
1503 | 1585 | 1602 | 1648 | 1708 | 1806 | 1846 | 1906 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2005 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
40 | 108 | 86 | 20 | 99 | 334 | 402 | 310 | 262 | 202 | 231 | 244 | 250 | 238 | 236 | 263 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
Le village, comme tous les autres villages de Lorraine, a fortement subi les ravages de la guerre de Trente Ans, puisque la région fut un lieu de passage et de combat privilégié. À cette occasion, plus des 3/4 de la population disparut.
Après 1/2 siècle, il récupéra sa population d'avant-guerre et connut sa plus grande expansion jusqu'au milieu du XIXe siècle où la population atteignit son maximum, avant un déclin aujourd'hui stabilisé.
Depuis la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, la rurbanisation permet au village de connaître un nouvel essor démographique avec la construction d'un nombre important d'habitations et l'arrivée de plusieurs familles.
[modifier] Patrimoine
- Site de la Tête du Fourneau
- Roche des Gaulois (580 m) dédiée au culte de l'eau
- Maisons du XVIIe siècle
- Église Sainte-Menne du XIe siècle reconstruite entre 1710 et 1713
[modifier] Personnages célèbres
- Jean Hubert Houël, né à Deycimont le 14 Germinal an X (4 avril 1802), mort à Saint-Dié le 20 octobre 1889, avocat, maire de Saint-Dié (1830-31), député des Vosges (1848-52). Il fit partie des députés emprisonnés après le coup d'État du 2 décembre 1851 pour avoir signer la déchéance et la mise en accusation du président Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Il renonça à la politique après cette courte détention.
[modifier] Sources
- Jean Chaumont, Bruyères et sa contrée, Haroué, PLI- Gérard Louis, Collection Entre temps, 2001
- Jean-Claude Diedler, article sur le village de Deycimont
- Archives de la commune de Deycimont
- Archives départementales des Vosges
- Archives départementales de Meurthe-et-Moselle
[modifier] Liens externes
- Site communal
- Site de la Communauté des Communes de la Vallée de la Vologne
- Deycimont sur le site de l'Institut géographique national
- Deycimont sur le site de l'Insee
- Deycimont sur le site du Quid
- Localisation de Deycimont sur une carte de France et communes limitrophes
- Plan de Deycimont sur Mapquest
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