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Jacques Lacan

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Jacques-Marie Émile Lacan, plus connu sous le nom de Jacques Lacan, né le 13 avril 1901 et mort le 9 septembre 1981, est un psychanalyste français.

Sommaire

[modifier] Biographie

En 1932, Lacan obtient son diplôme de docteur en médecine (psychiatrie) avec une thèse remarquée sur la psychose paranoïaque (paranoïa). Quelques mois auparavant, il avait entamé une psychanalyse auprès de Rudolph Loewenstein. Cette décision inaugure un parcours brillant et controversé qui va bouleverser le paysage psychanalytique français et avoir de grandes répercussions sur le mouvement psychanalytique mondial.

En voici les principales étapes :

  • 1938 : J. Lacan est élu membre titulaire de la Société psychanalytique de Paris (SPP), qui est alors la seule société de psychanalyse française affiliée à l'IPA, l'association internationale de psychanalyse fondée par Freud ; à cette époque, elle est dominée par les psychanalystes américains. Loewenstein s'étant opposé à son admission, Lacan interrompt le lendemain son analyse avec lui.
  • 1953 : J. Lacan devient président de la SPP. Quelques mois plus tard, il en démissionne avec d'autres analystes dont Daniel Lagache et Françoise Dolto. Il participe avec les démissionnaires à la création de la Société française de psychanalyse (SFP).
  • 1954 : L'IPA refuse de reconnaître la SFP, cherchant par là à proscrire l'enseignement de Lacan. Commence alors une série de demandes d'affiliation, d'enquêtes, de commissions et de négociations qui vont durer dix ans. Le problème pour l'IPA réside dans les séances courtes pratiquées par Lacan, ainsi que dans le contenu de son enseignement, mais probablement aussi dans sa personne même. Il est stipulé que cette affiliation ne sera acceptée que si l'on donne des garanties pour que, à jamais, l'enseignement de Lacan ne puisse, par cette société, participer à la formation des analystes. Lacan compare son exclusion à une excommunication.
  • 1980 : Une lettre de dissolution de l'EFP, signée du nom de Lacan, est publiée dans le quotidien Le Monde. Une bataille juridique s'engage pour contester la forme de cette décision. La vraie raison selon certains est que Lacan, gravement malade, n'a plus la lucidité nécessaire pour prendre une telle décision. L'assemblée générale de l'EFP vote finalement la dissolution le 27 septembre, ce qui met fin officiellement à cette institution.
  • 1981 : En janvier est annoncé la fondation de l'École de la cause freudienne (ECF). Ses statuts sont signés par Lacan. Celui-ci meurt en septembre.

L'enseignement de Jacques Lacan est resté essentiellement oral. La retranscription de ses séminaires, qui se sont déroulés de 1950 à 1980, qui avait été confiée à Jacques-Alain Miller, gendre et exécuteur testamentaire de Lacan, n'est pas encore terminée. En refusant souvent d'être publié, Lacan voulait rester cohérent avec l'enseignement de la psychanalyse fondée sur le colloque et l'émergence de la vérité au détour du surgissement de la parole. D'où ses prises de distance régulières avec la « poubellication », ainsi qu'il qualifiait la littérature psychanalytique, selon l'un de ses jeux de mots célèbres et décriés. Aujourd'hui, alors que seulement 12 séminaires sur 26 sont publiés, de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer l'inertie de l'exécuteur testamentaire et réclamer une édition rapide de l'ensemble de l'œuvre.

Qu'il ait fondé un mouvement (qui est devenu multiforme) de psychanalystes se réclamant de son enseignement et se déclarant « lacaniens » ne doit pas faire oublier que Lacan se voulait freudien. C'est à ce titre qu'il a combattu les pratiques et les théories de l'IPA qui, selon lui, affadissaient et détournaient le message de Freud. Il voulait notamment rappeler que, pour Freud, ce n'est pas le concept du Moi qui était le véritable moteur du sujet et que la cure devait être conduite en conséquence.

[modifier] Les travaux et l'apport de Jacques Lacan

[modifier] Terminologie lacanienne

Anamorphose, détail de la peinture de Holbein, les Ambassadeurs.  "Comment se fait-il que personne n’ait jamais songé à y évoquer quelque chose qui ressemble à l’effet d’une érection."  Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. 1964
Anamorphose, détail de la peinture de Holbein, les Ambassadeurs. "Comment se fait-il que personne n’ait jamais songé à y évoquer quelque chose qui ressemble à l’effet d’une érection." Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. 1964

En 1936, Lacan introduit le stade du miroir ; s'il se fait vite couper la parole, le concept en restera essentiel. Il s'agit d'une contribution au développement de l'enfant, qui, au moment du stade du miroir, et alors qu'au plan moteur il est encore immature, reconnaît sa propre image. Mais l'apport du stade du miroir est surtout celui de la description d'une image spéculaire, forme intuitive de l'identité : en ce sens le moment développemental n'est pas ce qui intéresse Lacan.

En 1938, Lacan travaille les complexes familiaux. Il distingue un complexe de sevrage, un complexe d'intrusion ; les premières élaborations du rôle paternel s'y glissent.

C'est surtout dans les années 1950 que commence à se révéler la pensée lacanienne. L'inconscient est structuré comme un langage [1]. Lacan est donc structuraliste et se fonde sur les travaux de Ferdinand de Saussure.

En 1951, Lacan utilise pour la première fois l'expression de Nom-du-Père, alors au singulier, pour saisir le père comme fonction symbolique, bien au-delà de la personne réelle.

Au milieu des années 50, le schéma L est formalisé. Il montre une relation de Moi à petit autre, une relation du pareil au même toute empreinte d'illusion, là où le psychanalyste interroge le rapport entre le sujet de l'inconscient et l'Autre, ce trésor des signifiants.

A la fin des années 50, apparaît cette fois le schéma R, formalisant lui la place du réel, entre l'imaginaire et le symbolique, qui apparaît d'un déplacement et qui déterminera l'imaginaire.

Les années 60 voient un tournant dans la pensée de Lacan. En 1960 est introduit le graphe du désir et l'objet a, que Lacan considère comme sa plus grande avancée.
Dès 1962 apparaît le premier modèle topologique. Les Noms-du-Père sont pluralisés puisque aucun signifiant en particulier ne saurait assumer cette fonction essentielle.

En 1964, c'est le Réel qui est travaillé, et qui ne peut plus se comprendre que comme l'impossible. En 1966 Lacan indique qu'il n'y a pas de rapport sexuel ; il élabore le concept de point de capiton .

La pensée de Lacan se formalise toujours plus, et les années 70 en témoignent : en 1971, avec le mathème, en 1972 avec le nœud borroméen.
En 1975, Lacan reprend l'ancienne écriture du sinthome.

[modifier] Lacanisme

Si Lacan souhaite un retour à Freud, s'il s'efforce d'opérer une relecture de la psychanalyse freudienne plutôt que d'en créer une nouvelle, le lacanisme sera pourtant en rupture avec les institutions représentant le freudisme, en particulier avec le lieu de la légitimité en psychanalyse : l'International Psychoanalytical Association (IPA).

Ce qui s'opère alors est la création d'une nouvelle légitimité. L'expulsion, voire l'excommunication comme aime à le dire Lacan de l'IPA amène celui-ci à fonder une école : l'École freudienne de Paris ; une école donc, plutôt qu'une simple association ou société, et une école qui se veut freudienne et non école de Lacan.
La mort du maître, en 1981, provoque un véritable morcellement du lacanisme. De nombreux groupes sont créés.

En France, le légitimisme du lacanisme se fonde sur l'Association mondiale de psychanalyse, dirigée par le gendre de Lacan, Jacques-Alain Miller. Il existe plus de cinquante groupes se réclamant de la pensée lacanienne parmi les écoles françaises.

Par ailleurs, certains élèves de Lacan regroupés autour de la revue Littoral, refusant ce qu'ils appellent ce « légitimisme familial contradictoire » avec l'idée même d'une école de psychanalyse, ont fondé en 1985 l'École lacanienne de psychanalyse.

Le lacanisme s'est fortement implanté en Europe, en Argentine et au Brésil.

L'influence de Lacan est de plus en plus importante dans la philosophie et dans les sciences humaines et sociales (le sociologue Markos Zafiropoulos, l’ethnologue Michel Boccara, les philosophes Judith Butler, Mladen Dolar et Alenka Zupancic). Même dans la psychologie, particulièrement dans la psychologie sociale, il y a déjà des auteurs qui se réclament du lacanisme (l'anglais Ian Parker, le mexicain David Pavón Cuéllar).

Il ne faut pas omettre de citer, la « réussite » d'un de ses disciples, Slavoj Zizek qui devient une voix dans le paysage intellectuel, de plus en plus importante. L’œuvre du philosophe slovène se situe au centre des débats qui, à l’heure de la globalisation capitaliste, cherchent à redéfinir les termes d’une politique d’émancipation véritable[2]. Slavoj Zizek est psychanalyste et philosophe. C'est dans l'ignorance quasi totale des Français, que la Slovénie abritait l'un des intellectuels les plus repris dans le monde, et déjà culte en Europe de l'Est et aux États-Unis[réf. nécessaire]. Si on découvre Slavoj Zizek à peine aujourd'hui, il s'agit toutefois de se rappeler qu'il est un poids lourds de la pensée mondiale, un penseur incontournable comme le furent Sartre, Bourdieu, Lacan ou Derrida en leur temps.

[modifier] La peur de transgression linguistique de Lacan

L’expérience psychanalytique de Lacan découvre qu’il n’y a pas d’inconscient sans langage et que l’inconscient est structuré comme un langage. Or dans Entendre les mots qui disent les maux (juin 2006), le docteur Christian Dufour explique que l'inconscient est un langage, codé, structuré, construit, comme l'écrivait Lacan, de séquences littérales, mais pas n'importe lesquelles. Ces unités sont des couples de lettres spécifiques et certaines lettres isolées, situées entre eux, dont le sens était bien enfoui dans les nœuds du signifiant. Faire une psychanalyse, c'est étymologiquement dénouer les nœuds du signifiant. Le Livre du docteur Dufour Christian montre qu'il s'agit de nœuds doubles qui, dénoués, permettent la psychanalyse de tout mot.

Il n’est pas toujours facile de suivre les arcanes alambiquées du style lacanien. D’après lui, la discipline linguistique tient « dans le moment constituant de l’algorithme S/s, signifiant sur signifié, le sur répondant à la barre qui en sépare les deux étapes ».

Pour reprendre le mot arbre, Lacan affirme que « ce n’est pas seulement à la faveur du fait que le mot barre est son anagramme, qu’il franchit celle de l’algorithme saussurien. Car décomposé dans le double spectre de ses voyelles et de ses consonnes, il appelle avec le robre et le platane les significations dont il se charge sous notre flore, de force et de majesté ». Il semble que Lacan, même s’il n’en tire aucune conclusion linguistique, ait bien perçu que le signifié arbre était spécifique au français et renvoyait à des référents habituels de la flore de France, ce qui aurait dû le conduire à évoquer la variabilité systématique du signifié en fonction des langues. Mais, et c’est à la fois amusant et défoulant de le souligner, quand il attribue majesté et force au signifié arbre français, il définit, à son insu, le sens inconscient du codon ar inaugurant le mot arbre qui marque la prééminence, le sommet ou la menace !

Pour Lacan, le signifiant prime sur le signifié. Ce franchissement de la barre entre signifié et signifiant se ferait pour lui par le jeu des signifiants entre eux, chez chaque individu, avec un glissement incessant du signifié sous le signifiant qui s’effectue en psychanalyse par les formules de la métonymie et de la métaphore, qu’il nomme « lois du langage » de l’inconscient. Certains penseront que Lacan est là dans l'erreur ; pourtant il réfute toute application directe de la linguistique à la psychanalyse. Il propose plutôt de développer ce qu'il appelle une "linguisterie", soit une approche disciplinaire qui colle au fonctionnement de l'inconscient. De ce point de vue, la linguistique est une approche scientifique du langage qui ne peut que rater la spécificité des phénomènes de "lalangue", c'est à dire les oscillations métaphorico-métonymiques sur lesquels s'assoient les phénomènes inconscients.

Par contre, à juste titre, Lacan écrit que « l’inconscient ne connaît que les éléments du signifiant », il « est une chaîne de signifiants qui se répète et insiste ». Lacan relève le mode selon lequel l’inconscient opère, ainsi que Freud l’avait décelé par la production de condensations et de déplacements le long des mots « sans tenir compte du signifié ou des limites acoustiques des syllabes ». En reprenant l’œuvre de Freud et en la recentrant sur le langage, Lacan va plus loin, il affirme qu’au commencement était la chaîne des signifiants, un “signifiant préséant au signifié”, dont “la structure commande les voies du réseau du signifié”. « Le mot n’est pas signe mais nœud de signification », qu’il aurait dû dénouer, puisque l’analyse est étymologiquement l’art de les délier les nœuds ! Il explique que « nœud veut dire la division qu'engendre le signifiant dans le sujet… divisé par le langage », il affirme de façon répétée que « l’inconscient a la structure radicale du langage » qui lui-même « implique l’inconscient », qu’il en “est la condition”. En résumant, Lacan nous dit que “l’inconscient est un langage”, constitué des éléments du signifiant, préexistant au signifié. Il va jusqu’à avancer que “l'inconscient est pure affaire de lettre, et comme tel, à lire”. « Nous désignons par lettre ce support matériel que le discours concret emprunte au langage… Ce support matériel ne se réduit pas aux lettres de notre alphabet, qui ne sont jamais qu'un des modes ». Avec le risque, comme dit Lacan, d'apprendre en s'alphabêtissant. « Tout découpage du saucisson signifiant en unités, qu'elles soient d'ordre phonique, graphique, gestuel ou tactile, est d'ordre littéral. Si toute séquence signifiante est une séquence de lettres, en revanche, pas toute séquence de lettres est une séquence signifiante ». Voilà, Lacan est parvenu à définir les caractéristiques du langage de l’inconscient, jusqu’à préciser qu’il existe des unités faites de séquences de lettres dont certaines sont signifiante et d’autres non, mais il n’est pas parvenu à découvrir le véritable code.

Pourquoi le sens systématique de certaines séquences répétées du signifiant lui a échappé ? Trop intelligent pour découvrir un code finalement relativement simple, peut-être ? Il écrit que le sujet est divisé par le langage mais ne poursuit pas sa logique en ne comprenant pas que cette division est due à l’existence de deux langages, un conscient et un inconscient, le second étant préséant au premier. Trop conditionné sans aucun doute par une remarquable formation linguistique, il n’ose franchir la barre signifiant/signifié, il ne transgresse pas l’enseignement de ses amis linguistes et au contraire leur prête main forte et, alors, se fourvoie : « le signifiant existe en dehors de toute signification, il n’a pas fonction de représenter le signifié ». Grave erreur! S’il écrit que « la science dont relève l’inconscient est la linguistique », il ne peut pas s’agir de la linguistique conventionnelle saussurienne qui ne s’intéresse qu’à la partie secondaire du langage, sa partie émergée consciente. D’ailleurs Lacan énonce que la nature du langage de l’inconscient ne concerne pas le découpage de la chaîne en fonction d’un signifié qui toujours et sans cesse se dérobe, mais en fonction des propriétés de la chaîne signifiante elle-même. Même intelligents, nous sommes bornés par le Savoir que nous avons acquis par apprentissage et dont la mémorisation conditionne notre logique de pensée. Ce savoir n’est jamais qu’un “voir ça”, qu’une vision pré-établie qui nous aveugle.

[modifier] Critiques

La première critique est celle qui a valu à la SPF de ne pas pouvoir rejoindre l'IPA : la pratique des séances courtes. Cette pratique a ensuite été théorisée sous le nom de « scansion », le psychanalyste interrompant la séance en un moment particulièrement opportun. Cette pratique semble, aux psychanalystes des autres écoles, en contradiction avec la règle fondamentale d'abstinence, qui interdit au psychanalyste tout acte envers son analysant. Tous les lacaniens ne pratiquent pas cette scansion.

Lacan, comme d'ailleurs de nombreux auteurs français (Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Julia Kristeva, etc.), est souvent critiqué pour le manque de clarté de ses écrits ainsi que pour l'emploi fréquent d'un jargon technique emprunté aux mathématiques et à la physique, mais détourné du champ et des objectifs des sciences exactes. L'ouvrage intitulé « Impostures intellectuelles » des physiciens Alan Sokal et Jean Bricmont a déclenché une polémique. De fait, ce livre contient de nombreuses citations commentées de Lacan et d'autres auteurs « postmodernes »[3] œuvrant dans le domaine des sciences humaines. Il s'avère, d'après ces citations, que Jacques Lacan joue avec des concepts mathématiques et physiques détournés de leur sens exact. Considérés du point de vue de quelqu'un formé dans les sciences exactes, les écrits de Lacan employant des termes empruntés à leur propre domaine constituent de véritables non-sens. Dès lors, il n'est pas étonnant que de nombreux scientifiques pensent, à tort ou à raison, que l'œuvre de Lacan est une vaste fumisterie, en oubliant peut-être que cette œuvre présente de multiples autres facettes sortant de leur propre domaine de compétence.[4]

[modifier] Œuvres

  • Au-delà du principe de réalité, 1936, in Écrits, 1966 Seuil
  • Les complexes familiaux dans la formation de l'individu, 1938, in Autres Écrits, 2001 Seuil
  • Propos sur la causalité psychique, 1946, in Écrits, 1966 Seuil
  • L'agressivité en psychanalyse, 1948, in Écrits, 1966 Seuil
  • Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je, 1949, in Écrits, 1966 Seuil
  • Intervention sur le transfert, 1951, in Écrits, 1966 Seuil
  • Discours de Rome, 1953, in Autres écrits, Seuil 2001
  • Fonction et champs de la parole et du langage en psychanalyse, 1953, in Écrits, 1966 Seuil
  • Les écrits techniques de Freud (S I), ,1953-1954, Seuil 1975
  • Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse (S II), 1954-1955, Seuil 1978
  • Les psychoses (S III), 1955-1956, Seuil 1981
  • La relation d'objet (S IV), 1956-1957, Seuil 1994
  • Les formations de l'inconscient (S V), 1957-1958, Seuil 1998
  • Le désir et son interprétation (S VI), 1958-1959
  • L'éthique de la psychanalyse (S VII), 1959-1960, Seuil 1986
  • Le transfert (S VIII), 1960-1961, Seuil 2001
  • L'identification (S IX), 1961-1962
  • L'angoisse (S X), 1962-1963
  • Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (S XI), 1964, Seuil 1973
  • Problèmes cruciaux pour la psychanalyse (S XII), 1964-1965
  • L'objet de la psychanalyse (S XIII), 1965-1966
  • La logique du fantasme (S XIV), 1966-1967
  • L'acte psychanalytique (S XV), 1967-1968
  • D'un Autre à l'autre (S XVI), 1968-1969
  • L'envers de la psychanalyse (S XVII), 1969-1970
  • D'un discours qui ne serait pas du semblant (S XVIII), 1970-1971
  • Ou pire… (S XIX), 1971-1972
  • Encore (S XX), 1972-1973
  • Les non dupes errent (S XXI), 1973-1974
  • La troisième, 1974, in Petits écrits et conférences
  • RSI (S XXII), 1974-1975
  • Le sinthome (S XXIII), 1975-1976
  • L'insu que sait de l'une bévue s'aile à mourre (S XXIV), 1976-1977
  • Le moment de conclure (S XXV), 1977-1978
  • La topologie et le temps (S XXVI), 1978-1979
  • Dissolution (S XXVII), 1980

[modifier] Citation

« Mon présent n'est pas le passé défini de ce qui fut puisqu'il n'est plus, ni même le parfait de ce qui a été dans ce que je suis, mais le futur antérieur de ce que j'aurai été pour ce que je suis en train de devenir. » Jacques Lacan

[modifier] Notes

  1. Cette occurrence se trouve dans un interview accordé à Gilles Lapouge paru dans le Figaro littéraire en date du 1 décembre 1966 sous le titre " Un psychanalyste s'explique ". Lacan disait à ce journaliste ceci : " Ce qu'on voit dans Freud, c'est un homme qui est tout le temps en train de se débattre sur chaque morceau de son matériel linguistique, d'en faire jouer les articulations. Voilà Freud, un linguiste… toute l'œuvre de Freud est à déchiffrer en fonction d'une grille linguistique qui n'a été inventée qu'après lui ". Freud avait donc devancé Saussure. C'est par rapport à cela que Lacan affirme : " l'inconscient de Freud est structuré comme un langage - et entendez bien que je parle ici d'une façon radicale, je veux dire que dans l'inconscient un matériel joue selon les lois que découvre l'étude de langues positives, je précise encore, des langues qui sont ou furent effectivement parlées. Il faut tenter de dire plus avant. Et que Freud a moins découvert l'inconscient - dont l'existence était soupçonnée depuis longtemps - qu'il ne l'a établi en son lieu et qu'il n'a élaboré une méthode de déchiffrement… il fallait le coup de force de Freud pour comprendre que l'inconscient est structuré et que cette structure impose une méthode de lecture ".
  2. Voir cet article sur l'Humanité.fr par exemple;
  3. Outre Lacan, il s'agit surtout de Julia Kristeva, Luce Irigaray, Bruno Latour, Jean Baudrillard, Gilles Deleuze, Félix Guattari et Paul Virilio.
  4. Dans leur livre « Impostures intellectuelles », Sokal et Bricmont mentionnent, par exemple, que Lacan déclare que l'organe érectile mâle est égalable à la racine carrée de –1. Cette racine représente l'unité des nombres imaginaires à partir de laquelle on peut construire tous les nombres imaginaires et tous les nombres complexes et, a priori, ne possède aucune connotation psychanalytique ou sexologique. Ils citent cette autre phrase de Lacan : « La vie humaine pourrait être définie comme un calcul dans lequel zéro serait irrationnel ». Or, comme 0 est rationnel, il s'agit tout simplement d'une proposition erronée ; en effet, on peut montrer, à la manière de Bertrand Russell, que la phrase de Lacan est équivalente à celle-ci : « La vie humaine pourrait être définie comme un pays où le père Noël existe » (perdant ainsi l'apparent haut niveau mathématique de la phrase). En outre, Lacan énonce plus loin : « Quand je dis irrationnel [...] je me réfère à ce qu’on appelle un nombre imaginaire » ; or, ici, Lacan confond les nombres irrationnels et les nombres imaginaires, prouvant ainsi qu'il ne connaît même pas les bases élémentaires de l'algèbre. En l'occurrence, il s'agit seulement de brèves citations, mais les « Impostures intellectuelles » rapportent un nombre très élevé d'exemples de mots savants employé de façon plus ou moins inexacts, ainsi que des passages parfois assez longs où Lacan traite de concepts de topologie, d'algèbre, de logique mathématique, de physique classique et quantique utilisant ces notions de façon discutable.

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Bibliographie lacanienne

  • Joël Dor, Introduction à la lecture de Lacan
  • Paul-Laurent Assoun, Lacan
  • Franck Chaumon, Lacan. La loi, le sujet et la jouissance
  • Angèle Kremer-Marietti, Lacan ou la rhétorique de l'inconscient
  • Thierry Simonelli, Lacan. La théorie
  • Didier Eribon, Une morale du minoritaire. Variations sur un thème de Jean Genet (plusieurs chapitres de ce livre sont consacrés à une critique sévère de Lacan).
  • Philippe Sollers, Lacan même
  • Monique Charles, Henri Ey - Lacan : du dialogue au débat ou l'homme en question, L'Harmattan, 2004 (ISBN 2747573362)
  • Gérard Haddad, Le jour où Lacan m'a adopté
  • Gérard Haddad, Lacan et le judaïsme
  • David Pavón Cuéllar, Le révolutio-m'être, notions lacaniennes appliquées à l'analyse de discours en psychologie sociale, Paris, Psychophores, 2006 (ISBN 2952290504)
  • Lacan aurait cent ans, Numéro spécial de la revue Evolution psychiatrique, vol. 66, No 2 (ISBN 2842992709)
  • Pierre Rey, Une saison chez Lacan (récit de son analyse chez Lacan), Seuil-poche, 1999 (ISBN 2020367165)
  • J.-D. Nasio, Cinq leçons sur la théorie de Jacques Lacan, Petite Bibliothèque Payot, 197. - Ce livre a le mérite de faire comprendre la théorie de Lacan, sans forcément clarifier ses écrits. Se lit aisément.
  • Clément Catherine, Vies et légendes de Jacques Lacan, Grasset, « Figures », 1981, et Le Livre de poche, « Biblio essais », 1983
  • Oreste Saint Drôme - Dictionnaire de 55 termes visités par Jacques Lacan , Le Seuil Points Virgule, Paris,1993
  • Roudinesco Elisabeth, Jacques Lacan, Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée, Fayard , 1993
  • Collectif ,Quartier Lacan , Témoignages sur Jacques Lacan,L'Espace Analytique, Denoël , 2001
  • Pierre Daviot,Jacques Lacan et le sentiment religieux Érès,(Coll. Analyse laïque), 2006

[modifier] Bibliographie critique

  • A. Sokal & J. Bricmont (1997). Impostures Intellectuelles, Éditions Odile Jacob, Paris (ISBN 2738105033). [Les écrits de Lacan sont analysés au Chapitre 1.]
  • C. Dufour, Entendre les mots qui disent les maux, Chapitre IV Motivation des mots, Éditions du Dauphin – Eyrolles, Paris, 2006. Renseignements ici
  • D. Anzieu (2000). "Contre Lacan", in "Psychanalyser", Paris, Dunod.
  • J. Chazaud (1972). "Psychanalyse et créativité culturelle", Toulouse, Privat.
  • C. Chiland (1990). "Homo psychanalyticus", Paris, PUF.
  • F. George (1979). "L'effet 'yau de poêle de Lacan et des lacaniens", Paris, Hachette.
  • A. Green (1994). "Un psychanalyste engagé. Conversations avec Manuel Macias", Paris, Calmann-Lévy.
  • F. Roustang (1986). "Lacan, de l'équivoque à l'impasse", Paris, Minuit.
  • M. Tort (2005). "Fin du dogme paternel", Paris, Aubier.

[modifier] Documents vidéos

  • Jacques Lacan , Télévision - Psychanalyse I et II ,Deux émissions préparées par Jacques-Alain Miller , Réalisation Benoit Jacquot,1973 ( dans la série Un certain regard du Service de la Recherche de l'O.R.T.F , programme de l'I.N.A.) VHS Secam - 95 mn
  • Quartier Lacan , un film d'Emil Weiss, vidéo-Vision Seuil, 1996 , couleur , 120 mn
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