Vitamine D
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La vitamine D est une vitamine lipophile (soluble dans les graisses) synthétisée à partir d'un dérivé du cholestérol sous l'action des rayonnements UV de la lumière. Elle existe sous deux formes : D2 (ergocalciférol) ou D3 (cholécalciférol).
La vitamine D intervient dans l'absorption du calcium et du phosphore par les intestins, ainsi que dans leur réabsorption par les reins, de concert avec la PTH, ses effets sont contrebalancés par la calcitonine.
Une quantité suffisante de vitamine D est particulièrement nécessaire durant la petite enfance afin d'éviter le rachitisme.
La vitamine D2 ou ergocalciférol est un produit d'irradiation de l'ergostérol par les rayons ultraviolets. La vitamine D3 ou cholécalciférol est la vitamine naturelle : elle est concentrée dans les huiles de foie comme le poisson. Tous les laits en sont pauvres. La vitamine D se forme surtout quand nous exposons notre corps au soleil (héliothérapie). Au niveau de la peau, les rayons ultraviolets permettent la formation de vitamine D3 à partir de dérivés du cholestérol présents normalement dans l'organisme. Cette source est donc très variable selon l'exposition au soleil (saisons, brouillard, région, habillement), l'épaisseur et la pigmentation de la peau. Hors des régions tropicales, il est nécessaire d'augmenter artificiellement ces apports de vitamine D. Ceci se fait à partir des préparations pharmaceutiques qui permettent un dosage précis des apports de vitamines D (1 mg de vitamine D = 40 000 unités).
Une exposition régulière au soleil garantit, chez la plupart des personnes,une bonne réserve en vitamine D; une carence en vitamine D peut toutefois survenir dans certaines situations dans lesquelles la vitamine D sera utilisée en usage préventif.
La principale cause de carence est une exposition insuffisante au soleil et les personnes à peau foncée ont besoin de plus de soleil. les principaux groupes à risque sont les suivants :
- Les personnes âgées séjournant en institution et les personnes très âgées en général.
- Les enfants nourris au sein. Le lait maternel contient en effet relativent peu de vitamine D ou lorsque l'enfant est né pendant les mois d'hiver. Les laits artificiels sont toujours enrichis en vitamine D.
- Les femmes enceintes ou qui allaitent. Il faut être particulièrement attentif aux femmes enceintes qui ont une peau foncée et qui sont peu exposées au soleil ou qui sont voilées.
Une carence en vitamine D provoque de la faiblesse musculaire, des douleurs musculaires ou de la fatigue chez l'adulte et un rachitisme chez l'enfant.
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[modifier] Métabolisme de la vitamine D
La vitamine D apportée par l'alimentation, liposoluble, est partiellement absorbée dans la partie terminale l'intestin grêle, en émulsion avec les sels biliaires (carence vitaminique en cas d'obstruction de la voie biliaire principale ou de malabsorption des graisses. Après absorption, elle est transportée par l'alimentation au niveau de certains organes où elle est stockée (possibilité de prévention du rachitisme par des doses discontinues de vitamine D).
[modifier] Synthèse de la vitamine D
Si l'apport exogène est insuffisant, l'organisme synthétise lui même la vitamine D à partir de dérivés du cholestérol. Grace à l'action des utlra violets de la lumière, un des cycles du 7-déshydro-choléstérol est cassé. La molécule s'isomérise spontanément en cholécalciférol encore inactif. S'ensuit une première hydroxylation sur le carbone 25, ce qui donne du 25-hydroxy-cholécalciférol qui est toujours inactif. La véritable vitamine D résulte d'une nouvelle hydroxylation de la molécule sur le carbone 1. On obtient alors le 1,25 dihydroxy-cholécalciférol ou vitamine D. C'est donc un alcool auquel on a rajouté deux groupement hydroxy, donc un triol : le calcitriol.
[modifier] Régulation de la synthèse
La parathormone (PTH) stimule l'hydroxylation sur le carbone 1 et donc stimule la production de la forme active de la vitamine D. En revanche, l'absence de PTH favorise une hydroxylation différente qui ne permet pas d'avoir la forme active. Elle se fait sur le carbone 24, ce qui donne le 24,25-dihydroxy-cholécalciférol inactif.
[modifier] Actions physiologiques
La vitamine D permet l'absorption de calcium par l'intestin. Il existe un délai d'action entre le moment de l'administration de vitamine D et celui où l'absorption du calcium augmente sous son effet.
L'action dépend de la dose de vitamine ou de médicament comme le Stérogyl et de la charge calcique de l'os. Elle fixe le calcium sur l'os rachitique alors qu'elle libère, à forte dose, le calcium de l'os normal.
Au cours de la croissance, elle a un site d'action privilégié. C'est la zone métaphysaire où le cartilage de conjugaison se transforme en tissu osseux.
Enfin à dose physiologique, elle diminue la calciurie.
[modifier] Autres effets
- Il semble exister une corrélation inverse entre le taux sanguin de vitamine D et le risque de développer une sclérose en plaques[1]. Cette corrélation n'a été retrouvée que chez les personnes de race blanche.
- Plusieurs arguments, indirects, font penser que la vitamine D participe à la prévention des cancers. D'une part on observe nettement moins de cancers colorectaux dans les pays du Sud que du Nord (pour l'hémisphère Nord), et ce, sur tous les continents. D'autre part, l'administration de vitamine D3, ou de cholécalciférols modifiés, inhibe la cancérogenèse induite chez des rongeurs (plus de dix expériences rapportées [2]. Cependant, le seul essai clinique de grande ampleur réalisé chez des volontaires (américaines) n'a pas montré de protection [3]
[modifier] Teneur en vitamine D
Aliment | Teneur en mg pour 100g |
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Huile de flétan | 50 à 100 |
Huile de carpe | 25 |
Huile de foie de maquereau | 5 |
Huile de thon | 5 à 15 |
Huile de foie de saumon | 1 |
Huile de foie de morue | 0,6000 |
Anguille | 0,1100 |
Sardine | 0,0400 |
Thon | 0,0250 |
Maquereau | 0,0150 |
Hareng | 0,0060 |
Beurre | 0,0025 |
œuf | 0,0020 |
Foie de poulet | 0,0020 |
[modifier] Notes et références
- ↑ (en)Serum 25-Hydroxyvitamin D levels and risk of multiple sclerosis, Kassandra L. Munger, Lynn I. Levin, Bruce W. Hollis, Noel S. Howard, Alberto Ascherio, JAMA 2006;296:2832-2838
- ↑ (en)Chémoprévention Database
- ↑ (en)Calcium plus vitamin D supplementation and the risk of colorectal cancer, Jean Wactawski-Wende, Jane Morley Kotchen, Garnet L. Anderson, Annlouise R. Assaf, Robert L. Brunner, Mary Jo O'Sullivan, Karen L. Margolis, Judith K. Ockene, Lawrence Phillips, Linda Pottern, Ross L. Prentice, John Robbins, Thomas E. Rohan, Gloria E. Sarto, Santosh Sharma, Marcia L. Stefanick, Linda Van Horn, Robert B. Wallace, Evelyn Whitlock, Tamsen Bassford, Shirley A.A. Beresford, Henry R. Black, Denise E. Bonds, Robert G. Brzyski, Bette Caan, Rowan T. Chlebowski, Barbara Cochrane, Cedric Garland, Margery Gass, Jennifer Hays, Gerardo Heiss, Susan L. Hendrix, Barbara V. Howard, Judith Hsia, F. Allan Hubbell, Rebecca D. Jackson, Karen C. Johnson, Howard Judd, Charles L. Kooperberg, Lewis H. Kuller, Andrea Z. LaCroix, Dorothy S. Lane, Robert D. Langer, Norman L. Lasser, Cora E. Lewis, Marian C. Limacher, JoAnn E. Mansonn, N Engl J Med. 2006 Mar 9;354(10):1102
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