Le Creusot
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Le Creusot | |
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Pays | France |
Région | Bourgogne (chef-lieu) |
Département | Saône-et-Loire (chef-lieu) |
Arrondissement | Arrondissement d'Autun |
Canton | Chef-lieu de 2 cantons : canton du Creusot-Est canton du Creusot-Ouest |
Code Insee | 71153 |
Code postal | 71200 |
Maire Mandat en cours |
André Billardon 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté urbaine Creusot-Montceau |
Latitude Longitude |
|
Altitudes | moyenne : 347 m minimale : 316 m maximale : 516 m |
Superficie | 1 811 ha = 18,11 km2 |
Population sans doubles comptes |
26 283 hab. (2003) |
Densité | 1 451 3 hab./km2 |
Le Creusot est une commune française, située dans le département de Saône-et-Loire et la région Bourgogne.
Sommaire |
[modifier] Présentation
Le Creusot est une ville de la région Bourgogne, chef-lieu de cantons (Le Creusot-Est et Le Creusot-Ouest) du département de Saône-et-Loire. Avec 26 283 habitants, les Creusotins, elle est la troisième ville du département derrière Chalon-sur-Saône et Mâcon (préfecture). Son économie est dominée par l'industrie métallurgique (Industeel, Alstom), mais aussi la SNECMA. Le Creusot, forte de sa riche histoire industrielle, abrite un Ecomusée ainsi que l'Académie François Bourdon, centre d'archives industrielles, qui retracent l'épopée de la dynastie Schneider, famille fondatrice de la ville. Depuis les années 1990, la ville développe ses atouts touristiques avec, comme principale vitrine, le Parc des Combes, où friands d'attractions et de balades en train touristique côtoient sportifs et amateurs de détente en pleine nature. Le Creusot est par ailleurs le deuxième centre universitaire de Bourgogne (derrière Dijon), avec son IUT [1] (4 départements, 6 licences professionnelles) et le centre universitaire Condorcet [2] (4 filières DEUG, DESS).
[modifier] Situation géographique
Le Creusot est une ville de Saône-et-Loire, au sud de la Bourgogne. La région environnante est marquée par l'élevage (avec un paysage de bocage très présent) mais également par la viticulture puisque les célèbres cépages bourguignons s'épanouissent à quelque 20 km au nord et à l'est du Creusot. On peut aussi noter que la ville est située près du massif du Morvan (et notamment du Mont Beuvray). Aucun cours d'eau ne traverse Le Creusot mais les plans d'eau ne sont pas rares tout autour de la ville (lac de Torcy, étang du Breuil, étang de Brandon et lac de Montaubry).
[modifier] Histoire
[modifier] Le Creusot jusqu'en 1836
Jusqu'en 1782, Le Creusot n'est qu'un petit bourg sans industrie, le village le plus important de la région est alors Montcenis. En 1782, une fonderie royale est construite au Creusot pour profiter des ressources en houille de la région, c'est la première usine de la ville. La famille royale décide également de construire au Creusot la cristallerie de la reine en 1786. Après la Révolution, la fonderie et la cristallerie changent de propriétaire en 1818. Les forges sont rachetées en 1826 par Manby et Wilson, mais font faillite en 1833. C'est en 1836 qu'entre en scène une famille lorraine, la famille Schneider. Eugène et Adolphe Schneider, à la recherche d'un site permettant l'établissement d'aciéries, décident de racheter les forges du Creusot qui possédaient les réserves houillères indispensables à la réalisation de leur projet et dont la région ne manquait pas de minerai de fer (mines de Mazenay-Change). Les Schneider mettent en place un plan de développement industriel et urbain du Creusot.
[modifier] 1836-1960
Commencent alors 125 ans de domination Schneider sur la ville du Creusot. Eugène et Adolphe Schneider se tournent vers des productions résolument modernes, destinées au chemin de fer notamment (locomotives, rails en acier) ou encore à l'armée (canons, blindages) de grande qualité reconnus mondialement. La société se distingue par la production d'aciers spéciaux ainsi que par les outils modernes utilisés comme, par exemple, le marteau-pilon à vapeur permettant de forger des pièces très précisément.
Le Creusot, après l'arrivée des Schneider, n'était plus une petite bourgade mais une ville-usine. Le Creusot est le fief des Schneider, ceux-ci s'y font aménager la cristallerie royale en résidence (appelée le château de la Verrerie). La mairie du Creusot est à plusieurs reprises dirigée par les Schneider. Adolphe et Eugène se servent de la ville et de ses usines pour appuyer leurs ambitions politiques (Eugène Schneider est plusieurs fois député et même président du corps législatif en 1867). De nouvelles usines sont construites à Châlon-sur-Saône, Montchanin ou plus tard au Breuil mais le cœur de l'entreprise reste Le Creusot. Schneider fabrique des chars (char Schneider CA1) lors de la Première Guerre mondiale.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville, grand centre industriel possédant notamment des capacités de production d'armes, est occupée par l'Allemagne nazie le 18 juin 1940. Pour stopper toute production, les aviations anglaise et américaine bombardent la ville à plusieurs reprises. Le bombardement du 17 octobre 1942, par la RAF, fit 63 morts et plus de 250 blessés. Le bilan est encore plus lourd dans la nuit du 20 au 21 juin 1943 : plus de 300 morts et 1000 blessés, détruisant au moins partiellement l'hôtel-Dieu, l'hôtel de ville, le château de la Verrerie et trois églises. Ces bombardements ont laissé un souvenir très fort dans la mémoire des Creusotins car c'est essentiellement la population, plus que les usines, qui a été touchée.
Confrontés à leurs concurrents anglais (Vickers), allemand (Krupp) ou tchèque (Škoda), les aciers du Creusot se montrent souvent à leur avantage. La ville possède d'ailleurs une grande influence, en témoigne la visite de dirigeants célèbres (De Gaulle, Khrouchtchev).
[modifier] Le paternalisme
De 1836 à 1960, au Creusot, tout tourne autour de la sidérurgie et de la famille Schneider. Celle-ci fait preuve d'un grand paternalisme en régulant beaucoup la vie des Creusotins. Les aciéries emploient au moins un membre de chaque famille creusotine. Des écoles furent créées (les dernières fermèrent leurs portes au milieu du XXe siècle), un dispensaire puis un hôpital sont mis en place, des logements pour les ouvriers et les ingénieurs sont bâtis (on peut encore voir aujourd'hui au Creusot les quartiers d'ouvriers et d'ingénieurs). Tout ces aménagements permettent d'améliorer la vie des Creusotins qui travaillaient souvent dans des conditions de travail difficiles (on cite souvent les puddleurs dont l'espérance de vie était très limitée).
Les habitants entretiennent des relations passionnelles avec leurs patrons, en s'engageant tantôt dans des luttes syndicales très dures (la grande grève de 1899), tantôt en rendant de vigoureux hommages aux Schneider en se cotisant pour leur ériger des statues ou en se mobilisant à l'occasion d'événements se produisant au sein de la famille Schneider (mariage ou enterrements par exemple).
[modifier] Quelques grandes réalisations des usines du Creusot
- Des locomotives à vapeur avec, notamment, La Gironde (1838), une des premières locomotives françaises.
- Des locomotives électriques comme la BB 9004 détentrice en 1955 du record du monde de vitesse sur rail avec 331 km/h.
- Des aciers spéciaux au nickel (1889).
- Les canons français des guerres franco-allemandes.
- Des plaques de blindage pour les navires.
- Le marteau-pilon à vapeur du Creusot, permettant un travail très précis de l'acier.
- Les premiers rails français en 1827, des rails en acier dès 1868, (pour l'anecdote, le TMB — tramway du Mont-Blanc — utilise encore les rails Schneider).
- Des navires et sous-marins pour le ministère de la guerre (des chantiers ont été installés à Châlon-sur-Saône).
- De nombreux matériels électriques.
- Des charpentes métalliques de ponts ou de gares (gare de Santiago du Chili en 1896).
[modifier] La chute
L'entreprise, au fil des ans, devient un immense conglomérat où se côtoient les activités sidérurgiques et électriques (développées plus tard). Mais cette belle mécanique se grippe en 1960 avec la mort de Charles Schneider. Orpheline, l'entreprise n'est plus la même. L'âge d'or est bien loin lorsqu'éclate le choc pétrolier de 1973. Les usines Schneider (appelées alors Creusot Loire Industrie) entrent dans une terrible période de difficultés financières qui aboutit au dépôt de bilan en 1984. Les mouvements sociaux se multiplient au Creusot en 1983-1984 mais sans succès et la plus grande partie de l'usine disparaît. Les activités sidérurgiques ayant survécu aux difficultés sont intégrées au groupe Usinor (désormais Arcelor, et maintenant Mittal Steal) tandis que l'entreprise se recentre sur ses activités électriques (Schneider Electric). La ville perd ici son plus grand pourvoyeur d'emplois.
Il existe de nombreuses industries de pointe dans la ville parmi lesquelles la Snecma, Siag, Haulotte Group, etc.
[modifier] Histoire administrative
Date d'élection | Identité | Informations complémentaires |
1841 | Adolphe Schneider | Copropriétaire des forges du Creusot |
1855 | A. Desilligny | (-) |
1866 | Eugène Schneider | Copropriétaire des forges du Creusot |
1871 | J.B. Dumay | (-) |
1871 | Henri Schneider | Copropriétaire des forges du Creusot |
1896 | Eugène II Schneider | Copropriétaire des forges du Creusot |
1924 | Paul Faure | Socialiste |
1929 | Victor Bataille | Soutenu par l'usine |
1944 | M. Jacquemin | décrété par le comité de libération de la ville du creusot |
1947 | D.Jean Garnier | (-) |
1966 | Henri Lacagne | (-) |
1977-1995 | Camille Dufour | élu en 1977, 1983 et 1989 |
Depuis 1995 | André Billardon | (-) |
[modifier] Le Creusot aujourd'hui
[modifier] Situation économique actuelle
Saignée à blanc par la disparition de la quasi-totalité de ses usines métallurgiques, le Creusot tente de survivre en diversifiant ses secteurs d'activité. Une usine SNECMA s'est ainsi implantée sur les ruines des usines Creusot-Loire. La situation de la ville du Creusot est très variable et dépend en fait de la conjoncture. Le secteur industriel y est encore dominant avec de nombreuses industries de pointe : BSE, Snecma, Siag, Haulotte Group... ces entreprises sont un symbole du renouveau de la ville. La globalisation des échanges commerciaux amène au Creusot de grands groupes mondiaux comme General Electric à travers l'usine de Thermodyn, Mittal-Arcelor via notamment Arcelor Industeel ou encore Safran via la Snecma.
Dans cette conjoncture, les creusotins tentent de rénover leur ville afin de développer de nouvelles sources d'emplois notamment dans le secteur tertiaire.
[modifier] Les préoccupations actuelles
La ville s'est, depuis 1984, beaucoup transformée. Les vastes étendues d'ateliers ont disparu pour laisser place à d'autres activités. La ville a ainsi développé une politique de loisirs en créant un parc d'attractions mettant en avant le thème, historique pour la cité, de la locomotive. L'ancienne Cristallerie royale qui avait été transformée en château par la famille Schneider s'est muée en musée. Les anciennes halles de construction de locomotives ont été transformées en bibliothèque universitaire. D'importants travaux sont toujours effectués pour redonner vie aux rues marchandes de la ville. Une association, l'académie Bourdon, s'est créée afin d'organiser les archives des usines qui sont mises à disposition des chercheurs. L'association créé également des expositions. Pour se donner de plus grands moyens, Le Creusot a adhéré à la Communauté Creusot-Montceau-les-Mines (CCM), une communauté urbaine qui regroupe 16 villes de la région du Creusot.
[modifier] Scène musicale
Le principal festival de musique ayant lieu au Creusot est le Festival National de Blues, qui existe depuis 1992. Le Creusot accueille aussi le Festival des Giboulées, qui comme son nom l'indique a lieu fin Mars / début Avril. Ce festival mélange groupes locaux dans une scène off et stars nationales et internationales à la Halle des Sports. Ce festival est plus ouvert au niveau du style puisqu'on y trouve aussi bien des groupes de Dub, de chanson française, ou de musique électronique. Les groupes de musique du Creusot réflètent ces influences, car outre le heavy metal, l'influence blues et des musiques jamaicaïnes est importante. Quelques noms de groupes passés et présents : les Kaktus, les Battaglia (plutôt marqués blues), les Pilgrims, Kalimero Dub Nation, Royal Macadam Orchestra (plutôt influencés par le ska, le dub, et la chanson française "jazzy" pour les derniers).
[modifier] Transports
Le Creusot dispose d'un réseau de transports en commun par bus assuré par la CCM. La gare du Creusot est desservie par les TER Bourgogne mais les Creusotins ont également accès au TGV grâce à la gare Le Creusot-TGV. La ville est proche de l'autoroute puisque la route nationale 80 relie Le Creusot à l'A6 en 25 minutes, André Jarrot en est à l'origine du tracé.
[modifier] Démographie
1882 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|---|---|---|---|---|---|
26 432 | 33737 | 34102 | 33366 | 32149 | 28909 | 26283 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
[modifier] Personnages célèbres
- La famille Schneider
- Jean-Baptiste DUMAY (Mémoires d'un militant ouvrier du Creusot (1841-1905). ISBN 2-7061-0069-9
- Christian Bobin (1951), écrivain
- Claudie André-Deshayes (13 mai 1957), spationaute, secrétaire d'état dans les gouvernements Raffarin II et III.
- Le peintre creusotin Raymond Rochette a rendu hommage aux ouvriers du Creusot tout au long de son œuvre.
- Christophe Alévêque, né au Creusot en 1963
[modifier] Lieux et Monuments
- Le Château de la Verrerie et son parc
- La Cristallerie de la Reine
- L'académie François Bourdon
- Le Marteau-pilon
- La plaine des Riaux
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- (fr) Le site officiel de la Ville du Creusot
- (fr) Le site de référence de l'information au Creusot
- (fr) Le site officiel du club cycliste de DN1 du Creusot
- (fr) Le site de l'écomusée du Creusot-Montceau
- (fr) Le site Le Creusot en direct - Webcam Live
- (fr) Le site de l'académie François Bourdon
- (fr) Le site du Parc Touristique des Combes
- (fr) Le site de la Communauté urbaine
- (fr) Le site de l'IUT du Creusot
- (fr) Le site du centre universitaire Condorcet du Creusot
- (fr)(en) Le site du laboratoire Le2i du Creusot
- (fr) Le site de l'association PILONET pour tout trouver sur le Creusot
- (fr) (lien direct relatant l'histoire du Creusot depuis 300 millions d'années jusqu'à nos jours)
- (fr) L'ouvrage Les Schneider, Le Creusot de Dominique Schneider, Caroline Mathieu, Patrice Notteghem, Bernard Clément, Fayard / Réunion des musées nationaux, ISBN : 2-213-59407-4 (Fayard) et 2-7118-3183-3 (Réunion des musées nationaux)
- Le Creusot sur le site de l'Institut Géographique National
- Le Creusot sur le site de l'Insee
- Le Creusot sur le site du Quid
- Localisation de Le Creusot sur une carte de France et communes limitrophes
- Plan de Le Creusot sur Mapquest