Sūtra du Cœur
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[modifier] Présentation
Le Sūtra du Cœur (ou Hridaya sūtra en sanskrit) est probablement le texte bouddhique le plus connu ; il est fréquemment récité dans de nombreuses parties du monde bouddhiste.
C'est un texte du bouddhisme mahāyāna. Il est appelé Sūtra du Cœur car il contient le cœur de l'enseignement de la Prajñaparamita, la Perfection de la Sagesse (aussi appelée Sagesse parfaite, ou Connaissance transcendante, ou Sagesse transcendante, Prajna), à savoir la vacuité de toute chose et de tout phénomène - la vacuité (shunyata en sanskrit) ne voulant pas dire la non-existence, mais l'absence de caractère substantiel, fixe et inchangeant.
[modifier] Texte du sūtra
Le Bodhisattva de la Compassion
Alors qu’il méditait profondément,
Vit la vacuité des cinq skandhas
Et coupa les liens qui le faisaient souffrir.
Ici donc,
La forme n’est rien d’autre que la vacuité,
La vacuité n’est rien d’autre que la forme.
La forme n’est que vacuité,
La vacuité n’est que forme.
Sensation, pensée et choix,
La conscience elle-même,
Sont identiques à cela.
Toutes les choses sont le vide premier
Qui n’est pas né ni détruit,
Ni taché ni pur,
Pas plus qu’il ne croît ou ne décroît.
Ainsi, dans le vide, il n’y a ni forme,
Ni sensation, pensée ou choix,
Ni non plus de conscience.
Ni œil, oreille, nez, langue, corps, esprit;
Ni couleur, son, odeur, saveur, toucher,
Ni rien que l’esprit puisse saisir,
Ni même acte de sentir.
Ni ignorance, ni fin de celle-ci,
Ni rien de ce qui vient de l’ignorance,
Ni déclin, ni mort,
Ni fin de ceux-ci.
Il n’y a pas non plus de douleur, ni de cause de douleur,
Ni cessation de la douleur, ni noble chemin
Menant hors de la douleur ;
Ni même sagesse à atteindre !
L’atteinte aussi est vacuité.
Sachez donc que le Bodhisattva
Ne s’attachant à rien qui soit,
Mais demeurant dans la sagesse Prajña
Est libéré d’obstacles illusoires
Débarrassé de la peur nourrie par ceux-ci,
Et atteint l’éclatant Nirvana.
Tous les Bouddhas du passé et du présent,
Bouddhas du temps futur,
Utilisant cette sagesse Prajña,
Arrivent à une vision complète et parfaite.
Écoutez donc le grand dharani,
Le radieux mantra, sans égal,
La Prajñaparamita,
Dont les mots apaisent toute souffrance ;
Écoutez et croyez en sa vérité !
Gate Gate Paragate Parasamgate Bodhi Svaha (aller, aller, aller au-delà, au-delà du par delà, vers la rive de l'Eveil)
Gate Gate Paragate Parasamgate Bodhi Svaha (idem)
Gate Gate Paragate Parasamgate Bodhi Svaha. (idem)
[modifier] Autre version du texte
Sūtra Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante (traduction de l’Anagārika Prajñānanda, 1981)
Hommage à la Sublime, Noble Perfection de Connaissance Transcendante (Prajñā) !
Le Noble Bodhisattva Avalokiteśvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance Transcendante ; il regarda attentivement et vit cinq agrégats d’existence, vides dans leur nature propre.
Voici Sāriputra, forme est vacuité (sūnyatā) et vacuité est forme ; forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme ; là où il y a forme, il y a vacuité, là où il y a vacuité, il y a forme ; ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d’existence et de la connaissance discriminative.
Voici Sāriputra, tous les phénomènes (dharma : phénomènes conditionnés et inconditionnés) ont pour caractéristique la vacuité ; ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude.
C’est pourquoi, Sāriputra, dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d’existence ni connaissance discriminative ; ni œil, ni oreille, ni langue, ni corps, ni mental ; ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux ; ni élément de la vue jusqu’à ni élément de la connaissance mentale ; ni absence de Vue, ni cessation de l’absence de Vue jusqu’à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort ; ni souffrance, ni origine, ni extinction, ni Sentier ; ni connaissance, ni obtention, ni absence d’obtention.
C’est pourquoi, Sāriputra, le Bodhisattva, par sa qualité de « sans obtention », prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure, la psyché libre d’obstruction. N’ayant pas d’obstructions de la psyché, il est sans crainte, il a surmonté les méprises et il atteint finalement l’Eveil (nirvāna).
Tous les Eveillés (Buddha) qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, se sont pleinement éveillés du parfait et complet Eveil.
C’est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de toute douleur, essentiel, sans erreur. Par la Perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé ainsi :
« Allée, allée, allée au-delà, allée complètement au-delà, Eveil (Bodhi), svāhā ».
Telle est la conclusion du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante.
[modifier] Liens vers d'autres versions
- Le Sūtra du Cœur et un commentaire
- Versions sanskrite et sino-japonaise
- Liens vers de nombreuses versions
- Calligraphie chinoise du Sūtra du Cœur
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