Pyramide de Khéops
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Article de la série Pyramide | ||
Grande pyramide | ||
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Commanditaire : | Khéops IVe dynastie |
|
Autre nom : | L'horizon de Khéops | |
Construction : | début vers -2650 | |
Type : | Pyramide à faces lisses | |
Hauteur : | initiale 146,58 m (~ 280 coudées)
aujourd'hui 137 m |
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Base : | ~ 230,35 mètres (~ 440 coudées) | |
Volume : | 2 592 341 m³ | |
Inclinaison : | 51°50'34" | |
Pente : | 14/11 | |
Coordonnées : | 29° 58’ 44’’ N, 31° 8’ 2’’ E |
La grande pyramide de Khéops (ou Khoufou), érigée pendant la IVe dynastie, est une pyramide à faces lisses, située sur le plateau de Gizeh à proximité du Caire, en Égypte. Elle est la plus grande pyramide d'Égypte et fut, jusqu'au début du XXe siècle, le plus volumineux et le plus massif monument jamais construit. Elle a détenu le record de la hauteur durant 4000 ans [1]. Elle est considérée, depuis au moins 2 000 ans, comme une des sept merveilles du monde. Les savants du XIXe siècle se jugeaient incapables de reproduire les prouesses techniques de la pyramide. Des théories pseudo-scientifiques, mystiques voire farfelues sont alors apparues afin de tenter d'en percer les mystères. Mais il ne faut pas oublier que la pyramide est avant tout un tombeau faisant partie d'un complexe funéraire classique de l'Ancien Empire et qu'elle constitue une des plus pures et des plus abstraites œuvres d'art jamais conçues.
[modifier] Le complexe funéraire
La pyramide de Khéops fait partie d'un complexe plus large, constitué :
- d'un temple funéraire en deux parties, une basse appelée « temple de la vallée » et une partie haute situé à proximité de la pyramide, ces deux parties étant reliées par une chaussée servant de galerie de communication[2] ;
- d'un ensemble composé de la pyramide de Khéops, de trois pyramides de reines, d'une pyramide de satellite, ceint d'une muraille, relié à la galerie de communication par l'intermédiaire de la partie haute du temple. De celui-ci il ne subsiste qu'une partie du pavement en basalte d'une grande cour à ciel ouvert qui occupait l'essentiel du temple ;
- de multiples mastabas regroupés en deux cimetières ou villes de mastaba situés à l'orient derrières les pyramides des reines et à l'occident de la pyramide du roi, dans le désert.
Avec la pyramide de Khéops, deux autres pyramides à faces lisses, les pyramides de Khéphren et de Mykérinos, dominent le plateau de Gizeh.
Deux barques solaires du pharaon Khéops furent découvertes en pièces détachées au fond d'une fosse. L'une d'entre elles a été ré-assemblée et est actuellement conservée au Musée de la barque solaire, à proximité de la pyramide.
[modifier] Architecture de la pyramide de Khéops
- Base de la pyramide : sud, 230,454 m; nord, 230,253 m; ouest, 230,357 m; et est, 230,394 m;
- Hauteur initiale : 146,58 m, aujourd'hui 137 m ;
- 922 mètres de périmètre
- Surface : 53 056 m² ;
- Volume : 2 592 341 m³ ;
- Poids : 5 000 000 t ;
- Faces orientées sur les quatre points cardinaux (erreur: ~ 3') ;
- Chaque bloc de pierre calcaire polie pèse en moyenne 2,5 t ;
- Main-d'œuvre estimée : cent mille hommes (vingt mille selon d'autres estimations plus récentes)
La pyramide de Khéops a bénéficié, pour son érection, des développements et des innovations techniques des pyramides de son père Snéfrou à Dahchour. Elle ne semble avoir subit aucun changement de plans à l'extérieur. Ce point est par contre sujet à discussions en ce qui concerne l'intérieur du monument. Deux écoles s'affrontent ; il y a les partisans d'un projet unique et les partisans de trois projets successifs. Il semble que l'architecte en fut le vizir Hémiounou.
L'entrée de la pyramide (1), située sur la face nord de la pyramide à une hauteur de 15,60 mètres, est surplombée par un magnifique système de décharge avec voûtes et linteaux monolithiques. Sa fonction est de protéger le couloir descendant de la masse située au dessus. Cependant les dimensions de cette voûte sont disproportionnées quand on considère les charges relativement faibles en cet endroit. Sans doute avait-elle une fonction plus symbolique. Cette entrée aurait été fermée au moyen d'un bloc pivotant sur un axe ce qui confirmerait les indications des auteurs antiques notamment Strabon et Diodore de Sicile. Ce type de dispositif de fermeture était déjà connu à Dahchour. [3]
On accède aujourd'hui aux infrastructures par la percée qu'effectua le calife Al-Mamoun en l'an 820. Le revêtement lisse de la pyramide était encore en place à cette époque et masquait le dispositif de fermeture antique. [4] Elle fut creusée quelques mètres sous la véritable entrée et débouche sur le couloir ascendant, juste derrière les blocs bouchons (3).
Le plan de la grande pyramide de Khéops est composé de trois niveaux principaux :
[modifier] La descenderie et la chambre souterraine
Le couloir descendant, incliné de 26°26'46" et long de 105 mètres, aboutit à un couloir horizontal long de 8,90 mètres menant à la chambre souterraine (4). Cette dernière, ainsi qu'une grande partie de la descenderie, a été creusée dans la roche naturelle et demeure inachevée. Dans le mur sud fut ébauché un corridor de 16 mètres de long ne débouchant sur rien. Un décaissement fut pratiqué dans le sol de la chambre. Les ingénieurs Perring et Vyse y pratiquèrent, au début du XIXe siècle, un puit profond de 11,60 mètres ; lequel, espérèrent-ils, les conduirait jusqu'à la chambre sépulcrale. Leurs pensées étaient alors inspirées par le voyageur grec Hérodote selon qui le corps de Khéops reposait sur une île, entourée d'un canal et située en dessous de l'actuelle chambre souterraine. Leurs recherches ne menèrent à rien. Les égyptologues s'accordent actuellement sur le fait que la chambre souterraine est un premier projet abandonné, l'architecte optant ensuite pour un aménagement dans la maçonnerie de la pyramide.
[modifier] Le couloir ascendant, le boyau et la chambre de la reine
La percée d'Al-Mamoun mène le visiteur directement dans le couloir ascendant. La conception de ce dernier fut improvisée par l'architecte de la grande pyramide qui perça le plafond de la descenderie à 25 mètres de l'entrée. [5] Ce couloir est constitué de pierres placées en lits horizontaux sur plusieurs mètres. Il se prolonge ensuite avec une maçonnerie appareillée jusqu'à son extrémité. Trois blocs ceintures sont placés à intervalles réguliers dont leur destination était très probablement d'accueillir des herses de fermeture. Or, cette option a dû être rejetée pendant la construction, l'architecte ayant opté pour la mise en place de trois blocs bouchons de granite (3) demeurant encore dans leurs positions.
L'embranchement (6) à la particularité d'offrir un accès à chaque niveau de la pyramide.
Tout d'abord à la descenderie, par un boyau reliant le bas de la grande galerie (8) à la grotte (5) et creusé à même la maçonnerie par les constructeurs. Ensuite à la chambre de la reine (7), par un couloir horizontal. Et enfin à la chambre du roi (10), en empruntant la grande galerie.
Un boyau, reliant le bas de la descenderie au niveau du sol à un endroit appelé la "grotte" (5), fut creusé par les constructeurs. Il permettait l'évacuation des débris produits par les travaux dans la chambre souterraine. Ce puit fut rendu inopérable dès la pose des premières assises de pierres mais remis en fonction et accessible depuis l'embranchement (6) lorsque la construction était presque terminée.
Le couloir menant à la chambre de la reine (7) est appareillé dans une maçonnerie de belles pierres calcaires. Des particularités figurent sur ses murs telles que des faux joints et des joints anormalement croisés. Il y eut de nombreuses tentatives d'investigation (forages, mesures microgravimétriques) afin de déceler des couloirs secrets mais celles-ci furent sans succès. [6].
On accède à la chambre de la reine (7) (qui, en fait, n'appartient pas à la reine mais fut nommée ainsi par les explorateurs arabes). Cette chambre rectangulaire, placée dans l'axe est-ouest de la pyramide, possède une couverture en voûte avec pierre disposées en chevrons. Une niche, protégée par une voûte en encorbellement, fut aménagée dans le mur est de la chambre. Une "percée" dans cette niche soulève aujourd'hui de nombreux débats. L'égyptologue Gilles Dormion a remarqué que cette sape s'avère être un boyau maçonné (donc prévu par les constructeurs) de 5 mètres prolongé par une sape de voleur de 10 mètres. [7] La fonction de cette niche est toujours inconnue. Comme la chambre du roi cette pièce était munie de deux conduits aménagés dans ses murs nord et sud. Ils étaient masqués par des dalles de fermeture qui ont été découvertes au XIXe siècle lors des explorations approfondies du monument. [8]. Ces conduits ont fait l'objet de plusieurs campagnes d'exploration dont la première en 1993 a été baptisée le Projet Oupouaout. [9]
[modifier] La grande galerie, l'antichambre et la chambre du roi
La grande galerie (8) est l'élément architectural le plus impressionnant et le plus élaboré de l'Ancien Empire. D'une longueur de 47,80 mètres et d'une hauteur de 8,60 mètres par rapport à la verticale, la galerie est inclinée de 26°10'16". Elle est surmontée d'une magnifique voûte en encorbellement sur quatre faces (technique héritée de la pyramide rouge et de la pyramide rhomboïdale à Dahchour) la protégeant des charges. Une marche à l'extrémité supérieure de cette galerie donne sur une antichambre (9) menant à la chambre du roi (10). Cette antichambre comportait un système de fermeture avec herses obstruant le passage mais aujourd'hui disparues. [10]
La chambre du roi est un magnifique ouvrage de granite [11]de 10,47 mètres sur 5,23 mètres (soit 20 coudées sur 10 coudées) et d'une hauteur de 5,84 mètres. La chambre est surmontée par une imposante couverture de blocs de granite répartis sur cinq niveaux, le dernier niveau étant surmonté d'une voûte de décharge avec pierres disposées en chevrons. c'est dans cet espace que fut trouvée la seule inscription permettant d'attribuer, avec certitude, cette pyramide à Khéops.Le toit de cette couverture s'élève à plus de vingt mètres du sol de la chambre. Un sarcophage en granite, vide et sans couvercle, est disposé à l'ouest de la chambre. Comme dans la chambre de la reine, deux conduits "de ventilation" (12) s'élèvent depuis la chambre du roi vers les faces de la pyramide. [12]
[modifier] Observations scientifiques
[modifier] Les mesures de la pyramide
C'est l'égyptologue Petrie qui, au XIXe siècle, est le premier à avoir attiré l'attention sur l'extraordinaire précision obtenue par les anciens égyptiens. Les quatre faces mesurent à leur base : sud, 230,454 m; nord, 230,253 m; ouest, 230,357 m; et est, 230,394 m. L'erreur obtenue pour un carré parfait est de seulement 20 cm. La pyramide est orientée suivant les quatre points cardinaux avec une erreur moyenne de 3'. L'erreur moyenne sur les angles droits de la base est également de 3'. La base de la pyramide a été nivelée avec une erreur de quelques centimètres. A propos de la maçonnerie, Petrie note que :
« Plusieurs mesures ont été faites de l'épaisseur des joints entre les pierres de parement. L'épaisseur moyenne pour celles du nord-est est de 0,002 pouces[13]et donc l'erreur moyenne par rapport à la ligne droite et au carré parfait n'est que de 0,01 pouce pour une longueur de 75 pouces sur la hauteur de la face... Bien que les pierres eussent été amenées à 1/50e pouce l'un de l'autre, autrement dit au contact, l'ouverture moyenne du joint n'était que de 1/100e pouce.[14] »
[modifier] Le phénomène d'apothème
Ce phénomène, présent chez d'autres pyramides, est ici très visible[15]. Les faces possèdent un léger creusement au centre, bien visible lorsque le soleil se trouve face à la pyramide. Aucune explication satisfaisante ne permet d'expliquer cette particularité architecturale. [16]
[modifier] Considérations mathématiques
Quand on étudie la géométrie de la grande pyramide, il est délicat de discerner les intentions des constructeurs, des propriétés qui ont pu découler par la suite de ces intentions. On mentionne souvent le nombre d'or φ (phi) et le nombre π (pi) inscrit dans les proportions de la pyramide. Les égyptiens ont choisi une pente, pour les faces, de 14/11 (la hauteur étant de 280 coudées et la base de 2x220 coudées, la pente est égale à 280/220 = 14/11). Cette valeur fut pour la première fois appliquée à la pyramide de Meïdoum mais ne constitue pas une règle chez les constructeurs de l'Ancien Empire puisque certaines pyramides ont une pente de 6/5 (pyramide rouge), 4/3 ( pyramide de Khephren) ou encore 7/5 (pyramide rhomboïdale). La proportion de 14/11 implique ce rapport apothème/demi-base égale à .[17]. La valeur du nombre nous est ensuite donnée par le rapport (demi-périmètre de la base)/hauteur. On obtient ainsi la valeur approchée de 3,1428.[18] Toutes ces relations sont donc les résultats de ce simple rapport 14/11. S'il faut alors y voir une volonté délibérée d'inscrire ces valeurs dans la construction, rendons le mérite à l'architecte qui utilisa pour la première fois cette pente à la pyramide de Meïdoum, achevée sous le règne de Snéfrou.
Il y eut de nombreuses théories visant à faire de la pyramide un observatoire astronomique. Ainsi le couloir descendant aurait pointé l'étoile polaire de l'époque, alpha du dragon.[19] Les couloirs "de ventilation" côté sud auraient pointés; pour l'un, l'étoile Sirius, et pour l'autre, l'étoile alpha du centaure. Cependant, ici encore et comme à la plupart des pyramides d'Égypte, Les couloirs d'accès avaient des pentes simples et faciles à mettre en œuvre. Ils étaient inclinés d'un angle compris entre 26° et 26°30' soit une pente de 1/2. Une propriété géométrique semble pourtant avoir été voulue par l'architecte de la grande pyramide. Les conduits "de ventilation" de la chambre de la reine atteindraient tous les deux le même niveau de la pyramide. Ce fait est vérifié aux conduits de la chambre du roi.
[modifier] La supposée maquette des souterrains
Des souterrains sont assimilés à une ébauche (à échelle réduite) de la descenderie et du couloir ascendant de la grande pyramide. Ils se trouvent à l'angle nord-est de la grande pyramide. Bien qu'ils ne soient accompagnés d'aucune infrastructure, l'égyptologue Mark Lehner y voit une sépulture inachevée. Malgré les évidences, le débat n'est toujours pas tranché. [20]
[modifier] Le temple funéraire
Le temple d'accueil (ou le temple bas) se trouve désormais sous les fondations de la ville jouxtant maintenant le plateau de Gizeh. Le temple funéraire , quant à lui, n'a laissé que très peu de vestiges (tel que le dallage en basalte). de 52,40 mètres sur 40 mètres, il n'atteint pas les dimensions colossales et la complexité du temple funéraire de la pyramide de Khéphren.
[modifier] Les pyramides des reines et la pyramide satellite
Trois pyramides de reines se situent hors de l'enceinte, à l'est de la pyramide de Khéops. Elles sont de type à faces lisses mais, fortement dégradées, leurs parements se limite à quelques pierres de la première assise. Leurs entrées font face au nord et toutes trois possèdent un caveau creusée dans la roche. Leur attribution étant encore sujet à controverse, elles sont différenciées scientifiquement par les termes G1A,G1B et G1C. Les pyramides G1A et G1B possèdent chacune une fosse à barque.
[modifier] La pyramide G1A
D'une base de 49,50 mètres de côté et d'une hauteur originelle de 30,25 mètres, cette pyramide est attribuée par l'égyptologue Reisner à la première épouse de Khéops, la reine Mérititès Ire. Une petite niche fut creusée dans le mur ouest de la chambre funéraire.
[modifier] La pyramide G1B
D'une base de 49 mètres et d'une hauteur originelle de 30 mètres, son attribution reste incertaine bien que quelques égyptologues l'attribuent également à la reine Mérititès Ire.
[modifier] La pyramide G1C
D'une base de 46,25 mètres et d'une hauteur de 29,60 mètres, celle-ci est attribuée à la reine Hénoutsen. Une niche fut creusée dans le mur sud de la chambre funéraire.
[modifier] La pyramide G1D
Une pyramide satellite a été découverte en 1991 par l'équipe de Zahi Hawass, dirigeant actuel du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. Nommée G1D, elle a une base de 21,75m et possède un aménagement souterrain dont la descenderie mesure plus de 50 mètres. Lors des fouilles, cette pyramide a livré le deuxième plus ancien pyramidion connu après celui de la pyramide rouge à Dahchour.
[modifier] Les fosses à barques
Cinq fosses à barque ont été découvertes aux abords de la pyramide: trois fosses vides de forme naviforme à l'est et deux fosses rectangulaires au sud contenant chacune une grande barque en bois, démontée. Une de ces barques a pu être reconstituée et est exposée au musée dit "de la barque solaire" tandis que l'autre n'a pas encore été étudiée et demeure toujours dans sa fosse. [21]
[modifier] Construction de la pyramide de Khéops
La construction de la « grande pyramide » a débuté vers -2650 (IVe dynastie) et aurait duré environ une vingtaine d'années selon l'historien antique Manéthon (ce qui semble plausible pour les égyptologues modernes).
Diverses théories ont été avancées pour expliquer le mode de construction des grandes pyramides mais les égyptologues s'accordent généralement sur le protocole suivant :
- Les blocs de calcaires étaient taillés dans des carrières autour de la pyramide (le sommet du Sphinx représentant le niveau du plateau avant son aménagement) ;
- Les blocs de granit étaient acheminés sur de grosses péniches depuis les carrières du Sud (notamment Assouan) ;
- Les blocs de pierres (de 2 à 2,5 tonnes pour la plupart) étaient posés sur des traîneaux en bois et mus par la force des bras. De l'huile était déposée devant les patins pour faciliter le glissement ;
- La pyramide aurait été construite par tranches (à l'image des mastabas en paliers des pyramides à degrés) ;
- Les blocs étaient élevés en empruntant des rampes allant de niveau en niveau. Les moins gros, notamment le parement, étaient peut-être élevés à l'aide de leviers en bois.
La pyramide comptant environ 2,5 millions de blocs, la question reste cependant posée. Ramené à l'heure, pendant les 20 ans mentionnés, et sur une moyenne de 12 h par jour tous les jours, il aurait fallu tailler, monter, et ajuster 28 blocs (dont certains nécessitaient une grande précision) à l'heure. De plus certains blocs, notamment les parements de granit des chambres intérieures, provenaient de carrières situées à près de 1000 km. Une théorie réaliste reste donc à trouver.
[modifier] Théories alternatives
- Articles détaillés : La grande pyramide et la constellation d'Orion et Théorie de Gilles Dormion.
Les problèmes que pose la pyramide et les passions qui en résultent dépassent le domaine de l'égyptologie. De nombreux amateurs, scientifiques, historiens ou sans aucun lien avec ces disciplines, n'ont pas hésité à échafauder et publier différentes théories. Ces théories sont nombreuses et il est difficile, pour un néophyte, de s'y retrouver et de différencier celles à tendances pseudo-scientifiques voire mystiques de celles rigoureusement basées sur des faits archéologiques.
[modifier] L'exploration de la pyramide de l’Antiquité au XIXe siècle
Les premiers historiens et voyageurs à nous relater leurs explorations sont de grandes figures grecques de l'antiquité tels Hérodote, Diodore de Sicile ou Pline l'ancien. Leurs descriptions sont plus centrées sur l'aspect historique et légendaire qui entoure le monument que sur la structure même de l'édifice. Seul Strabon, dans sa Géographica, cite une porte pivotante à l'entrée de la pyramide, permettant d'accéder à la descenderie mais il ne mentionne rien des infrastructures. Hérodote, le premier voyageur dont les écrits nous soient parvenus, a remarqué sur les faces de la pyramide des inscriptions idéographiques détaillant, d'après lui, ce que la pyramide avait coûté en raiforts, en oignons, en têtes d'ails pour les travailleurs (sic).
1300 ans plus tard, de nombreux auteurs arabes relatent les recherches du calife Al-Mamoun effectuées dans la grande pyramide en l'an 820 de notre ère. Mais les témoignages divergent. Selon certains, le calife n'aurait rien trouvé de plus qu'un sarcophage renfermant un corps corrompu. Tandis que l'historien du Xe siècle, Maçoudi, raconte:
« On pratiqua pour lui la brèche qui est encore béante aujourd'hui, on employa pour cela le feu, le vinaigre, les leviers... L'épaisseur du mur était d'environ 20 coudées ; étant parvenus à la fin de ce mur, ils trouvèrent au fond du trou un bassin vert rempli d'or monnayé ; il s'y trouvait mille dinars chaque dinar pesant une once... Ce bassin était, dit-on, d'émeraude.[22] »
L'écrivain du XIIe siècle, Kaisi, écrit qu'Al-Mamoun y trouva
« une chambre carrée à la base et voûtée au sommet, très grande et au milieu de laquelle était creusée un puits de dix coudées de profondeur... On raconte qu'un homme y étant pénétré arriva à une petite chambre où se trouvait une statue d'homme en pierre verte comme la malachite. Cette statue fut apportée à Al-Mamoun. Elle avait un couvercle que l'on retira et l'on trouva le corps d'un homme revêtu d'une cuirasse d'or, incrustée de toutes sortes de pierreries ; sur la poitrine était posée une épée d'un prix inestimable, et près de la tête se trouvait un rubis rouge... La statue d'où ce mort avait été tiré fut jetée près de la porte du palais du gouvernement au Caire, où je la vis en l'an 511 (1117-1118 de l'ère chrétienne). »
De nombreuses allusions aux caractères gravés sur les faces de la pyramide seront faites jusqu'à leur détérioration. Selon Maçardi, Ces caractères étaient de plusieurs sortes ; grecs, phéniciens et d'autres inconnus. Il s'agissait sans doute de témoignages gravés par les voyageurs et accumulés durant plusieurs siècles.
Durant le Moyen Âge et le début de la Renaissance, les pyramides sont assimilées aux greniers de Joseph et rares sont les explorateurs à donner une description fidèle des lieux. Il faut attendre le milieu du XVIIe siècle et l'ouvrage Pyramidographia de John Greaves pour découvrir le premier plan détaillé des infrastructures de la grande pyramide. On discerne la descenderie obstruée à mi-parcours par un amas de débris, la chambre de la reine encombrée de gravas, la grande galerie et la chambre du roi. En 1754, l'ouvrage de l'anglais Knapton est illustré d'une vue de la grande galerie.
C'est entre les années 1798 et 1801 que la mission scientifique, commandée par Vivant Denon durant la campagne d'Égypte, va pouvoir établir les premières observations rigoureusement archéologiques de la grande pyramide. Outre de magnifiques planches représentant le site de Gizeh, la monumentale Description de l'Égypte, publiée sous les ordres de l'empereur Napoléon Bonaparte nous livre les premières vues réalistes de l'intérieur de la grande pyramide ainsi que des plans très précis. La publication de la description va provoquer un véritable engouement. Les voyageurs et explorateurs vont se succéder durant le XIXe siècle. Les ingénieurs Vyse et Perring vont fouiller, creuser et laisser de nombreuses traces de leurs passages dans la plupart des pyramides Memphites et plus particulièrement dans la grande. Leurs résultats fournissent aujourd'hui encore des renseignements précieux pour qui veut étudier la grande pyramide. A partir de cette période, La grande pyramide sera étudiée et mesurée dans ses moindres détails par une multitude de savants spécialisés ou non dans cette discipline. Les deux ouvrages qui feront le plus autorité seront le très controversé Our Inheritance in the Great Pyramid par l'astronome écossais Piazzi Smyth et The pyramids and temples of Gizeh par Petrie.
[modifier] Tourisme lié à la pyramide de Khéops
Haut lieu touristique les pyramides sont menacées par la rapide urbanisation du plateau de Gizeh. De ce fait une nouvelle politique de protection du plateau est en cours d'élaboration avec notamment l'édification d'une clôture sur tout son pourtour délimitant ainsi la zone archéologique protégée et l'aménagement de deux entrées distinctes. Pour les touristes non égyptiens l'accès se fera par le nord du site précisément à proximité de la pyramide de Khéops.
[modifier] Notes
- ↑ Le record fut battu par les constructeurs de la cathédrale de Cologne dont les flèches culminent à 157,38 mètres
- ↑ Des vestiges du temple bas ont été mis à jour lors de l'aménagement d'une autoroute qui traverse la ville de Gizeh en direction du Caire. Ils ont été laissés sur place et sont visibles sur le terre-plein séparant les deux voies express qui a été transformé pour l'occasion en petit parc
- ↑ Cf. Sir William Flinders Petrie : Ten year digging in Egypt - 1881 1891 - Ch. 1 : The Pyramids of Gizeh - pp. 24 & 25 - Whitefriars Press, Ltd
- ↑ Le revêtement de la pyramide en calcaire fin de Tourah a commencé à être prélevé au XIIIe siècle suite au séisme qui détruisit une partie de la ville du Caire. Il permit notamment de construire de nouvelles mosquées tandis que les premières couches de bloc de la pyramide ont été prélevées pour les constructions "ordinaire". Ce faisant les carriers mirent à jour la véritable entrée de la pyramide de Khéops. Au final, l'ensemble des pyramides fut mis à contribution devenant une carrière pratique pour les besoins croissants de la nouvelle capitale de l'Égypte. Les murailles de la Citadelle du Caire notamment sont en partie bâties avec le matériaux des monuments pharaoniques
- ↑ On doit cette analyse à l'égyptologue allemand Ludwig Borchardt. Elle est confirmée actuellement par l'architecte Gilles Dormion
- ↑ En 1986, l'architecte Gilles Dormion fora le mur ouest du corridor en trois endroits. Ces forage donnèrent sur des cavités remplie de sable sans qu'il soit possible de pousser plus avant les investigations cet indice n'apparaissant aux autorités pas comme convainquant
- ↑ Mesures prises par les architectes Maragioglio et Rinaldi dans les années soixante
- ↑ C'est l'américain Waymann Dyxon qui découvrit accidentellement ces conduits après avoir remarqué une fissure dans le mur sud de la chambre de la reine
- ↑ Le Projet Oupouaout a révélé l'existence d'une dalle obstruant le conduit sud. Les dernières campagnes d'exploration assurées par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes ont révélé une dalle analogue obstruant le conduit nord et suite au forage de la dalle sud une nouvelle cavité à nouveau obstruée.
- ↑ Il semble qu'un bloc de granite, déposé aujourd'hui près de l'entrée de la pyramide, soit un fragment d'une herse de cette antichambre
- ↑ C'est inhabituel car, jusqu'alors, les appartements funéraires étaient maçonnés en pierres calcaires
- ↑ Le parement de la pyramide ayant disparu, il est possible que ces conduits étaient obstrués en cette extrémité
- ↑ un pouce anglais équivaut à 25,4 millimètres
- ↑ William Matthew Flinders Petrie, "Pyramids and temples of Gizeh", 1883
- ↑ Miroslav Verner a également remarqué une légère concavité à la pyramide rouge de Dahchour. Maragioglio et Rinaldi, quant à eux, ont observé ce même phénomène à la pyramide de Mykérinos. voir également "l'énigme de la grande pyramide" de André Pochan parue en 1982
- ↑ Il fut souvent invoqué l'érosion ou un endommagement du à la chute des pierres de parement. Il semblerait pourtant que cela soit du au mode de construction. Maragio et rinaldi ont noté, qu'à la pyramide de Mykérinos, cette concavité disparaissait au niveau du parement de granite.
- ↑ posons x la valeur de l'apothème et appliquons Le théorème de pythagore. On obtient x²=h²+b²=14²+11²=317 donc x~17,805 par conséquent le rapport x/b donne la valeur 17,805/11=1,618 (nombre d'or)
- ↑ 4b/h=(4x11)/14=22/7=3,1428 au lieu de 3,14159...
- ↑ Les étoiles, outre le mouvement apparent de la voûte céleste, ne sont pas fixes. Chacune a un mouvement propre visible au fil des millénaires. Ainsi alpha du dragon occupait approximativement la place de notre étoile polaire du temps de Khéops
- ↑ Il n'existe qu'une seule maquette de pyramide clairement authentifiée. Elle représente les infrastructures de la pyramide de Hawara
- ↑ voir l'article barque solaire
- ↑ Erich Graefe, "Das pyramiden kapitel in al-makhrizi's "hitat"", 1911
[modifier] Références bibliographiques
- Gilles Dormion, La pyramide de Chéops: architecture des appartements funéraires, 1996 ;
- Gilles Dormion, La chambre de Chéops, 2004 ;
- Georges Goyon, Le secret des bâtisseurs des grandes pyramides, Khéops, 1977 ;
- William Matthew Flinders Petrie, The pyramids and temples of Gizeh, 1883 ;
- Howard Vyse, Operations carried on at the pyramids of Gizeh, 1840-1842 ;
- Peter Temkins, Secrets of the great pyramid, 1971 ;
- Iorwerth Eiddon Stephen Edwards, Les pyramides d'Égypte, 1999 ;
- Zahi Hawass, Trésors des pyramides ;
- André Pochan, L'énigme de la grande pyramide, 1982 ;
- Maragioglio et Rinaldi, L'Architettura delle Piramidi Menfite, 1963-1977 ;
- J. Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne , Vol I, II, III ;
- Jean-Philippe Lauer, Le mystère des pyramides, 1988.
[modifier] Voir aussi
[modifier] La pyramide de Khéops et la fiction
[modifier] Bande dessinée
- Edgar P. Jacobs, Le Mystère de la grande pyramide (1954-1955), volumes 4 et 5 de la série Blake et Mortimer
- de Gieter, Le talisman de la grande pyramide, volume 21 des aventures de Papyrus
[modifier] Cinéma
- La terre des pharaons de Howard Hawks, 1954
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Une visite en photos de la grande pyramide sur www.guardians.net ;
- Une visite virtuelle (simulation 3D) de la grande pyramide ;
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