François Guizot
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François Pierre Guillaume Guizot, né le 4 octobre 1787 à Nîmes, mort le 12 septembre 1874 au Val-Richer à Saint-Ouen-le-Pin (Calvados), est un historien et homme politique français.
[modifier] Biographie succincte
Issu d’une famille bourgeoise et protestante huguenote, son père est guillotiné en 1794 sous la Terreur. Il part alors en exil avec sa mère - femme de principes, libérale, et influencée par Rousseau - pour Genève, où il reçoit une bonne éducation.
Venu à Paris pour étudier le droit en 1805, à 18 ans, il se fait remarquer par ses qualités d’écriture, est félicité par Chateaubriand. Il se marie en 1812 avec un écrivain, Pauline de Meulan, qui meurt en 1827, et dont il garde un fils, appelé également François (1819-1837). Veuf, il se remarie en 1828 avec une nièce de Pauline, Elisa Dillon, dont il aura deux filles, Henriette et Pauline, puis un fils, Guillaume (1833). Sa seconde femme meurt peu après.
En janvier 1830, il est élu député de Lisieux, et signe l’adresse des 221 contre la politique de Charles X. Ses préférences allant vers une monarchie parlementaire, il se fait l’avocat de Louis-Philippe que la révolution de Juillet mène finalement au trône, et Guizot au gouvernement. Il marque son passage au gouvernement par une rénovation de l’instruction publique. Cette période se caractérise par une opposition pratiquement constante à Thiers.
Le retrait de Thiers — trop guerrier — met le maréchal Soult à la tête officielle du gouvernement, mais c’est Guizot qui en est le véritable leader. Pacifique, considérant l’alliance entre la France et le Royaume-Uni nécessaire, il fait le sacrifice de l’orgueil de certains et permet — avec l'aide de Sir Robert Peel — la réconciliation des deux pays, à l’opposé de Lord Palmerston qui — guerrier comme Thiers — pense que la France doit être maîtrisée, affaiblie, dans l’optique d’une guerre future. Lord Palmerston remplacé par Lord Aberdeen, il trouve là un diplomate pacifique, simple et défenseur de l’érudition à sa mesure, scellant le rapprochement des deux nations libérales d’Europe en une entente cordiale. Les crises continuent, mais sont atténuées des deux côtés.
La chute du gouvernement britannique Peel, le retour de Lord Palmerston - anti-français - et la crise de succession espagnole rompent les liens franco-britanniques - libéraux - et posent la nécessité de se rapprocher de Metternich, réputé absolutiste.
Il devient président du Conseil en 1847. Bien que très peu de temps chef du gouvernement, il influence plus que tout autre la politique de l’époque en fédérant autour de sa personne un parti conservateur tentant de maintenir un équilibre entre une démocratisation de la société et un retour à la révolution. En 1848 sa chute est provoquée par son obstination à ne pas modifier la loi électorale.
Exilé au Royaume-Uni, il se consacre de nouveau à son travail d’historien, avec pour sujet la Première révolution anglaise. Il passe ainsi de politicien européen clef à historien, philosophe et observateur de son temps, l’écriture lui permettant de vivre et de s’accomplir dans une retraite appréciée. Il demeure un intellectuel français actif tant par sa continuité d’action dans l’Académie française (depuis 1836), que dans la communauté calviniste - défendant sa foi, respectant celle des autres. Il continue à vulgariser l’histoire jusqu’à la fin de sa vie, et il meurt le 12 septembre 1874.
[modifier] Ses origines
Il est né à Nîmes dans une famille bourgeoise et protestante. Ses parents furent mariés secrètement par un pasteur protestant. Le 8 avril 1794 son père, André Guizot, accusé de fédéralisme, mourut sur l’échafaud à Nîmes en pleine Terreur. À partir de ce moment, sa mère fut responsable de son éducation. C’était une femme frêle, aux manières simples, mais avec une grande force de caractère.
Madame Guizot était une huguenote typique de XVIe siècle, croyante, inébranlable sur ses principes et le sens du devoir. Elle forma le caractère de son fils et partagea toutes les vicissitudes de sa vie. Au temps de sa puissance, sa silhouette simple, toujours en deuil de son mari, resta toujours au milieu du cercle de ses amis politiques. Pendant son exil en 1848, elle le suivit à Londres, y mourut à un âge avancé et fut enterrée à Kensal Green.
Chassés de Nîmes par la révolution, Madame Guizot et son fils partirent pour Genève, où il reçut son éducation. En dépit de ses opinions calvinistes, les théories de Jean-Jacques Rousseau influencèrent Madame Guizot. Elle était fermement libérale, et elle adopta même la notion inculquée dans l’Émile, que tout homme devait connaître un métier manuel. Guizot apprit la menuiserie, et réussit à construire une table de ses propres mains, qu’il conserva. Dans l'ouvrage qu’il intitula Mémoires de mon temps, Guizot omet tous les détails de son enfance.
[modifier] Son arrivée à Paris
Ses talents littéraires devaient être considérables, car lorsqu’il arriva à Paris en 1805, à 18 ans, pour poursuivre ses études à la faculté de droit, il entra dans la famille de Philippe Alfred Stapfer, ex-ministre suisse, en France comme tuteur, et il se mit bientôt à écrire dans un journal édité par Suard, le Publiciste, ce qui l’introduisit dans le milieu littéraire parisien.
En octobre 1809, à 22 ans, sa critique sur Les Martyrs de François-René de Chateaubriand, reçut l’approbation et les remerciements de l’auteur, et il continua à contribuer à des périodiques. Chez Suard, il fit la connaissance de Pauline Meulan, une femme de 14 ans son aînée, aristocrate libérale de l’Ancien Régime, contrainte par les épreuves de la révolution de gagner sa vie dans la littérature et engagée pour la rédaction d’une série d’articles dans le Publiciste. Ces contributions furent interrompues par sa maladie, mais immédiatement reprises par un rédacteur inconnu. On découvrit que c’était Francois Guizot qui la remplaçait. Cette collaboration se transforma en amitié, puis en amour, et en 1812, Mademoiselle de Meulan, auteur de nombreux travaux sur l’éducation féminine, épousa le jeune homme. Elle mourut en 1827. Ils eurent un fils unique, né en 1819 et mort en 1837 de phtisie. En 1828, Guizot épousa Elisa Dillon, nièce de sa première femme et également auteur. Elle mourut en 1833, laissant un fils, Maurice Guillaume (1833-1892), qui acquit une réputation comme savant et auteur.
[modifier] Ses débuts politiques
Pendant l’Empire, Guizot, entièrement absorbé par ses travaux littéraires, publia une collection de synonymes (1809), un essai sur les beaux-arts (1811), et une traduction des travaux d’Edward Gibbon, accompagné de notes (1812). Ces écrits le firent remarquer par Louis de Fontanes, grand maître de l’Université, qui lui octroya la chaire d’histoire moderne à la Sorbonne en 1812. Son premier cours magistral (réimprimé dans ses mémoires) fut donné le 11 décembre. Il omit le compliment à l’Empereur, en dépit des conseils de son maître, mais son cours marqua le début du renouveau dans la recherche historique en France au XIXe siècle. Il avait alors acquis une position considérable dans la société parisienne et s'était lié d'amitié avec Royer-Collard et les leaders du parti libéral, dont le duc de Broglie. Absent de Paris à la chute de Napoléon en 1814, il fut choisi, sur la recommandation de Royer-Collard, pour servir le gouvernement de Louis XVIII, en tant que secrétaire général au ministère de l'Intérieur, sous l’abbé de Montesquiou. Au retour de Napoléon de l’île d’Elbe, il démissionna immédiatement, le 25 mars 1815, et retourna à ses études littéraires.
Après les Cent-Jours, il réapparut à Gand ; il vit Louis XVIII, et au nom du parti libéral il indiqua que seule l'adoption d’une politique libérale pourrait assurer la pérennité de la Restauration, avis qui fut mal reçu par les conseillers du roi. Sa visite à Gand, alors que la France était l’objet d’une seconde invasion, fut le sujet d’amers reproches faits à Guizot au cours de sa vie par ses opposants politiques, pour son manque de patriotisme. L'« Homme de Gand » était l’un des termes peu flatteurs utilisés contre lui pendant sa puissance. La question était alors de savoir si le retour à la monarchie se ferait sur des bases libérales ou par un retour à l’ancien régime d’avant 1789 prôné par les ultras. Dans ces circonstances remarquables, ce fut ce jeune professeur de 27 ans, sans nom et sans expérience politique, qui fut choisi pour porter ce message au roi, et une preuve que la Révolution comme Guizot le disait avait « fait son œuvre ».
Pendant la Seconde Restauration, Guizot fut secrétaire général au ministère de la Justice sous Barbé-Marbois, mais il démissionna avec son chef en 1816. De nouveau, en 1819, il fut directeur général des communes et départements au ministère de l’Intérieur, mais perdit son emploi avec la chute de Decazes en 1820. Guizot était alors un membre influent, avec Royer-Collard, des « doctrinaires », un petit parti fermement attaché à la Charte et à la couronne, et plaidant pour une politique du juste milieu entre l’absolutisme et un gouvernement héritier de la période révolutionnaire. Leurs opinions évoquaient davantage la rigueur d’une secte que l’élasticité d’un parti politique. Adhérant aux grands principes de liberté et de tolérance, ils étaient fermement opposés aux traditions anarchiques de la Révolution. Les éléments d’instabilité sociale étaient toujours actifs ; ils espéraient les soumettre, non par des mesures réactionnaires, mais par l’application ferme du pouvoir dans le cadre d’une constitution, basé sur le suffrage de la classe moyenne et défendu par les plus grands talents littéraires du moment. Ils étaient opposés de la même façon à l’esprit démocratique de l’époque, aux traditions militaires de l’Empire, et aux sectarisme et absolutisme de la cour. Le sort d’un tel parti était prévisible. Ils vécurent par une politique de résistance, et périrent par une autre révolution (1830). Ils sont plus connus pour leur opposition constante aux demandes populaires que pour les services que sans aucun doute ils rendirent à la cause de la liberté tempérée.
En 1820, quand la réaction était à son apogée après l’assassinat du duc de Berry et la chute du ministère Decazes, Guizot fut démis de ses fonctions et suspendu en 1822. Il joua ensuite un rôle important parmi les chefs de l’opposition libérale au gouvernement de Charles X, sans toutefois entrer au parlement. Il collabora en particulier au Globe. Ce fut également sa période littéraire la plus active. En 1822, il publia ses cours sous le titre Histoire des origines du gouvernement représentatif, 1821-1822, ainsi qu’un ouvrage sur la peine capitale pour délit politique et plusieurs pamphlets politiques importants. De 1822 à 1830, il publia deux importantes collections de sources historiques, les mémoires de l’histoire d’Angleterre en 26 volumes, et les Mémoires sur l’histoire de France en 31 volumes, revisita les traductions de Shakespeare, et fit paraître un volume d’essais sur l’Histoire de France. Le travail le plus remarquable fut la première partie de son Histoire de la révolution d’Angleterre de Charles I à Charles II en deux volumes (1826-1827), livre de grand mérite et impartial, qu’il résuma et compléta en 1848 pendant son exil au Royaume-Uni. L’administration Martignac rétablit Guizot à sa chaire de professeur en 1828 et au conseil d’État. C’est alors qu’il donna ses célèbres cours, qui augmentèrent sa réputation d’historien au plus haut point, et le placèrent parmi les meilleurs écrivains de France et d’Europe. Ces cours sont la base de l'Histoire de la civilisation en Europe (1828) et de son Histoire de la civilisation en France (1830), et sont considérés comme des classiques de l’histoire moderne.
[modifier] Son entrée au gouvernement
La renommée de Guizot reposait sur ses qualités d’écrivain sur les affaires publiques et de conférencier sur l’histoire moderne. Ce n'est qu'à lâge de quarante-trois ans qu’il montra ses talents d’orateur. En janvier 1830, il fut élu à la chambre des députés par la ville de Lisieux, siège qu’il conserva durant toute sa vie politique. Guizot assuma immédiatement une position importante à l’Assemblée, et son premier discours fut pour défendre la célèbre adresse des 221, en réponse au discours menaçant du trône, qui fut suivi par la dissolution de la chambre et fut un évènement précurseur d’une autre révolution. À son retour de Nîmes le 27 juillet, la chute de Charles X était imminente. Guizot fut appelé par ses amis Casimir Perier, Jacques Laffitte, Villemain et Dupin pour établir la protestation des députés libéraux contre les ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet. Il s’appliqua avec eux à en contrôler le caractère révolutionnaire. Guizot était convaincu que c’était une malchance pour un gouvernement parlementaire en France et que la fatuité et la stupidité de Charles X et du prince de Polignac rendaient un changement de ligne héréditaire inévitable. Il devint néanmoins l'un des plus ardents supporters de Louis Philippe. En août 1830, Guizot fut nommé ministre de l’intérieur, mais il démissionna en novembre. Il avait maintenant rejoint les bancs du parti de la résistance, et pendant les dix huit années suivantes il fut un ennemi déterminé de la démocratie, l’inflexible champion de « la monarchie limitée par un nombre limité de bourgeois »
En 1831, Casimir Perier forma une administration plus vigoureuse et compacte, qui s’acheva par sa mort en 1832. Les mois qui suivirent furent marqués par l'agitation carliste et républicaine, et ce ne fut que le 11 octobre 1832 qu’un gouvernement stable fut formé, dans lequel le maréchal Soult était président du Conseil, le duc de Broglie prenait les Affaires étrangères, Adolphe Thiers le ministère de l’Intérieur, et Guizot le ministère de l’Instruction publique. Il avait dû sa nomination, malgré l'hostilité de Thiers et les réticences du roi[1], à l'insistance du duc de Broglie qui avait déclaré qu'il n'accepterait d'entrer au gouvernement qu'à la condition que son ami Guizot en fût également. Thiers obtint qu'il ne reçût qu'un ministère technique, pour lequel l'ancien professeur à la Sorbonne avait au demeurant toutes les compétences requises. Guizot accepta sans faire de difficultés, convaincu que la supériorité de son talent oratoire lui permettrait malgré tout de jouer un grand rôle au Parlement, et donc sur la scène politique.
Guizot, cependant, était déjà impopulaire auprès du parti libéral le plus avancé. Il resta impopulaire toute sa vie. « Je ne recherche pas l’impopularité, je n’en pense rien, » disait-il. C'est lorsqu’il occupa cette fonction de second rang mais de première importance au ministère de l’instruction publique que ses grandes compétences furent le plus utiles au pays. Les devoirs que ce poste lui imposaient convenaient parfaitement à ses goûts littéraires, et il maîtrisait le sujet. Il s’appliqua en premier à faire passer la loi du 28 juin 1833 et les trois années suivantes à la mettre en application. En créant et en organisant l’éducation primaire en France, cette loi marqua une période de l’histoire nationale.
En quinze ans, sous son influence, le nombre de ces écoles primaires grimpa de dix à vingt trois mille ; les écoles normales pour les maîtres, et le système d’inspection, furent introduits ; et des conseils d’éducation, sous l’autorité partagée des laïques et des religieux, furent créés. Les enseignements secondaire et universitaire furent également l’objet de sa protection éclairée et de ses soins, et une prodigieuse impulsion fut donnée aux études philosophiques et à la recherche historique. L’une des compagnies de l’Institut de France, l'Académie des Sciences morales et politiques, qui avait été supprimée par Napoléon, fut relancée par Guizot le 26 octobre 1832). Certains anciens membres de la compagnie, Talleyrand, Sieyès, Roederer et Lakanal, reprirent leur siège et de nouvelles célébrités y firent leur entrée par élection, pour débattre des grands problèmes politiques et sociaux. La Société de l'histoire de France fut fondée pour la publication de travaux historiques et une vaste entreprise de publication des chroniques médiévales et de documents diplomatiques fut lancée aux frais de l’État, ainsi qu'une Inspection générale des monuments historiques.
L’objectif du cabinet d’octobre 1832 était d’organiser un parti conservateur et de mettre en œuvre une politique de résistance au parti républicain, qui menaçait l’existence de la monarchie. À sa grande fierté, ses mesures ne dépassèrent jamais les limites de la loi et c'est par l’exercice légal du pouvoir qu'il réprima l’insurrection à l'origine de la guerre civile de Lyon et de la révolte de Paris. La force du ministère ne reposait pas sur ses membres, mais seulement sur le fait que Guizot et Thiers travaillaient en cordiale coopération. Les deux grands rivaux au Parlement suivaient le même chemin ; mais aucun des deux ne pouvait se soumettre à la suprématie de l’autre, et les circonstances rejetèrent presque toujours Thiers dans l’opposition, tandis que Guizot assumait la responsabilité du pouvoir.
Ils ne furent unis qu'une seule fois, en 1839, mais c’était dans l’opposition à Mathieu Molé, qui avait formé un gouvernement intermédiaire. Cette coalition entre Guizot et les leaders du centre gauche et de la gauche, Thiers et Odilon Barrot, née de son ambition et de sa jalousie envers Mole, est considérée comme l’une des principales erreurs de sa vie. La victoire fut obtenue au prix des principes, et l’attaque du gouvernement par Guizot aggrava la crise et l’insurrection républicaine. Aucun des trois chefs ne cette alliance ne prit de poste ministériel, et Guizot ne fut pas mécontent accepter le poste d’ambassadeur à Londres, ce qui l’écarta du combat parlementaire pour un temps. C’était au printemps 1840, et Thiers remporta peu de temps après le ministère des affaires étrangères.
Guizot fut reçu avec honneur par la reine Victoria et par la société londonienne. Ses travaux littéraires étaient très estimés, sa personne respectée, et la France représentée à l’étranger par l’un des ses principaux orateurs. Il était réputé être versé dans l’histoire britannique et la littérature anglaise, et sincèrement attaché à l’alliance des deux nations et à la cause de la paix. Comme il le remarqua lui-même, il était étranger au Royaume-Uni et novice en diplomatie ; l’état de confusion de la question syrienne, où le gouvernement français s’était démarqué de la politique commune de l’Europe, et peut-être l’absence totale de confiance entre l’ambassadeur et le ministre des Affaires étrangères, le plaça dans une position embarrassante et fausse. Les avertissements qu’il transmit à Thiers n’étaient pas crus. Le traité du 15 juillet fut signé sans qu’il en fût avisé et exécuté contre son avis. Pendant quelques semaines, l’Europe sembla être au bord de la guerre, jusqu’à ce que le roi mît fin à la crise en refusant son consentement aux préparatifs de Thiers et en rappelant Guizot de Londres pour former un ministère et pour aider sa Majesté dans ce qu’il appelait « ma lutte tenace contre l’anarchie ».
[modifier] Chef du gouvernement sans le dire
Ainsi commença, dans des circonstances sombres et défavorables, le 29 octobre 1840, le gouvernement dont Guizot demeura la tête pensante pendant près de huit ans, dans l’ombre du premier ministre Maréchal Soult. Son premier souci fut de maintenir la paix et de restaurer les relations amicales avec les autres puissances européennes. Il réussit à calmer les éléments agités et et à panser les blessures d’amour propre de la France grâce surtout au courage indomptable et à la splendide éloquence avec laquelle il affrontait l’opposition, réunifiant et renforçant le parti conservateur, qui sentait la présence d'un grand leader à sa tête, appelant à l’épargne et à la prudence de la nation plutôt qu’à la vanité et à l’ambition. Dans sa tâche pacificatrice, il fut heureusement secondé par le gouvernement de Sir Robert Peel au Royaume-Uni à l’automne 1841. Entre Lord Palmerston et Guizot existait une dangereuse incompatibilité de caractères.
Avec le gouvernement Palmerston, Guizot sentait dans chaque agent britannique de par le monde un adversaire amer et actif ; de sa grande combativité résultait un conflit perpétuel et des contre-intrigues. Lord Palmerston écrivit que la guerre entre le Royaume-Uni et la France était, tôt ou tard, inévitable. Guizot pensait qu’une telle guerre serait une calamité des plus grandes et ne l’envisagea jamais. Chez Lord Aberdeen, secrétaire aux Affaires étrangères de Sir Robert Peel, Guizot trouva un ami et un allié sympathique. Leur rencontre à Londres avait été courte, mais elle se transforma rapidement en respect mutuel et en confiance. Tous deux étaient hommes de grands principes et d’honneur ; le presbytérianisme écossais qui avait moulé la foi d’Aberdeen se retrouvait chez le ministre huguenot de la France ; tous deux étaient des hommes aux goûts simples, cherchant le perfectionnement du système scolaire et la culture ; tous deux avaient une profonde aversion pour la guerre et se sentaient peu qualifiés pour mener ce genre d'opérations aventureuses qui enflammaient l’imagination de leurs opposants respectifs. Du point de vue de Lord Palmerston et de Thiers, leur politique était mesquine et pitoyable ; mais c’était une politique qui assurait la paix dans le monde et unifiait les deux grandes nations libres de l’ouest de l’Europe dans ce qu’on appelle l’entente cordiale. Aucun des deux ne se serait abaissé à saisir un avantage aux dépens de l’autre ; ils maintenaient cet intérêt commun pour la paix comme primordial ; et quand des différences surgissaient, dans des parties éloignées du monde (à Tahiti avec Affaire Pritchard, au Maroc, sur la Côte-de-l'Or, actuel Ghana), ils les résolvaient en les ramenant à leur insignifiance. L’opposition dénonçait la politique étrangère de Guizot comme bassement servile envers le Royaume-Uni. « Vous aurez beau amonceler vos calomnies, vous n’arriverez jamais à la hauteur de mon dédain ! » répondait-il avec mépris. De même, l’opposition britannique attaquait sur ce thème Lord Aberdeen, mais en vain ; le roi Louis Philippe visita le château de Windsor et la reine Victoria, en 1843, séjourna au Château d’Eu. En 1845, les troupes britanniques et françaises combattirent côte à côte au début de l’expédition du Río de la Plata.
La chute du gouvernement Peel en 1846 modifia le climat des relations ; et le retour de Palmerston aux affaires étrangères conduisit Guizot à penser qu’il était à nouveau exposé à la rivalité du cabinet britannique. Une entente amicale avait été établie à Eu entre les deux cours au sujet du mariage de la jeune reine en Espagne, mais le langage de Lord Palmerston et la conduite de Sir Henry Bulwer (futur Lord Dalling) à Madrid laissait penser à Guizot que cette entente était rompue, et qu’il était prévu de mettre un Saxe-Cobourg sur le trône espagnol. Déterminé à résister à une telle intrigue, Guizot et le Roi plongèrent la tête la première dans une contre-intrigue, complètement contraire à leur engagement avec le Royaume-Uni, et fatal au bonheur de la reine d’Espagne. Par leur influence, elle fut poussée à se marier avec rejeton de la maison des Bourbon, et sa sœur mariée au plus jeune fils du roi des français, en violation des promesses de Louis Philippe. Bien que cette action se soit réalisée à une époque de triomphe de la politique française, elle fut en vérité fatale à la monarchie d'autant qu'elle discrédita le ministre. Ce fut réalisé avec un mélange de secret et de violence, masqué par un subterfuge. Son effet immédiat fut la rupture de l’alliance franco-britannique, jetant Guizot dans une coopération plus étroite avec Metternich et les cours du nord de l’Europe.
En 1847 il devint Président du conseil.
[modifier] Bilan de son action politique
L’histoire du gouvernement Guizot, le plus long et le dernier de la monarchie de juillet, porte l'empreinte des grandes qualités et défauts du caractère politique de son initiateur et maître à penser. Son premier objectif fut de réunifier et de discipliner le parti conservateur qui s’était divisé par des dissensions et des changements de ministère. Il y parvint pleinement grâce à son courage et à son éloquence qui firent de lui le leader au parlement, ainsi que par le recours à tous les moyens d’influence que la France donne trop généreusement à un ministre dominant. Personne ne douta jamais de la pureté et du désintéressement de Guizot dans ses comportements personnels. Il méprisait l’argent, vécut et mourut pauvre. Même s'il favorisa l'envie de gagner de l'argent dans la nation française, ses habitudes conservèrent leur simplicité primitive. Mais il ne se privait pas d'exploiter chez les autres les basses passions dont il était lui-même exempt : certains de ses instruments étaient retors ; il les utilisait pour éliminer ce qu'il considérait comme retors chez les autres. Des abus et des manquements graves furent dévoilés même dans les rangs du gouvernement, et la corruption de l’administration fut dénoncée sous un ministre incorruptible. Licet uti alieno vitio (il est permis d'utiliser les vices des autres) est une proposition aussi fausse en politique qu’en théologie.
Comment parler de son éloquence parlementaire ? Elle était brusque, austère, démonstrative et impérieuse. Sans persuasion, ni humour, rarement ornée, elle condensait en quelques mots avec la force d’une autorité suprême. Guizot était plus à l'aise et énergique comme orateur ministériel défendant ses positions que comme tribun de l’opposition. Comme Pitt, il était le type d'autorité que les charges, l’esprit, la gaîté, l’ironie et les discours de ses adversaires laissaient de marbre. Il n’était pas non plus un fin tacticien du jeu parlementaire capable de changer le cours d'une bataille par de brusques interventions en cours de débat. Sa confiance en lui-même et dans la majorité du parlement, qu’il avait façonné selon sa volonté, était illimitée, et ce long exercice du pouvoir lui fit oublier que dans un pays comme la France, il y avait, hors du parlement élu par un petit corps électoral, un peuple devant lequel le ministre et le roi lui-même devaient répondre de leurs actes.
Un gouvernement basé sur le principe de résistance et de répression et marqué par la méfiance et la crainte du pouvoir populaire, un système diplomatique qui cherche à raviver les traditions de l’ancien régime, un souverain qui dépasse largement les bornes de ses pouvoirs constitutionnels et les accroît chaque année, un ministre qui, bien qu’éloigné de la servilité d’un courtisan, était trop obséquieux envers l’influence du roi, singulièrement en désaccord avec les promesses de la révolution de juillet, limitait la politique de l’administration. Les vues de Guizot sur la politique étaient essentiellement historiques et philosophiques. Ses goûts et ses compétences lui donnaient peu de perspicacité dans l’administration du gouvernement. Il ne connaissait rien aux finances ; les affaires et le commerce lui étaient étrangers ; il était peu familier des affaires militaires et navales ; tous ces sujets étaient traités par l’intermédiaire de ses amis Pierre Sylvain Dumon (1797-1870), Charles Marie Tanneguy, Comte Duchâtel (1803-1867), ou le Maréchal Bugeaud. La conséquence en fut le peu de mesures conduisant à des améliorations menées par son administration. Son gouvernement prêta encore moins l’oreille à sa demande de réforme du parlement.
À ce sujet, les préjugés du roi étaient insurmontables, et ses ministres avaient la faiblesse d’y céder. Il était impossible de défendre un système qui reposait sur le suffrage de 200 000 citoyens et dans lequel la moitié des membres étaient nommés. Rien n’eut été plus facile que de renforcer le parti conservateur en accordant le droit de vote aux propriétaires, mais la résistance fut la seule réponse du gouvernement aux demandes modérées de l’opposition. Les avertissements répétés par leurs amis ou ennemis furent ignorés ; et ils restèrent totalement inconscients du danger jusqu’au moment où il les écrasa. Il est étrange que Guizot ne reconnût jamais, que ce soit dans le moment ou sur sa fin, la nature de son erreur ; il se décrivait comme le champion du parti libéral et de la constitution. Il échoua complètement à percevoir qu’une vision plus large de la destinée libérale de la France et qu'une confiance moins absolue dans ses théories personnelles auraient préservé la monarchie constitutionnelle et empêché les désastres, qui furent finalement fatals à tous les principes qu’il défendait. Mais avec la conviction têtue de la vérité absolue, il adhéra à ses propres doctrines jusqu’à la fin.
[modifier] La chute
En 1847, Guizot refusa à nouveau des réformes électorales à l’opposition qui menait alors la campagne de Banquets et que Guizot tenta d’interdire.
La dernière scène de sa vie politique fut singulièrement caractéristique de sa foi dans une cause perdue. L’après-midi du 23 février 1848, il convoqua son ministre, qui siégeait à la chambre, pour l’informer que la situation à Paris et dans le pays pendant l’agitation des banquets pour une réforme et l’effervescence et la division de l’opinion dans la famille royale, le conduisaient à douter de son maintien au ministère. Ce doute, répondit Guizot, est décisif et il démissionna instantanément, retournant à la chambre pour seulement pour annoncer que le gouvernement était dissous et que Mole avait été appelé par le roi, Mole échoua à former un gouvernement, et entre minuit et une heure du matin, Guizot, qui à son habitude s’était couché tôt, fut de nouveau appelé aux Tuileries. Le roi lui demandant conseil, Guizot répondit, « Nous ne sommes plus les ministres de Sa Majesté, c'est à d'autres de décider du cap à suivre. Mais une chose est évidente : la révolte de la rue doit être stoppée ; ces barricades prises ; et pour ce travail il me semble que le maréchal Bugeaud doit être investi des pleins pouvoirs, et ordonner de prendre les mesures militaires, et comme votre Majesté n’a pas de ministère en ce moment, je suis prêt à rédiger et à contre-signer un tel ordre » . Le maréchal, qui était présent, assuma la tâche, disant « Je n’ai encore jamais été battu, et je ne le serais pas demain. Les barricades doivent être prises avant l’aube ». Devant cette manifestation d’énergie le roi hésita, et ajouta bientôt : « Je dois vous prévenir que monsieur Thiers et ses amis sont dans la pièce à côté en train de former un gouvernement ! ». Alors, Guizot répliqua « Alors c’est leur rôle de prendre les dispositions qui conviennent » et il quitta les lieux. Thiers et Barrot décidèrent de retirer les troupes. Le roi et Guizot se rencontrèrent à nouveau à Clarmont. Ce fut la situation la plus difficile de la vie de Guizot, mais heureusement il trouva refuge à Paris pour quelques jours le meublé d’un humble peintre en miniatures qu’il avait pris en amitié, et peu de temps après s’échappa à travers la Belgique et de là à Londres, où il arriva le 3 mars. Sa mère et ses filles l’avaient précédé, et il fut rapidement installé dans une modeste maison de Pelham Crescent à Brompton.
[modifier] Retour à rôle de simple citoyen
La société anglaise, malgré la désapprobation de nombreuses personnes vis-à-vis de sa politique récente, reçut l’homme politique déchu avec autant de distinction et de respect qu’elle en avait montré huit ans auparavant pour l’ambassadeur du roi. Des sommes d’argent furent mises à sa disposition, ce qu’il refusa. On parla aussi d’un poste de professeur à Oxford, ce qu’il était incapable d’accepter. Il resta environ une année au Royaume-Uni, se consacrant à l’histoire. Il publia deux volumes supplémentaires sur la révolution anglaise, et en 1854 son Histoire de la république d’Angleterre et de Cromwell (1649-1658)
Guizot survécut à la chute de la monarchie et du gouvernement qu’il avait servi vingt-six années. Il passa soudainement de la position d’un des hommes d’État les plus puissants et les plus actifs en Europe à la position d'un philosophe et d'un citoyen spectateur des affaires humaines. Il était conscient que la fracture entre lui et la vie publique était définitive ; aucun murmure d’ambition déçue ne passa ses lèvres ; il semble que la fièvre d’orateur et la puissance ministérielle l'avaient quitté et le laissaient plus grand encore qu’avant, occupé par son courrier, les conversations avec ses amis, et à la tête d’un cercle patriarcal qu’il aimait. La plus grande partie du temps, il résidait au Val-Richer, une ancienne abbaye cistercienne, près de Lisieux en Normandie, qui avait été vendu pendant la Révolution. Ses deux filles, qui étaient mariées à deux descendants de la Famille hollandaise de Witt, si agréable à la foi et aux manières des huguenots français, tinrent sa maison. Un de ses gendres cultiva la propriété. Et Guizot dévoua ses dernières années avec une énergie constante à son travail d’écriture, qui était en fait son principal moyen de subsistance. Il resta fier, indépendant, simple et combatif jusqu’à la fin ; et ses années de retraite furent peut-être les plus heureuses et les plus sereines de sa vie.
Deux institutions conservèrent leur liberté même sous le Second Empire l’Institut de France et le Consitoire protestant. Dans les deux, Guizot continua jusqu’à la fin à prendre une part active. Il était membre de trois des cinq académies : L’Académie des Sciences Morales et Politiques qui lui devait sa restauration, et dont il devint un des premiers membres en 1832 ; l’Académie des inscriptions et belles-lettres l’élut en 1833 à la succession d’André Dacier ; et en 1836 il devint membre de l’académie française. Dans ces compagnies savantes, Guizot continua près de quarante ans à prendre un intérêt actif et à avoir une influence. Il était le champion jaloux de leur indépendance. Sa voix avait un poids considérable dans le choix des nouveaux candidats ; et son but constant était de conserver la dignité et la pureté de la littérature.
Dans le Consitoire protestant de Paris, Guizot exerça la même influence. Son éducation et son expérience de la vie contribuaient à renforcer les convictions d’un tempérament religieux. Il resta, sa vie durant, un croyant dans les vérités de la révélation, et l’un de ses derniers écrits porte sur la religion chrétienne. Mais bien qu’il adhérât inflexiblement à l’église de ses pères et combatit les tendances rationalistes de son temps, ce qui semblait le menacer de destruction, il ne retint aucune nuance de l’intolérance du calvinisme. Il respectait l’Église catholique, religion de la majorité ; et les écrits des grands prélats, Bossuet et Bourdaloue, lui étaient aussi familiers que ceux de sa religion, et étaient utilisés dans les exercices religieux de la famille.
Dans ces activités littéraires et dans la retraite de Val Richer les années s’écoulèrent calmement et rapidement. Ses petits enfants grandissant autour de lui, il commença à orienter leur attention vers l’histoire. Ces leçons devinrent son dernier ouvrage « Histoire de France racontée à mes petits-enfants », qui bien qu’ayant une forme simple, populaire et attractive n’en est pas moins complet et profond. Cette histoire s’achève en 1798, et fut continuée jusqu’en 1870 par sa fille Madame Guizot de Witt à partir des notes de son père.
Jusqu’à l’été 1874, la vigueur mentale de Guizot et son activité furent intactes. Il mourut tranquillement, et on dit qu’il récitait des vers de Corneille et des textes des Saintes Écritures sur son lit de mort.
[modifier] Enrichissez-vous...La polémique
Rare, sont dans l'histoire, les hommes d'Etat qui reste dans l'histoire pour leur formule rhétorique. Guizot fait partie de ceux là. Et, "Enrichissez-vous..." est devenu un enjeu de confrontations, voire de caricature polémique.
Les historiens ne sont pas certains de l'origine exacte de cette sentence. Mais la plupart s'entendent pour confirmer que la citation est tronquée, ce que retient malheuresement l'opinion publique et les détracteurs politiques.
Pour certains, c'est en 1840, lorsque Guizot devient chef effectif du gouvernement qu'il prononça un peu plus tard : “Eclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France”.
Pour d'autres, Guizot aurait formulé la phrase ainsi « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne et vous deviendrez électeurs » (Pour répliquer aux détracteurs qui lançaient que le droit de vote n'était réservé qu'aux personnes pouvant payer les 300 Francs de cens). Son dernier biographe, Gabriel de Broglie, n'a pu retrouver exactement la citation. Au cours de banquets électoraux, Guizot a beaucoup tourné autour de thèmes similaires, mais il n'a jamais réussi à trouver cette expression synthétique qui sera, finalement, forgée contre lui par ses adversaires politiques. Au moins correspondait-elle à son état d'esprit, et d'ailleurs la Monarchie de juillet a sombré de ne pas avoir voulu élargir le suffrage censitaire.
Nul n'empêche de penser que les deux hypothèses soient vraies.
[modifier] Citations
- « Faîtes des épargnes plutôt que des enfants »
- « Les révolutions emploient presque autant d'années à se terminer qu'à se préparer. » (Histoire parlementaire de France)
- « C’est comme en 1830, pire qu’en 1830 » (A propos de la révolution de 1848)
- « Le trône n’est pas un fauteuil vide »
[modifier] Sa production littéraire et historique
- Dictionnaire des synonymes de la langue française 1809
- De l’état des beaux-arts en France 1810
- Annales de l’éducation, 1811-1815 6 vol.
- Vie des poètes français du siècle de Louis XIV 1813
- Quelques idées sur la liberté de la presse 1814
- Du gouvernement représentatif de l’état actuel de la France 1816
- Essai sur l’état actuel de l’instruction publique en France 1817
- Du gouvernement de la France depuis la Restauration. Des conspirations et de la justice politique 1820
- Des moyens de gouvernement et d’opposition dans l’état actuel de la France. Du gouvernement de la France et du ministère actuel. Histoire du gouvernement représentatif en Europe, 1821 2 vol.
- De la souveraineté" 1822
- De la peine de mort en matière politique 1822
- Essai sur l’histoire de France du Ve au Xe siècle 1823
- Histoire de Charles Ier, 1827 2 vol.
- Histoire générale de la civilisation en Europe 1828
- Histoire de la civilisation en France, 1830 4 vol.
- Le presbytère au bord de la mer 1831
- Rome et ses papes 1832
- Le ministère de la réforme et le parlement réformé 1833
- Essais sur l’histoire de France 1836
- Monk, étude historique 1837
- De la religion dans les sociétés modernes 1838
- Vie, correspondance et écrits de Washington 1839-1840
- Washington 1841
- Madame de Rumfort 1842
- Des conspirations et de la justice politiques 1845
- Des moyens de gouvernement et d’opposition dans l’état actuel de la France 1846
- M. Guizot et ses amis. De la démocratie en France 1849
- Pourquoi la révolution d’Angleterre a-t-elle réussi ? Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre 1850
- Études biographiques sur la révolution d’Angleterre. Études sur les beaux-arts en général 1851
- Shakespeare et son temps. Corneille et son temps 1852
- Abélard et Héloïse 1853
- Édouard III et les bourgeois de Calais 1854
- Histoire de la république d’Angleterre, 1855 2 vol. Sir Robert Peel
- Histoire du protectorat de Cromwell et du rétablissement des Stuarts, 1856 2 vol.
- Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, 1858-1867 8 vol.
- L’amour dans le mariage 1860
- L’Église et la société chrétienne en 1861. Discours académiques 1861
- Un projet de mariage royal 1862
- Histoire parlementaire de France, recueil de discours, 1863 5 vol. Trois générations
- Médiations sur l’essence de la religion chrétienne 1864
- Guillaume le Conquérant 1865
- Méditations sur l’état actuel de la religion chrétienne 1866
- La France et la Prusse responsables devant l’Europe 1868
- Méditations sur la religion chrétienne dans ses rapports avec l’état actuel des sociétés et des esprits. Mélanges biographiques et littéraires 1868
- Mélanges politiques et historiques 1869
- L’histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789 1870-1875 5 vol.
- Le duc de Broglie 1872
- Les vies de quatre grands chrétiens français 1873
[modifier] Académie française
François Guizot fut élu à l’Académie française, le 28 avril 1836, au fauteuil 40, succédant au comte Destutt de Tracy, mort le 9 mars 1836. Sa réception officielle eut lieu le 22 décembre 1836. Après sa disparition, survenue le 12 septembre 1874, il fut remplacé, le 16 décembre 1875, par Jean-Baptiste Dumas.
[modifier] Autres distinctions
- membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1833)
[modifier] Décorations
- Grand-croix de la Légion d'honneur
[modifier] Références
[modifier] Voir aussi
- Loi Guizot, 1833 loi sur l'éducation.
[modifier] Liens externes
- François Guizot vu par Honoré Daumier
- Fiche biographique de l'Académie française
- Guizot le libéral
- L'Europe de Guizot
- Mémoires pour servir à l'Histoire de mon temps
[modifier] Sources
- (en) « François Guizot », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail édition] [lire en ligne]
[modifier] Bibliographie
- A. Bardoux, Guizot, Hachette, 1894
- A. Gayot, François Guizot et Madame Laure de Gasparin, Grasset, 1934
- Ch.-H. Pouthas, Guizot pendant la Révolution, Plon, 1923
- Ch.-H. Pouthas, la Jeunesse de Guizot, Alcan, 1936
[modifier] Notes
- ↑ qui n'a pas oublié que Guizot a été l'un des derniers à rallier sa candidature pendant les Trois Glorieuses
Précédé par | François Guizot | Suivi par |
Victor, duc de Broglie | Ministre français de l'Intérieur | Camille Bachasson, comte de Montalivet |
Louis Gaspard Amédée, baron Girod de l'Ain | Ministre français de l'Éducation nationale | Jean-Baptiste Teste Privat Joseph Claramont, comte Pelet de la Lozère Narcisse-Achille de Salvandy |
Précédé par Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy |
Fauteuil 40 de l'Académie française 1836-1874 |
Suivi par Jean-Baptiste Dumas |
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Catégories : Britannica 1911 • Personnalité politique de la monarchie de Juillet • Personnalité du Gard • Premier ministre français • Ministre français de l'Instruction publique • Ministre français de l'Intérieur • Historien français • Membre de l'Académie française • Académie des inscriptions et belles-lettres • Académie des sciences morales et politiques • Académie de Caen • Naissance en 1787 • Décès en 1874