Grèbe castagneux
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Grèbe castagneux |
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Tachybaptus ruficollis | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Aves | ||||||||
Ordre | Ciconiiformes | ||||||||
Famille | Podicipedidae | ||||||||
Genre | Tachybaptus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Tachybaptus ruficollis (Pallas, 1764) |
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Statut de conservation IUCN : |
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Répartition géographique | |||||||||
Répartition de Tachybaptus ruficollis |
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Le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) est un oiseau de la famille des Podicipedidae. Cet oiseau est le plus petit des membres de la famille des grèbes, et aussi le seul grèbe d’Europe à pondre régulièrement deux fois par an[1].
Sommaire |
[modifier] Liste des sous-espèces et distribution
Cette espèce de grèbe possède huit sous-espèces[2]:
- Tachybaptus ruficollis capensis (Salvadori, 1884) : Afrique, Sud du Sahara, Madagascar, du Caucase à la Birmanie en passant par l’Inde et le Sri Lanka ;
- Tachybaptus ruficollis collaris (Mayr, 1945): Nouvelle Guinée, Îles Salomon ;
- Tachybaptus ruficollis cotabato (Rand, 1948) : sud-est des Philippines ;
- Tachybaptus ruficollis philippensis (Bonnaterre, 1791) : nord des Philippines ;
- Tachybaptus ruficollis iraquensis (Ticehurst, 1923) : Iraq, Iran ;
- Tachybaptus ruficollis poggei (Reichenow, 1902) : sud-est et nord-est asiatique, Hainan, Taiwan, Japon, sud des Îles Kouriles (aussi appelé Tachybaptus ruficollis kunikyonis) ;
- Tachybaptus ruficollis ruficollis (Pallas, 1764) : Europe jusqu’à l’Oural, nord-ouest africain ;
- Tachybaptus ruficollis tricolor (G.R. Gray, 1861) : Java, Timor (aussi appelé Tachybaptus ruficollis vulcanorum).
[modifier] Étymologie
Le mot grèbe est utilisé pour désigner ce genre d’oiseau depuis au moins le 16e siècle et serait d’origine savoyarde[3].
Le mot castagneux vient du latin castanea, la châtaigne, et serait une référence à la couleur châtain des joues et de la gorge de l’oiseau en été, ou à la forme très ronde de son corps.
En ce qui concerne le nom latin, Tachybaptus vient du grec tachus, rapide et baptizô, plonger. Le mot ruficollis vient du latin rufus, roux et collis, le cou.
[modifier] Description
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel dans cette espèce: il est très difficile de distinguer mâles et femelles. C’est un petit oiseau aquatique de 25 à 29 cm et d’une envergure de 40 à 45 cm, pour un poids variant de 100 à 200 g.
Il a une apparence replette due à son derrière arrondi, caractéristique renforcée par l’habitude qu’a ce grèbe d’ébouriffer les plumes de son croupion. Son aspect en « boule de duvet » donne souvent l’impression qu’il flotte comme un bouchon. Comme tous les membres des podicipédidés, il possède des orteils lobés et ses pattes sont situées très en arrière du corps, ce qui lui confère de bonnes qualités de nageur et de plongeur, mais handicape ses mouvements au sol. De fait, à part lors de la nidification, cet oiseau est rarement vu à terre.
En été, il est très sombre, presque noir, mais présente des taches châtains sur la gorge, les joues et les côtés du cou. Ses flancs peuvent parfois être d’un marron plus pâle. Le croupion est marron très clair. Il présente sur les bords de son bec noir , mince et pointu des marques jaunes en forme d’apostrophe.
En hiver, le plumage est plus terne; le dos prend une couleur gris brun sale, le croupion est presque blanc. Le cou prend une couleur marron mat. Les marques jaunes du bec s’estompent. On peut alors le confondre avec le grèbe à cou noir, mais le grèbe castagneux est plus petit, son cou est chamois ( et non grisâtre), le cou plus court, le bec plus droit et la calotte plus plate.
Les poussins sont couverts de duvet gris, le bec jaune et ont la tête, le cou et le dos présentant des rayures jaunâtres à rousses.
[modifier] Comportement
[modifier] Vol et migration
Plus adapté à la nage qu’au vol, cet oiseau est assez rarement observé en vol. A la moindre alerte, il plonge pour reparaître un peu plus loin ou se cache avec talent dans la végétation haute des rives. Il vole souvent très bas, parfois au contact de l’eau. Il tient alors son cou tendu et ses pattes un peu basses.
Les populations vivant en Europe de l’Ouest et en Afrique du Nord sont sédentaires. Celles de l’Europe du Nord migrent vers le sud à la fin de l’été. Elles passent l’hiver dans la partie ouest de l’Europe, se mêlant aux populations résidentes. Les grèbes castagneux forment alors de petits groupes qui se mêlent avec d’autres espèces d’oiseaux hivernants. De façon plus générale, seules les populations nichant dans les zones où l’eau gèle en hiver sont migratrices.
[modifier] Alimentation
Contrairement aux autres espèces de grèbes qui sont essentiellement piscivores, le grèbe castagneux a un régime principalement insectivore composé aussi bien de larves que d’adultes d’insectes aquatiques (libellules, éphémères, perles, phryganes, dytiques, gyrins) ou non (mouches, scarabées). Il consomme aussi des crustacés et de mollusques ainsi que des amphibiens (surtout des têtards, mais aussi de petites grenouilles ou des tritons) et des poissons dont la taille n’excède pas 11 cm (chabots, goujons, espèces du genre Cyprinus, etc). Ce régime alimentaire lui permet de s’établir sur des plans d’eau trop petits pour contenir de gros poissons.
Il se nourrit en plongeant pendant 10 à 25 secondes jusqu’à 1 voire 2 m de profondeur. Il peut aussi nager le cou et la tête immergés ou attraper en les piquant du bec, des proies posées à la surface ou sur des végétaux flottants.
[modifier] Reproduction
Les couples sont apparemment monogames. Lors de la parade nuptiale, le mâle hérisse son plumage, frappe l’eau de son bec, plonge et éclabousse autour de lui, parfois imité par sa partenaire[4].
Comme tous les grèbes, cet oiseau niche au bord de l’eau. Le nid flottant est constitué de végétaux aquatiques, brindilles et roseaux plus ou moins décomposés, accrochés à des végétaux submergés ; il est construit par les deux partenaires. La femelle pond d’avril à juillet de 4 à 7 oeufs blanchâtres qui bruniront au contact des végétaux en décomposition[5]. Les œufs seront couvés par les deux parents pendant 20 à 27 jours.
À l’éclosion, les poussins nidifuges quittent rapidement le nid pour suivre leurs parents sur l’eau. Ces derniers les portent parfois sur leur dos et leur donnent de petites plumes à avaler, sans doute pour protéger leur système digestif des arêtes de poisson. Mâles et femelles s’occupent de l’alimentation des petits. Les jeunes ne deviennent autonomes à 1 mois et demi.
À la différence des autres grèbes, le grèbe continue à utiliser le nid après l’éclosion des œufs pour s’y reposer et parfois pour y réchauffer ses petits[6]. Une seconde ponte ou une ponte de remplacement n’est pas rare, et peut être effectuée jusqu’au début du mois d’août.
On a rapporté le cas d’un grèbe castagneux de Cornouailles qui s’est reproduit avec un grèbe à bec bigarré erratique[7].
La longévité de cet oiseau est estimée à 10 ou 15 ans.
[modifier] Cri
La présence du grèbe castagneux est souvent révélée en période nuptiale par leurs trilles sonores un peu hennissantes émises lors de la saison de nidification, et par leurs appels (bii-iip). Cet oiseau produit aussi des gazouillis et des bruits un peu métalliques (ûit-ûit) (écouter son cri ici).
Il est très silencieux en hiver.
[modifier] Répartition et habitat
Pour ce qui est de la répartition géographique de cet oiseau, voir le détail ici.
Le grèbe castagneux s’installera sur n’importe quel lac, mare ou marais possédant de la végétation sur ses rives. On peut même le trouver sur les étangs des parcs publics, ou dans des gravières ou fossés larges inondés, des réservoirs, voire dans des baies côtières abritées ou des estuaires. En été, il préfère les plans d’eau présentant une végétation suffisamment haute pour dissimuler son nid, mais en hiver, on peut le trouver dans des endroits plus dégagés. Du fait de son régime alimentaire moins piscivore que celui des autres grèbes, on le trouve parfois sur des plans d’eau de très petite taille.
[modifier] Statut et préservation
Oiseau timide, le grèbe castagneux est facilement dérangé par la présence humaine. Outre la pression humaine, les principales menaces pour cet oiseau est l’assèchement des marais, le bétonnage des rives, le curage excessif des rivières, et l’urbanisation, qui limitent ses sites de nidification. Il peut aussi être atteint via son alimentation par la pollution des eaux. Dans la région méditerranéenne, il peut être victime de la chasse à la sauvagine[8].
Malgré cela, l’espèce est pour le moment commune. L’IUCN estime les dimensions de son territoire à 10 millions de km², et sa population entre 470 000 et 2,6 millions d’individus[9]. Cette organisation a donc classé l’espèce dans la catégorie "préoccupation mineure".
De même, l’AEWA a classé l’espèce dans la catégorie C1, c’est-à-dire comme une population comptant plus d’environ 100.000 individus, susceptible de bénéficier, dans une large mesure, d’une coopération internationale (non menacée).
BirdLife International estime sa population européenne à plus de 99 000 couples, avec une évolution stable ou en hausse dans la majorité des pays (sauf en Turquie), et le place dans la catégorie des oiseaux non menacés.
Bien qu’absent de la liste de la Commission européenne des oiseaux les plus menacés d’Europe, ce grèbe est tout de même protégé par la Convention de Berne (2002)[10].
[modifier] Curiosités
Cet oiseau a été représenté sur des timbres émis par plusieurs pays: Ile de Man en 1997, Japon en 1991, Bailliage de Jersey en 1999, Zaïre en 1982, la Dominique en 1998 et les îles Maldives en 1985[11].
[modifier] Notes
- ↑ Stastny 1989
- ↑ Zoonomen 2006
- ↑ Pierre Belon, Portraicts d’oyseaux, animaux, serpens, herbes, arbres, hommes et femmes d’Arabie et d’Égypte observez par P. Belon du Mans, le tout enrichi de quatrains pour la plus facile cognoissance des Oyseaux et autres portraicts, plus y est adjousté la Carte du Mont Attos et du Mont Sinay pour l’intelligence de leur religion, G. Cavellat, Paris, 1557.
- ↑ Stastny 1989
- ↑ Stastny 1989
- ↑ Stastny 1989
- ↑ Birdcare:hybrid
- ↑ Protection des oiseaux, 2006
- ↑ Wetlands International 2002
- ↑ UNEP-WCMC Species Database
- ↑ Birds on postage stamps
[modifier] Documentation
[modifier] Photos et Vidéo
- Photo Calphotos
- Adulte en plumage nuptial nageant et plongeant (ssp ruficollis), Catalogne, Espagne
- Un adulte au nid avec ses poussins (ssp ruficollis), Ligneuville, Belgique
- Adulte plongeant et nourrissant un poussin (ssp ruficollis), Ligneuville, Belgique
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : Tachybaptus ruficollis (en)
- Galerie aves sur le grèbe castagneux
[modifier] Bibliographie et textes
- Stastny (1989): Oiseaux aquatiques. Gründ, Paris. ISBN 2-7000-1816-8
- Hume, Lesaffre et Duquet:Oiseaux de France et d’Europe, Larousse 2004, ISBN 2-03-560311-0
- Cabard et Chauvet (2003): Etymologie des noms d’oiseaux. Belin. ISBN 2-70113-783-7
- PDF: estimation de la population européenne du grèbe castagneux par Bird Life International
- Hoyo J., Elliott A. & Sargatal J., Handbook of the birds of the World — Vol 1 : Ostrich to Ducks, Lynx Edicions, Barcelone, 1992 (pp 174-196). ISBN 84-87334-40-5
- Le guide ornitho, collection les guides du naturaliste,Delachaux et Niestlé 2004, ISBN 2-603-01142-1
[modifier] Liens externes
- Tachybaptus ruficollis dans Ciconiiformes dans la Liste d'Alan P Peterson (en)
- Tachybaptus ruficollis dans Avibase (fr) (Voir carte de répartition)
- Tachybaptus ruficollis dans www.oiseaux.net (fr)
- Référence Fauna Europaea : Tachybaptus ruficollis (en)
- Référence ITIS : Tachybaptus ruficollis (Pallas, 1764) (fr)
- Référence AnimalDiversityWeb : Tachybaptus ruficollis (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Tachybaptus ruficollis (en)
- Référence IUCN : Tachybaptus ruficollis (Pallas, 1764) (en)
- Birds on postage stamps en
- Birdguide en
- UNEP-WCMC Species Database (en)
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