Shōgi
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Le shōgi (en japonais 将棋, litt. « jeu d'échecs des généraux ») est un jeu de société combinatoire abstrait traditionnel japonais, se rapprochant du jeu d'échecs occidental, et opposant deux joueurs.
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[modifier] Règles
Le jeu se déroule sur un plateau (将棋盤, shōgiban) de 9 cases sur 9. Chaque joueur joue l'un après l'autre.
À chaque tour, un joueur peut soit déplacer une pièce, soit parachuter une pièce prise pour la jouer ensuite.
Le but est de prendre le roi adverse. Les pièces se déplacent selon leur type. Si une pièce s'arrête sur une case occupée par une pièce adverse, cette pièce est prise.
Contrairement au jeu d'échecs classique, les pièces prises sont mises à l'écart par le joueur qui les a prises et qui pourra les parachuter ultérieurement. La conséquence immédiate est que le shōgi est beaucoup plus dynamique que le jeu d'échecs puisque les joueurs peuvent parachuter les pièces qu'ils ont capturées à tout moment pour menacer une pièce adverse ou renforcer une défense. Cette règle explique l'aspect particulier des pièces du shōgi : pouvant être potentiellement utilisées par les deux joueurs, elles ne se distinguent pas par leur couleur mais par la direction vers laquelle elles pointent.
Si une pièce menace le roi, il y a échec (王手, ōte). Contrairement au jeu d'échecs occidental, le joueur mettant l'autre en échec au roi n'est pas obligé de l'annoncer et, si l'adversaire ne s'en aperçoit pas, peut prendre le roi le tour d'après et gagner la partie. Si aucune parade n'est possible, le joueur est en échec et mat ou mat (王手詰め, ōte-zume) et a perdu.
[modifier] Les pièces
Les pièces au shōgi comportent en général un kanji qui indique leur type. Parfois le nom complet (deux kanji) est indiqué. Les pièces sont généralement de forme légèrement trapézoidale.
Pièce | Nom japonais | Mouvement | Pièce promue | Nom japonais | Mouvement | ||||||||||||||||||||
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Roi | 王将 (ōshō) ou
玉将 (gyokushō) |
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Toute case adjacente. | - | - | - | |||||||||||||||||||
Tour | 飛車 (hisha) |
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Horizontalement et verticalement, sans limite de nombre de cases et sans jamais sauter. | Roi dragon | 龍王 (ryūō) |
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Tour + Roi. | ||||||||||||||||||
Fou | 角行 (kakugyō) |
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En diagonale, sans limite de nombre de cases et sans jamais sauter. | Dragon-cheval | 龍馬 (ryūma) |
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Fou + Roi. | ||||||||||||||||||
Général d'or (ou Or) | 金将 (kinshō) |
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Toutes les cases adjacentes, sauf les diagonales en arrière. | - | - | - | |||||||||||||||||||
Général d'argent (ou Argent) | 銀将 (ginshō) |
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Les trois cases devant, et les deux cases en diagonale arrière. | Général d'or | 成銀 (narigin) |
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Comme un général d'or. | ||||||||||||||||||
Cavalier | 桂馬 (keima) |
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Deux cases en avant, et une sur le côté, gauche ou droite. Il peut également sauter par-dessus des pièces, amies ou ennemies. | Général d'or | 成桂 (narikei) |
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Comme un général d'or. | ||||||||||||||||||
Lancier | 香車 (kyōsha) |
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En avant uniquement, sans limite de nombre de cases et sans jamais sauter. | Général d'or | 成香 (narikyō) |
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Comme un général d'or. | ||||||||||||||||||
Pion | 歩兵 (hihyō) |
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Uniquement la case devant. Le pion prend également sur la case devant lui, contrairement aux échecs traditionnels. | Général d'or | と金 (tokin) |
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Comme un général d'or. |
[modifier] La disposition initiale
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À droite, sont utilisées les notations standards en vigueur. Elles sont précisées ci-dessous.
- K : Roi 王 (King) et Général Jade 玉*
- B : Fou 角 (Bishop)
- R : Tour 飛 (Rook)
- G : Général Or 金 (Gold)
- S : Général Argent 銀 (Silver)
- N : Cavalier 桂 (kNight)
- L : Lancier 香 (Lance)
- P : Pion 歩 (Pawn)
*Traditionnellement, le roi est attribué à celui qui démarre la partie et le Jade au challenger. Le roi et le Jade ont la même valeur et les mêmes possibilités de déplacement.
[modifier] Le parachutage
Lorsqu'un joueur prend une pièce adverse, il peut, à n'importe quel tour, poser cette pièce, non promue, sur le plateau pour la jouer ensuite, au lieu de déplacer une autre pièce.
Il est possible de poser cette pièce sur n'importe quelle case vide. Les contraintes suivantes s'appliquent néanmoins :
- la pièce doit pouvoir se déplacer depuis cette case, même lorsque c'est la seule pièce en place; en clair, il n'est pas possible de parachuter un lancier ou un pion sur la dernière ligne, ni un cavalier sur les deux dernières lignes ;
- un pion ne peut être parachuté sur une colonne où se trouve déjà un pion non promu du même joueur ;
- la pièce parachutée peut mettre en échec le roi adverse ; cependant, il n'est pas autorisé de mettre le roi en échec et mat en parachutant un pion.
[modifier] Promotion des pièces
Lorsqu'une pièce se déplace dans les trois dernières lignes, ou y entre ou en sort, c'est-à-dire dans le camp adverse ou zone de promotion, elle peut être promue (à l'exception du roi et des généraux d'or). La promotion n'est pas obligatoire, mais elle a lieu dans la grande majorité des cas. Elle devient cependant obligatoire si ne pas promouvoir la pièce la rendrait incapable de bouger. Ainsi, un lancier arrivant sur la dernière ligne doit être promu.
Parachuter une pièce dans le camp adverse n'est pas un déplacement, et la pièce est donc parachutée non promue. En revanche, si cette même pièce se déplace ensuite dans le camp adverse (ou y entre ou en sort), elle pourra être promue.
[modifier] Classement des joueurs
Les joueurs sont classés de 15 kyū à 1 kyū et ensuite de 1 dan et au delà; c’est la même terminologie que celle du karate, du go. Les joueurs professionnels utilisent leur propre échelle allant de 4 dan à 9 dan pour l’élite. Les classements amateurs et professionnels sont décalés, la correspondance est ici.
[modifier] Handicaps
Les parties entre joueurs de force différente sont souvent jouées avec des handicaps. Dans une partie à handicap, une ou plusieurs des pièces blanches sont retirées du jeu, en échange les blancs commencent la partie. Les pièces retirées du jeu ne sont pas utilisables pour les parachutages et ne prennent aucune part au jeu. Le déséquilibre matériel ainsi créé n’est pas aussi déterminant qu’aux échecs, parce que l’avantage matériel n’a pas autant d’importance au shogi.
Les handicaps habituels, dans l’ordre croissant, sont :
- Lance gauche
- Fou
- Tour
- Tour + lance gauche
- Tour + fou
- 4 pièces: Tour, fou, et deux lances
- 6 pièces : Tour, fou, deux lances et deux cavaliers
- 8 pièces : Tour, fou, deux lances, deux cavaliers et deux généraux d’argent.
La coutume veut que lorsque le joueur plus faible gagne 3 parties d’affilée ou qu’il y a une différence de nombre total de victoires de 4, on diminue le handicap d’un niveau.
[modifier] Stratégie et tactique
Les parachutages constituent la principale différence avec les échecs. Il en résulte une stratégie très défensive, parce que la défense du roi est primordiale. Une offensive rapide va laisser le camp du joueur attaquant vulnérable aux parachutages dès les premiers échanges de pièces. Comme les pions prennent devant eux, et ne se défendent pas entre eux, ils ont tendance à disparaître tôt dans la partie, constituant une réserve de munitions pour de telles attaques parachutées. Poser un pion derrière les lignes ennemies, le promouvant en tokin, et parachuter un deuxième pion juste derrière le premier, de telle sorte qu’ils se défendent mutuellement constitue une forte attaque. Ceci menace la défense entière de l’adversaire, mais a peu de valeur si l’attaque échoue et que les pièces parachutées sont capturées.
Les joueurs habitués aux échecs font peu usage des parachutages, mais parachuter constitue la moitié du jeu. Si un joueur se retrouve avec plus d’une paire de pièces capturées en main, c’est qu’il a négligé les possibilités d’attaque par parachutage. Cependant, il peut être utile de conserver un pion en main, ou de provoquer un échange de pièces pour en obtenir un.
Une décision qui intervient tôt dans la partie est d’échanger ou pas les fous. S’ils sont échangés, il sera possible de parachuter un fou derrière des lignes ennemies pour une fourchette, menaçant simultanément deux pièces. Les généraux d’argent sont souvent utilisés de cette manière également. De plus un fou parachuté qui se retire peut être promu, et un fou promu peut dominer le shōgiban, c’est une pièce défensive particulièrement forte.
Les pièces attaquantes peuvent facilement être piégées dans le territoire ennemi, par exemple si l’adversaire parachute un pion derrière cette pièce, lui coupant sa ligne de retraite. Pour cette raison, les tours, qui ne peuvent reculer que dans une direction, sont conservées à bonne distance des avants poste en début de partie, et utilisées en tant que support des pièces plus faibles. Cependant, quand la partie s’ouvre, une tour promue peut devenir mortelle derrière les lignes ennemies.
Beaucoup d'attaques dans l’ouverture incluent la montée d’un général d’argent protégé par une tour. Comme les généraux d’argent ont plus de possibilités de retraite que les généraux d'or qui ont plus de possibilités latérales, les généraux d’argent sont habituellement considérés meilleurs en attaque et les généraux d’or meilleurs défenseurs. Il est de pratique courante d’utiliser deux généraux d’or et un d’argent pour défendre le roi.
Il y a beaucoup d’ouvertures furibisha ou « tour mobile » où la tour se déplace vers le centre ou la gauche du shōgiban pour supporter une attaque, typiquement avec l’idée de laisser son adversaire attaquer pour mieux monter une défense et le contre-attaquer. Cependant, en tant que pièce la plus puissante du jeu, la tour invite à l’attaque, et pour les joueurs faibles une bonne chose est de garder le roi éloigné de sa tour. Laisser un roi sur sa case d’origine est appelé igyoku ou « roi assis » et est particulièrement dangereux.
Avancer un pion de la lance peut ouvrir la position pour permettre une attaque latérale. Ainsi, lorsqu’un joueur avance un pion de la lance, il est habituel que son adversaire avance le pion opposé, pour éviter des complications éventuelles par la suite.
Comme la défense est importante, et comme les pièces de shōgi sont relativement lentes, l’ouverture tend à être plus longue qu’aux échecs, habituellement une douzaine de coups pour compléter sa défense avant de faire les premiers coups d’attaque. Il existe de nombreuses fortifications défensives appelées « châteaux ».
[modifier] Le château Yagura
Le château Yagura est un château très populaire que ce soit au niveau professionnel ou au niveau amateur. Le Yagura comprend défensivement un roi très protégé et une ligne de pions fortifiée et offensivement tour, fou et pion prêts à soutenir une attaque du général d’argent ou du cavalier. Il est difficile à briser en attaque frontale, mais plus vulnérable aux attaques latérales. Il est typiquement employé contre Ibisha ou ouverture dite avec la « tour statique », qui signifie que la tour reste sur sa colonne d’origine.
[modifier] Liens externes
- Shôgi France
- Association Shôgi d'Alsace
- ShogiMania : Shogi et variantes du Shogi
- Shogi Paris : infos originales et activités sur Paris.
- (en) Shogi.net
- Kurnik : serveur multilingue de Shogi (d'autres jeux sont proposés sur le même serveur).
[modifier] Logiciels
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[modifier] Horloge
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