Première Guerre punique
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Informations générales | |
Date | -264 à -241 |
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Lieu | Mer méditerranée, Sicile, Sardaigne |
Changements territoriaux | Prise par les Romains de la Sicile |
Issue | Victoire romaine décisive |
Belligérants | |
République romaine | Carthage |
Commandants | |
Marcus Atilius Regulus Gaius Lutatius Catulus Gaius Duilius |
Hamilcar Barca Hannon le Grand Hasdrubal Xanthippe |
Guerres puniques | |
Batailles | |
Messina - Agrigentum – îles Lipari – Mylae – Sulci – Tyndaris – Cape Ecnomus – Adys – Utique – Panormus – Drepanum – Lillybaeum - Drepana - Mt Ercte - 1e Mt Eryx - Tarente - 2e Mt Eryx - îles Aegates |
La Première Guerre punique - ou Guerre de Sicile - eut lieu entre 264 et 241 av. J.-C. Il s'agit de la première de trois guerres qui opposèrent Rome et Carthage.
« Punique » vient de l'adjectif punicus qui signifie « carthaginois », c'est une déformation du nom phénicien, peuple dont sont issus les Carthaginois.
Sommaire |
[modifier] Genèse du conflit : la lutte d'influences
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Les relations entre Rome et Carthage furent longtemps cordiales, en fait tant que dura la domination grecque sur le monde méditerranéen. En effet, des accords d'échanges furent conclus, en -508, -348 et -306, ainsi qu'un traité de défense mutuelle en -279. De plus, Carthage envoie en -279 une flotte à Ostie soutenir les Romains contre Pyrrhus. Mais au milieu du IIIe siècle av. J.-C., les Grecs sont définitivement écartés de la Méditerranée occidentale, car ils sont à présent sous la domination des successeurs d'Alexandre le Grand (lui-même mort en -323), roi de Macédoine. Leurs intérêts convergents ayant donc disparu, les deux cités rivales se retrouvent seules face à face.
Les Romains constatent que Carthage dispose d'une avance considérable : des rivages de l'Afrique en passant par une bonne partie de l'Hispanie, la cité punique dispose de nombreux territoires. Mais par dessus tout, toutes les îles de la mer Tyrrhénienne sont carthaginoises (Corse, Sardaigne, Baléares). Et l'achèvement de la conquête de la Sicile par les Carthaginois mettrait à leur portée toute l'Italie du Sud et les Carthaginois pourraient être aux portes de Rome en dix jours. Ils doivent donc prendre une décision pour protéger l’Italie, et n’ont guère d’autre option que la guerre.
[modifier] Prémices du conflit : le contrôle du détroit de Messine
Au début du IIIe siècle, deux colonies grecques indépendantes se font face sur le détroit de Messine : Messana en Sicile, Rhegium à la pointe de la botte italienne. Leurs voisins les plus puissants sont Tarente et Syracuse.
En 289 av. J.-C., avec la mort de leur employeur, Agathoclès de Syracuse, tyran puis roi de Syracuse, une partie de ses mercenaires se retrouvent inemployés. Ces mercenaires, les « Mamertins », venaient de Mammertum dans le Bruttium. Ils s'emparent alors de Messine, massacrent une partie des habitants et prennent le gouvernement de la cité[1].
Peu après, les Romains interviennent sur les villes grecques de la côte sud de l’Italie, à Rhegium, à Thurii et se heurtent à Tarente qui sollicite en 280 av. J.-C. l’aide militaire de Pyrrhus. Son intervention en Italie puis en Sicile le met aux prises avec les Romains puis les Carthaginois. Ces derniers s’accordent par traité en -279 contre leur adversaire commun. Ce traité exclut toute paix séparée avec Pyrrhus, et prévoit une assistance de la flotte Carthaginoise, toutefois aucune de ces clauses ne seront respectées[2].
Après le départ de Pyrrhus, les puissances reprennent leurs positions : les Carthaginois récupèrent l’ouest de la Sicile, les Romains s’emparent de Tarente en 272 av. J.-C. puis de Rhegium en 270 av. J.-C.. Cette prise de Rhegium prive les Mamertins de Messine de leur allié. En 269 av. J.-C., Hiéron II, le nouveau tyran syracusain parvient à les vaincre et à prendre une partie de leur territoire. Les Mamertins font appel à Carthage et à Rome. Les Carthaginois qui se trouvaient à Lipari toute proche interviennent immédiatement et installent une garnison à Messine, obligeant Hiéron à renoncer à soumettre cette ville[3].
- Article connexe : Grande Grèce.
[modifier] Déclenchement du conflit : Messine
Rome hésite à intervenir, les Mamertins sont d’origine italienne, ce qui pourrait inciter à la solidarité, mais ce sont des soldats rebelles installés par force. Ce délai est mis à profit par le général carthaginois Hannon le Grand : il débarque avec une armée en Sicile, y renforce les positions carthaginoises et s’entend avec Hiéron de Syracuse contre Messine qui a réussi à se débarrasser de sa garnison carthaginoise[4].
Rome finit par envoyer en 264 av. J.C. le consul Appius Claudius Caudex à Rhegium, d’où il parvient à débarquer à Messine[5].
L’escalade militaire atteint son point fatal : Hannon et Hiéron assiègent Messine, Appius Claudius leur enjoint de lever le siège. Hiéron refuse, répliquant qu’il exerce des justes représailles contre les agressions des Mamertins[4]. La guerre est déclarée.
[modifier] Succès romains sur terre et sur mer (264-256 av. J.-C.)
Après quelques succès à terre contre les Carthaginois et la reddition de plusieurs cités, les Romains imposent à Hiéron de Syracuse une trêve de 15 ans, et lui restituent ses prisonniers contre rançon. Syracuse conserve son territoire, et laisse les Carthaginois seuls face aux Romains[6].
Malgré ce revers, Carthage commence à regrouper des troupes à Agrigente, mais les Romains menés par Claudius et Marcus Valerius Messalla prennent les villes de Ségeste et d'Agrigente en 261 av. J.-C. après un siège de 7 mois. La ville est saccagée et la population réduite à l'esclavage.
Après ces victoires en Sicile,les Romains envisagent d'expulser les Carthaginois de l'île. Mais Carthage possèdait la maîtrise des mers et un tel projet nécessitait la construction d'une marine de combat.
En 260 av. J.-C., Rome lança sur les mers 100 vaisseaux de guerre munie de corbeaux leurs servant à recréer en mer la situation d'un combat sur terre et la même année lors du premier combat naval entre les 2 puissances, les Romains remportèrent leur première victoire sur mer à la bataille de Mylae.
C'est le début d'une série de succès sur mer pour Rome, notamment à Ecnome en -256, où Carthage subit une lourde défaite. Dans le même temps, les Carthaginois reprenaient l'avantage en Sicile en infligeant aux armées romaines et leurs alliés plusieurs défaites en -259, et notamment à Enna, à Camarina et à Therma. Cependant, les succès sur mer des Romains ont isolé les troupes carthaginoises en Sicile et dès -258, les Romains reprennent l'avantage en Sicile. En -257, une nouvelle victoire de la flotte romaine à Tyndaris assure aux Romains la reprise du contrôle de la Sicile.
[modifier] Retournements de situation (256-244)
Encouragés par ces victoires, les Romains décident de porter la guerre en Afrique en -256. Conduites par Régulus, les troupes débarquées en Afrique sont écrasées par les Carthaginois, conduits par le général Spartiate Xanthippe, en -255 à la bataille d'Utique, et la flotte romaine est détruite la même année par une tempête. Las de cette guerre, le gouvernement carthaginois envoie son prisonnier Régulus faire des offres de paix au Sénat romain. À la surprise des sénateurs, Régulus plaide pour la poursuite du conflit, et retourne à Carthage, pour y être mis à mort[7],[8].
En Sicile cependant, les Romains reprennent entre -253 et -251 le contrôle de l'île. Ce succès est remis en cause en -249 par la défaite navale de Drepanum où la quasi-totalité de la flotte romaine est détruite. Le reste de la flotte romaine est anéantie dans une tempête la même année. Ces revers romains permettent aux Carthaginois sous le commandement d'Hamilcar Barca de reprendre progressivement le contrôle du nord-ouest de la Sicile entre -248 et -244.
[modifier] Achèvement du conflit (243-241)
En -243, les Romains, ayant reconstitué leur flotte, sont prêts à reprendre le combat sur mer. Après plusieurs engagements mineurs en -242, leur nouvelle flotte remporte, en -241, une victoire décisive au large des îles Aégates sur les Carthaginois qui met fin au conflit.
Les Carthaginois acceptent les termes du traité présenté par les Romains, au terme duquel ils évacuent la Sicile, rendent tous les prisonniers de guerre et s'engagent à payer en 10 ans une indemnité de guerre de 3200 talents d'or[9].
Ainsi prend fin une guerre longue et meurtrière. Les pertes humaines furent considérables[10]. La Sicile est complètement dévastée, et devient la province romaine de Sicile, à l'exception de Syracuse qui reste indépendante et alliée de Rome. Paradoxalement, Rome est maintenant la puissance maritime dominante en Méditerranée occidentale pour plus d'un millier d'année. De plus, à Carthage même se déclenche une révolte appelée Guerre des Mercenaires.
[modifier] Notes
- ↑ Diodore de Sicile, Histoire universelle, livre XXI, 13
- ↑ B. Combet Farnoux, Les guerres puniques
- ↑ Diodore de Sicile, Histoire universelle, livre XXII, 15.
- ↑ 4,0 4,1 Diodore de Sicile, livre XXIII, 2
- ↑ Dion Cassius, Fragments livre 1 à 36, CXL
- ↑ Diodore de Sicile, livre XXIII, 5
- ↑ Periochae de Tite-Live, livre 18
- ↑ Dion Cassius, fragments, CLIII et CLIV
- ↑ Polybe, Histoire générale, livre 1, 14
- ↑ 200 000 soldats selon les sources de Polybe, historien romain
[modifier] Sources
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, livre XXI à XXIII, sur la guerre de Pyrrhus en Sicile, sur ce site [1]
- Polybe, Histoire générale, livre I, [2]
- Dion Cassius, Fragments des livres 1 à 36
- Periochae de Tite-Live, résumé des livres 16 à 19 [3]
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Guerre des Mercenaires
- Deuxième Guerre punique
- Troisième Guerre punique
- Liste des guerres de la République romaine
[modifier] Bibliographie
- B. Combet Farnoux, Les guerres puniques, PUF, Que sais-je n° 888, 1ere édition 1960
- Marcel Le Glay, Rome, grandeur et déclin de la République, 1990, édition Perrin.
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