Lexique du français québécois
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Sommaire |
[modifier] Lexique
Quelques différences lexicales entre le français du Québec et français d'Europe. Noter que certaines de ces différences ne sont pas uniquement orales et familières; certains mots québécois comme "achalandage" et "viaduc" s'emploient également à l'écrit. Noter aussi que plusieurs de ces mots ne sont pas uniquement utilisés dans le français québécois, mais aussi dans le français acadien, par exemple.
Mot québécois | Équivalent en Europe | Commentaire |
---|---|---|
Abreuvoir | Fontaine | En Europe, l'abreuvoir n'est utilisé que par les animaux, tandis qu'au Québec, la fontaine désigne uniquement un bassin d'eau ornemental. |
Achalandage, embouteillage | Trafic, circulation | |
Arrêt (Stop) | Stop (panneaux routiers seulement) | |
Aubaine | Promotion | |
Barrer | Fermer à clef, verrouiller | Utilisé en Europe pour "rue barrée" - Même sens dans la région de Cholet en France |
Bazou | Tacot, bagnole | |
(Être, avoir l'air) bête | (Être) désagréable, impoli | Avoir l'air bête = avoir l'air fâché, désagréable |
Blonde | Petite copine | |
Brake à bras | Frein à main | |
Prendre une brosse | Cuite | |
Cadran | Réveil-matin | |
Cartable | Classeur | Les classeur et filiaire québécois désignent quant à eux le meuble à classement de dossiers |
Caribou | Renne | |
Gilet | T-shirt, pull | T-shirt est cependant de plus en plus utilisé au Québec |
Char | Voiture, auto | Char viendrait de l'anglais Car comme de l'ancien nom pour les moyens de locomotion par cheval |
Chauffer | Conduire | Chauffer à clutch = conduire une voiture manuelle |
Chum | Copain ou petit ami | ami ou petit ami selon les situations |
Choquer (se) | Fâcher (se) | |
Classeur | Armoire à dossier | |
Correct | bon, beau, etc. | |
Croche | tordu; bizarre, étrange; Louche, Sans scrupule | Autant utilisé pour qualifier une personne qu'une chose |
Crosser (se) | Masturber (se), tromper, arnaquer, profiter indûment | crosser quelqu'un = tromper (même sens que fourrer) on dit aussi crosseur = arnaqueur |
Crème glacée (cornet de...) | Glace (cornet de...) | |
Débarbouillette | Gant de toilette (Petit carré de serviette (ratine)) | sert, principalement, pour se laver la figure, se débarbouiller |
Débarquer (du bus, du métro, d’une voiture) | Descendre | |
Déjeuner | Petit-déjeuner | a le même sens dans le nord de la France, en Belgique et en Suisse |
Dîner | Déjeuner | a le même sens dans le nord de la France, en Belgique et en Suisse |
Souper | Dîner | a le même sens dans le nord de la France, en Belgique et en Suisse |
Efface | Gomme (à effacer) | |
Épais, épaisse | Con, conne | Con et conne existent aussi au Québec |
Chouclaques, espadrilles, runnings, snicks | Baskets, Tennis | |
Être plein ou être bourré | Avoir trop mangé | Peut signifier aussi saoul ou riche |
Fesser | Frapper | |
Flos | Gosses (enfants) | |
Fourrer (plusieurs sens) | Baiser (vulgaire) | Fourrer peut vouloir dire baiser (au sens sexuel) ou tromper une personne au cours d'une affaire financière par exemple. L'équivalent est le même en France : «Je me suis fait baiser !» |
Frais chier | Prétentieux | On peut aussi employer le terme "Frais" sans "chier" |
(ma) fête | (mon) anniversaire | Dire que "Ça va être [sa] fête" à quelqu'un peut signifier aussi qu'elle va se faire battre ou qu'elle est dans le pétrin. |
Garocher | Lancer, jeter | "On s'est garoché des bêtises/balles." "Je ne savais plus où me garocher." |
Gosses | Couilles (Testicules) | On ne demande jamais si les gosses vont bien… Les enfants sont plutôt des « flos ». |
Innocent | Imbécile | (en plus du sens de "non coupable") |
Insignifiant | Imbécile | («Maudit insignifiant !») |
Linge | Vêtements | Le linge est très souvant singulier. |
Linge à vaisselle | linge pour essuyer la vaisselle | |
Liqueur | Soda | On ne s’étonnera donc pas qu’une mère propose de boire de la liqueur à ses jeunes enfants… |
Magasiner | Faire des courses, du shopping | On dit aussi faire du magasinage. Le shopping est un anglicisme. |
Maringouin | Moustique | Moustique est aussi utilisé |
Mouiller | Pleuvoir | |
Niaiser | Se moquer de, dire des idioties | Quand on dit d'une personne qu'elle est niaiseuse, cela signifie surtout qu'elle manque d'intelligence, alors que quand on utilise le verbe («Arrête de niaiser»), on fait strictement référence au comportement. |
Peser | Appuyer | Peser sur le piton = appuyer sur le bouton ; a le même sens en Suisse (peser sur le bouton) |
Piton | Bouton (de commande) | |
Poudrerie | Neige soulevée et poussée par le vent | Est utilisé autant au familier que dans les médias |
Rentrer | Entrer | |
Sans-cœur | Qui n'a pas de cœur, qui n'est pas sensible, qui manque de sentiments envers les autres | |
Secousse | Durée indéterminée. Petite secousse = assez court, bonne secousse = assez long | À utilisé comme «il y a belle lurette» : «ça fait une bonne secousse». Tend à disparaître. |
Stationnement | Parking | Parking est un anglicisme. |
Suçon | Sucette | Et inversement : sucette, au Québec a le sens du suçon européen. |
Téléroman | Feuilleton télé | |
Tête-heureuse | Imbécile heureux | |
Traversier | Ferry | Ferry est un anglicisme. |
Trou d`cul | Trou du cul (insulte) ou anus | |
Turlutte | Chanson entrainante | Une turlutte en Europe est une fellation |
Valise | Coffre | |
Viaduc | Autopont (urbain) | |
Vidanges | Ordures, poubelles | en Belgique, vidange = consigne (pour le verre notamment) |
[modifier] Termes sans comparaison
- 30 sous :
Expression québécoise qui désigne une pièce de 25 cents. Après la colonisation de la Nouvelle-France, la monnaie britannique fut introduite dans la nouvelle colonie britannique. À ce moment, une livre britannique valait 120 sous, donc la pièce d'un quart de livre valait 30 sous. Depuis ce temps, et ce, même après la mise en place de la monnaie canadienne, une pièce de 25 sous (un quart de dollar) est appelé un 30 sous (tend à disparaître).
- Pitoune :
Le terme « pitoune » est d'origine québécoise et désigne d'abord un tronc d'arbre jeté à l'eau pour son transport vers une usine de papier. Par dérivation, il est devenu un qualificatif très familier applicable à une jeune fille tendre et jolie.
Ce mot tire son origine de la manière, par les Britanniques, de désigner les campements des Canadiens-Français. Ils appelaient ceux-ci les happy town (« villes joyeuses ») d'après la jovialité et la quantité de fêtes célébrées.
Dans certaines régions tel que l'Abitibi-Témiscamingue, l'expression jouer à la « pitoune » fait référence à jouer au hockey sur glace chaussé de bottes au lieu de patin.
Sloche (prononcer "slotche") :
- Neige fondante mêlée au sel de déglaçage (vient de l'anglais slush), dans la langue orale familière. Le terme « gadoue » est son équivalent dans la langue écrite.
- C'est aussi la marque déposée utilisée par Alimentation_Couche-Tard pour sa barbotine, une boisson très sucrée faite de glace concassée.
[modifier] Préservations de formes
De nombreuses différences entre le français québécois et le français européen proviennent de la préservation de certaines formes aujourd'hui archaïques en Europe.
- Une « cour » est un « jardin » (en France, le mot « cour » a perdu ce sens).
- Le mot « breuvage » est utilisé pour « boisson » en plus de ce dernier terme; c’est un mot de vieux français duquel le mot anglais beverage est originaire. « Breuvage » peut être utilisé en français d'Europe, mais il a généralement une nuance parfois péjorative ou précieuse.
- « Piastre » (prononcé "piasse"), terme argotique pour un dollar (équivalent de « balle » en France)) est en fait le mot originellement utilisé en France pour le dollar américain ou espagnol.
- Le mot « couple » est un nom masculin en français, mais au Québec il est également utilisé comme nom féminin dans des expressions telles que une couple de semaines. On pense souvent que c’est un anglicisme, mais il s’agit en fait d'un reste de français archaïque. Cette confusion n'est cependant pas si erronée, étant donné que la langue anglaise elle-même inclut des archaïsmes français et normands (par exemple la prononciation du « ch » initial en /tʃ/).
- « Frette » vient de l’ancien français. Ce mot signifie qu’il fait froid. Il est du registre parlé.
[modifier] Modification de sens
Au Québec, d'autres mots ont, par ailleurs, subi un glissement de sens tel qu'ils ont un sens différent de celui ayant cours en France :
- « lunatique » désigne une personne distraite, qui est « dans la lune » ; tandis qu'elle désigne en France une personne sous l'influence de la lune, changeant constamment d'humeur, sous l'influence, dit-on, de la lune ;
- « branler » signifie « masturber » en français européen et québécois mais possède également des sens variants. Il veut dire « se déplacer lentement », par extension « hésiter » (« branler dans le manche »), au Québec, tandis qu'en France, ce terme signifie « perdre son temps à ne rien faire » ;
- « jaquette » désigne une chemise de nuit ou une chemise d’hôpital, une sorte de veste en France ;
- « turluter » désigne un style de chant folklorique en québécois tandis qu'elle est utilisée comme terme humoristique pour désigner une « fellation » en France.
Certains glissements proviennent de l'influence de l'anglais : « supporter » signifie entre autres « encourager ».
[modifier] Modifications non sexistes
Le français québécois officiel a une approche très différente des français de France en ce qui concerne le langage sexiste. Il y a une plus grande tendance à généraliser les marqueurs féminins parmi les noms de professions. Ceci est fait afin d'éviter de parler d'une femme avec un nom masculin et ainsi de contribuer à suggérer qu'une profession particulière est avant tout masculine. Des formes qui seraient perçues comme étant très inhabituelles et agressivement féministes en France sont communes au Québec, comme « la docteure », « la professeure », « l'écrivaine », « la première ministre », « la gouverneure générale », etc. Nombre de ces formes ont été officiellement recommandées par des agences régulatrices variées. Le gouvernement français s'y dirige tardivement pour l'usage officiel (« Madame la ministre »).
De plus, au lieu de suivre la règle selon laquelle le masculin inclut le féminin (le masculin étant traditionnellement considéré un genre non marqué ou neutre), il est relativement commun de créer des doublets, en particulier pour des discours : « Québécoises et Québécois », « tous et toutes », « citoyens et citoyennes ».
On notera au passage que Charles de Gaulle ouvrait ses discours par « Françaises, Français ».
En outre, une association au Québec, plutôt que d'utiliser soit « professionnels » (masculin seulement) ou « professionnels et professionnelles » (masculin et féminin), a décidé de promouvoir un néologisme épicène sur le modèle de « fidèle », en se nommant la « Fédération des professionèles ». Cela a toutefois déclenché un débat animé et reste une forme plus que marginale d'écriture se voulant non sexiste du français québécois.
D'un autre côté, en discours familier, certains marqueurs féminins se perdent ; par exemple, la prononciation « y » (dérivée de « ils ») est souvent utilisée à la fois pour « ils » et « elles ».
Au Québec, et plus généralement au Canada, on évoque plutôt les droits « de la personne » (faisant référence à la Charte des droits et libertés de la personne, charte propre au Québec) plutôt que les simples droits « de l'Homme ». D'ailleurs, le mot "humain" remplace de plus en plus le mot "hommes" (au sens des êtres humains), ce dernier ne désignant de plus en plus que les humains de sexe masculin.
[modifier] Termes informatiques
L'Office québécois de la langue française propose des versions françaises pour les termes techniques et usuels anglais en informatique; l'emploi de ces versions varie selon l'environnement de travail, le bilinguisme français-anglais des utilisateurs et l'habitude d'éviter les anglicismes. Ainsi, au Québec, l'Office prône l'emploi de courriel au lieu de e-mail (terme officiellement recommandé aujourd'hui en France et dans certains cantons suisses, notamment Genève), pourriel au lieu de spam mail, polluposteur ou pourrielleur au lieu de spammer, pollupostage ou pourriellage pour spamming, clavardarge et clavarder au lieu de chat et chatting, baladodiffusion et balado au lieu de podcasting et podcast, hameçonnage au lieu de phishing, espiogiciel au lieu de spyware, etc.
Il faut mentionner que les Québécois ont emprunté de nombreux mots de leur vocabulaire à l'anglais, mais aussi aux langues amérindiennes (le terme Québec est d'ailleurs dérivé d'une langue autochtone et signifie « là où le fleuve se rétrécie »). Plusieurs mots ou locutions sont aussi nés de troncages des mots ou des suites des déformations phonétiques.
Il faut aussi noter que la plupart des mots dérivant de l'anglais sont surtout utilisés dans les grandes régions urbaines, comme Montréal, ou dans les régions limitrophes aux frontières américaines ou des autres provinces canadiennes anglophones.
[modifier] Termes nautiques
Un certain nombre de termes possédant dans d'autres régions francophones un sens strictement nautique sont utilisés dans des contextes plus larges au Québec. Cela est dû au fait que, jusqu'à l'arrivée du chemin de fer et des liaisons routières, le seul moyen de transport était la voie fluviale du Saint-Laurent, autour duquel la majorité de la population est, encore aujourd'hui, située. Par conséquent, le Québec a une forte tradition maritime : malgré un quart de millénaire d'occupation britannique, le français est toujours demeuré et demeure encore la langue utilisée par les pilotes sur le Saint-Laurent.
Par exemple, le mot « débarquer » est employé au Québec pour indiquer la sortie hors d'un moyen de transport (voiture, ascenseur, etc.) et « embarquer » pour l'opération contraire. De plus, il n'est pas rare d'entendre les locuteurs plus âgés ou situés en milieu rural utiliser « haler » au lieu de « tirer », « virer » au lieu « tourner »; les vieux bricoleurs font des « radoubs » sur leur maison. On disait aussi « dégréez-vous » pour dire aux invités d'enlever leurs manteaux. Un « grément » désigne un objet quelconque (bidule). Le poète et chansonnier (faiseur de chanson) Gilles Vignault a tout un vocabulaire de pêche fluviale, alors que Félix Leclerc a celui du paysan de l'île d'Orléans.
[modifier] Morphologie
Certains affixes se retrouvent plus fréquemment au Québec qu'en France, en particulier le suffixe -eux (provenant du dialecte normand) qui possède un certain sens péjoratif : téter → téteux (lèche-cul) ; niaiser → niaiseux (idiot, agaçant) ; obstiner → obstineux (ergoteur, argumentateur) ; pot → poteux (consommateur ou revendeur de marijuana, « pot » (prononcer le t final) signifiant « marijuana »).
[modifier] Prononciation du lexique emprunté à l'anglais
La prononciation des emprunts à l'anglais dépend fortement à la fois de son contact avec la communauté anglophone et de la lexicalisation associée au terme.
Ainsi, un terme lexicalisé aura une prononciation francisée, s'adaptant à la phonologie et à la phonétique du français. C'est le cas des mots tels bécosse et van (prononcé "vane"). Un terme non lexicalisé, tels washer et running shoe, pourra être prononcé à l'anglaise, selon l'accent propre du locuteur. La lexicalisation dépend surtout de la tradition, de l'habitude et de l'idiolecte.
Cette règle dépend alors du contact du locuteur avec la langue anglaise (influence de l'idiolecte). Un francophone qui est peu en contact avec des anglophones ou des francophones bilingues aura tendance à tout franciser phonétiquement. À l'inverse, un francophone fortement exposé à l'anglais aura même tendance à retourner à la prononciation anglaise, si l'emprunt est. Dans ce dernier cas, van retrouverait sa prononciation originale. On peut parler ici d'hyper-correction.
Exception : bécosse resterait cependant francisé, l'emprunt étant pratiquement complètement lexicalisé, en témoigne l'orthographe.
Lorsque le terme est grammaticalisé, tels les verbes toaster et caller, le terme peut perdre définitivement sa prononciation anglaise, même chez le francophone anglophile. La logique derrière cette perte est que le mot subit la grammaire française comme n'importe quel autre mot, il n'est plus anglais, mais québécois.
Leur étymon respectif toast et call conserve cependant sa prononciation variante.
À noter que la grammaire anglaise ne s'applique pas. (Il n'y a pas de grammaticalisation philologique.) Ainsi, on ne dira pas des washers en prononçant le s final. Un "s" serait ajouté à l'écrit, mais la prononciation suivrait la règle française. Cependant, running shoe ayant été emprunté comme un terme pluriel, on pourra rencontrer le terme avec un s prononcé a l'anglaise ([z]).
Mot ou expression | Origine | Signification | Explication / Exemple |
---|---|---|---|
anyway | anglais | de toute façon | "je voulais aller là anyway" |
anorak | inuit | manteau court à capuchon | |
astheure | à cette heure | maintenant | "Astheure, qu’est-ce qui va arriver ?" "Il fait noir de bonne heure astheure." |
auto | voiture (automobile) | ||
en avoir son voyage | être fatigué, voire écœuré de quelque chose. Ou être très surpris (variante sans le "en") | "J'en ai mon voyage de t'entendre!" "Elle est enceinte? Ah ben! J'ai mon voyage!" | |
barniques | lunettes | souvent péjoratif : lunettes peu esthétiques, le plus souvent par leur taille | |
barrer | verrouiller | "j'ai oublié de barrer ma porte" | |
pile | pile sèche, électrique | ||
Bicycle (prononcer "bécique" ou "bicique")(familier) | bicyclette | bicyclette, vélo | un bicycle à gaz : une moto (familier) |
bécosse | anglais : back house | lieu d'aisances | |
bizoune | sexe masculin | ||
bobettes | caleçon, culotte (sous-vêtement), slip | ||
bombe (vieux) | bouilloire | par analogie de forme | |
brailler | pleurnicher, pleurer ou encore chiâler, se plaindre | "mon prof n'arrête pas de brailler quand je suis en retard" | |
branler | 1. hésiter 2. lambiner, traîner |
"branler dans le manche" | |
branleux/se | personne hésitante, lambineuse | "avance branleux!" | |
caller (prononcer câller) | anglais (to call) | appeler | |
câller l'orignal | vomir (analogie avec le cri mélodieux de l'animal. |
||
canceller | ancien français : barrer, cloîtrer et de l'anglais to cancel | annuler | "j'aimerais canceller ma commande" |
canard (vieux) | bouilloire | par analogie de forme et de son | |
cash | anglais | argent | payer cash : payer comptant |
cave (nom féminin) | sous-sol non aménagé | ||
cave (adjectif et nom) | idiot, imbécile | "t'es vraiment un beau cave (une belle cave)!" | |
cellulaire, un cell | téléphone portable | téléphone portable | proche de l’anglais cellular phone, cell phone |
champlure | français : chantepleure | robinet | |
char | français : de l’ancien français charriote (XIIe), de « car », du latin carrum « chariot » | voiture (automobile) | |
charrier | exagérer | ||
chiâler | se plaindre | ailleurs dans la francophonie : pleurer (familier) | |
coat (prononcer "côte") | anglais | manteau | |
chou-claque | anglais (shoe-clack) | espadrilles, tennis, souliers de sport | "J'aime bien jouer au hockey dans la rue avec mes nouveaux chou-claques." |
colon | homme sans manières, sans éducation, idiot | "mon voisin est un vrai colon!" | |
cooler (prononcer "cooleur") | anglais | glacière | |
coqueron | remise, hangar, appentis | ||
côte | pente | ||
couverte | couverture (de lit), plaid | ||
cuillère à soupe | cuillère à table (ou plus rarement louche) | ||
Cutex | Cutex, marque de commerce | vernis à ongles | |
dépanneur | petite épicerie du coin de la rue | ||
drab ou drabe | 1. beige 2. sans vie, sans relief, sans intérêt |
||
drette (familier) | droit | "C'est drette en avant de toi" | |
éfouèrer | écraser (s'éfouèrer : s'écraser de façon disgracieuse sur un divan par exemple) | ||
enfarger, s'enfarger | faire trébucher, trébucher | ||
enfirouâper | dérivation de sens, de l'anglais (In fur wrapped)(enveloppé de fourrure) [1] | Tromper, duper, avaler, se faire attraper | "Je me suis encore fait enfirouâper!" |
épicerie | emplettes, courses | "Je vais aller faire l'épicerie." Je vais faire les courses. | |
flashlight | anglais | lampe de poche | (anglicisme de moins en moins utilisé) |
foin | argent | blé s'emploie aussi dans ce sens | |
foufounes | fesses | ailleurs dans la francophonie : désigne le sexe féminin | |
frette | (très) froid | "y fait frette à matin!" | |
fuse (prononcer "fiouze") | anglais | 1. fusible (dans un tableau d'alimentation électrique) 2. flatulence (plus rare) |
1. anglicisme de moins en moins utilisé (sauf dans « sauter une fuse » = péter les plombs) |
galerie | balcon | ||
galipote (courir la) (vieux) | rechercher ou vivre la débauche, sortir en boite pour séduire | ||
garnotte(s) | gravier, ou lancer un objet très fort (garnotter) | ||
icitte | ici | "Viens icitte!" Prononciation archaïque, tel litte : lit. Présente aussi en Catalogne. | |
innocent | peu instruit, imbécile, naïf (aussi utilisé au sens de non coupable) | péjoratif | |
jammé (adjectif) (prononcer "djammé") | anglais : to jam | coincé (ou faire de la musique) | "la porte est jammée", "on a jammé du rock et du reggae" |
jardin | potager | ||
ketch | anglais | verrou (de moins en moins utilisé) | |
kodak | Kodak, marque de commerce | appareil-photo (tend à être remplacé par « caméra ») | |
laveuse | machine à laver, lave-linge | ||
magasiner, magasinage | faire du shopping | ||
maringouin | Tupi-guarani : mbarigui | moustique | aussi utilisé aux Antilles |
matante (nom) | tante | tantine | |
matante, mononcle (adjectif) | ringard, vieux-jeu | "Mets pas ces lunettes-là, ça fait matante!" "D'la musique de mononcle." | |
mononcle (prononcer « mononque ») | Mon oncle | tonton | |
moppe | vadrouille, serpillière | ||
Newfie | se référant aux habitants de Terre-Neuve, Newfoundland et aux imbéciles en général | imbécile | terme péjoratif |
niaiseux | dérivé de niais | personne peu intelligente | "mon père est niaiseux" |
s'ostiner | dérivé de (s')obstiner | contredire, ergoter, argumenter | terme péjoratif |
ostineux | dérivé de (s')obstiner | personne contrariante, chicanière | |
pantry (prononcer "pennetré") | placard | terme de moins en moins utilisé | |
parquer | français : amener dans un parc (les animaux), anglais : to park | stationner (les deux termes sont aussi utilisés au Québec) | |
patente | ancien français : brevet émanant du roi | bidule, machin, truc | |
patenter | ancien français : délivrer une patente | inventer, fabriquer, réparer | |
patinoire à poux | calvitie, vélodrome à mouche | ||
pet | flatulence | ||
pinotte | anglais : peanut | arachide | |
pitoune | belle fille, fille de peu de vertu (selon le ton et le contexte) | langage populaire, voire inconvenant | |
plasteur | anglais : plaster | sparadrap | |
plate ou poche | moche, nul, sans intérêt | "mon travail est plate" | |
plogue | anglais : plug | prise de courant électrique, publicité : faire une plogue à la télé | |
ploguer | anglais : plug | mettre en relation, en contact OU brancher un appareil électrique | "Je me suis fais ploguer pour une job" (se faire pistonner, en France). J'arrive pas à ploguer la lampe. |
pogner | 1. attraper , empoigner, prendre, obtenir (propre et figuré) 2. (intr.) être populaire, susciter un grand intérêt de la part du sexe opposé 3. attraper une maladie 4. capter une station de télévision ou de radio |
||
polar | Polar, marque de commerce | vêtement (de sport) en fibre synthétique | |
pôle | anglais : pole | tringle à rideaux | |
portique | vestibule | ||
du pot (prononcé "potte") | anglais | cannabis, marijuana | |
pouce (faire du) | faire de l'auto-stop | "Il voyage sur le pouce" | |
prélart | revêtement de plancher, linoléum | ||
kesséça (ou, plus rare, kosséça) | qu'est-ce que c'est que cela | troncage | |
un Q-Tips (prononcé "kiou-tipse") | marque de commerce | Coton-Tige (marque de commerce), cure-oreilles | |
record (très vieux) | anglais | disque 33-tours, 45-tours | |
running shoes ou simplement running | anglais | espadrilles, chaussures de sport | |
sacrer | 1. jurer avec des mots particuliers à cet usage : crisse, câlice, cibouère, calvaire, sacristie, viarge; « sacrer comme un charretier » 2. jeter, envoyer nonchalamment ou avec mépris ou violence : "il a sacré la télé par la fenêtre" 3. ne pas accorder d'importance à qqch. : « je m'en sacre » |
||
scotch-tape | marque de commerce | ruban adhésif | |
scott-towel | marque de commerce | essuie-tout, Sopalin (aussi une marque de commerce!) | |
sécheuse | sèche-linge | ||
serrer | ranger | Serre-ça là où tu l'as pris. | |
short | anglais | culotte courte | |
signe (vieux) | anglais : sink | évier | |
slotche ou sloche | anglais | 1. neige souillée de boue, surtout dans les rues urbaines 2. glace pilée 3. boisson faite de glace concassée et de saveur artificielle que l'on aspire avec une paille (barbotine) |
|
SOS | marque de commerce | tampons à récurer en laine d'acier | |
tasser | déplacer, bouger, entasser (aussi pronominal) | Pourrais-tu m'aider à tasser la table? Tasse-toi! | |
toast/toaster (f) | anglais | Toast=rôtie, tranche de pain grillée. Toaster(prononcer Tôsteur)=grille-pain Peut être utilisé comme verbe(prononcer alors tôster) | : "T'es en train de toaster!"(Tu prends un coup de soleil) |
tomber en amour | anglais : to fall in love | tomber amoureux | |
toune | anglais : tune | chanson | |
tuque | bonnet d'hiver | ||
turluter | chantonner | ||
van (prononcer "vanne") | anglais | camion, fourgonnette | |
VTT (ou "quatre-roues") | Véhicule tout-terrain de type quad et non pas un vélo de montagne (vélo tout-terrain) | ||
washer (prononcé "washeur") ou gasket | anglais | rondelle ou joint d'étanchéité | |
wind-washer (prononcé winne-washeur) | anglais (windshield washer) | lave-glace (tend à disparaître au profit de lave-glace) |
[modifier] Jurons ou Sacres
Plusieurs jurons de la langue française du Québec ont un rapport avec l'Église catholique. Le fait de « sacrer » (blasphémer) a sans nul doute un rapport avec la position influente de l'Église dans la vie des Québécois jusqu'à la Révolution tranquille (1960-1970).
Attention, certains Québécois peuvent être très choqués par la violence de ces jurons, notamment dans la bouche de visiteurs français. Les termes peuvent paraître anodins vus d'Europe, mais peuvent autant blesser qu'un "nique ta mère" ou un "enculé de ta race" pour un Français. Leur usage ne doit donc pas devenir un jeu. De nombreuses variantes, considérées moins grossières, existent cependant.
- tabarnak (« tabernacle »)
- Variantes : tabarslak, tabarnik, tabarnouche, tabarouette
- câlice (« calice »)
- Variantes : calvince, calvette, calvisse, câliboère, câline, (n'est pas prononcé comme le verbe « caliner »)
- Hostie, asti, ostifi, esti, osti , souvent abrégé en sti
- Variantes: estique, ostiche, estiche, astiche, osto, esto, asto, ostin
- crisse (« Christ »)
- Variantes : criffe, crime. Certains le finissent par : Chriss...tophe Colomb!
- ciboire, saint-ciboire
- Variantes : cibole, cimonak, saint-cibolak
- viarge (« Vierge »)
Les jurons sont fréquemment combinés en chaîne, dont la longueur est variable : « ostie de câlice de saint-ciboire d'esti de tabarnak de crisse ».
Un autre phénomène est la conjugaison des jurons comme : "câlicer une volée" (flanquer une raclée) ou "crisser son camp" (foutre le camp). Les jurons peuvent servir de nom, d'adjectif, d'adverbe ou de verbe :
- Nom : C'est un p'tit "crisse" celui-là.
- Adjectif : C'est une "tabarnak" de pneumonie
- Adverbe : C'est "crissement" dur!
- Locution verbale: être en "tabarnak"
Plusieurs mots qui ne sont pas autrement grossiers, ou des insultes, sont parfois utilisés à l'intérieur de "chaînes" de jurons, mais ne constituent pas par eux-même des jurons: "saint" ("saint-cimonak"), "innocent", "sans-dessein", "maudit/maudite"...
[modifier] Voir aussi
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