John Ronald Reuel Tolkien
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John Ronald Reuel Tolkien [dʒɒn ˈɹʷɒnld ˈɹʷuːəl ˈtʰɒlkiːn], souvent appelé J. R. R. Tolkien (« Ronald » pour sa famille), était un philologue et écrivain britannique, né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein (Afrique du Sud) et mort le 2 septembre 1973, à Bournemouth (Royaume-Uni).
C'était un fervent catholique. Ami proche de C. S. Lewis, il faisait partie comme lui du groupe littéraire des Inklings.
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[modifier] Biographie
[modifier] Enfance
John Ronald Reuel Tolkien naît le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, en Afrique du Sud. Sa mère, Mabel Suffield, fait partie d'une famille commerçante des Midlands, tandis que la famille de son père, Arthur Tolkien, est d'origine allemande.
En 1896, suite à des problèmes de santé, il vient en Angleterre près de Birmingham où il passera le reste de son enfance. Son père, resté en Afrique du Sud, meurt là-bas. En 1904, sa mère meurt à son tour. Il sera d'abord placé sous la tutelle d'un prêtre catholique, le père Francis Morgan, puis d'une tante à partir de 1905.
[modifier] Jeunesse
En 1916, il épouse Edith Bratt, une amie d'enfance dont il était amoureux depuis longtemps, mais que le prêtre de son enfance avait tenue à distance, car celui-ci voulait que John se consacre pleinement à des études avant de se lancer dans des histoires amoureuses.
Il s'engage ensuite dans l'armée et servira dans les Lancashire Fusiliers pendant la Première Guerre mondiale où il sera engagé dans la meurtrière bataille de la Somme. Il est rapatrié en 1917 pour cause de « fièvre des tranchées ». C'est à cette époque que, déjà passionné de langues imaginaires, il crée la langue des Elfes, le haut-elfique ou quenya et griffonne les prémices du Silmarillion : Les Contes Perdus.
[modifier] L'universitaire et l'écrivain
En 1919, il est diplômé d'Oxford. Il travaille tout d'abord comme lexicographe sur le fameux Oxford English Dictionary de 1919 à 1921, puis obtient un poste de maître-assistant à Leeds. En 1924, il devient professeur de langue anglaise. En 1925, il revient à Oxford (Merton College) pour une chaire de langue ancienne (anglo-saxon). En 1945, il enseignera la langue et la littérature anglaises jusqu'à sa retraite en 1959.
Son premier livre Bilbo le Hobbit a été inventé sous forme orale, puis mis par écrit (inachevé), pour ses enfants. Découvert par une étudiante, puis par un éditeur, le manuscrit est achevé, puis publié, en 1937. Il a travaillé à partir de 1938 sur Le Seigneur des Anneaux qui sera publié en 1954, et dont le succès ne démentira jamais, dès les années 50, mais surtout à partir du milieu des années 1960. En 1978 paraît une première adaptation cinématographique animée, réalisée par Ralph Bakshi. Ce film, partiellement réalisé en rotoscopie, arrête le récit au milieu du 2e tome, Les deux tours. Le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson a adapté quant à lui l'intégralité de l'œuvre dans trois films à succès tournés ensemble, mais sortis successivement en salles en 2001, 2002 et 2003.
Tolkien était aussi philologue que linguiste. Il était spécialiste du dialecte mercien (Mercian) du vieil anglais (qu'on parlait dans le centre de la Grande-Bretagne, entre 450 et 1150) et du moyen anglais (1150 - 1500). Mais il a enseigné d'autres langues germaniques (norrois et gotique). Il parlait l'afrikaans, le latin, le grec, l'hébreu, le gallois et le finnois qu'il aimait particulièrement, ce qui n'était, en revanche, pas du tout le cas du français (La francophobie, ou "gallophobie", de Tolkien est évoquée par tous les biographes, notamment par Humphrey Carpenter, qui la juge "presque inexplicable").
[modifier] Fin de vie
C'est le 29 septembre 1971 qu'Edith, sa femme, meurt. Sur sa tombe, il fait graver après son nom, Lúthien. Il la rejoignit le 2 septembre 1973, et avait demandé que soit gravé, pour lui, le nom de Beren (Lúthien et Beren sont deux personnages de l'univers qu'il a créé, la Terre du Milieu, le premier couple alliant elfe et humain). Il est enterré au cimetière Wolvercote à Oxford.
[modifier] Survol de l'œuvre
En tant qu'écrivain, Tolkien est particulièrement célèbre pour avoir imaginé un univers de fiction très complet et cohérent, avec sa cosmogonie et son histoire, ses peuples ainsi que leurs langues et cultures. Couramment cité sous le nom (quelque peu réducteur) de Terre du Milieu, ce monde est le théâtre de nombre de ses récits dont son roman le plus célèbre, Le Seigneur des Anneaux, dans lequel il ne voyait qu'une petite partie de sa mythologie.
[modifier] Bibliographie
[modifier] Œuvres de fiction
- 1936 : Songs for the Philologists, avec E. V. Gordon et autres auteurs. Une collection de trente chants et poèmes, dont treize de Tolkien, en gotique, en vieil anglais et en anglais moderne.
- 1937 : The Hobbit (or There and back again), édition révisée en 1951 et 1966 (Bilbo le Hobbit, traduction de Francis Ledoux, Stock, 1969).
- 1945 : Leaf by Niggle, nouvelle (Feuille de Niggle, pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1945 : The Lay of Aotrou and Itrou, publié dans The Welsh Review, Cardiff, volume 4, n°4, pp. 254-266.
- 1949 : Farmer Giles of Ham, fable médiévale (Le fermier Gilles de Ham , pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1953 : The Homecoming of Beorhtnoth, Beorhthelm's Son (Le Retour de Beorhtnoth, pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1954–1955 : The Lord of the Rings, seconde édition révisée en 1965–1966 (Le Seigneur des Anneaux, traduction de Francis Ledoux, Christian Bourgois, 1972–1973).
- 1954 : The Fellowship of the Ring — (La communauté de l'anneau)
- 1954 : The Two Towers — (Les deux tours)
- 1955 : The Return of the King — (Le retour du Roi)
- 1962 : The Adventures of Tom Bombadil, recueil (Les aventures de Tom Bombadil, traduction de Dashiell Hedayat, Christian Bourgois, 1975, pour l'édition révisée voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1964 : Tree and Leaf, recueil incluant On Fairy-Stories, Leaf by Niggle et le poème Mythopoeia (pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1966 : The Tolkien Reader, recueil incluant The Homecoming of Beorhtnoth, Beorthelm's Son, On Fairy Stories, Leaf by Niggle, Farmer Giles of Ham et The Adventures of Tom Bombadil (pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1967 : Smith of Wootton Major, nouvelle (initialement traduit sous le titre Ferrand de Bourg-aux-Bois, pour l'édition française révisée voir Faërie et autres textes plus bas)
- 1967 : The Road Goes Ever On, en collaboration avec Donald Swann, seconde édition augmentée en 1978, troisième et dernière édition en 1993.
Et à titre posthume :
- 1974 : Bilbo's Last Song, poème illustré par un poster de Pauline Baynes, seconde édition sous forme de livret en 1990 (L'Album de Bilbo le Hobbit : Adieu à la Terre du Milieu, Gallimard, 1991).
- 1975 : Guide to the names in The Lord of the Rings, dans A Tolkien Compass édité by Jared Lobdell. Cet essai ne figure pas dans les rééditions ultérieures de A Tolkien Compass, mais est repris dans The Lords of the Rings: A Reader's Companion (voir ci-après, 2005).
- 1976 : The Father Christmas Letters, édité par Baillie Tolkien. (Les Lettres du Père Noël, traduction de Gérard-Georges Lemaire, Christian Bourgois, nouvelle édition revue par Céline Leroy avec l’aide de Vincent Ferré en 2004, et augmentée de nombreuses lettres).
- 1980 : Poems and Stories, compilation reprenant The Adventures of Tom Bombadil, The Homecoming of Beorhtnoth, Beorhthelm's Son, On Fairy-Stories, Leaf by Niggle, Farmer Giles of Ham et Smith of Wootton Major (Pour l'édition française voir Faërie et autres textes plus bas).
- 1982 : Mr. Bliss.
- 1998 : Roverandom, édité par Wayne Hammond et Christina Scull (Roverandom, traduction de Jacques Georgel, Christian Bourgois, 1999).
- 2003 : Faërie et autres textes, Christian Bourgois. Ce recueil remplace la précédente édition française (Faërie, 1974–75) et regroupe des textes dispersés dans plusieurs éditions anglaises (Tree and Leaf, Poems and Stories, etc.). Les premières traductions ont été revues et augmentées de nouvelles traductions inédites :
- Du conte de fées, traduction de Francis Ledoux
- Les Aventures de Tom Bombadil, traduction de Dashiell Hedayat revue par Céline Leroy
- Feuille de Niggle, traduction de Francis Ledoux
- Le Fermier Gilles de Ham, traduction de Francis Ledoux
- Smith de Grand Wootton, traduction de Francis Ledoux
- Le Retour de Beorhtnoth, traduction d'Elen Riot
- Mythopoiea, traduction d'Elen Riot
- 2005 : The Lords of the Rings: A Reader's Companion, édité par Wayne Hammond et Christina Scull. Ouvrage d'annotations, discutant l'établissement du texte du roman à partir des brouillons et des plans de Tolkien. Ce livre inclut de nombreuses notes inédites ainsi qu'une version augmentée de Nomenclature or guide to the names in the Lord of the Rings, un texte que Tolkien produisit pour les traducteurs de son roman, explicitant nombre de noms de lieux et de personnages.
- 2005 : Smith of Wootton Major, édité par Verlyn Flieger, HarperCollins. Édition critique de la nouvelle de Tokien, incluant un facsimilé d'une première version de l'histoire, une chronologie et une description des personnages, un essai sur la nature de la Faërie.
Tolkien a continué à travailler sur l'histoire de la Terre du Milieu jusqu'à sa mort. Son fils Christopher Tolkien, avec l'assistance de l'écrivain Guy Gavriel Kay, a publié une partie de ces textes et notes en un premier volume :
- 1977 : The Silmarillion (Le Silmarillion, traduction de Pierre Alien, Christian Bourgois, 1978, édition illustrée augmentée en 2004).
Christopher Tolkien a continué ensuite à éditer le matériel écrit par son père :
- 1980 : Unfinished Tales (Contes et légendes inachevés, traduction de Tina Jolas, Christian Bourgois, 1982).
- La série de l'Histoire de la Terre du Milieu :
- 1983 : The Book of Lost Tales 1 (Le Livre des Contes Perdus : Tome 1, traduction d'Adam Tolkien, Christian Bourgois, 1995).
- 1984 : The Book of Lost Tales 2 (Le Livre des Contes Perdus : Tome 2, traduction d'Adam Tolkien, Christian Bourgois, 1998).
- 1985 : The Lays of Beleriand (Les Lais du Beleriand, traduction d'Elen Riot et Daniel Lauzon, Christian Bourgois, 2006).
- 1986 : The Shaping of Middle-Earth (La Formation de la Terre du Milieu, à paraître en français en mai 2007).
- 1987 : The Lost Road and Other Writings(La Route Perdue, à paraître en 2008).
- 1988 : The Return of the Shadow (The History of The Lord of the Rings vol. 1).
- 1989 : The Treason of Isengard (The History of The Lord of the Rings vol. 2).
- 1990 : The War of the Ring (The History of The Lord of the Rings vol. 3).
- 1992 : Sauron Defeated (The History of The Lord of the Rings vol. 4).
- 1993 : Morgoth's Ring (The Later Silmarillion vol. 1).
- 1994 : The War of the Jewels (The Later Silmarillion vol. 2).
- 1996 : The Peoples of Middle-earth.
- 2002 : Index (des douze volumes de l'Histoire de la Terre du Milieu).
- Seuls les trois premiers tomes de l'Histoire de la Terre du Milieu ont été traduits en français. La traduction française du troisième tome, Les Lais du Beleriand est sortie en mai 2006, un an avant la traduction du quatrième tome, prévue pour mai 2007. Le cinquième devrait paraître l'année suivante.
- Pour le printemps 2007 est annoncée la parution d'un nouveau livre, reprenant l'histoire des Enfants de Hurin, dans sa version anglaise ; la version française suivra.
- En complément de l'Histoire de la Terre du Milieu et sous l'égide de Christopher Tolkien et du Tolkien Estate, les fanzines américains Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon publient régulièrement d'autres textes inédits de J. R. R. Tolkien.
[modifier] Œuvres graphiques
- 1979 : Pictures by J. R. R. Tolkien, édité par Christopher Tolkien, seconde édition révisée en 1992 (Peintures et aquarelles de J R. R. Tolkien, Christian Bourgois, 1994)
- 1995 : J. R. R. Tolkien: Artist and Illustrator, édité par Wayne Hammond et Christina Scull (J. R. R. Tolkien : artiste et illustrateur, Christian Bourgois, 1996)
[modifier] Enregistrements audio
- 1967 : Poems and Songs of Middle-earth, Caedmon TC 1231
À titre posthume :
- 1975 : JRR Tolkien Reads and Sings his The Hobbit & The Lord of the Rings, Caedmon TC 1477–1478 (basé sur les enregistrements effectués en août 1952 par George Sayer quand Tolkien lui rendit visite)
[modifier] Travaux académiques
- 1922 : A Middle English Vocabulary, Oxford, Clarendon Press, 168 pp.
- 1925 : Sir Gawain and the Green Knight, édité avec E. V. Gordon, Oxford University Press, 211 pp. Seconde édition en révisée 1967, Oxford, Clarendon Press, 232 pp.
- 1925 : Some Contributions to Middle-English Lexicography, publié dans The Review of English Studies, volume 1, n°2, pp. 210-215.
- 1925 : The Devil's Coach Horses, publié dans The Review of English Studies, volume 1, n°3, pp. 331-336.
- 1929 : Ancrene Wisse and Hali Meiðhad, publié dans Essays and Studies by members of the English Association, Oxford, volume 14, pp. 104-126.
- 1932 : The Name 'Nodens' , publié dans Report on the Excavation of the Prehistoric, Roman, and Post-Roman Site in Lydney Park, Gloucestershire, Oxford, University Press for The Society of Antiquaries.
- 1932–34 : Sigelwara Land, parties I et II, dans Medium Aevum, Oxford, volume 1, n°3 (décembre 1932), pp. 183-196 et volume 3, n°2 (Juin 1934), pp. 95-111.
- 1934 : Chaucer as a Philologist: The Reeve's Tale, publié dans Transactions of the Philological Society, Londres, pp. 1-70.
- 1937 : Beowulf: The Monsters and the Critics, Londres, Humphrey Milford, 56 pp.
- 1939 : The Reeve's Tale: version prepared for recitation at the 'summer diversions', Oxford, 1939. 14 pp.
- 1944 : Sir Orfeo, Oxford, The Academic Copying Office, 18 pp. (édition d'un poème médiéval).
- 1947 : On Fairy-Stories, publié dans Essays presented to Charles Williams, Oxford University Press (essai technique sur le conte de fées, aussi re-publié depuis dans plusieurs recueils de fictions).
- 1953 : Ofermod et Beorhtnoth's Death, essais publié avec le poème The Homecoming of Beorhtnoth, Beorhthelm's Son dans Essays and Studies by members of the English Association, volume 6.
- 1953 : Middle English "Losenger": Sketch of an etymological and semantic enquiry, publié dans Essais de philologie moderne: Communications présentées au Congrès International de Philologie Moderne (1951), Les Belles Lettres.
- 1962 : Ancrene Wisse: The English Text of the Ancrene Riwle, Early English Text Society, Oxford University Press.
- 1963 : English and Welsh publié dans Angles and Britons: O'Donnell Lectures, University of Cardiff Press.
- 1966 : Jerusalem Bible (contributions en tant que traducteur et lexicographe).
À titre posthume :
- 1975 : Traductions de Sir Gawain and the Green Knight et des poèmes médiévaux Pearl et Sir Orfeo.
- 1981 : The Old English 'Exodus', édité par Joan Turville-Petre, Oxford, The Clarendon Press.
- 1982 : Finn and Hengest: The Fragment and the Episode, édité par Alan Bliss.
- 1983 : The Monsters and the Critics, recueil (Les monstres et les critiques, traduction de Christine Laferrière, Christian Bourgois, 2006). Rassemble notamment les essais suivants:
- Beowulf: the Monsters and the Critics — (Beowulf : les monstres et les critiques)
- On Translating Beowulf — (Traduire Beowulf)
- On Fairy-Stories — (Du conte de fées, nouvelle traduction)
- A Secret Vice — (Un vice secret)
- Sir Gawain and the Green Knight — (Sire Gauvain et le Chevalier vert)
- English and Welsh — (L'anglais et le gallois)
- 2002 : Beowulf and the Critics édité par Michael D.C. Drout, ouvrage reprenant Beowulf: the Monsters and the Critics avec deux brouillons de l'essai plus long à partir duquel le texte avait été condensé pour ses premières éditions.
[modifier] Bibliographie secondaire
[modifier] Études biographiques
- 1977 : Tolkien: A Biography de Humphrey Carpenter (J. R. R. Tolkien, une biographie, traduction française de Pierre Alien, Christian Bourgois, 1980, édition revue et augmentée en 2002).
- 1981 : The Letters of J. R. R. Tolkien, édition établie par Humphrey Carpenter et Christopher Tolkien (Lettres, traduction française de Delphine Martin et Vincent Ferré, Christian Bourgois, 2005). Une importante selection de lettres écrites par J. R. R. Tolkien entre 1914 et 1973.
- 2001 : J. R. R. Tolkien: The Man Who Created the Lord of the Rings de Michael Coren (J. R. R. Tolkien : Le créateur du Seigneur des Anneaux, traduction française de Marie-Cécile Brasseur, Airelles, 2002). Ouvrage de vulgarisation moins général que celui de Humphrey Carpenter, mais rapportant d'autres anecdotes sur l'auteur et incluant de nombreuses photographies.
- 2006 : The J. R. R. Tolkien Companion And Guide de Wayne G. Hammond et Christina Scull, ouvrage en deux volumes (Chronology et Reader's Guide), HarperCollins.
[modifier] Études critiques
Si de nombreux ouvrages en langue anglaise ont été dédiés à l'œuvre de Tolkien, les études en français sont plus rares et plus récentes, témoignant de l'intérêt relativement tardif porté à Tolkien par la critique francophone :
- Jacques Bergier, Admirations, Christian Bourgois, 1970. Voir notamment le chapitre 7, J. R. R. Tolkien ou Le Seigneur des anneaux. Ce recueil, où Bergier évoque son admiration pour plusieurs auteurs anglo-saxons encore intraduits en français à l'époque, fit connaître Le Seigneur des Anneaux à Christian Bourgois qui l'édita en 1972–1973.
- Louis Bouyer, Les lieux magiques de la légende du Graal, éditions O.E.I.L., Paris, 1986
- Pierre Jourde, Géographies imaginaires : de quelques inventeurs de mondes au XXe siècle : Gracq, Borges, Michaux, Tolkien, Paris, 1991. ISBN 2-7143-0422-2.
- Edouard Kloczko, Dictionnaire des langues elfiques : Quenya (Encyclopédie de la Terre du Milieu, volume 1), Tamise, 1995.
- Tolkien en France, recueil d'analyses critiques anciennes republiées par Edouard Kloczko, Arda, 1998. ISBN 2-911979-02-8
- Nicolas Bonnal, Tolkien, les univers d'un magicien, Les Belles Lettres, 1998. ISBN 2-251-44137-9.
- Vincent Ferré, Tolkien : Sur les rivages de la Terre du Milieu, Christian Bourgois, 2001 (et Press Pocket, 2002, pour l'édition de poche). ISBN 2-267-01573-0. Un essai complet sur le Seigneur des Anneaux avec une analyse multidirectionnelle des thèmes, des personnages, de la géographie, de l'histoire du Seigneur des Anneaux, etc. ; et une analyse approfondie de la question de la mort et de la condition humaine.
- La Feuille de la Compagnie n°1, ouvrage collectif sous la direction de Michaël Devaux, L'Œil du Sphinx, 2001. ISBN 2-914405-07-3 (épuisé). Cahier d'études tolkieniennes, incluant des articles, des dossiers thématiques et des recensions littéraires.
- Edouard Kloczko, Dictionnaire des langues des Hobbits, des Nains, des Orques (etc.) (Encyclopédie de la Terre du Milieu, volume 4), Arda, 2002. ISBN 2-911979-04-4.
- Isabelle Smajda, Le Seigneur des Anneaux ou la tentation du mal, PUF, coll. Sociologie d'Aujourd'hui, 2002. ISBN 2130530508. Un ouvrage polémique dont la réception a été controversée par les communautés de lecteurs comme par les critiques universitaires, arguant de ses partis pris, de ses contresens et de ses inexactitudes[1].
- Stratford Caldecott, Didier Rance et Grégory Solari, Tolkien, Faërie et Christianisme, Ad Solem, 2002. ISBN 2884820140.
- Tolkien, les racines du légendaire (La Feuille de la Compagnie n°2), ouvrage collectif sous la direction de Michaël Devaux, Ad Solem, 2003. ISBN 2-88482-027-2.
- Irène Fernandez, Et si on parlait du Seigneur des Anneaux, Presses de la Renaissance, 2003. ISBN 2856168639.
- Tolkien, 30 ans après (1973–2003), ouvrage collectif dirigé par Vincent Ferré, Christian Bourgois, 2004. ISBN 2-267-01738-5. Une quinzaine d'articles, dont certains proviennent des conférences proposées à l'université Rennes 2 en 2003 ; contient également un entretien avec l'éditeur français de Tolkien (Christian Bourgois) et l'un de ses illustrateurs les plus célèbres (John Howe)
- Charles Ridoux, Tolkien, le Chant du Monde, Les Belles Lettres, coll. Encrage, 2004. ISBN 2-251-74121-6.
Des atlas géographiques de la Terre du Milieu ont aussi été réalisés :
- Barbara Strachey, Journeys of Frodo: An Atlas of J. R. R. Tolkien's Lord of the Rings, Londres : 1981 (Les Voyages de Frodon - L'Atlas du Seigneur des Anneaux, illustré par Jérôme Lereculey, éditions BFP, 2003). Ouvrage de 51 cartes retraçant les voyages de Frodon et ses compagnons dans Le Seigneur des Anneaux.
- Karen Wynn Fonstad, The Atlas of Middle-earth, Boston : 1981 ; seconde édition révisée (largement) augmentée en 1991. Bien qu'encore intraduit en français, cet ouvrage de référence tire profit du Silmarillion et de la série Histoire de la Terre du Milieu.
Bibliographie non exhaustive de quelques ouvrages de référence en anglais :
- Verlyn Flieger, Splintered Light: Logos And Language In Tolkien's World, William B. Erdmans Publishing, 1983 ; seconde édition révisée et augmentée, Kent State University Press, 2002. ISBN 0873387449.
- Verlyn Flieger, A Question of Time: J.R.R. Tolkien's Road to Faerie, Kent State University Press, 1997. ISBN 0873385748.
- Verlyn Flieger, Interrupted Music: The Making Of Tolkien's Mythology, Kent State University Press, 2005. ISBN 0873388240.
- Tolkien's Legendarium: Essays on The History of Middle-earth, ouvrage collectif sous la direction de Verlyn Flieger et Carl F. Hostetter, Greenwood Press, 2000. ISBN 0313305307.
- Tolkien Studies, Volume 1, ouvrage collectif sous la direction de Douglas A. Anderson, Michael D. C. Drout et Verlyn Flieger, West Virginia University, 2004. ISBN 0937058874.
- Tolkien Studies, Volume 2, ouvrage collectif sous la direction de Douglas A. Anderson, Michael D. C. Drout et Verlyn Flieger, West Virginia University, 2005. ISBN 1933202033.
- Tolkien Studies, Volume 3, ouvrage collectif sous la direction de Douglas A. Anderson, Michael D. C. Drout et Verlyn Flieger, West Virginia University, 2006. ISBN 1933202106.
- T. A. Shippey, The Road to Middle-Earth, Allen & Unwin, 1982 ; seconde édition révisée HarperCollins, 1993.
- T. A. Shippey, J. R. R. Tolkien: Author of the Century, HarperCollins, 2000.
- Anne C. Petty et J. Stein, Tolkien in the Land of Heroes : Discovering the Human Spirit, Cold Spring Press, 2003. ISBN 1892975998.
- Tolkien: A Celebration. Collected Writings on a Literary Legacy, ouvrage collectif sous la direction de Joseph Pearce, HarperCollins, 1999.
- Tolkien in Translation, ouvragle collectif (Cormarë Series n°4), Walking Tree Publishers, 2003. ISBN 3952142468. Cet ouvrage aborde le problème de la traduction des œuvres de Tolkien en diverses langues. La traduction française est traitée dans une contribution de Vincent Ferré, Daniel Lauzon et David Riggs.
- The Ring of Words: Tolkien and the Oxford English Dictionary, ouvrage collectif de Peter Gilliver, Jeremy Marshall et Edmund Weiner, Oxford University Press, 2006. ISBN 0-19-861069-6. Cet ouvrage aborde la contribution académique de Tolkien à l'OED et explore en retour l'influence de ces travaux sur son univers de fiction.
Notes
- ↑ Isabelle Smadja ou la Tentation de l'Absurde (compte rendu critique)
[modifier] Langues construites
La carrière académique et la production littéraire de Tolkien sont toutes deux indissociables de son engouement premier pour la linguistique et la philologie.
Spécialiste de l'anglo-saxon médiéval ou, plus précisément, du dialecte mercien, c'était d'abord un érudit maîtrisant plus d'une dizaine d'autres langues, au nombre desquelles on peut citer le gallois (dont il donna des cours, cf. Lettres, n°7) et le finnois (qu'il découvrit par l'intermédiaire du Kalevala). Nombre de langues qui l'intéressaient vinrent donc à figurer dans ses œuvres de fiction. Ainsi qu'il le précise dans l'appendice F, section II, du Seigneur des Anneaux, Tolkien se présente, par le biais d'une mise en abyme, comme le « traducteur » présumé du Livre Rouge de la Marche de l'Ouest. Il prend en conséquence le parti de rendre les noms des peuples « humains » de son univers fictifs (toponymes ou patronymes) par diverses langues réelles. Il utilise ainsi l'anglo-saxon pour les noms et la langue des Rohirrim (Eorl, Eomer, Theoden, éored, mearas, etc.) et le vieux norrois pour les noms des Nains (Dwalin, Narvi, etc.) ou encore du mage Gandalf. Les Contes et Légendes Inachevés mentionnent aussi l'utilisation de la langue gotique pour les ancêtres des Rohirrim (Vidumavi, Vidugavia).
Mais en parallèle de ses travaux professionnels, et parfois même à leur détriment (au point que ses publications académiques restent assez peu nombreuses), Tolkien se passionnait pour les langues construites. Amoureux des mots au-delà de son métier, il avait une passion qu'il appelait son « vice secret » : la construction pure et simple de tout un vocabulaire imaginaire, avec son lot de notes étymologiques et de grammaires fictives. Pas moins d'une dizaine de langues construites figurent dans Le Seigneur des Anneaux, au travers de noms de lieux ou de personnages, de brèves allusions discursives ou de chants et de poèmes. L'ensemble participe à la vraisemblance du récit, chacun des peuples de la Terre du Milieu ayant ses traditions, son histoire et ses langues.
Tolkien aborde sa conception personnelle des langues construites dans son essai A Secret Vice. La composition d'une langue, pour lui, relève d'un désir d'esthétique et d'euphonie, participant d'une satisfaction intellectuelle et d'une « symphonie intime ». Il disait avoir commencé à inventer ses propres langues vers l'âge de 15 ans, et nous pouvons probablement penser que son métier de philologue n'était qu'un des reflets de sa passion profonde pour les langues. S'il considérait avant tout l'invention d'une langue comme une forme d'art à part entière, il ne concevait pas qu'elle puisse exister sans avoir une « mythologie » propre, à savoir un ensemble d'histoires et de légendes pour accompagner ses évolutions. Il commença à concevoir ses langues avant la rédaction des premières légendes (Lettres, n°163). Considérant qu'il existe un lien fondamental entre une langue et la tradition qu’elle exprime, il fut naturellement mené à concevoir son propre « Legendarium » dans lequel ses langues pourraient s'inscrire (Lettres, n° 180).
Tolkien travailla durant toute sa vie sur ses langues construites sans jamais véritablement les achever. Son plaisir se trouvait davantage dans la création linguistique que dans un quelconque but d'en faire des langues utilisables. Si deux d'entre elles (quenya et sindarin) sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2000 mots et une grammaire plus ou moins définie, beaucoup d'autres auxquelles il fait allusion dans ses écrits sont tout juste esquissées. Il n'en reste pas moins vrai que ces diverses langues sont construites sur des bases linguistiques sérieuses, avec une volonté de respecter le modèle des langues naturelles. Par exemple, les langues des Nains (khuzdûl) et des Númenóréens (adûnaic) ressemblent par certains aspects aux langues sémitiques (« faintly Semitic flavour », Sauron Defeated, p. 241), en particulier en adoptant une structure trilitère ou en mettant en œuvre des procédés comme la mimmation. Si le quenya des Hauts-Elfes est une langue à flexions (comme le grec et le latin), son vocabulaire et sa phonologie sont conçus sur un modèle proche du finnois. Quant à la langue sindarine des Elfes Gris, elle s'inspire très librement du gallois (Lettres, n°165) dans certains de ses aspects phonologiques comme les mutations de consonnes initiales ou « lénitions ». Ceci étant dit, les langues de Tolkien ne sont pas non plus de simples « copies » des langues naturelles et elles ont leurs propres spécificités.
Quelques-unes des langues inventées par J. R. R. Tolkien :
- adûnaic (langue de Númenor)
- khuzdûl (langue des Nains)
- noir parler (langue des Orques)
- quenya (langue des Hauts Elfes)
- sindarin (langue des Elfes des Terres du Milieu)
- westron ou sovâl phârë (langue commune des Hommes)
- valarin (langue des Valar)
- rohirique (langue des Rohirrim)
Tolkien imagina aussi plusieurs systèmes d'écriture pour ses langues. Une écriture cursive (Tengwar de Fëanor) et un alphabet de type runique (Cirth de Daeron) sont illustrés dans le corps du Seigneur des Anneaux. Bien plus tôt, Tolkien avait aussi conçu d'autres systèmes comme les Sarati de Rúmil.
[modifier] Au sujet de l'espéranto
Il s'intéressa aussi à l'espéranto, la jeune langue internationale, née peu avant lui. Il déclara :
- « J'ai de la sympathie en particulier pour les revendications de l'espéranto. (...) mais la principale raison de le soutenir me semble reposer sur le fait qu'il a déjà acquis la première place, qu'il a reçu le plus large accueil. »
Cependant, il nuança ultérieurement son propos :
- « Le volapük, l'espéranto, le novial, etc., sont des langues mortes, bien plus mortes que des langues anciennes que l'on ne parle plus, parce que leurs auteurs n'ont jamais inventé aucune légende espéranto. » - Lettres, n°180
[modifier] Articles connexes
- Tolkien estate, qui gère les droits des œuvres de JRR Tolkien ;
- Tolkien enterprises, qui possède les droits des produits dérivés et des adaptations cinématographiques du Seigneur des Anneaux et de Bilbo le Hobbit ;
- Eucatastrophe, néologisme inventé par JRR Tolkien.
[modifier] Liens externes
- Site internet de Vincent Ferré: http://pourtolkien.free.fr. On y trouvera notamment l'avancement des travaux de traduction française des œuvres posthumes de J.R.R. Tolkien.
- Catégorie Tolkien, John Ronald Reuel de l'annuaire dmoz.
- Yrch! L'Annuaire international des sites dédiés à Tolkien et son œuvre.
- Le site du Tolkien estate, qui gère les droits des œuvres de J.R.R. Tolkien.
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