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Graal

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Le Graal désigne un plat large et assez profond. Il désigne aussi le Saint Calice dans la littérature médiévale au début de la chrétienté en occident. Dans cette littérature, le Graal est un objet symbolique : il représente le mystère du christianisme, où le fait de partir à sa recherche aboutit à une révélation personnelle de la lumière du Christ en remplacement du chaos initial. Depuis, le Graal a fait l'objet de nombreuses interprétations symboliques ou ésotériques et a donné lieu à de multiples illustrations artistiques.

Le Christ durant le dernier repas et le Graal (le Saint Calice) peint par Juan de Juanes en 1570.
Le Christ durant le dernier repas et le Graal (le Saint Calice) peint par Juan de Juanes en 1570.
wikt:

Le Wiktionnaire possède une entrée pour « graal ».

Le Graal peint par Dante Gabriel Rossetti en 1860.
Le Graal peint par Dante Gabriel Rossetti en 1860.

Sommaire

[modifier] Étymologie latine

À l'origine le mot « Graal » désigne un plat large et assez profond, un récipient creux. Une origine supposée est que le mot « Graal » viendrait du latin médiéval cratella, « vase » qui désigne, en ancien français, une coupe ou un plat creux. Pour d'autres, le mot « graal » ou « grasal » désigne un plat creux destiné à servir les viandes riches en jus. Mario Roques a découvert plus d'une cinquantaine de formes, toutes issues du latin gradalis dans les parlers locaux des pays d'oïl, comme greal, greau, gruau, griau, grial, grélot, graduc, guerlaud, etc. Le Languedoc a conservé grasal ou grésal, qui par métathèse est devenu de gradal le mot gardale dans le Sud-Ouest. Tous ces mots désignent un récipient creux aux usages divers. Le mot gradal était utilisé avec ce sens en 1150 comme le montre Michel Roquebert. Le mot graal est aussi trouvé avec ce sens en 1204.[1]

[modifier] Le Graal dans la littérature médiévale

Plus spécialement, le Graal est, dans la tradition médiévale chrétienne, une mystérieuse coupe aux pouvoirs magiques, et l'objet d'une quête menée par les Chevaliers de la Table Ronde. La première mention écrite est donnée à la fin du XIIe siècle par le romancier Chrétien de Troyes dans son roman Perceval ou le Conte du Graal. Chrétien de Troyes mourut avant d'avoir pu terminer cet ouvrage que lui avait commandé le Comte de Flandres Philippe d'Alsace. Plusieurs auteurs reprirent et continuèrent l'histoire de Perceval et du Graal, ce qui finit par donner un ensemble de plus de cinquante mille vers. La première continuation a été attribuée à un certain Wauchier de Denain, viennent ensuite celles de Gauvain, Manessier, Gerbert (probablement de Montreuil). En réalité, le nom des continuateurs est inconnu, on leur a donné un nom par commodité. Robert de Boron écrivit sur le même thème « Joseph ou l'Estoire dou Graal », puis parut en franco-picard « Perlesvaus ou Haut livre du Graal » et finalement le « Parzival » de Wolfram von Eschenbach. Il faut noter que curieusement et assez subitement vers 1230 le thème du Graal ne donnera plus lieu à de nouveaux développements littéraires. Pour Michel Roquebert, tous les développements autour de la quête du Graal coïncident avec la croisade contre les Cathares du Languedoc, [2] et constituent de la sorte une machine de guerre idéologique.[3]

[modifier] La nature du Graal

La nature de cet objet légendaire a connu de nombreuses évolutions : pierre, coupe, etc. Sa forme de coupe résulterait initialement d'une évolution de la figure du chaudron du Dagda de la mythologie celtique. Ce chaudron, plein de sang bouillant, servait à conserver la « lance vengeresse », une arme capable de dévaster à elle seule des armées entières. Ce n'est qu'au début du XIIIe siècle que le récipient évoqué par Chrétien de Troyes se christianise : Robert de Boron l'assimile au Saint Calice des Évangiles (la coupe utilisée par le Christ lors de la Cène), donnant ainsi naissance au « Saint Graal ». Ancré dans la culture populaire, le Graal inspirera pléthore d'œuvres. La lance vengeresse, elle aussi christianisée, est devenue la lance de Longin, le soldat qui a percé le flanc du Christ.

[modifier] Une énigme symbolique

s:Accueil

Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur Perceval ou le conte du Graal.

Le Graal, que certains considèrent comme un avatar christianisé du chaudron du Dagda – talisman antique de la mythologie celtique – apparaît pour la première fois sous forme littéraire dans Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (XIIe siècle). Perceval, dans le château du Roi Pêcheur (le « Roi Méhaignié ») voit un valet tenant une lance blanche avec une goutte de sang qui perlait de sa pointe de fer, deux autres jeunes hommes tenant des chandeliers d'or fin incrustés de nielles, une belle demoiselle tenant un graal (qui répandit une telle clarté que les chandelles en perdirent leur éclat), d'or fin très pur enchâssé de pierres précieuses (Lire une traduction en français moderne du passage concernant le cortège du Graal). Perceval échoue à l'épreuve du Graal puisqu'il garde le silence devant cette apparition, au lieu de demander pourquoi la lance saigne et à qui on apporte ce récipient (voir texte en ancien français, ci-dessous).

Aucune signification de cette énigme symbolique n'est avancée par Chrétien de Troyes. Ses continuateurs interpréteront chacun à leur façon, en rattachant généralement ce récipient au sacré chrétien.

Dans ce conte, lorsque Perceval se rend au château du Roi pêcheur : un valet d'une chambre vint, qui une blanche lance tint … la lance blanche et le fer blanc, s'assoit une gote de sang … I. graal antre ses .ii. mains une dameisele tenoit…. Perceval relate ensuite cet épisode à la cour du roi Arthur : Chiés le Roi Pescheor alas, si veïs la lance qui sainne, et si te fu lors si grant painne d'ovrir ta boche et de parler que tu ne poïs demander por coi cele gote de sanc saut par la pointe del fer blanc ! Et le graal que tu veïs, ne demandas ne anqueïs quel riche home l'an an servoit., puis chez un ermite : Sire, chiés le Roi Pescheor fui une foiz, et vi la lance don li fers sainne sanz dotance, et del graal que ge i vi ge ne sai cui l'an an servi.

Vision du saint Graal Galahad, Bors et Perceval découvrant le graal, ici clairement identifié au Saint Calice. Peinture de William Morris (1890).
Vision du saint Graal
Galahad, Bors et Perceval découvrant le graal, ici clairement identifié au Saint Calice. Peinture de William Morris (1890).

Une continuation du texte, la Rédaction courte de pseudo-Wauchier de Denain, explique que le Graal donne à chacun les nourritures qu'il désire, et l'associe avec la Sainte Lance qui a percé le flanc du Christ sur la croix (dont li fius Diu fu voirement ferus tres parmi le costé). Pour Wolfram von Eschenbach, comme il le présente dans son Parzival, le Graal est une pierre dont le nom ne se traduit pas : « Lapsit Exillis ». Certains auteurs ont voulu le traduire par « Lapis Exilis » ou « Lapis Ex Coelis ». Lapis exilis, lapis ex coelis, émeraude tombée, selon la légende, du front de Lucifer, qui, creusée en vase, recueillit le sang du Christ s'écoulant des cinq plaies. Le vase d'émeraude, c'est l'être humain, la psyché, arrachée du chaos de l'absurdité de l'existence profane, qui revêt la couleur verte de la nature en croissance pour que s'y prépare le liquide pourpre, l'abondance vitale, chaude, débordante, la force d'expansion de l'amour.

s:Accueil

Wikisource propose un ou plusieurs textes de ou sur L'estoire dou Graal.

Enfin, c'est Robert de Boron, au début du XIIIe siècle, qui explique dans L'estoire dou Graal que le Graal n'est autre que le Saint Calice, c'est-à-dire la coupe avec laquelle Jésus-Christ a célébré la Cène et dans laquelle a ensuite été recueilli son sang, coupe évoquée, sans lui donner de nom, par de nombreux écrits apocryphes tels les Gesta Pilati ou le Pseudo-Évangile de Nicodème.

Emporté en terres lointaines (voire sur l'île de Bretagne) par Joseph d'Arimathée, le « Saint Graal » (le Graal en tant que Saint Calice) devient le centre d'un mystère (car l'objet est d'abord caché puis perdu) auquel certains élus participent autour d'une table ronde — d'où l'intégration dans les récits de la Table ronde. Cette christianisation de la légende du Graal est parachevée par la Queste del Saint-Graal, roman anonyme écrit vers 1220, probablement par un moine, qui fait du Graal la Grâce divine. Effectivement selon la légende, celui qui boit dans cette coupe accède à la vie éternelle.

[modifier] Légendes autour de Joseph d'Arimathée

La Cène de Juan de Juanes au XVIe siècleau Musée du Prado à Madrid. Au centre du tableau on peut voir le Saint Calice, auquel est identifié le Saint Graal
La Cène de Juan de Juanes au XVIe siècleau Musée du Prado à Madrid. Au centre du tableau on peut voir le Saint Calice, auquel est identifié le Saint Graal

Robert de Boron a écrit en vers, une légende du Graal mettant en scène Joseph d'Arimathée (en partie inspirée de l'évangile selon Nicodème), et qui a inspiré d'autres légendes (le développement de l'écriture en prose a permis le développement de l'écriture de ces légendes).

Selon certaines de ces légendes, un juif (ou un homme de Ponce Pilate) aurait dérobé le Saint Calice au Cénacle puis l'aurait remis à Ponce Pilate. Certaines légendes ajoutent même que Pilate y aurait puisé l'eau avec laquelle il s'est lavé les mains.

(Citation de Robert de Boron :
Uns Juis le veissel trouva
chiés Symon, se l' prist et garda,
car Jhesus fu d'ilec menez
et devant Pilate livrez.)

Dans toutes ces légendes, Joseph d'Arimathée recueille dans le Saint Calice (que Ponce Pilate lui a remis ou qu'il est allé chercher au Cénacle), quelques gouttes du sang émanant de la plaie faite aux côtes de Jésus par un coup de lance (les évangiles parlent bien de cette plaie; l'évangile de Nicodème donne le nom du soldat qui infligea le coup de lance : Longin. Le fait que Joseph d'Arimathée ait recueilli le sang du Christ est uniquement décrit dans les légendes.

Il existe également d'autres légendes qui diffèrent de celle-ci :

Joseph d'Arimathée est ensuite capturé et mis au cachot (généralement, le soir même (Vendredi Saint), vers la dixième heure, l'évangile selon Nicodème révèle en effet cet épisode, cela dit certaines versions de la légende situent son arrestation trois jours après, lorsqu'on s'apercevra que le Christ a disparu du tombeau.

Il est raconté que Jésus est apparu à Joseph d'Arimathée (le Vendredi soir à minuit précise l'évangile selon Nicodème ainsi que certaines légendes).

Dans certaines légendes, Jésus lui remet le Saint Calice (soit il le lui rend à nouveau, soit il le lui donne pour la première fois).

Tandis que, dans l'évangile selon Nicodème, Jésus « téléporte » Joseph d'Arimathée chez lui en lui demandant de ne pas bouger de là pendant quarante jours, dans la légende il reste enfermé dans son cachot, pendant trente à quarante ans (dans certaines légendes, une colombe vient déposer tous les jours une galette dans la coupe).

La légende vient généralement se rattacher à une autre légende, celle de la maladie de l'empereur romain Vespasien.

Un pèlerin (dans certaines légendes, il s'agit de l'ange Gabriel déguisé ainsi), raconte à Vespasien qu'il a vu en Judée un prophète ayant accompli de nombreux miracles. Bien que ce prophète, Jésus, soit mort, Vespasien peut être guéri s'il touche quelque chose lui ayant appartenu de son vivant. Il envoie ses hommes à la recherche d'un tel objet à Jérusalem. Sainte Véronique l'apprend (ou est prévenue par Gabriel) et se rend chez Vespasien pour lui apporter son voile.

Dans la légende de Joseph de Boron, Joseph d'Arimathée transmet le Saint Calice à son beau-frère (Hébron, ou Bron), époux de sa sœur (Enygeus), qui le transmet à son tour à son fils, Alain, qui le transporte aux Vaux d'Avaron, un endroit inconnu que certains interprètent comme étant l'île d'Avalon, elle même identifiée à Glastonbury.

(Citation de Robert de Boron :
A son veissel et si l'a pris,
Et lau li sans couloit l'a mis,
Qu'avis li fu que mieuz seroient
Les goutes ki dedenz cherroient

Qu'ès vaus d'Avaron s'en ira
Et en ce païs demourra

Enygeus par non l'apeloit;
Et sen serourge par droit non,
Quant vouloit, apeloit Hebron)

Cela dit, dans d'autres légendes, Joseph d'Arimathée transmet le Saint Calice à son propre fils, Josephé (Josephus).

[modifier] Les différentes interprétations données au Graal

[modifier] Le Graal et les alchimistes

L'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique. La compréhension s'élargit a la seule condition d'avoir reçu une initiation maçonnique dans les règles de l'art. Les initiations ont pour but de réveiller des symboles cachés qui se transmettent de façon très particulière et souvent par la douleur. Le Graal existe mais dans le vécu de l'initié c'est quelque chose de tellement particulier et effroyable qu'on ne peut l'exprimer. Non pas dans le sens de la crainte d'un quelconque châtiment mais l'homme est en contact avec lui même. Il sait ce qu'il est et ce qu'il a été. Toute tentative d'explication est vaine ; plus il essaie d'expliquer, plus il est incompris au point de se sentir face à des juges.

[modifier] Le Graal et les sciences

La quête du Graal a aussi un sens moderne beaucoup plus concret : il décrit un objectif difficilement réalisable, mais qui apportera au monde des nouvelles connaissances ou permettra une application originale sur la matière. Ainsi, en physique, on qualifie la théorie de grande unification (Théorie du tout) de « Graal des physiciens ». Encore, la compréhension du mécanisme par lequel les gènes contrôlent la physionomie des organes serait le « Graal des généticiens ».

[modifier] Le Graal, objet symbolique

Le Graal est un objet mystérieux :

  • C'est un objet caché : personne ne l'a vu et il n'aura réellement accompli son rôle qu'après avoir été retrouvé.
  • C'est un objet sacré aux pouvoirs puissants : seul un être pur pourra le trouver et en prendre possession.
  • Selon certaines légendes, sa découverte annonce la fin des Temps Aventureux.

Pourtant, tous les chevaliers le cherchent, et le monde n'aura de paix qu'après sa découverte, mais, paradoxalement, c'est à celui qui ne le cherchait pas qu'il sera donné de le trouver, selon Wolfram. On peut ainsi donner plusieurs interprétations à la quête des chevaliers :

[modifier] Le Graal et son utilisation ésotérique

Les sectes profitent de la fascination suscitée par le mystère du Graal. L'aspect magique et symbolique du Graal favorise l'interprétation ésotérique (voir la pléthore de forums sur Internet actuellement consacrés au Graal et à son interprétation "véritable").

La Commission parlementaire sur les sectes en France a notamment identifié en 1995 le « Mouvement du Graal en France » (500 à 2000 adeptes selon les Renseignements généraux) et « L'Ordre du Graal ardent » (50 à 500 adeptes).

[modifier] Interprétations allégoriques

Dans les années 1980, Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh donnent une interprétation allégorique toute personnelle du Graal dans leur essai L'Énigme sacrée. Selon eux, le Graal serait une métaphore pour désigner une descendance cachée qu'aurait eu Jésus, du fait d'une supposée union avec Marie-Madeleine. Saint-Graal serait en l'occurrence une déformation de Sangréal signifiant « sang royal », dans le sens de « lignée royale ». Ce pourrait être aussi, par métonymie, Marie-Madeleine elle-même en sa qualité de « porteuse » de cette descendance (la fonction du Graal à « recueillir le sang du Christ » étant en cela censée arborer un statut de métaphore).
Cette interprétation sera notamment reprise par Lynn Picknett et Clive Prince pour leurs travaux publiés en 1997 sous le titre de La Révélation des Templiers, et par Dan Brown dans son roman Da Vinci Code où il laisse un hommage caché à Michael Baigent et Richard Leigh à travers le personnage de sir Leigh Teabing, Leigh étant le nom de l'un et Teabing, une anagramme de Baigent.

Une autre interprétation a été proposée par Jean Markale mais est controversée : pour lui le terme médiéval Sangréal peut se lire « San gréal » (saint Graal, la lecture habituelle) mais aussi « Sang réal » (sang royal), ce qui établirait un lien avec la dynastie du roi Pellès).

[modifier] Adaptations artistiques / médiatiques modernes du Graal

[modifier] Lieux rattachés au Graal

[modifier] Reliques du Saint Calice

[modifier] Lieux en rapport avec Munsalwäsche et le château du Graal

[modifier] Château de Montségur

En 1940, sur les ordres d'Heinrich Himmler, le capitaine Günter Alquen et une vingtaine de soldats SS, ont cherché le Graal au Château de Montségur et à Montserrat. L'association de Montségur (bastion cathare) au Graal est en fait due à une confusion étymologique : Dans son Parzival, Wolfram von Eschenbach place le château du roi Pellès sur le Munsalwäsche, et les allemands croyaient à tort que Montségur en était la signification et le lieu. La traduction précise de Munsalwäsche est Mont Sauvage ou Mont du Salut, et non "Montségur".

[modifier] Œuvres s'inspirant de la quête du Graal aux XXe et XXIe siècles

En s'inspirant librement de la mythologie celtique, un écrivain et linguiste anglais, Tolkien, publia en 1954 un des best-sellers mondiaux, Le Seigneur des Anneaux. On y retrouve de nombreux éléments des légendes arthuriennes (monde de type médiéval, magie, combat du Bien et du Mal). Mais surtout le livre est structuré autour d'une quête, comme celle des chevaliers d'Arthur ; en l'occurrence, il s'agit, à travers moult épreuves, d'apporter un objet magique à un endroit précis où il pourra être détruit et ainsi donner la paix au monde.

Plus proche encore du thème de la quête du Graal, de nombreux jeux dits "de rôle" apparaissent dans les années 1970. Le plus célèbre, et un des premiers, est le jeu américain Donjons et Dragons : une assemblée de joueurs part en quête d'un objet, d'une personne. Chacun tient le rôle d'un personnage précis : chevalier, magicien, elfe, etc. Un meneur de jeu dévoile petit à petit les multiples épreuves à affronter avant d'arriver au but. Débarrassé de tout contexte religieux, l'intérêt du jeu se situe dans l'infinie variété des quêtes construites à partir d'une trame de base, avec ses scénarios et ses personnages stéréotypés.

L'évolution la plus récente est la transposition des jeux de quête sur ordinateur, permettant de jouer seul avec l'ordinateur pour « maître du jeu » et de profiter de ses capacités graphiques et sonores pour représenter des mondes imaginaires et gérer des scénarios complexes.

Ces jeux ont été adaptés depuis à de nombreuses situations : toutes les grandes civilisations, réelles ou imaginaires, ont été mises à contribution. Mais ce n'est pas un hasard si les premières versions se situaient dans un monde féodal où la magie joue un grand rôle : inventées par des Anglo-Saxons imprégnés de légendes arthuriennes, les quêtes modernes réactualisent une trame légendaire du VIe siècle, comme Chrétien de Troyes l'avait déjà fait au XIIe siècle. N'est-ce pas un bel exemple de mythe intemporel ?

[modifier] Références et notes

  1. Michel Roquebert, Les Cathares et le Graal, Éditions Privat Toulouse, 1994, p. 70
  2. Michel Roquebert, Les Cathares et le Graal, Éditions Privat
  3. Catharisme et Chrétienté, José Dupré, La Clavellerie

[modifier] Bibliographie

  • Dictionnaire des mythes littéraires, sous la direction de Pierre Brunel, Éditions du Rocher, 1998. Notamment l'article de Jean-Louis Backes « Le Graal », p. 675-687 et celui de Pierre-François Kaempf, « Parsifal », p. 1150-1154.
  • Lumière du Graal, René Nelli éd., Paris, Les Cahiers du Sud, 1951.
  • Georges Bertin, 'La quête du saint Graal et l'Imaginaire', Corlet, 1997, et La Pierre et le Graal, Vega, 2006.
  • Jean Frappier : Autour du Graal, Genève, Droz, 1977.
  • Jean Marx : La Légende arthurienne et le Graal, Paris, PUF, 1952.
  • Claude Lévi-Strauss : De Chrétien de Troyes à Richard Wagner, dans Parsifal, L'Avant-Scène Opéra no213.
  • Jean-Jacques Vincensini : Pensée mythique et narrations médiévales, Paris, Champion, 1996.
  • Werner Greub, La Quête du Graal, Wolfram von Eschenbach et la réalité historique, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève 2002
  • Wolfram von Eschenbach, Parzival, deux tomes, Éditions Aubier Montaigne, Paris 1977
  • Chrétien de Troyes, Perceval ou le Roman du Graal, Éditions Gallimard Folio, Paris 1974
  • Otto Rahn, Croisade contre le Graal, (1933), Éditions Philippe Schrauben, 1985
  • Antonin Gadal, Sur le Chemin du Saint-Graal, Rozekruis-Pers, Haarlem
  • Michel Roquebert, Les Cathares et le Graal, Éditions Privat, Toulouse 1994
  • Jean Markale, L'Enigme du Saint Graal, Éditions du Rocher, 2005
  • Au delà du Code Da Vinci, Marie Madeleine et ses descendants, le grand secret des Templiers, le Saint Graal, René Chandelle, Ed. Exclusif (2006) ISBN 2848910550
  • Marie Madeleine et le Saint Graal, Margaret Starbird, Ed. Exclusif (2006) ISBN 2848910518
  • Dernières révélations sur le Graal, Pascal le Charpentier, Ed.Exclusif (2006) ISBN 9782848910611

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Graal.

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