Alexandre Adler
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Alexandre Adler (né à Paris le 23 septembre 1950) est un historien et journaliste français, spécialiste de géopolitique internationale, prix du livre politique 2003 pour son livre J’ai vu finir le monde ancien. Le 19 janvier 2007, le Président de la République, Jacques Chirac, lui remet la médaille d'officier de l'Ordre National du Mérite.
Sommaire |
[modifier] Origine
D'origine juive allemande, la famille d'Alexandre Adler est sauvée de la déportation et de l'extermination durant la Seconde Guerre mondiale avec d'autres familles juives par le gouvernement de la Turquie qui les accueille sur son territoire.
[modifier] Études et engagement politique
Ancien cacique (major) de l'École normale supérieure et agrégé d'histoire, il s'engage politiquement d'abord à l'extrême gauche chez les maoïstes, avant de défendre le sionisme et de se rapprocher des néoconservateurs américains.
[modifier] Un éditorialiste chevronné
Éditorialiste d'abord à Libération, au Monde, à L’Express puis au Point, il est également auditeur à l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN), et professeur pour l'enseignement militaire supérieur détaché au ministère de la Défense et a occupé la chaire des relations internationales du collège interarmées de défense, de 1992 à 1998.
Editorialiste de l'hebdomadaire français Courrier international de 1992 à 2002, il est aujourd'hui membre du comité éditorial du quotidien Le Figaro, chroniqueur à la radio publique France Culture et anciennement collaborateur du site Internet Proche-orient.info , aujourd'hui fermé.
De confession juive, il est conseiller du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Roger Cukierman.
Alexandre Adler est réputé pour ses connaissances détaillées des différents acteurs internationaux de la géopolitique et d'événements locaux rarement évoqués dans l'ensemble des médias français. Il raconte volontiers que dans les années 1970, un abonnement à une revue de chasse soviétique lui permettait de deviner les dates des essais atomiques en fonction de l'interdiction d'accès de certaines zones (comme il le rappelle fréquemment, par exemple dans ses chroniques sur France Culture, il a beaucoup fréquenté pendant les années 1970 le bloc soviétique). Sa vision de l'histoire est largement inspirée par la méthodologie de Fernand Braudel, comme en atteste son intérêt pour la longue durée. Ses analyses géopolitiques montrent son goût pour les anticipations audacieuses (certaines se révélant exactes, d'autres non comme la victoire de John Kerry à l'élection présidentielle de 2004) et pour les théories parfois surprenantes, comme lorsqu'il affirme que lors de la guerre contre le Canada en 1812, les États-Unis auraient renoncé assez vite à conquérir le Canada car ils ne voulaient pas en fin de compte intégrer un bloc de population francophone aussi important[1].
Alexandre Adler a été le conseiller historique de William Karel sur la série de documentaires CIA : Guerres secrètes, a présenté pendant plusieurs années l'introduction aux Mercredis de l'Histoire sur Arte, et est fréquemment l'invité de l'émission Ripostes sur France 5. Avec Olivier Pastré, Alain-Gérard Slama et Olivier Duhamel, il est l'un des quatre chroniqueurs de l'émission de radio Les Matins de France Culture.
[modifier] Du communisme au néoconservatisme
D'abord affilié avec sa femme Blandine Kriegel aux groupuscules maoïstes puis au parti communiste, il rompt avec le marxisme à la fin des années 70 et entame une évolution politique vers le centre-gauche puis le centre-droit. Opposé au mouvement altermondialiste, qu'il décrit comme « ennemi de la liberté », il est l'un des intellectuels français les plus proches de la philosophie politique américaine.
Par ailleurs ardent défenseur de l'État d'Israël et du sionisme, c'est dans cette optique que cet ami de Condoleezza Rice sera l'un des rares intellectuels français à souhaiter la victoire de George W. Bush contre Al Gore à la présidence des États-Unis.
Dénonçant régulièrement "le simplisme" dont il estime que les Français font preuve dès qu'il s'agit de parler des Américains, il soutient la guerre en Afghanistan et la guerre en Irak en 2001 et 2003. Il regrette par la suite les erreurs commises dès les débuts de l'occupation américaine et en 2004 apporte un soutien réticent à John Kerry contre George W. Bush dont il salue "le courage dont avait fait preuve ce dernier" (chronique parue dans Le Figaro en octobre 2004).
Il affirme cependant " ne pas croire au choc des civilisations " entre le judéo-christianisme et le monde musulman (Arrêt sur Image du 26 avril 2004).
Alexandre Adler a participé à au moins une réunion du Bilderberg[2].
[modifier] Autres prises de position
- Soutien inconditionnel à la politique d'Ariel Sharon.
- Soutien aux Albanais du Kosovo, aux Bosniaques et aux Tchétchènes.
- Soutien à l'intégration de la Turquie dans l'Union européenne
- Imputation de la faillite du processus de paix israélo-palestinien essentiellement à Yasser Arafat. Cette analyse est également partagée par le président Bill Clinton dans ses mémoires.
- Analyse sévère du régime du président du Venezuela, Hugo Chávez qu'il considère être un dictateur.
[modifier] Polémiques
Alexandre Adler est l'objet de nombreuses critiques depuis son passage politique vers la droite, et pas seulement de la part des milieux intellectuels de gauche. Parmi les critiques, on peut relever les suivantes :
- Le directeur de Courrier international, Philippe Thureau-Dangin, estime que les visions d'Adler sont toujours « du coté du manche ». Adler négligerait des problèmes tels que la pauvreté dans le tiers-monde ou l'environnement.
- Son approbation de la guerre en Irak et son soutien à la politique étrangère du président Bush et des néoconservateurs de l'administration américaine ne sont pas bien considérés par une partie des intellectuels français [3].
- Son engagement en 2002 au côté d'un avocat juif militant de droite (Gilles-William Goldnadel) contre le journaliste (engagé à gauche) de France-Inter, Daniel Mermet, accusé de provocation antisémite en dépit d'une pétition de 22 000 signatures soutenant le reporter connu pour ses engagements altermondialistes et ses reportages sur la Shoah. Le 13 octobre 2003, lors d'une interview au journal Proche-orient.info, Adler qualifie, Daniel Mermet de « journaliste brejnévien » en raison de ses positionnements politiques passés et qualifie également Bernard Langlois, directeur du Journal de gauche Politis de « répugnant » et Rony Brauman, ancien directeur et président de Médecins Sans Frontières France, de « traître juif » , faisant référence à ce qu'il considère comme des marques d'hostilité vis-à-vis d'Israël et des États-Unis [4].
[modifier] Lien de famille
Alexandre Adler est marié à Blandine Kriegel, fille du député et résistant communiste Maurice Kriegel-Valrimont. Agrégée de philosophie, docteur d'État, professeur des Universités, elle est chargée de mission, depuis 2002, auprès du président de la République, Jacques Chirac, pour les droits de l'homme et les questions d'intégration.
[modifier] Notes
- ↑ Dans J'ai vu finir le monde ancien, théorie qui semble avoir surpris les spécialistes du sujet selon Le Monde Diplomatique, Portrait d’un omniscient
- ↑ selon Sourcewatch et le journaliste indépendant Bruno Fay[1]
- ↑ Cette doctrine, qui est parfois présentée comme proche de l'école réaliste chère à l'ancien secrétaire d'État Henry Kissinger, est en fait rejetée par les théoriciens majeurs du réalisme tels que Kenneth Waltz et John Mearsheimer, qui ont dénoncé cette guerre dès sa préparation. Ils estimaient qu'elle était inutile et allait à l'encontre de l'intérêt national, voir notamment leur article "An unnecessary War"
- ↑ Dans un article paru dans le Monde diplomatique, Mathias Reymond, chercheur en sciences sociales, rend compte de ce qu'il présente comme ses erreurs et ses prévisions ratées
[modifier] Publications
- Le Rapport de la CIA : Comment sera le monde en 2020 ? (2005)
- Rendez-vous avec l'Islam (2005)
- L'Odyssée américaine, Grasset, 2004
- Au fil des jours cruels : 1992-2002 - Chroniques, Grasset, 2003
- J'ai vu finir le monde ancien, Grasset, 2002
- Le communisme, PUF, Que sais-je ? n° 3594, 2001
- Pour l'amour du peuple : un officier de la Stasi parle, Albin Michel, 1999
- L'URSS et nous, Editions sociales, 1978
[modifier] Citation
- "Si Engels disait que l'antisémitisme était le socialisme des imbéciles, l'antiaméricanisme français est une version politiquement correcte de l'antisémitisme. Après la Seconde Guerre mondiale, il n'est plus possible en France de dire contre les Juifs tout ce que les gens aimeraient pouvoir dire, mais contre les Américains, on peut presque tout dire". - Alexandre Adler dans Courrier international du 11 octobre 2004 intitulé "L'antiaméricanisme français est une version politiquement correcte de l'antisémitisme".
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Biographie d'Alexandre Adler sur Evene.fr
- Portrait de Adler par Libé (archive payante) et un point de vue critique sur cet article
- Article critique d'Adler intitulé "Portrait d’un omniscient" par le Monde diplomatique.
- Article très critique intitulé "Alexandre Adler, fidèle messager de Washington" par le journal marxiste Riposte
- Biographie et liens critiques par ACRIMED
Radio:
- Site des matins de France culture
- Site de Histoire de dans laquelle Alexandre Adler Raconte l'histoire du Da Vinci Code