Oradour-sur-Glane
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Oradour-sur-Glane | |
Pays | France |
---|---|
Région | Limousin |
Département | Haute-Vienne |
Arrondissement | Rochechouart |
Canton | Saint-Junien-Est |
Code INSEE | 87110 |
Code postal | 87520 |
Maire Mandat en cours |
Raymond Frugier 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes Vienne-Glane |
Latitude | |
Longitude | |
Altitude | 227 m (mini) – 312 m (maxi) |
Superficie | 38,16 km2 |
Population sans doubles comptes |
2 025 hab. (1999) |
Densité | 53 hab./km2 |
Oradour-sur-Glane est une commune française, située dans le département de la Haute-Vienne et la région Limousin.
Le nom de la commune, dans le dialecte limousin de la langue occitane, est Orador de Glana. Les habitants sont appelés Radounauds.
Le nom d’Oradour, qui vient du mot latin oratorium, indique qu’il y avait là, dès l’époque romaine, un oratoire, c’est-à-dire un autel et un lieu de prières pour les morts, qu’on enterrait alors au bord des routes et souvent au voisinage des carrefours. Le bourg actuel, construit après la Seconde Guerre mondiale, est situé à l'écart des ruines du village qui fut le théâtre du massacre le 10 juin 1944, perpetré par la division SS Das Reich.
Sommaire |
[modifier] In memoriam
Les auteurs du drame appartiennent à la 3e compagnie du 4e SS-Panzer-Regiment Der Führer de la 2eSS-Panzer-Division Das Reich.
Au repos autour de Bordeaux et de Montauban, la division fait mouvement vers la Normandie aussitôt connu le débarquement allié. Constamment harcelée par les FFI, elle riposte par de sanglantes représailles.
Le 9 juin 1944, à Tulle libérée depuis l'avant-veille par la Résistance, 99 hommes sont pendus.
Le 10 juin 1944, après l'arrivée des Allemands dans le bourg d'Oradour-sur-Glane, le garde-champêtre fait savoir aux habitants qu'ils doivent se rassembler tous, sans aucune exception et sans délai, sur le Champ de Foire, munis de leurs papiers, pour vérification d’identité.
Les SS pénétrent dans toutes les maisons, et, sous la menace de leurs armes, obligent tout le monde, même les malades, à se rendre sur le lieu de rassemblement. Un à un ou par groupes, conduits et surveillés par les SS, les villageois se massent peu à peu sur le Champ de Foire. Les Allemands vont aussi chercher des habitants des hameaux voisins. Les cultivateurs doivent abandonner leurs travaux. Plusieurs personnes sont abattues.
Les Allemands divisent la population en deux groupes : d'un côté, les femmes et les enfants ; de l'autre les hommes.
[modifier] Massacre des hommes
Les hommes sont répartis entre cinq granges : ils y sont mitraillés puis leurs corps sont recouverts de fagots et de bottes de paille auxquels les Allemands mettent le feu. Selon quelques rescapés, les Allemands tirent bas et dans les jambes de leurs victimes ; et le feu est allumé sur des hommes encore vivants. La déclaration d’un rescapé établit qu'ils parlaient encore ; certains, légèrement blessés, ont pu s'échapper, la plupart des autres ont certainement été brûlés vifs.
[modifier] Massacre des femmes
Le groupe enfermé dans l’église comprend toutes les femmes et tous les enfants du village. Des soldats placent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassent des cordons qu'ils laissent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu se communique à l'engin dans lequel une forte explosion se produit et d'où une fumée noire, épaisse et suffocante se dégage. Une fusillade éclate dans l'église ; puis de la paille, des fagots, des chaises sont jetés pêle-mêle sur les corps qui gisent sur les dalles. Les Allemands y mettent ensuite le feu.
Une seule femme survit au carnage : Marguerite Rouffanche, née Thurmeaux. Son témoignage constitue tout ce qu'il est possible de savoir du drame. Elle a perdu dans la tuerie, son mari, son fils, ses deux filles et son petit-fils âgé de sept mois.
Le chœur de l’église comprenant trois fenêtres, Mme Rouffanche se dirigea vers la plus grande, celle du milieu et à l'aide d'un escabeau qui servait à allumer les cierges elle parvint à l’atteindre. Le vitrail étant brisé, elle se précipita par l'ouverture. Après un saut de trois mètres, elle atterrit au pied de l’église et fut blessée en gagnant un jardin voisin. Dissimulée parmi des rangs de petits pois, elle ne fut délivrée que le lendemain vers 17 heures.
[modifier] Autres massacres
Les SS inspectent de nouveau les maisons du bourg ; ils y tuent tous les habitants qui avaient pu échapper à leurs premières recherches, en particulier ceux que leur état physique avait empêchés de se rendre sur le lieu du rassemblement. C'est ainsi que les équipes de secours trouveront dans diverses habitations les corps brûlés de quelques vieillards impotents.
Un envoyé spécial des FFI, présent à Oradour dans les tout premiers jours, indique qu'on a recueilli dans le four d'un boulanger les restes calcinés de cinq personnes : le père, la mère et leurs trois enfants.
Un puits renfermant de nombreux cadavres est découvert dans une ferme, trop décomposés pour être identifiés ; ils seronts laissés sur place. Ces victimes ont-elles été jetées dans le puits déjà mortes ou encore vivantes ?
Au total, 642 personnes ont été massacrées lors de cette journée, où la barbarie fut à son apogée.
[modifier] Mémorial
Après la guerre, le général de Gaulle décidait que le village ne serait pas reconstruit, mais deviendrait un mémorial à la douleur de la France sous l'Occupation. La reconstruction du nouveau bourg de la commune d'Oradour-sur-Glane fut envisagée sur un autre emplacement dès juillet 1944.
En 1999, le village fut consacré village martyr par le président Jacques Chirac. Depuis cette date, le Centre de la mémoire relie les ruines au nouveau bourg. Grâce à une exposition permanente couvrant tout le contexte, ce centre de documentation prépare le visiteur à la visite du village martyr.
[modifier] Visiteurs
L'ensemble du mémorial et du village martyr font d'Oradour-sur-Glane le site le plus visité en Limousin.
[modifier] Procès et réactions
Après 8 années d'attente, très longues pour les survivants et les familles de victimes, le procès des 21 soldats - sur 64 identifiés -ayant participé au massacre d'Oradour a lieu en janvier-février 1953 devant le tribunal militaire de Bordeaux. Le 12 février 1953, le tribunal prononce les sentences suivantes :
- le militaire allemand le plus gradé est condamné à mort,
- un autre Allemand qui a pu prouver son absence d'Oradour le 10 juin est relaxé,
- 4 autres Allemands sont condamnés à des peines de travaux forcés de dix à douze ans,
- le seul Alsacien volontaire du groupe est condamné à mort,
- 9 Alsaciens sont condamnés à des peines de travaux forcés de cinq à douze ans,
- les 4 autres Alsaciens sont condamnés à des peines de prison de cinq à huit ans.
La population alsacienne proteste contre les peines infligées aux Malgré-nous, car ceux-ci ont été contraints d'exécuter les ordres des supérieurs allemands. Le procès de Bordeaux symbolise en quelque sorte le malaise alsacien : la population française n'a, dans sa grande majorité, pas connaissance du drame des 130 000 Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans les armées allemandes. Quant aux familles des victimes - et au Limousin en général-, ils trouvent les sentences scandaleusement indulgentes : tous les participants au massacre auraient dû être condamnés à mort.
La loi d'amnistie votée dès le 19 février accentue ce sentiment d'outrage. La risposte d'Oradour est immédiate. Citons :
- la demande pour qu'on lui rende le site commémoratif,
- la décision de l'ANFM de renvoyer la Croix de Guerre décernée à Oradour en 1947, ainsi que la Légion d'honneur décernée à l'Association en 1949,
- le refus de transférer les cendres des martyrs dans la crypte construite par l'État,
- le refus de la présence de représentants de l'État aux cérémonies commémoratives (l'exception étant la visite du Général de Gaulle en 1962),
- l'inscription sur une plaque à l'entrée des ruines des noms des députés qui avaient voté l'amnistie.
Le centre de Mémoire est un appel à la réflexion pour éviter que d'autres massacres n'aient lieu et ainsi perpétuer la notion de devoir de mémoire.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | |||
Période | Identité | Parti | Qualité |
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mars 2001 – | Raymond Frugier | ||
Toutes les données ne nous sont pas encore connues. |
[modifier] Démographie
1806 | 1820 | 1876 | 1901 | 1911 | 1921 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2008* |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1222 | 1585 | 1903 | 1966 | 2019 | 1789 | 1574 | 1145 | 1450 | 1540 | 1671 | 1759 | 1941 | 1998 | 2025 | |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes | |||||||||||||||
* Enquête annuelle (nouveau mode de calcul du recensement) |
[modifier] Voir aussi
- Maillé
- Communes de la Haute-Vienne
- Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane
- Massacre d'Oradour-sur-Glane
- Monument aux morts
- Mémorial
[modifier] Bibliographie
- Guy Pauchou et Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane vision d'épouvante, éd. Charles-Lavauzelle & Cie
[modifier] Liens externes
- Oradour-sur-Glane, village martyr, centre de la mémoire
- Le martyre d'Oradour-sur-Glane
- Photographies d'Oradour
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