Crabe de cocotier
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Crabe de cocotier |
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Crabe de cocotier (Birgus latro) | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Sous-embr. | Crustacea | ||||||||
Classe | Malacostraca | ||||||||
Sous-classe | Eumalacostraca | ||||||||
Super-ordre | Eucarida | ||||||||
Ordre | Decapoda | ||||||||
Sous-ordre | Pleocyemata | ||||||||
Infra-ordre | Anomura | ||||||||
Super-famille | Paguroidea | ||||||||
Famille | Coenobitidae | ||||||||
Genre | Birgus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Birgus latro C. Linnaeus, 1767 |
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Aire de distribution du crabe de Cocotier | |||||||||
Statut de conservation IUCN : DD : Données insuffisantes |
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Le crabe de cocotier (Birgus latro) est le plus grand arthropode terrestre du monde. De la famille des crabes hermites, il est connu pour sa capacité à casser des noix de coco à la force de ses pinces et en manger le contenu. Il est aussi appelé crabe voleur, parce que quelques crabes de cocotiers seraient réputés pour voler, à l'intérieur même des maisons ou des tentes, des objets brillants ou métalliques. Le crabe de cocotier a plusieurs noms locaux, par exemple à Guam ayuyu, unga, ou kaveu.
Sommaire |
[modifier] Caractéristiques
Les spécimens de cette espèce atteignent en moyenne un poids de 4 kilos, 400 mm de longueur de corps, et un mètre d'envergure d'une patte à l'autre. Le mâle est généralement plus grand que la femelle (dimorphisme sexuel). Quelques auteurs affirment avoir trouvé des spécimens de plus de 17 kilos avec un corps long d'un mètre. Ceci est généralement accepté comme étant la limite théorique pour un arthropode terrestre. Cependant, pour les animaux aquatique et dont le corps est soutenu par l'eau peuvent atteindre des tailles supérieurs (voir par exemple le grand crabe japonais Macrocheira kaempferi).
Ils peuvent atteindre un âge de 30-60 ans. Le corps du crabe de cocotier, comme celui de tous les décapodes, est divisé en une section frontale (céphalothorax) et un abdomen muni de dix pattes. La paire la plus antérieures est munie d'énormes pinces utilisées pour les noix de coco et peuvent soulever des objets pesants jusqu'à 29 kilos. Les trois paires successives servent à la locomotion. Elles sont munies de petites pinces similaires à des pincettes. De plus ces pattes sont adaptées de manière à permettre au crabe de gravir verticalement les arbres (en particulier les cocotiers jusqu'à une hauteur de 6 mètres. La paire de pattes postérieures est minuscule et sert seulement à nettoyer les organes respiratoires. Ces pattes sont habituellement maintenues dans la carapace, dans la cavité qui abrite les organes respiratoires.
Bien que 'Birgus Latro' soit un paguroidea, seul les juvéniles récupères les coquillages des gastropodes pour protéger leurs abdomens mous, et parfois ils utilisent même les coquilles des noix de coco brisées. Au contraire de bien d'autres espèces de crabe hermite, l'adulte du crabe de cocotier ne transporte pas de protection artificielle, mais plutôt durcit naturellement son abdomen en y ajoutant des couches de chitine et de plâtre. Ils recroquevillent aussi leur queue sous leur corps de manière à se protéger comme le font la plupart des vrais crabes. L'abdomen durci protège le crabe et réduit la perte d'eau lorsqu'il est sur terre, toutefois le crabe mue à intervalle régulier. La mue requiert 30 jours durant lesquels le corps de l'animal est mou et vulnérable. Il reste donc caché durant cette période.
Le crabe de cocotier ne sait pas nager et se noierait dans l'eau. Il utilise un organe spécial, nommé poumon branchiostégal, pour respirer. Cette organe peut être interprété comme appartenant à un stade intermédiaire entre la branchie et le poumon et est une des adaptations les plus significatives du crabe de cocotier à son habitat. Les chambres de cet organe respiratoire sont situées dans la partie supérieure du céphalothorax, et contiennent un tissu similaire à celui trouvé dans les branchies, mais adapté à absorbé l'oxygène de l'air plutôt que de l'eau. Un tel organe à besoin d'eau pour fonctionner. Le crabe pourvoit à ceci en humidifiant son poumon avec sa paire de pattes postérieures tout en les nettoyant. Ces pattes sont les plus petites et se frotte contre les tissus spongieux et humides situés à proximité. Le crabe peut aussi boire de l'eau salée en utilisant la même techique pour porter l'eau à sa bouche.
En plus de cet organe respiratoire, le crabe de cocotier est doté d'un système de branchies rudimentaires. Toutefois, bien que ces branchies furent probablement utilisées pour respirer sous l'eau dans l'histoire évolutive de l'espèce, maintenant elles ne fournissent plus suffisamment d'oxygène, et un crabe de cocotier submergé dans l'eau se noie en quelques heures ou quelques minutes (les références varient, probablement dû au niveau de stress et d'activité et la consommation d'oxygène résultante.
Un autre organe distinctif du crabe de cocotier est son nez. Le flair fonctionne différemment de différentes manières dépendamment selon que les molécules humées soient des molécules hydrophiles dans l'eau ou des molécules hydrophobes dans l'air. Étant donné que la majorité des crabes vivent dans l'eau, ils possèdes des organes spéciaux nommés aesthetascs sur leurs antennes qui déterminent la provenance et la concentration des odeurs. Toutefois, puisque que le crabe de cocotier vit sur terre, les aesthetascs sur leurs antennes sont significativement différentes de celles des autres crabes et ressemblent d'avantage aux organes olfactifs des insectes, nommés sensilles. Bien que les insectes et le crabe de cocotier soient issus de différents parcours évolutifs, les mêmes besoins de différencier les odeurs dans l'air ont porté à des développements remarquablement similaires, constituant un exemple de convergence évolutive. Le crabe de cocotier meut par saccades ses antennes comme les insectes pour améliorer sa perception. Il a un excellent sens de l'odorat et il peut distinguer des odeurs intéressantes à de grandes distances, en particulier les odeurs de viande en putréfaction, de banane et de noix de coco qui attire son attention comme source de nourriture.
[modifier] Reproduction
Les crabes de cocotier s'accouplent fréquemment et rapidement sur la terre ferme durant la période de mai à septembre, et plus particulièrement en juillet et août. Le mâle et la femelle se battent entre eux, et le mâle tourne la femelle sur son dos pour l'accouplement. La procédure entière requiert environ un quart d'heure. Peu après, la femelle pond les œufs et le colle à la partie inférieure de son abdomen et transporte ainsi les œufs sous son corps pendant plusieurs mois. Au moment de leur éclosion, habituellement en octobre ou en novembre, le crabe femelle relâche les œufs dans la mer à marée haute. Les larves sont appelées zoés. Il est rapporté que tous les crabes de cocotier font ainsi la même nuit, avec plusieurs femelles présentes sur la plage au même moment.
Les larves flottent sur l'océan pendant 28 jours durant lesquels un grand nombre d'eux se font manger par des prédateurs. Ensuite ils vivent sur le fond de l'océan et sur les côtes comme les crabes hermites et utilisent des coquillages abandonnés comme armure pendant les 28 jours suivants. Durant ce temps ils visitent de temps en temps la terre ferme. Comme pour tous les crabes hermites, ils changent de coquillages durant leur croissance. Après cette période ils abandonnent l'océan pour de bon et perdent la capacité de respirer dans l'eau. Les jeunes crabes de cocotier qui n'arrivent pas à se trouver un coquillage de la bonne taille utilisent souvent des morceaux de noix de coco brisée. Quand ils outrepassent même les dimensions de leurs noix de coco, ils développent un abdomen endurci. Aux environs de 4 à 8 ans après leurs naissances les crabes de cocotier sont matures et peuvent se reproduire. Cette période de développement est inhabituellement longue pour un crustacé.
[modifier] Alimentation
L'alimentation du crabe de cocotier consiste principalement de fruits, entre autres les figues et les noix de coco, toutefois il mange presque n'importe quoi d'origine organique, incluant des feuilles, des fruits en décomposition, des œufs de tortues, d'animaux morts, et de coquillages de d'autres animaux qui, croit-on, leur fournissent du calcium. Il mange aussi des animaux trop lents pour s'enfuir comme les tortues marines qui viennent d'éclore. Les crabes de cocotier vont occasionnellement se voler de la nourriture et la transporte dans leur propre tanière pour la manger en paix.
Le crabe de cocotier grimpe sur les arbres soit pour manger les noix de coco ou les fruits, soit pour échapper à la chaleur ou aux prédateurs. Bien que certains croient que le crabe de cocotier coupent les noix de coco de l'arbre pour les manger à terre, selon l'ex-biologiste allemand Holger Rumpf (parfois écrit Rumpff), l'animal n'est pas suffisamment intelligent pour concevoir une telle action, mais plutôt fait tomber accidentellement la noix de coco alors qu'il tentait de l'ouvrir. Le crabe de cocotier fait des trous dans la noix de coco avec ses puissantes pinces et en mange le contenu; ce comportement est unique dans le monde animal.
On douta longtemps que les crabes de cocotiers puissent ouvrir les noix de coco, et durant des expériences certains spécimen sont morts de faim entourés de noix de coco. Toutefois, durant les années quatre-vingts, Rumpf réussit à les observer et à les étudier en liberté alors qu'ils ouvraient des noix de coco. Le crabe de cocotier à développer une technique spéciale pour le faire: si la noix de coco est encore couverte de sa coquille, il arrache des morceaux, en commençant toujours par le côté avec les trois pores germinaux (les trois cercles groupés à l'extérieur de la noix de coco). Une fois que les trois pores sont visibles, le crabe pique avec ses pinces contres un de ceux-ci jusqu'à ce qu'il brise. Finalement, il se tourne et utilise ses pinces les plus petites pour extraire la pulpe blanche de la noix de coco. En utilisant leurs pinces, les plus grands crabes de cocotier peuvent briser les dures noix en plusieurs morceaux pour les consommer plus facilement.
[modifier] Habitat
Les crabes de cocotier vivent habituellement dans des tanières souterraines ou des fentes rocheuses, selon le terrain local, mais principalement, ils se creusent leurs propres tanières dans le sable ou un terrain mou. Durant le jour, l'animal reste caché, soit pour se protéger des prédateurs, soit pour diminuer la perte d'eau due à la chaleur. Pendant qu'il se repose dans sa tanière, le crabe de cocotier utilise une de ses pinces pour en fermer l'issue pour créer l'environnement humide nécessaire à ses organes respiratoires. Dans les zones de grande population de crabe de cocotier, certains peuvent aussi sortir le jour, peut-être pour obtenir un avantage dans la recherche de nourriture. Si l'environnement est humide, ou si il pleut, les crabes de cocotier sortent parfois le jour puisque ces conditions leurs permettent de respirer plus facilement. Ces arthropodes vivent presque exclusivement sur la terre ferme et on a même trouvé des spécimens à six kilomètres de l'océan.
[modifier] Répartition géographique
Les crabes de cocotier vivent dans une zone éparpillée dans l'océan Indien et l'océan Pacifique occidental. La population la plus grande et la mieux préservée se trouve sur l'île Christmas dans l'Océan Indien. De vastes populations existent aux îles Cook, surtout Pukapuka, Suwarrow, Mangaia, Takutea, Mauke, Atiu et l'île de Palmerston. D'autres populations existent sur les Seychelles, surtout à Aldabra, sur les Îles Glorieuses, à Astove, sur l'île de l'Assomption, et à Cosmoledo, mais le crabe de cocotier est éteint sur les îles principales. On les retrouves aussi sur plusieurs des îles Andaman et Nicobar, dans le Golfe du Bengale. Il y a des variations de couleurs entre les spécimens de différentes îles qui vont du violet au marron sombre en passant par le pourpre intense.
Puisque les adultes ne peuvent pas nager, les crabes de cocotier, doivent avoir colonisé les îles lors de leur état de larves, lesquelles peuvent nager. Toutefois, à cause des grandes distances entre les îles, certains chercheurs estiment qu'un état larvaire d'à peine 28 jours n'est pas suffisant pour couvrir une telle distance, et supposent que les jeunes crabes ont rejoint les îles sur des arbres ou d'autres objets à la dérive.
La distribution contient quelque trou, par exemple les alentours de Bornéo, en Indonésie, et en Nouvelle Guinée. Ces îles, qui ont un environnement appropriés, et qui peuvent être rejointes facilement, n'ont pas de colonie de ce type de crabe parce que les populations d'autrefois ont été chassées jusqu'à l'extinction. Cependant, les crabes de cocotier se retrouvent sur l'île de Wakatobi et Sulawesi.
[modifier] Bibliographie
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- Held, E.E. Moulting behaviour of Birgus latro. Nature 1963; 200: 799-800.
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- Morris, S., Taylor, H. H. and Greenaway, P. Adaptations to a terrestrial existence in the robber crab Birgus latro L. VII. The branchial chamber and its role in urine reprocessing. J. Exp. Biol. 1991; 161: 315.
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[modifier] Liens externes
- (en) Arkive
- (en) The Crab Street Journal
- (en) The Coconut Crab (Birgus latro): A Comprehensive Account Of The Biology And Conservation Issues
[modifier] Références externes
- Référence NCBI Taxonomy : Birgus latro (en)
- Référence IUCN : Birgus latro (Linnaeus, 1767) (en)
- Fonds documentaire ARKive (photographies, extraits sonores et vidéos) : Birgus latro (en)