Durabilité
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La durabilité est la qualité de ce qui est durable (définition du Petit Larousse). En droit, c'est la période d'utilisation d'un bien. Dans le domaine de la sûreté de fonctionnement, c'est l'aptitude d'un bien à accomplir une fonction jusqu'à ce qu'un état limite soit atteint (voir la norme NF X 60-500).
Le terme durabilité a été popularisé depuis l'an 2000 pour désigner un objectif de développement compatible avec les besoins des générations futures (définition Brundtland), appelé développement durable. Un tel type de développement doit inclure trois piliers :
- économique,
- social,
- environnemental.
Un autre terme est également employé dans ce sens : le néologisme « soutenabilité », construit sur un mot anglais (voir sustainability dans la Wikipedia anglophone). On parle quelquefois de « développement soutenable » (voir sustainable development dans la Wikipedia anglophone).
Sommaire |
[modifier] Origine du problème
[modifier] Equilibre environnemental
Les questions environnementales et d'accès aux ressources naturelles constituent depuis les années 1970, avec les chocs pétroliers et la pollution, une préoccupation croissante des sociétés occidentales.
On observe en effet que, selon les études d'experts en écologie, l'empreinte écologique de l'humanité dépasse depuis le milieu des années 1970 la capacité de la Terre à régénérer de nouvelles ressources naturelles, et à absorber les déchets de toutes sortes de l'activité économique. Le phénomène de changement climatique n'est que l'un des aspects de ce problème, dont l'origine est en partie une tendance à une plus grande concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
C'est donc surtout le problème environnemental qui apparaît aujourd'hui au grand jour dans les sociétés occidentales contemporaines. On s'est en effet rendu compte dans la deuxième moitié du XIXe siècle, lors de la Révolution industrielle, de la nécessité de veiller au respect des intérêts des employés dans les entreprises, avec les syndicats, le droit de grève,... D'où des expressions communément employées comme « économique et social », « capital / travail », qui ont fortement marqué les esprits et les institutions.
[modifier] Équité sociale
Mais l'environnement n'est pas le seul point qui pose question. On observe en effet des injustices sur les aspects sociaux :
- un déséquilibre croissant entre les pays du sud et les pays du nord, avec des inégalités très fortes d'accès à la connaissance (éducation), à l'alimentation et à la santé (nourriture, médicaments) ; d'où l'apparition de mouvements altermondialistes, de revendication de la souveraineté alimentaire, d'ONG sur les droits de l'homme...
- à l'intérieur des pays développés, il existe aussi des inégalités très fortes.
[modifier] Facteurs de production dans les théories économiques
La théorie économique classique prévoyait trois facteurs de production :
- la terre,
- le travail.
- le capital.
D'un point de vue de la théorie économique et de l'histoire de la pensée économique, il semble que l'omission des aspects environnementaux s'est produite vers le milieu du XIXe siècle, lorsque les économistes ont laissé de côté le facteur de production « terre et sous-sol ».
On retrouve d'ailleurs sous d'autres termes les trois piliers du développement durable :
- terre : environnement,
- travail : social,
- capital : économique.
Il semble, mais cela reste à préciser, que c'est la théorie économique néoclassique qui a laissé de côté le facteur de production terre.
Il y aurait donc eu des distorsions à l'ordre de la théorie classique qui prévoyait un équilibre entre les trois facteurs de production.
[modifier] Prise en compte du développement durable
[modifier] Nouveaux concepts environnementaux
Sous d'autres termes, les préoccupations environnementales, qui étaient représentées par le facteur de production terre et sous-sol, est en train de revenir depuis les années 1970 dans les débats d'experts :
- L'empreinte écologique est plutôt un concept macro-économique, susceptible d'être intégré dans les agrégats économiques (PIB,...),
- L'éco-efficacité est quant à elle un concept micro-économique, qui peut se traduire dans la conception des produits industriels par des analyses de cycle de vie multidimensionnelles, utilisant un ensemble de critères.
La difficulté s'accroît lorsqu'il s'agit d'intégrer concrètement ces préoccupations dans la gestion publique et dans celle des entreprises.
[modifier] Quota d'émission de gaz à effet de serre
La prise en compte des questions environnementales du point de vue de l'émission des gaz à effet de serre est prévue dans le Protocole de Kyoto. Cependant, on se heurte à deux écueils principaux :
- les gaz à effet de serre ne représentent qu'une partie du pilier environnemenal, soit quelques indicateurs de développement durable dans le GRI,
- ces quotas ne prennent pas en compte le pilier social,
- ils prennent en compte la dimension économique avec un croisement incomplet avec le pilier environnemental.
Il est donc difficile de généraliser cet outil à tous les aspects de la vie économique, d'autant plus que les services sont aujoud'hui majoritaires dans les économies contemporaines.
[modifier] Indicateurs de gestion sur les trois piliers
La prise en compte des trois piliers du développement durable se fait à travers différents référentiels :
- la norme ISO 14000 pour l'environnement,
- le standard SA 8000 pour les fournisseurs,
- la spécification OHSAS 18001 pour l'hygiène, la santé, et la sécurité au travail.
Les entreprises emploient également des batteries d'indicateurs s'inspirant du Global Reporting Initiative (GRI) du Global Compact, qui regroupe les trois piliers et la gouvernance.
Il existe également le modèle PER de l'OCDE, qui a l'avantage, pour chaque indicateur environnemental, de distinguer la Pression, l'État, et la Réponse.
[modifier] Recherche de nouveaux modèles économiques
[modifier] Notion de "capital naturel"
Afin d'avoir une visibilité globale du point de vue économique, certains experts ont donc parlé de "capital naturel", qui devrait compléter d'autres formes de capital.
Voir :
- Capital sur les différents aspects du capital,
- capital naturel.
Toutefois, cette expression dénature la conception initiale de facteur de production des économistes classiques.
[modifier] Durabilité faible / forte
Devant la difficulté d'intégrer la contrainte environnementale dans le fonctionnement global de l'économie, on a vu apparaître deux paradigmes écologiques :
- La durabilité faible
- Dans cette hypothèse, compatible avec les économistes néoclassiques, et défendue par Hartwick (1977), il y a substitution entre capital artificiel (richesse créée) et capital naturel (ressource naturelle).
- La durabilité forte
- Dans cette hypothèse, défendue par Daly (1990), le stock de capital naturel ne doit pas baisser. Daly soutient que capital naturel et capital artificiel sont complémentaires et non substituables.