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Rite romain

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Le rite romain est la manière dont sont célébrés la messe (Missel romain), les autres sacrements (Rituel romain), la liturgie des heures ou l'office divin (Bréviaire) et les autres cérémonies liturgiques (Rituel et Cérémonial des Evêques) par l'Église de Rome et les églises ou communautés qui l'ont adopté, par choix ou tradition, soit la majeure partie de l'Église catholique latine.

Pour l'évolution du rite romain au cours des âges,

Voir les articles histoire du rite romain et rite tridentin.

La version actuellement en vigueur de ce rite est celle qui a été demandée par le concile Vatican II, et mise en place par le pape Paul VI en 1969. C'est pourquoi le Missel romain de 2002 est intitulé ex sacrosancti oecumenici concilii vaticani II instauratum auctoritate Pauli pp. VI promulgatum, Ioannis Pauli pp. II cura recognitum (instauré par le saint concile oeucuménique de Vatican II, promulgué sous l'autorité du pape Paul VI, révisé par les soins du pape Jean-Paul II).

Sommaire

[modifier] Le rite romain rénové

C'est en référence à la réforme de Vatican II que la version actuelle du rite romain est appelée rite de Paul VI, pour le distinguer de la version précédente, promulguée à la suite du concile de Trente qualifiée de rite tridentin, ou de saint Pie V. L'expression rite paulinien, employée parfois pour désigner le rite romain promulgué par Paul VI, est source de confusion et doit être évitée : l'adjectif 'paulinien' est ordinairement réservé, dans le lexique des historiens et des théologiens, pour qualifier ce qui concerne l'apôtre saint Paul.

En rigueur de terme, il n'y a ni rite Paul VI, ni rite tridentin, mais des réformes successives de la liturgie de l'Église de Rome dont l'usage s'est progressivement étendu à tout l'Occident latin à partir du début du VIIe siècle environ. De ce fait, il est impropre d'opposer le missel de Saint Pie V et le missel de Paul VI (actuellement de Jean-Paul II) en deux 'rites' différents. Ce sont les deux dernières restaurations du missel du rite romain, qui par ailleurs est régulièrement mis à jour par ses éditions officielles successives.

Le IIe concile du Vatican demandait dans la constitution Sacrosanctum Concilium sur la liturgie la mise en place d'une révision du rite romain. Après une première mise à jour à la fin de 1964, l’Ordo missæ (Ordinaire de la messe) post-conciliaire a été publié par décret de la Sacrée Congrégation des Rites le 6 avril 1969, suite à la constitution apostolique Missale romanum du 3 avril 1969. Cette révision est entrée en vigueur à partir du 30 novembre 1969 pour la langue latine et, pour les autres langues, à partir de la parution des versions respectives dûment préparées. Cependant l'unité liturgique voulue par le concile n'est pas synonyme d'uniformité rituelle (voir Sacrosanctum concilium n° 4). Le fait que le missel ainsi révisé soit désormais la forme ordinaire du rite romain n'exclut pas la licéité d'autres rites liturgiques apparentés, consacrés par la coutume et l'approbation de l'Eglise (notamment les rites monastiques, le rite de Braga, etc.). Parmi eux, le rite romain, révisé à la suite du concile de Trente promulgué par saint Pie V en 1570, reste bien entendu non seulement valide, mais encore licite, tout comme diverses formes liturgiques prétridentines (rites ambrosiens, cartusien, de Braga, etc.), moyennant diverses conditions et l'approbation de l'autorité ecclésiastique compétente, suite au Motu proprio Ecclesia Dei afflicta du Pape Jean-Paul II (1988).

La réforme liturgique de Vatican II reste en 2005 encore partiellement inachevée : certains livres liturgiques, en pariculier des parties du rituel romain, n'ont pas encore été intégralement et définitivement révisés et promulgués selon les normes de Vatican II.

Pour des informations plus générales sur la liturgie,

Voir l’article liturgie catholique.

[modifier] l'ordo missae

Pour des informations plus générales sur la messe

Voir l’article messe.

[modifier] Réformes

L'ordo missae de 1969 veut apporter une clarification et une simplification par rapport aux cérémonies qui s'étaient progressivement accumulées dans le rite romain au cours des siècles.

  • La cérémonie s'ouvre à présent de manière simple, par un signe de croix commun et une formule de salutation.
  • La cérémonie pénitentielle comprend à présent à la fois la formule confiteor, dans une forme simplifiée, et le Kyrie.
  • Une deuxième lecture a été systématiquement rajoutée aux dimanches et jours de solennités, alors que, dans la forme tridentine, cette pratique ancienne ne subsistait plus qu'à certaines occasions (messes des Quatre-Temps, mercredi saint, etc.).
  • Le choix des lectures a été très fortement élargi, le lectionnaire temporal comportant à présent trois cycles annuels distincts pour les dimanches (années A, B et C) et deux pour les jours de semaine (années paires et impaires), auxquels il faut ajouter le cycle du lectionnaire sanctoral et du lectionnaire des rites particuliers (sépulture, baptême, mariages, etc.).
  • L'homélie (explication des lectures de la messe ou d'un aspect du mystère chrétien célébré) est devenue partie intégrale de la messe (les éditions antérieures du Missel romain ne la prévoyaient pas). Les 'annonces' ne relèvent pas de la liturgie, ni de l'homélie.
  • La prière universelle a été adaptée aux besoins de l'Église et instaurée pour l'Église universelle. Son usage antique est attesté sur une courte période à Rome où elle était réservée au célébrant. Au Moyen Âge, elle réapparaît sous la forme des prières du prône, mais ne subsistent dans l'Ordinaire de la messe que sous la forme de « Oremus » qui précède les prières sacerdotales de l'offertoire.
  • L'offertoire a été très fortement simplifié, pour en supprimer les prières et invocations du célébrant qui faisaient double emploi avec celles du Canon.
  • Le Canon a été complété par une acclamation des fidèles, la formule de la consécration du précieux sang modifiée (déplacement de la clausule « mysterium fidei »).
  • Il y a à présent le choix entre plusieurs prières eucharistiques, le « canon romain » (prière eucharistique I) restant inchangé pour l'essentiel.
  • Le rite de la paix préparant la communion a été simplifié, et le signe de la paix a été généralisé aux laïcs.
  • Le rite de conclusion a été légèrement aménagé, la formule d'envoi (qui clôt la messe) étant placée à la fin, au lieu d'être suivi par une prière silencieuse du prêtre, la bénédiction finale et une lecture de l'Évangile.

Ces modifications révèlent un changement profond d'orientation de la liturgie, associant davantage les fidèles à l'offrande spirituelle du sacrifice eucharistique, diminuant la mise en évidence du mystère de l'eucharistie comme actualisation sacramentelle de l'unique sacrifice de la Croix, supprimant de nombreux gestes et signes hiératiques qui pouvaient être considérés comme des répétitions, mais contribuaient à la mise en évidence anthropologique de cet aspect du mystère sacramentel, substantiellement inchangé.

[modifier] Rubriques générales

Les différences proviennent aussi bien de l'ordo missae proprement dit, que de la manière de célébrer la messe. Là où le rite tridentin était très précis et rigoureux, la liturgie réformée introduit plus de liberté dans le choix de variantes en donnant des indications d'opportunité dont tout le monde n'a pas tenu compte.

  • La différence la plus évidente est que l'office peut être célébré en langue vernaculaire et non plus uniquement en latin.
  • Le choix de base des chants reste celui donné par le graduel, et s'appuie officiellement sur le chant grégorien, qui est et demeure le seul chant officiel de l'église romaine ; mais d'autres chants peuvent y être substitués sous réserve d'avoir été approuvés par la conférence épiscopale. Toutefois le chant du graduel grégorien a été remplacé par un psaume responsorial.
  • Il est recommandé à présent que l'autel soit construit de manière à pouvoir célébrer la messe face au peuple, mais cette orientation de la prière n'est pas une obligation. L'Église veut ainsi faciliter la célébration « face au peuple », qui a toujours existé [1] : en effet, les maîtres-autels sont traditionellement bâtis face à l'Est : le soleil levant est le rappel de la résurrection. Les anciennes basiliques romaine (comme Saint-Pierre de Rome) ont la porte tournée vers l'Est : le célébrant se tourne donc vers le peuple pour faire face au soleil levant. La majeure partie des Églises sont construite avec le chœur à l'Est : le prêtre face à l'autel était nécessairement dos au peuple [2]. La norme actuelle est de rappeler à fois la forme de la « table eucharistique » et de l'autel du sacrifice. Ceci laisse libre l'orientation du célébrant, qui n'est plus astreint à se tourner vers l'Est ; il se place le plus souvent derrière l'autel, donc face au peuple. En tous les cas, le véritable critère de l'orientation de la prière à la messe n'est pas le peuple mais Dieu, vers lequel le célébrant se tourne spirituellement pour lui présenter le sacrifice de l'Église dont il est le ministre.
  • La prière eucharistique est dite à haute voix, ce qui est un retour à la pratique antique où cette prière était dite à voix normale ou chantée[réf. nécessaire]. Le missel indique clairement quelles sont les prières que le prêtre dit en silence, mais recommande qu'il chante ces parties de la prière eucharistique pour lesquelles le missel donne des notes musicales [3].

[modifier] Troisième édition typique

La seule expression universellement autorisée du rite romain actuellement en vigueur est la troisième édition typique du Missel romain en latin, révisé selon les normes du concile Vatican II et publié en 2002. Cette édition comporte de nombreux changements de détail par rapport aux éditions précédentes de 1969 et 1975, en particulier dans l'Institutio Generalis Missalis Romani qui le décrit en détails.

  • L'Ordo missae est très peu touché.
  • Quelques prières eucharistiques nouvelles, déjà promulguées pour l'Église universelle, sont incorporées dans le Missel. Pendant que celles d'usage général restent toujours au numéro de quatre, on a ajouté d'autres dont l'usage est permis uniquement dans des circonstances particulières: deux pour la réconciliation, une autre (qui contient quatre variantes de la préface et de l'intercession) pour diverses nécessités, et, en appendice, deux pour les messes célébrées avec des groupes d'enfants.
  • On a ajouté une nouvelle préface et quelques oraisons nouvelles, en particulier des oraisons « sur le peuple » destinées à la conclusion des messes de Carême, selon un usage ancien désormais réassumé.
  • L'édition 2002 a ajouté au sanctoral 11 célébrations facultatives. De ces 11, 3 sont de saints canonisés par le pape Jean-Paul II.

Cette édition entérine certains usages déjà introduits officiellement dans l'usage, parfois sans l'approbation du Saint-Siège, dans certaines églises locales (Symbole des Apôtres, prières eucharistiques supplémentaires); mais elle y applique quelquefois d'importants changements, comme celui de ne plus permettre l'usage de la prière eucharistique pour diverses nécessités comme une prière eucharistique ordinaire. (Cette prière est appelée parfois « prière eucharistique suisse », parce que sa version originale, désormais sévèrement retouchée, avait été composée à l'occasion du Synode suisse de 1972 pour lequel elle n'avait jamais reçu l'approbation du Saint-Siège).

Il n'existe en 2006 que très peu de versions officielles en langues vernaculaires, et pas en français.

[modifier] Déroulement de la messe romaine promulguée en application du concile Vatican II

D'après la troisième édition typique du Missel romain (2002).

[modifier] Ouverture de la célébration

Procession d'entrée

Jusqu'au VIe siècle, à Rome, la procession se rendait de la résidence du pape à l'église de station, où devait avoir lieu la messe, en chantant les litanies. À l'arrivée de la procession, la messe débutait par le Kyrie, qui concluait ces litanies et était chanté pendant que le célébrant se préparait à la sacristie. À partir du Ve siècle sous saint Célestin Ier, la norme fut de commencer la messe par un Introït, ou chant d'entrée, spécifique. Ce chant comportait initialement tout un psaume, qui fut réduit à un seul verset au Xe siècle.

Le prêtre se rend à l'autel en procession, précédé des clercs et servants : thuriféraire, porte croix, acolyte, porte-évangéliaire. Le chant de l'introit peut être remplacé par un chant en langue vernaculaire
Salut à l'autel

Le cérémonial du salut à l'autel date du VIIIe siècle, l'encensement a été ajouté au XIIIe siècle.

L'entrée dans le sanctuaire se fait par une génuflexion ou une inclination, puis les ministres ordonnés baisent l'autel, symbole du Christ.
Signe de croix, formule de salutation
La messe commence par le signe de croix, puis le prêtre salue l'assemblée par une formule du type « Que la grâce de Dieu le Père, l'amour de son fils jesus Christ et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous », l'assistance répond « et avec votre esprit  »
Préparation pénitentielle

La confession des péchés a toujours précédé la Messe, on en trouve déjà la trace dans la Didaché dès le Ier siècle : « Le jour du Seigneur, rassemblez-vous, rompez le pain et rendez grâces, après avoir confessé vos fautes pour que votre sacrifice soit pur ».

La préparation pénitentielle actuelle dérive des prières au bas de l'autel, initialement réservées au prêtre et à ses ministres, et auxquelles l'assemblée était invitée à participer silencieusement durant les messes basses. La réforme de Paul VI a conservé à la fois le rite d'entrée solennel, et la participation à la préparation pénitentielle.
  • Le Confiteor date du XIVe siècle. Avant le concile de Trente, chaque église possédait une formule pénitentielle particulière, plus ou moins longue.
  • On peut employer la formule au choix V/. Miserére nostri, Dómine R/. Quia peccávimus tibi. V/. Osténde nobis, Dómine, misericórdiam tuam. R/. Et salutáre tuum da nobis. Dans cette formule, le deuxième verset (Ps 84:8) était déjà utilisé par le rite tridentin, dans l'oraison finale des prières au pied de l'autel. Le premier «verset» est en fait un assemblage hétérogène : l'invitation vient du Ps 122:3, mais la réponse est tirée de Jérémie (Je 14:20).
  • Alternativement, le prêtre ou le diacre, ou un autre ministre, prononce des invocations, avec la formule Kyrie Eleison. Cette formule rappelle les litanies, processions de pénitence précédant autrefois la messe et qui sont à l'origine de l'Introït et du Kyrie. Cette prière est dite en grec, reliquat de la langue liturgique utilisée dans le rite latin jusqu'à la fin du IIIe siècle.

Le Kyrie marquait primitivement la fin des litanies de la procession, et le début de la messe. L'invocation était répétée jusqu'à ce que le célébrant fasse signe de cesser. Le Kyrie a été introduit dans la Messe romaine à la fin du Ve siècle par le pape d'origine africaine saint Gélase Ier. Au VIe siècle, le nombre de répétitions fut fixé à neuf par saint Léon le grand, et au XVIe siècle, le pape Pie V fixa qu'on dirait trois fois Kyrie, trois fois Christe et trois fois Kyrie, en l'honneur de la Sainte-Trinité. Paul VI a réduit ces invocations à deux de chaque, sauf si la mélodie en exige un nombre différent.

Gloria
Le Gloria paraphrase le cantique des anges de la nuit de Noël. C'est une hymne très ancienne, dont l'auteur est inconnu. À l'origine prière des laudes composée par l'Église d'Orient, elle fut introduite dans la messe de la nuit de Noël au IIe siècle. Au VIe siècle, elle fut généralisée aux messes des dimanches, des fêtes et des martyrs (VIIIe siècle), d'abord uniquement quand elles étaient célébrées par les évêques, puis à partir du XIIe siècle par tout prêtre.
Oraison d'ouverture, ou Collecte

La première oraison est appelée collecte, parce qu'elle se dit au nom de tous les fidèles réunis et de la communauté chrétienne, et exprime précisément ce que l'Église demande dans l'office du jour.

Aux premiers temps de l'Église, la collecte (comme la secrete et la post-communion) étaient des prières improvisées par le célébrant. Ces trois oraisons sont attestées dès le IIIe siècle. Très rapidement, on collectionna celles qui parurent les mieux composées, pour les proposer au choix du célébrant. Finalement, au VIIe siècle, saint Grégoire le grand en fixa la distribution primitive.

Dans la liturgie romaine, il pouvait y avoir autrefois jusqu'à trois collectes par messe (avec les secretes et post-communions correspondantes), mais cet usage a été supprimé au milieu du XXe siècle. En effet, certains jours, le calendrier liturgique catholique célébrait plusieurs fêtes. Les oraisons de la liturgie latine se distinguent par leur sobriété et leur précision, alors que celles des liturgies orientales sont beaucoup plus ornées et poétiques.

[modifier] Liturgie de la Parole

Primitivement, rien n'était réglé pour le choix des lectures. Jusqu'au concile de Trente, il existait plusieurs séries de péricopes constituant différents lectionnaires en usages dans différentes régions ecclésiastiques. Le Missel rénové a complètement refondu la distribution, le nombre et le contenu des textes du lectionnaire de la Messe.

À présent, tous les jours de l'année ont leur messe propre, et le cycle des lectures dominicales s'étend sur trois années (A, B et C). Tout en préservant les assignations traditionnelles, le choix des lectures a été très élargi, conformément aux orientations du concile Vatican II, pour que les fidèles accèdent plus pleinement aux richesses de l'Écriture. Une deuxième lecture a été mise à l'honneur, mais elle n'est dite qu'aux dimanches et fêtes solennelles, et peut être supprimée si des raisons le justifient. De même, le Graduel a été remplacé par un Psaume chanté, ou simplement lu, après la première lecture.

Le lecteur lit à haute voix, les mains posées sur le livre, si celui-ci repose sur un pupitre.

Le geste du lecteur est un signe d'attachement à la doctrine contenue dans le texte sacré, et rappelle que jusqu'en 1970, il tenait ordinairement lui-même le livre.

Monitions d'introduction

La faculté d'introduire des monitions dans les rites date du concile de Trente, mais la pratique n'était pas passée dans l'usage. Elle a été rappelée et remise à l'honneur par le mouvement liturgique depuis la fin du XIXe siècle, puis entérinée par le concile de Vatican II. (Sacrosanctum Concilium, n°35,3)

Première lecture

Dans le rite romain de Vatican II, cette première lecture est habituellement un passage de l'ancien testament.

Psaume ou répons graduel

La forme traditionnelle du graduel remonte à Saint Célestin Ier. Jusqu'au IVe siècle, le psaume associé au graduel était chanté en entier.

La réforme liturgique de Vatican II a conduit à rétablir cet usage, les antiennes associées au psaume étant simplifiées en conséquence.

Depuis le VIIe siècle, au temps pascal, le Graduel est remplacé par un alléluia pascal. Dans le chant grégorien, la mélodie très ornée sur laquelle le Graduel est chanté constitue la partie la plus musicale de la messe, c'est pourquoi le livre liturgique où sont réunis les chants du propre de la messe est appelé Graduel. Le répons graduel, étant très orné, pouvait n'être chanté que par un ou deux chantres. Pour mieux se faire entendre, les chantres montaient sur les marches de l'ambon ou du jubé, d'où son nom de Graduel (du latin gradus, qui signifie marche ou degré).

Seconde lecture (épitre)

Cette seconde lesture est habituellement un texte du Nouveau Testament, épîtres apostoliques ou actes des apôtres.

Séquence

Aux origines, le dernier Alléluia du graduel était suivi d'une longue suite de notes joyeuses chantées sans paroles, symbole des joies sans fin du paradis, que l'on appelait jubilus (chant de jubilation). A partir du XIIe siècle, la coutume s'introduisit d'y ajouter à certaines fêtes de nouvelles compositions en vers, d'origines non bibliques, appelées aussi parfois prose. Les séquences (ou proses) étaient très répandues avant la révision de saint Pie V, qui en réduit le nombre (Victimae à Pâques, Veni Sancte Spiritus à la Pentecôte, Dies irae pour la messe des morts, Lauda Sion pour la Fête-Dieu, auxquelles s'ajouta le Stabat Mater en 1727).La place de la séquence a beaucoup varié au cours du temps, placée tantôt avant, tantôt après l'Alleluia.

L'édition 2002 du missel romain la place avant l'alléluia. La « séquence » ne présente aucun lien avec le contenu des lectures. Ce déplacement n'a d'autre but que de rendre à l'Alléluia son rôle d'introduction à la proclamation de l'évangile.
Alleluia ou Trait

L'Alléluia ("Allelu Yahwé", louez Dieu) est un chant de joie et de triomphe, introduit par saint Damase pour le temps pascal. Saint Grégoire le Grand en étendit l'usage à tous les Dimanches et Fêtes, en dehors du carême. Au Carême, le second chant consiste dans le verset avant l'Évangile, ou en un autre psaume, ou trait, comme on les trouve dans le Lectionnaire ou le Graduel. Le trait est ainsi appelé parce qu'à l'origine il était chanté sans être interrompu par une antienne ou un répons. Il se compose de quelques versets d'un psaume, parfois chanté en entier.

Evangile

Le lecteur, ministre ordonné, diacre ou prêtre, prononce « Munda cor meum, ac lábia mea, omnípotens Deus, ut sanctum evangélium tuum digne váleam nuntiáre. » soit Purifie mon cœur et mes lèvres, Dieu tout-puissant, pour que je puisse annoncer dignement ton saint évangile. La lecture de l'Évangile est précédé d'une procession qui date du VIIIe siècle, la prière de préparation n'a été ajoutée qu'au XIIIe siècle.

Pendant l'annonce de l'Evangile, le lecteur (prêtre ou diacre) fait un signe de croix avec le pouce sur le livre, et sur son front, sa bouche et sa poitrine. Charlemagnes écrivait à son liturgiste Alcuin « Par cette croix, nous préservons notre cœur de mauvaises pensées, afin qu’il reste pur pour bien saisir les paroles du salut »

À la fin de l'Évangile, le diacre prononce l'acclamation: V/. Verbum Domini R/. Laus tibi, Christe. V/. Parole du Seigneur. R/. Christ, louange à toi. Cette louange au Christ est anciennement attestée dans la liturgie, mais dans le rite tridentin le diacre ne disait pas Verbum Domini. Seuls les fidèles acclamaient la finale de l'évangile par Laus tibi Christe.

Homélie

Le concile de Trente a prescrit aux Pasteurs « d'expliquer fréquemment par eux-mêmes et par d'autres quelque partie de ce qui est lu à la Messe, et entre autre d'éclairer quelque aspect du mystère de ce très saint sacrifice ». « Bien que la Parole Divine, dans les lectures de la sainte Écriture, s'adresse à tous les hommes de n'importe quelle époque, et leur soit intelligible, son efficacité est accrue par un exposé vivant, c'est à dire par l'homélie, qui fait partie de l'action liturgique. »

Profession de Foi

Jusqu'au Ve siècle, la Messe n'avait pas de Credo. Il fut progressivement introduit dans les rites d'Orient au cours du VIe siècle en réaction contre diverses hérésies. Le concile de Tolède demanda en 589 « Qu’on fasse retentir le Credo, par ce chant, la vraie foi s’affirme d’une façon éclatante, et l’âme des populations catholiques, revivant sa croyance, se prépare à recevoir la communion du corps et du sang du Christ ». Son usage se répandit au VIIIe siècle en Espagne puis aux pays francs, sous l'influence de Charlemagne qui le fit chanter après l'évangile. Il ne fut généralisé dans la liturgie romaine qu'en 1014, pour le sacre de l'empereur Henri II : étant initialement destiné à combattre les hérésies, il ne convenait pas à la liturgie du siège apostolique, par nature orthodoxe.

Depuis 2002, il est possible d'utiliser le symbole de Nicée-Constantinople ou le symbole des apôtres.
Prière universelle

Aux VIe et VIIe siècle, à Rome, la messe a comporté pendant un temps une prière des fidèles prononcée par le prêtre seul à partir de formulaires fixes rédigés et non improvisés en fonction des circonstances. Ces prières disparurent progressivement, remplacées par des litanies qui avaient la préférence des fidèles, ne laissant comme trace que les grandes oraisons du Vendredi Saint, et l'invitation à la prière précédant l'offertoire dans le missel de saint Pie V, que ne suivait plus aucune oraison. Cependant, les prières traditionnelles dites « du prône », qui prirent place après le sermon à la fin du Moyen Âge, étaient toujours en usage dans certaines liturgies paroissiales. Ces prières ont subi de nombreuses variations suivant les diocèses. La liturgie conciliaire a réintroduit la pratique de la prière universelle ancienne en la systématisant et lui apportant des innovations substantielles.

[modifier] Offertoire

Le premier geste de la liturgie eucharistique est d'étendre sur l'autel un corporal, par respect pour le corps du Christ qui y sera posé. Déjà au quatrième siècle, le pape saint Sylvestre demandait qu'il soit en lin « pour mieux représenter le suaire du Seigneur. »

Le format du corporal était beaucoup plus grand autrefois. Dans le plus ancien cérémonial (au VIIe siècle) on l'étendait d'un côté à l'autre de l'autel, comme une nappe. Par la suite, au cours du Moyen Age, il pouvait être rabattu sur le calice de manière à le couvrir complètement à partir de l'offertoire. La pale et le voile de calice, introduits à la fin du Moyen Age, sont en réalité des éléments disjoints de cet antique corporal.

Primitivement, l'offrande était faite en silence. À partir du IVe siècle, elle fut accompagnée du chant de l'offertoire, composé généralement d'un psaume psalmodié sur un ton simple, et d'une antienne que l'on répétait comme refrain à chaque verset. Lorsque la procession d'offrande fut supprimée au XIe siècle, le chant d'offertoire fut réduit à son antienne.

Les quêtes qui se font à l'offertoire sont un souvenir de l'ancienne offrande, où les fidèles apportaient non seulement le pain et le vin du sacrifice, mais également toute sorte d'objets qui devaient servir à l'entretien du culte et du clergé, ou bien des pauvres.

Prière d'offrande

Jusqu'au XIe siècle, on passait directement de l'offrande des fidèles à la Secrete. Les prières de l'offertoire qui précèdent l'Orate fratres et l'oraison sur les offrandes sont d'origine gallicane. Elles furent adoptée officiellement à Rome au XIIIe siècle, et la révision du missel au XVIe siècle les rendit obligatoires. La forme et le nombre de ces prières ont beaucoup varié avant le concile de Trente qui a fixé leur forme.

Ces prières (invocation de l'Esprit, formulation de l'intention du sacrifice,…) axées sur la présentation, la purification et la sanctification des offrandes et du célébrant introduisaient celles du Canon auquel elles préparaient aussi le prêtre, lui rappelant le sens de ce qu'il allait accomplir. La réforme liturgique d'après Vatican II a voulu rendre sa spécificité à l'offertoire en formulant de façon plus synthétique les prières silencieuses du prêtre, en supprimant la prière Suscipe sancta Trinitas considérée comme un doublet de la première partie du Canon romain (prière eucharistique I) mais sans équivalent dans les autres prières eucharistiques, en instaurant un dialogue avec l'assemblée, sans équivalent dans les formes antérieures des liturgies latines, en vue d'une participation plus active de l'assemblée.

Les formules de bénédiction sont très proches de celles de la Didachè, prière privée d'époque apostolique, dont les réformateurs de Vatican II, tributaires de l'état de la recherche historique de leur temps, pensaient qu'elle avait servi à la liturgie primitive, hypothèse aujourd'hui fortement mise en doute.

Encensement

L'encensement est une geste d'adoration quand il est offert à Dieu et une marque d'honneur dont on entoure les personnes et les objets qui sont offerts à Dieu ou qui lui offrent le sacrifice. À travers l'encensement, c'est toujours Dieu que l'on honore. En encensant les hommes, l'Église honore la créature que Dieu a faite à son image. Ainsi, on encense le prêtre parce qu'il offre le sacrifice eucharistique "in persona Christi"  ; on encense le clergé et les fidèles parce qu'ils sont les temples du Saint-Esprit et les prêtres du sacrifice spirituel offert sur l'autel de leur vie, sommet de l'action liturgique et consommation dans l'unité du sacrifice eucharistique.

De plus, l'encens est ici le symbole de la prière qui monte vers Dieu, ce qu'exprimait la prière dite à l'encensement des offrandes dans le rite de saint Pie V : « Incénsum istud, a te benedíctum, ascendat ad te, Dómine, et descéndat super nos misericórdia tua. » (que cet encens béni par toi monte vers toi, Seigneur, et que descende sur nous ta miséricorde) Et de même le psaume 140 qui était dit à l'encensement du crucifix et de l'autel : « Dirigátur Dómine orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo » (Que ma prière monte vers toi comme l'encens, Seigneur,…).

L'encensement des offrandes ne date que du XIIIe siècle. Les prières à voix basse qui l'accompagnaient sont devenues facultatives dans le missel de Paul VI.

Orate Fratres

Le prêtre conclut l'offertoire par la formule V/. Oráte, fratres : Ut meum ac vestrum sacrifícium acceptábile fiat apud Deum Patrem omnipoténtem. (Priez, mes frères, pour que mon sacrifice qui est aussi le vôtre soit agréable à Dieu le Père tout-puissant.) R/Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis , ad laudem et gloriam nominis Sui, ad utilitatem quoque nostram totiusque Ecclesiae sanctae. (Que le Seigneur recoive de vos mains le sacrifice à la louange et à la gloire de Son nom, ainsi que pour notre bien et celui de toutes son Église sainte)

L'Orate fratres date initialement du IXe siècle son texte fut fixé au XIIIe siècle dans le Missel romain.

Prières sur les offrandes

Dans la messe primitive, les prières du Canon étaient dites à haute voix, et l'autel restait constamment visible. Au Ve siècle, par respect pour l'Eucharistie, on commença à dire ces prières à voix basse, et l'autel était alors caché par des rideaux ou des cloisons. Ce rite de séparation entre le prêtre et l'assemblée a été maintenu dans la plupart des rites orientaux, où l'autel est abrité derrière une cloison décorée d'icônes, nommée iconostase. La prière sur les offrandes était appelée oratio super oblata post secreta, c'est à dire « prière sur les offrandes après la séparation », d'où son nom de « secrete ». Mais cette étymologie n'est pas certaine. Secreta signifie aussi ce qui a été mis à part, désignant de la sorte le pain et le vin prélevés par les diacres sur les offrandes des fidèles pour le saint sacrifice. La prière sur les offrandes était encore dite à voix basse dans le rite de saint Pie V. Elle est dite à voix haute depuis la réforme liturgique de Paul VI.

[modifier] Liturgie eucharistique

Le dialogue de la préface se trouve dans toutes les liturgies d'orient et d'occident, depuis au moins le IIIe siècle.

Les maîtres-autels étaient bâtis face à l'Est : le soleil levant est le rappel de la résurrection. Les anciennes basiliques romaine (comme Saint-Pierre de Rome) ont la porte tournée vers l'Est : le célébrant se tourne donc vers le peuple. La majeure partie des Églises sont construite avec le chœur à l'Est : le prêtre face à l'autel était nécessairement dos au peuple [4]. La norme moderne est de rappeler à fois la forme de la « table eucharistique » et de l'autel du sacrifice. Ceci laisse libre l'orientation du célébrant, qui n'est plus astreint à se tourner vers l'est; il place le plus souvent derrière l'autel, donc face au peuple.

Préface

La préface est une prière de louange à Dieu, présente dès la messe primitive, et peut être même dès la liturgie juive. Au XIe siècle, la liturgie romaine en réduisit le nombre, qui se stabilisa à une quinzaine dans le missel de saint Pie V (une préface commune, quatre du temps, trois du commun et sept propres). La très belle préface des défunts fut instaurée par saint Pie X. Le missel de Paul VI, tout en conservant les préfaces traditionnelles, en a considérablement étendu le nombre.

Il existe d'autres préfaces dans les propres nationaux ou diocésain :saint Augustin et saint Cyprien en Afrique du Nord, saint Willibrord au Luxembourg; et dans les missels des religieux : Notre-Dame du mont-Carmel , les deux saintes Thérèse et saint Jean de la Croix (Carmes), saint Dominique (Dominicains), saint François (Franciscains), sainte Louise de Marillac et saint Vincent de Paul (Lazaristes) etc.

En introduction, le prêtre s'adresse à Dieu pour le remercier et lui rendre grâce, généralement par l'intercession du Fils. Cette partie est peu variable. Les préfaces pascales ont une ouverture propre, et une conclusion qu’elles partagent avec celles de l’Ascension. Le corps de la préface est très variable, pour s'adapter au temps liturgique ou à la fête. Ces formules, du moins celles des plus anciennes, sont concises, mais riches de doctrine théologiques. Elles décrivent le mystère particulier que l'on découvre dans la liturgie du jour. En conclusion, et pour introduire le Sanctus, les préfaces évoquent la louange des anges, qui ne cesse jamais et à laquelle nous nous unissons à la Messe. Les conclusions sont variables, mais assez similaires dans leur construction. Une conclusion fréquente est:

« Et ídeo cum Ángelis et Archángelis, cum Thronis et Dominatiónibus / cumque omni milítia cæléstis exércitus / hymnum glóriæ tuæ cánimus, sine fine dicéntes :  » C'est pourquoi avec les anges et les archanges, avec les trônes et les dominations, avec toute la milice de l'armée céleste, nous chantons l'hymne de ta gloire et sans fin nous proclamons:

C'est une tradition de l'Église, depuis le VIIe siècle, de reconnaître que les anges sont groupés en neuf chœurs (Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances, Vertus, Archanges et Anges), et les différentes préfaces nomment les uns ou les autres.

Sanctus

Le Sanctus est le cantique de la liturgie céleste (Ap 4:8). La première partie de ce chant vient du prophète Isaïe (Is 6:3), qui a entendu les Séraphins le chanter devant le Seigneur, "Sabaoth", c'est à dire seigneur des armées célestes, qui exécutent ses ordres pour gouverner l'univers. La deuxième partie vient de l'acclamation des rameaux (Mt 21:9). Le Sanctus se trouve dans toutes les liturgies orientales et latines. Il a été introduit dans la messe dès le IIe siècle, et sa forme n'a pratiquement pas changé.

Canon

Le canon romain est constitué entièrement depuis saint Grégoire (au VIe siècle), mais certaines prières qui le composent peuvent remonter jusqu'au IIIe siècle. Contrairement à la tradition occidentale romaine qui ne connaissait que le canon romain, la réforme liturgique de Paul VI a introduit trois autres prières eucharistiques, rédigées de toute pièce pour l'occasion avec beaucoup de soin. Le canon romain mis à part, seule la seconde, dite à tort Canon d'Hyppolite est d'inspiration traditionnelle. Par la suite, un usage abusif s'est développé : celui de proposer au choix du célébrant d'autres prières eucharistiques pour certaines occasions ecclésiales. Le Missel romain de 2002, moyennant certaines corrections, a adopté plusieurs d'entre elles. L'usage de dire le canon à voix basse est antérieur au IXe siècle. La réforme liturgique de 1969 a rétabli la faculté de le dire à haute voix, sans en faire une obligation, en effet la prière eucharistique s'adresse à Dieu, non aux fidèles.

début du canon

Toutes les prières eucharistiques ont les mêmes thèmes de prière : c'est une prière à Dieu le Père, une action de grâce (prière de remerciement, sens premier du mot eucharistie, une prière de demande (en particulier pour les autorités ecclésiales, ainsi que pour les vivants et les morts) et c'est une prière sacrificielle. toutes ces prières sont organisée autour du sommet de la prière eucharistique qu'est la consécration.

Consécration

Le ministre sonne avec la clochette à chaque élévation, conformément aux usages de chaque endroit. Cet usage remonte au XIIIe siècle. Les génuflexions à la consécration se généralisèrent au XIe siècle. L'élévation et la génuflexion ont été ordonnées au XIIe siècle, pour mieux manifester la transsubstantiation du pain et du vin (l'élévation du calice ne s'est généralisée qu'à partir du XIVe siècle). Au moment de la consécration, les fidèles sont normalement à genoux ce qui marque la foi en la présence réelle, mais la pieuse coutume de s'incliner profondément ne doit pas empêcher de redresser la tête pour regarder les saintes espèces au moment de l'élévation, introduite au XIIIe siècle justement pour que les fidèles puissent voir et contempler le très saint corps de Dieu. Depuis 1907, l'Église les engage à contempler l'hostie et le calice au moment de l'élévation, tout en se rappelant les paroles de Thomas (apôtre) devant le Sauveur ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

L'incise paulienne (ceci est mon corps « livré pour vous », d'après 1Co 11-24) a été introduite par la réforme de Paul VI, comme rappel du caractère sacrificiel de la passion, et de la Messe qui en est le mémorial ou actualisation sacramentelle.

L'incise « Mysterium Fidei » n'appartient pas au canon grégorien primitif, mais fut introduite vers le VIIe siècle. Primitivement insérée au milieu la consécration du vin, elle a été déplacée à la fin de la consécration par la réforme de Paul VI, et complétée par l'acclamation.

Suite du canon et doxologie

Certains rites anciens (le rite cartusien par exemple) demandent que les bras eux-mêmes soient ici étendus, en forme de croix, le prêtre agissant ainsi la passion et la mort du Christ « in personna Christi ».

Le prêtre conclut la prière eucharistique par une invocation à la sainte Trinité « Per Ipsum et cum ipso et in Ipso... » Par Lui avec Lui et en Lui... qui rappelle que le Christ est la source, le moyen et la fin de l'homme.

[modifier] Communion

Pater, ou oraison dominicale

Le Pater sert de prière préparatoire à la communion depuis le IVe siècle. La version du Pater est adaptée de celle de saint Matthieu (6:9-1). Il fut placé à la suite du Canon par saint Grégoire le Grand, qui fixa également l'introduction et l'embolisme qui le suit ("Délivre-nous de tout mal, Seigneur..."). La réforme de Vatican II n'a pas supprimé l'embolisme, mais le fait suivre d'une acclamation des fidèles ("Car c'est à toi qu'appartiennent..."). L'acclamation, en usage dans plusieurs liturgies, n'est pas de tradition romaine. On suppose qu'elle est un vestige de l'époque apostolique. C'est à tort qu'elle est récitée par certains immédiatement à la suite du Pater, entraînant l'omission de l'embolisme.

Rite de la paix

L'oraison de la paix était en usage à Rome dès le Ve siècle. Cette formulation date du Xe siècle et est originaire de France. À l'origine prière privée avant la communion, elle a été fixée dans le missel par Pie V, et rattachée au rite de la paix par la réforme de Vatican II.

Selon l'Introduction générale du Missel de 2002 : « Le prêtre prononce l'invitation à la prière, tous les fidèles disent l'Oraison avec le prêtre, et le prêtre seul ajoute l'embolisme que le peuple conclut par la doxologie. L'embolisme, qui développe la dernière demande de l'Oraison dominicale, demande la libération du pouvoir du mal pour toute la communauté des fidèles. » Le baiser de paix est de tradition apostolique (Rm 16:16). Durant les premiers siècles, le baiser de paix se donnait avant l'Offertoire, en souvenir du commandement du Christ « Avant de présenter ton offrande à l'autel, va te réconcilier avec ton frère ». Les liturgies orientales en ont conservé la tradition. Initialement à l'offertoire dans le rite romain, il fut placé avant la communion au IVe siècle, puis après l'Agnus au VIIIe siècle, et finalement réservé au clercs à partir du XIIIe siècle. La réforme liturgique de Vatican II en a rétabli l'usage pour tous.

Fraction du pain

La « fraction du pain » est une expression qui a longtemps désigné l'Eucharistie, et est présente dès les temps apostoliques (Ac 2:42). La fraction était une nécessité pratique afin de partager le pain consacré pour la communion des fidèles, et continue à symboliser le partage et la charité fraternelle. Dans le rituel de la Pâque juive, la fraction du pain symbolise les souffrances du peuple de Dieu asservi par les Égyptiens, à la Messe, la fraction de l'Hostie symbolise de même les souffrances du Christ.

Agnus Dei

L'Agnus Dei était un chant en usage dans les églises d'orient pour le partage de l'hostie (en Orient, le mot "agneau" désigne l'hostie). Il a été introduit dans la liturgie romaine par le pape grec Serge Ier à la fin du VIIe siècle. Il est dit trois fois depuis le Xe siècle. La dernière répétition, demandant la paix, a été prescrite au XIe siècle, à cause de troubles graves dans l'Église, pour préparer au baiser de paix qui la suivait à cette époque. L'invocation de la paix, qui subsistait de ce rite, a été replacée en début du rite de la paix par la réforme liturgique de Paul VI (qui a regroupé l'ensemble, et rétabli l'échange d'un signe de paix).

L'usage de se frapper la poitrine à chaque invocation remonte au XVe siècle. Il n'est plus mentionné par la réforme liturgique de Paul VI.

Communion

Avant la réforme liturgique, la communion décrite dans le Missel traditionnel se limitait à celle du prêtre. Autrefois, la communion des fidèles était assez exceptionnelle, et faisait l'objet d'un « Ordo Administrandi Sacram Communionem Intra Missam » venant en complément à la communion du célébrant. Cet ordo comprenait un acte de pénitence (pendant la communion du célébrant), et une répétition de l'invocation Domine, non sum dignus (après celle déjà faite par le célébrant). La participation systématique des fidèles à l'eucharistie ayant été encouragée, ce double ordo était devenu artificiel, et la réforme liturgique de Vatican II a établi l'unité et la cohérence de la communion : la communion du célébrant a été déplacée après les invocations, et précède immédiatement celle de l'assemblée.

Les deux prières avant la communion du prêtre proviennent des formules médiévales de dévotion privées avant la communion, qui ont ensuite été prescrites par le missel de saint Pie V. La première était déjà recommandée par Alcuin, le liturgiste de Charlemagne ; la seconde date du Xe siècle (et a été légèrement raccourcie par la réforme suivant Vatican II).

Pendant les premiers siècles, la communion était reçue à la main. La communion à la bouche (et à genoux) se répandit à partir du IXe siècle, pour manifester le respect dû à la présence divine.

Depuis le XIIIe siècle, pour des raisons pratiques et par égard au Saint Sacrement, les fidèles ne communient plus habituellement au Sang du Christ. Le concile de Constance fixa en 1415 que la communion n'aurait lieu que sous l'espèce du pain. Celui de Vatican II a rétabli l'usage de la communion sous les deux espèces dans certaines circonstances solennelles. Même sous une seule des deux espèces on reçoit le Christ tout entier, sans aucun manque.

Oraison de Postcommunion

De même que pour la collecte, cette troisième oraison présidentielle était autrefois précédée par le dialogue « Dominus vobiscum / et cum spiritu tuo », mais le dialogue de la postcommunion a été supprimé par la réforme liturgique de 1969.

[modifier] Conclusion et envoi

Le salut à l'assemblée et le renvoi sont attestés dès le IVe siècle dans la messe romaine. La formule "Ite missa est" est un véritable envoi de toute l'assemblée en mission « afin que chacun rayonne le message du salut qu'il est heureux d'avoir entendu » (Jean-Paul II)

Annonces

Ces annonces ne sont pas un acte liturgique et n'ont aucune place dans la célébration liturgique. Il est seulement admis que les pasteurs profitent de la présence de leurs ouailles réunies pour leur faire part des événements importants de la vie de la paroisse. A l'époque moderne, après le concile de Trente et jusqu'au XXe siècle, ces annonces étaient faites après l'homélie ou, à défaut, au début des prières du prône, seul moment où le célébrant s'adressait directement à l'assemblée.

Oraisons "sur l'assemblée"

L'oraison "sur le peuple" (super populum) n'apparaît que plus tardivement, au Ve siècle. Elle avait disparu lors de l'établissement du missel de saint Pie V, puis réinstauré par le rituel de Paul VI en certaines occasions. Dans les premiers siècles, cette oraison servait de bénédiction finale avant le départ des fidèles. Peu à peu, avec l'introduction de la bénédiction finale, l'oraison ne fut plus dite qu'en carême, les jours de semaine, évolution consacrée par la réforme grégorienne. Depuis la réforme de Vatican II, cette oraison peut se dire également en dehors du carême.

Bénédiction finale

Dans les premiers siècles, il n'y avait pas de rite de bénédiction à la fin de la messe, seul l'évêque bénissait les fidèles sur le trajet de la sacristie. Vers le Xe siècle, l'évêque prit l'habitude de donner la bénédiction avant de quitter l'autel, puis les prêtre l'imitèrent. C'est ce qui explique que la bénédiction finale était initialement donnée après le ite missa est. Elle a été placée avant le renvoi par la réforme liturgique de Vatican II.

La bénédiction revient de droit à l'évêque, qui a directement la charge de ses fidèles. Pour cette raison, la formule d'introduction (« Adjutorium nostrum... Sit nomen Domini benedictum ») lui est réservée (ou au Père Abbé).

[modifier] La liturgie des heures

La liturgie des Heures ou office divin, anciennement appelée bréviaire est la réalisation de la prière du psalmiste « Sept fois le jour je célèbre ta louange » (Ps. 118, 164) et de l'injonction du Christ de prier sans relâche. Il s'agit de la prière de louange et d'intercession par laquelle les prêtres, les religieux et les laïcs qui le peuvent sanctifient les principaux moments de chaque jour au nom de l'Eglise toute entière. Elle est normalement célébrée en communauté ou, à défaut, en privé. Elle constitue pour les clercs (diacres, prêtres et évêques) et les religieux une obligation grave. En cas de maladie ou d'empêchement majeur, elle peut être commuée en d'autres prières ou dévotions adaptées. La suspense, l'interdit, l'excommunication, la déposition ne dispensent pas du devoir de célébrer la liturgie des Heures.

A l'origine, la liturgie des Heures est la prière collective de l'évêque entouré de son clergé ou chapitre, célébrée chaque jour dans la cathédrale, mère et modèle des églises du diocèse. Rapidement prise en charge par des communautés régulières de type canonial ou monastique, la liturgie des heures est devenue la spécialité des moines qui y consacrent leur existence. Au cours de son histoire et en fonction des lieux et des coutumes, l'office divin a connu un nombre d'office quotidien variable. Depuis le VIIe siècle environ, en Occident, sa structure s'est fixée à sept offices quotidiens : laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres, complies, et à un office nocturne : matines ou vigiles. Ces offices structurent encore aujourd'hui la vie des communautés monastiques (à l'exception de prime que seuls quelques ordres contemplatifs ont maintenus).

A la suite de Vatican II, le bréviaire romain, révisé et promulgué par Paul VI (1971), a réduit le nombre des offices quotidiens à cinq : office des lectures (ancien office de matines dont la célébration n'est plus liée à une heure particulière du jour), laudes prière du matin, l'office du milieu du jour, vêpres en fin d'après-midi (au lever de l'étoile Vesper : Vénus), complies avant le coucher. Les deux offices les plus solennels sont ceux de vêpres et de laudes.

[modifier] Le rituel et l'administration des sacrements

Les rituels des divers sacrements sont successivement publiés dans les années 1969 à 1977 : baptême, confirmation, réconciliation (la confession), le sacrement des malade. Le rituel du sacrement de pénitence et de réconciliation est modifié. A la forme individuelle, considérée comme ordinaire, s'ajoutent la préparation collective suivie de la confession individuelle et la célébration communautaire avec absolution collective, concédée dans certains cas qui doivent rester exceptionnel. Le rituel du sacrement des malades (qu'on cesse d'appeler extrême-onction) est désormais étendu à tous les cas de maladies, même non mortelles, pour mettre davantage en valeur sa valeur de sacrement de soutien dans l'épreuve. Le rituel romain comporte aussi un rituel des bénédictions et un rituel d'exorcisme dont la nouvelle édition typique a été récemment promulguée.

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. voir le Missel romain tridentin, Ritus servandus in celebratione Missae, V, 3
  2. Cf K. Gamber Tournés vers le Seigneur Éditions Sainte-Madeleine.
  3. Institutio Generalis Missalis Romani, 147
  4. Cf K. Gamber Tournés vers le Seigneur Éditions Sainte-Madeleine.


[modifier] Articles connexes


Les rites catholiques latins
Les rites catholiques latins

Rites liturgiques en vigueur

Rite romain
Rite tridentin
Rite mozarabe
Rite ambrosien
Rite de Braga
Rite dominicain
Rite cartusien

Rites liturgiques historiques

Rite gallican
Rite celtique
Rite lyonnais
Rite prémontré
Rite cistercien
Rite carmélite

Livres liturgiques

Missel romain , Bréviaire
Évangéliaire , Épistolier
Collectaire , Antiphonaire
Graduel , Martyrologes
Rituel romain , Psautier
Sacramentaire

Divers

Liturgie catholique
Calendrier liturgique
Chant grégorien
Paramentique
Couleurs liturgiques
Costume ecclésiastique


[modifier] Liens externes

Autres langues
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