Fédération de Rhodésie et du Nyasaland
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
|
|||||
|
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Gouvernement | Colonie britannique, monarchie constitutionnelle | ||||
Capitale | Salisbury (actuelle Harare) | ||||
Langue(s) | Anglais | ||||
Histoire | |||||
Création | 10 août 1953 | ||||
Dissolution | 31 décembre 1963 | ||||
Géographie | |||||
Superficie | ~ 1 262 000 km² | ||||
Population | {{{population}}} | ||||
Autres informations | |||||
Économie - PIB ([[{{{pib année}}}]]) - PIB/hab. |
{{{pib}}} {{{pib hab}}} |
||||
Monnaie | Livre sterling | ||||
Fuseau horaire | UTC +2 | ||||
Domaine internet | {{{domaine internet}}} | ||||
Indicatif téléphonique | {{{indicatif téléphonique}}} | ||||
Hymne | God Save the Queen | ||||
{{{notes}}} |
La fédération de Rhodésie et du Nyassaland (ou fédération d'Afrique centrale) regroupait les colonies du Nyassaland, de Rhodésie du nord et de Rhodésie du sud. Elle constituait une expérimentation coloniale mise au point par le Royaume-Uni pour développer économiquement cette région d'Afrique australe et retarder les velléités indépendantistes des africains.
Fondée en 1953, elle prit fin dix ans plus tard sur un constat d'échec.
Sommaire |
[modifier] Genèse
La raison d'être de la fédération était tout d'abord de faire contre-poids à l'Union d'Afrique du Sud dont le gouvernement était dirigé par des nationalistes afrikaners hostiles aux intérêts britanniques. Elle devait permettre d'assainir l'économie des deux Rhodésies alors que le Nyasaland devait servir de réserve de main d'œuvre utile à l'industrialisation de la région. L'association raciale envisagée au sein d'un état multiracial devait enfin permettre de sauvegarder les intérêts de l'Empire colonial britannique et montrer la voie à d'autre états en proie à des révoltes nationalistes comme le Kenya.
C'est en 1920 que ce désir d'union entre les deux Rhodésies émergea après les découvertes des mines de cuivre de la Rhodésie du Nord. Les colons cette dernière espéraient former avec ceux du Sud une communautée plus nombreuse ce qui aurait assuré leur suprématie alors que les rhodésiens du sud y voyaient une aubaine pour amortir le poids de leur dette. Le gouvernement britannique s'oppose à ce projet d'amalgame, entendant défendre les intérêts des Africains placés sous son protectorat.
En 1937, la commission royale Bledisloe fut chargée néanmoins d'étudier la question de cette association rhodésienne à laquelle était adjointe le Nyassaland voisin. En mars 1939, elle rendit ses conclusions affirmant la nécessité d'une coopération plus étroite mais aussi l'impossibilité de constituer une fédération en raison des différences de statut de ces colonies et des des politiques pratiquées vis à vis des "indigènes". La commission notait d'ailleurs l'opposition unanime des noirs de Rhodésie du nord à toute tentative d'amalgation.
Après la Seconde Guerre mondiale, les partisans de la fédération reprirent néanmoins leur offensive.
[modifier] les Opposants au principe de la fédération
Le principe de fédérer les 3 colonies britanniques rencontra dès le début une vive opposition. Chez les blancs de Rhodésie du Sud d'abord qui pensaient que les deux autres colonies étaient "trop noirs pour être sauvés", et que le risque de voir ces états submergées par leur propre population noire était accrue si ils étaient réunis au sein d'une seule entité. Chez les blancs de Rhodésie du nord, on apprécie moins le "dépannage de ceux du Sud", manifestant un complexe d'infériorité.
Enfin pour les Africains, la fédération est simplement un moyen pour les blancs de maintenir et d'étendre leur suprématie en Afrique australe d'autant plus que le principe d'association raciale ne serait plus gérer par le colonial office mais par les colons de Rhodésie du Sud. Pour eux, les garanties qui leur sont accordées ne sont que des mots sur un papier et dénoncent l'encouragement fait à l'immigration européenne en Rhodésie du Sud. D'autre part, ils craignent que les droits sociaux et politiques avancés dont bénéficient les africains en Rhodésie du nord et au Nyasaland, et qui sont inconnus à ceux du Sud, soient alors rognés. Ainsi, leur évolution vers l'indépendance politique serait compromise.
[modifier] les partisans du principe de la fédération
Les plus enthousiastes ont été les blancs de Rhodésie du nord (il y avait un blanc pour 42 noirs en Rhodésie du nord contre 1 blanc pour 13 noirs en Rhodésie du Sud et 1 blanc pour 598 noirs au Nyasaland) qui craignaient que le Colonial office ne leur impose l'autonomie sur le mode de ce qui avait été fait au Ghana. Les Rhodésiens du Sud y voyaient un moyen d'assainir leur économie déficitaire et le maintien d'un taux d'imposition relativement bas. Ils rejettent unanimement cependant les nouveaux droits qui seraient accordés aux noirs.
[modifier] Mise en place
C'est Andrew Cohen, un intellectuel idéaliste, à l'époque assistant au colonial office du sous-secrétaire aux affaires africaines, qui est l'architecte de la fédération. Traumatisé par l'Holocauste, Andrew Cohen était un humaniste, avocat de l'intégration et un adversaire résolu de la discrimination raciale. Il n'était cependant pas un radical et était prêt à temporiser ses idéaux afin d'éviter ce qui lui paraissait être une plus grande menace : le nationalisme afrikaner et le risque que la Rhodésie du Sud tombe dans l'orbite politique du gouvernement sud-africain dirigé par le parti national et de sa politique d'apartheid. Pour éviter l'instauration d'une suprématie blanche aussi radicale et inflexible que celle en cours en Afrique du Sud, Cohen préférait proposer et défendre un système paternaliste ouvert vers un avenir multiracial. Il emporta ainsi l'adhésion du ministre travailliste des colonies, James Griffiths, et de Godfrey Huggins, le premier ministre de Rhodésie du Sud.
En 1951, une conférence préliminaire se tint aux Chutes Victoria puis une autre à Londres en janvier 1952.
Un projet de constitution provisoire (révisable au bout de 7 ans) fut publié en juin 1952. Le parlement britannique devait donner son accord par 304 voix contre 260 au nom de la Rhodésie du nord et du Nyasaland. Par contre, dans la colonie autonome de Rhodésie du Sud, les blancs étaient consultés par référendum au mois d'avril 1953. Sur les 40 000 électeurs, il y en eu 15 000 pour rejeter le principe de la fédération. Ce furent principalement des rhodésiens d'origines afrikaners, des membres de la classe ouvrière craigant l'africanisation des services européens et des colons irréductibles et racistes. Mais la constitution était adoptée par 25 000 électeurs, soit la majorité.
[modifier] Les droits constitutionnels
La fédération instaurait la mise en place d'un gouvernement fédéral et l'octroi de certains droits aux africains. Ceux-ci étaient associés aux décisons du gouvernement pour leur permettre d'acquérir l'expérience de la gestion des affaires et un jour la possibilité d'exercer la réalité du pouvoir. Les noirs pouvaient voter mais les conditions pour accéder au droit de vote étaient tellement drastiques que moins de mille d'entre eux possédaient une carte d'électeur dans les années 50. Néanmoins, six des 35 membres du parlement fédéral était des noirs et trois blancs supplémentaires devaient veiller au respect des intérêts des africains. Un comité des affaires africaines fut d'ailleurs institué dont la charge était de veiller au respect des intérêt africains. Il pouvait en appeler au gouvernement britannique si il estimait que les droits des africains n'étaient pas respectés.
La Rhodésie du sud conservait néanmoins son gouvernement autonome pour les affaires intérieures.
Au contraire de l'Afrique du Sud de l'apartheid, les officiels rhodésiens convenaient que les noirs pourraient un jour devenir majoritaires dans les parlements de la fédération.
[modifier] Historique
Le premier 1er ministre de la fédération fut Sir Godfrey Huggins (anobli sous le titre de Lord Malvern) et ancien premier ministre de Rhodésie du sud depuis 1933.
Dès le début, la fédération devait subir l'assaut de ses opposants qui cherchèrent à modifier le système. Ainsi, F. M. Van Eeden, un député du Parti fédéral et élu de Rhodésie du Sud, proposa que la fédération fut divisée de nouveau et que la ceinture de cuivre de Rhodésie du nord soit intégrée à la Rhodésie du Sud et fondue dans un dominion blanc tandis que le reste des territoires retourneraient sous la tutelle du Colonial office. La proposition fit scandale et le député fut exclu du parti fédéral bien qu'il ait été un membre éminent du gouvernement et du parlement.
Le gouvernement fédéral s'attacha à développer d'abord l'industrie, monopole des colons blancs et l'agriculture, particulièrement les plantations de tabac. Il ne put empêcher cependant la paupérisation des zones rurales.
L'un des projets phares (et héritage historique) de la fédération sera la construction du barrage hydro-électrique du lac Kariba qui nécessitera l'évacuation de milliers d'africains de leur terre ancestrale ainsi que l'évacuation de milliers d'animaux (opération Noé). Le résultat final est la création d'un lac artificel de 200 km de long et d'une largeur de 30 à 50 km. L'énergie disponible est alors envoyée vers les grandes villes er les zones industrielles comme les mines de la ceinture de cuivre de Rhodésie du nord. La politique scolaire fédérale permit le développement des écoles primaires et secondaires.
Durant les premières années, les sud-rhodésiens pensèrent avoir réalisé le projet d'amalgame de Cecil Rhodes et avoir uni sous un même gouvernement les territoires que Rhodes avait conquis au nom de la couronne britannique. Mais c'était la population africaine très largement majoritaire du Nyasaland qui allait déstabiliser finalement la fédération. Malgré l'entrée d'africains dans la haute administration de la fédération, la population africaine la concevait toujours comme un avorton du colonialisme et de la suprématie blanche. La place du Nyasaland en son sein, et pour des raisons diverses, était contestée. Surtout, ce territoire disposait d'une petite élite noire, bien formée, nationaliste, revendicatrice et anglophile.
Le 10 février 1955, le collège pluriracial des Rhodésies-Nyasaland était fondé par charte royale.
C'est en 1955 que Lord Malvern fut remplacé par Roy Welensky à la tête du gouvernement fédéral. C'est également cette année-là que le colonel David Sterling fondait "la société africaine Capricorne", la première asociation multiraciale.
Les partis politiques fédéraux étant également non raciaux, bon nombre d'africains commencèrent à y adhérer. Ainsi, Joshua Nkomo adhéra au Parti fédéral uni de Godfrey Huggins alors que Ndabaningi Sithole rejoignait le parti africain central de Garfield Todd. D'autres enfin fondaient leur propre parti à l'instar de la Ligue des jeunes à Salisbury.
En 1957, la société Capricorne dirigé par Robert Chikerema organisa avec succès un boycott des autobus pour protester contre l'augmentation des tarifs.
Le 12 septembre 1957, l'ANC de Rhodésie était fondée à Salisbury. Joshua Nkomo, qui avait résilié son adhésion au peti fédéral uni, en devint le premier président.
A partir de 1958, Welensky et Edgar Whitehead, le chef du gouvernement de Rhodésie du sud, durent faire face à une agitation politique grandissante des nationalistes africains qu'ils réprimèrent violemment.
Les relations entre le ministère des affaires étrangères britanniques et la fédération se détériorèrent, notamment sous le mandat du premier ministre britannique Harold Macmillan. Welensky songea brièvement à proposer une déclaration unilatérale d'indépendance au nom de la fédération avant de se raviser.
Les opposants africains à la fédération s'organisaient et manifestaient bruyamment sous la direction du docteur Hastings Kamuzu Banda, leader du Congrès national africain du Nyassaland et de Kenneth Kaunda, l'un des leaders du Congrès national africain de Zambie (un parti dissident de l'ANC de Rhodésie du nord). En février 1959, Banda lança une campagne de désobéissance civile. En mars 1959, le parti de Kaunda était interdit et lui-même était arrêté et jeté en prison pour neuf mois. Son adjoint, Mainza Chona, en profitait alors pour rassembler les leaders noirs nationalistes au sein du Parti de l'indépendance et de l'unité nationale (United National Independence Party - UNIP).
L'état d'urgence était proclamée en 1959 dans chacune des 3 colonies de la fédération. Banda et les chefs de l'ANC du Nyassaland furent arrêtés et leur parti mis hors la loi. Des troupes territoriales de Rhodésie du Sud étaient alors déployés pour maintenir l'ordre dans toute la fédération.
En dépit du soutien du secrétaire au Commonwealth, Sir Alec Douglas-Home, Welensky se rendit compte qu'au sein du gouvernement britannique, on voulait la mort de la fédération. Ainsi le secrétaire colonial britannique, Ian Macleod, partisan de la règle majoritaire et des droits des africains, ne cachait pas qu'il voulait dissoudre la fédération. Macmillan, qui penchait plutôt vers les positions de Douglas-Home, voulait néanmoins garder une ligne progressiste au parti conservateur.
En 1960, une révision de la constitution provisoire de 1953 devait être négociée entre le gouvernement britannique, le gouvernement fédéral et les leaders noirs africains. Ces derniers quittèrent la conférence constitutionnelle pour protester l'état d'urgence et l'intransigeance des colons blancs de Rhodésie du sud à ne pas vouloir partager le pouvoir.
Les nationalistes noirs ne tardèrent pas à engager des pourparlers avec le gouvernement britannique pour se retirer du processus de révision aboutissant ainsi à la failite de la fédération.
En décembre 1960, en vertu de l'article 40 de la constitution fédérale de 1953, la fonction publique était enfin ouverte à toutes les races, sans aucune restriction quelque soit le poste. Cette réforme intervenait bien trop tard pour sauver la fédération.
En avril 1961, le parti de Kamuzu Banda remportait les élections au conseil législatif du Nyassaland.
En juillet 1961, une nouvelle constitution pour la Rhodésie du sud, accordant 15 sièges de députés aux noirs à l'assemblée, sur un total de 65, était proposée par référendum aux 80 mille électeurs sud-rhodésiens. Boycottés par les 4000 électeurs africains, elle fut approuvée par les électeurs blancs, satisfaits de voir le Royaume-Uni renoncer à ses pouvoirs réservés qui l'autorisait à intervenir pour défendre les intérêts africains.
La constitution entra en vigueur le 6 décembre 1961 alors que les premiers troubles violents avaient lieu en Rhodésie du sud.
Durant l'année 1962, le gouvernement britannique et les dirigeants de la fédération s'accordèrent en privé pour laisser partir le Nyassaland.
En mars 1962, en Rhodésie du Sud, le Front Rhodésien (Rhodesian Front - RF), fondé par les blancs les plus hostiles à la fédération et au multiracialisme, s'en prenait à la constitution qu'il proposait d'amender car selon eux, elle "entendait promouvoir la domination des Africains avant que ceux-ci aient acquis une expérience suffisante du gouvernement démocratique".
Le 16 mai 1962, pour des motifs inverses, le comité spécial des Nations-Unies sur la décolonisation se prononçait pour la dissolution de la fédération. Le 28 juin 1962, l'Assemblée générale des Nations-Unies demandait à l'Angleterre de convoquer une nouvelle conférence constitutionnelle qui garantirait les droits de la majorité de la population.
Le 30 octobre 1962, à la tribune des Nations-Unies, Roy Welensky tentait encore de sauver la fédération et déclarait "sans aucun doute, les africains seront la majorité dans une quinzaine d'années".
En décembre 1962, le Front Rhodésien remportait les élections générales sud-rhodésienne. Le but du nouveau gouvernement du RF était d'assurer la pérennité de la domination blanche.
Au lendemain de ces élections, la Grande-Bretagne pris acte de l'éclatement politique entre les blancs de Rhodésie du Sud et les nationalistes noirs. Elle reconnaissait alors publiquement le droit au Nyassaland, peuplée à 99% de noirs, de quitter la fédération. Hastings Kamuzu Banda devient le premier premier ministre noir du Nyassaland le 1e février 1963, alors que les Britanniques contrôlaient encore le système financier, la sécurité et le système juridique du pays.
Le 29 mars 1963, la Grande-Bretagne reconnaissait ce droit à la sécession à la Rhodésie du nord.
Le 5 juillet 1963, la conférence de Victoria Falls, ultime tentative pour sauver la fédération, débouchait sur un constat d'échec. Au Nyassaland, le nationaliste noir Hastings Kamuzu Banda, premier ministre du nouveau gouvernement autonome, refusait toute tentative de résurrection de la fédération et préparait son pays à accéder à l'indépendance En Rhodésie du nord, son homologue, Kenneth Kaunda, adoptait la même position et préparait lui aussi l'indépendance.
Le 25 juillet, le parlement britannique entérinait l'échec de la la fédération.
[modifier] Dissolution de la fédération
Le 31 décembre 1963, la fédération de Rhodésie et de Nyassaland était officiellement dissoute. La Rhodésie du Sud était la grande bénéficiaire de la succession car elle reprenait l'armée fédérale. Les deux autres territoires retournaient sous la gestion du Colonial office en attendant la proclamation de leur indépendance.
Le 1er juillet 1964, le Nyassaland devenait indépendant et prenait le nom de Malawi qui allait être dirigé pendant une trentaine d'années par Hastings Banda.
La Rhodésie du nord devenait la Zambie indépendante et allait être dirigé jusqu'en 1991 par Kenneth Kaunda.
Le Rhodésie du Sud, devenue Rhodésie, dirigée par les colons blancs, déclarait unilatéralement son indépendance le 11 novembre 1965. En 1980, le pays est rebaptisé Zimbabwe par les nouveaux dirigeants noirs.
[modifier] Raisons de l'échec de la fédération
« "La fédération était une bonne idée mais elle a été coulée par deux choses : le "vent de changement" qui a souflé sur l'Afrique avec une force imprévisible et les politiques de Huggins puis de Welensky qui ont agit de telle sorte que la Fédération est apparue aux Africains comme un symbole de la domination blanche" » Harold Macmillan, ancien premier ministre britannique [1]
On peut également penser que c'est l'opposition irréductible des "petits colons" de Rhodésie du Sud (fermiers, artisans, ouvriers) à la fédération qui est la cause principale de l'échec de la fédération. Ceux-ci ont défendu avec opiniatreté leurs terres et leurs privilèges raciaux, convaincant les africains des deux protectorats de Rhodésie du nord et du Nyassaland que la fédération et sa politique d'association n'était qu'une "farce"[2].
[modifier] Notes et références
[modifier] Bibliographie
- John Gunther, L'autre Afrique, NRF, Gallimard, 1958, p 346-350
- Roland Pichon, Le drame rhodésien, Idoc-France, 1975, p 76 à 96