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Coupe du Monde de Football 1982
Copa Mundial de Fútbol - España 82 |
|
|
Equipes participantes |
107
(tournoi final: 24) |
Lieu |
Espagne |
Champions |
Italie |
Matches joués |
52 |
Buts marqués |
146
(2,81 par match) |
Affluence |
1 856 277
(35 698 par match) |
Meilleur buteur |
Paolo Rossi (ITA)
6 buts |
La Coupe du monde 1982 se tient en Espagne post-franquiste, un an après la tentative de Putsch au Cortes, le parlement espagnol, et voit le sacre surprise de la Squadra italienne.
[modifier] La compétition
La cérémonie d'ouverture se tient au stade du Camp Nou à Barcelone le dimanche 13 juin 1982. Surprise: le stade n'est pas plein. C'est le premier grand évènement sportif à être diffusé sur les 5 continents (un an après le mariage du Prince Charles et de Lady Diana), dans 140 pays devant un milliard de téléspectateurs. Dans le même temps, anglais et argentins s'affrontent aux Malouines comme une banderole déployée par des supporters argentins le rappellent (« Las Malvinas son argentinas »), tandis que le très fameux Helenio Herrera venait de déclarer : « le football c'est la guerre ». C'est l'instant précis ou surgissent opportunément deux colombes de la Paix (d'après Picasso) : une formée par 2300 enfants tout de blancs vêtus et l'autre réelle qu'un jeune espagnol laisse s'échapper d'un ballon.
Cela dit, le match d'ouverture se déroule malgré l'ambiance un peu triste et offre une nouvelle surprise, avec la victoire 1-0 de la Belgique sur le champion sortant, l'Argentine, emmenée par un très attendu Diego Maradona qui fait ses grands débuts en Coupe du Monde devant le public de son nouveau club, le "Barca" venant de l'acheter pour 50 Millions de francs (7.5 Millions d'Euros), transfert record.
Mais ce qui marque surtout l'épreuve, connaissant le résultat final, est le mauvais résultat des futurs demi-finalistes. Seule la Pologne connaît, grâce aux attaquants Grzegorz Lato et Zbigniew Boniek, un réveil lors du troisième match (5-1 face au Pérou). L'Italie se qualifie grâce à trois match nuls en trois rencontres, mais avec seulement un but de plus que le Cameroun. Pire encore, la rencontre entre l'Allemagne de l'Ouest et l'Autriche donne lieu à un non-match retentissant. Une victoire 1-0 de l'Allemagne de l'Ouest permettant aux deux équipes de se qualifier, ce but est inscrit rapidement et les deux équipes, qui ont selon toute évidence conclu un arrangement, consacrent le reste de la partie à une suite de passes sans intérêt. En tout état de cause, la rencontre Autriche-RFA aura pour conséquence objective l'élimination de l'Algérie de Rabah Madjer, qui, contre toute attente, avait gagné 2-1 contre l'Allemagne de l'Ouest le 16 juin 1982. Pour éviter que ce genre de problème ne puisse se renouveler, la FIFA décide qu'à l'avenir, les deux derniers matchs de chaque groupe auront lieu en même temps. Ce principe sera plus tard étendu aux derniers matchs des phases de qualification. Ce match Autriche- RFA sera plus tard surnommé le match de la honte. La vérité sera faite en 2007 quand un ex-joueur allemand déclare qu'il y a eu un pacte de non-agression car les deux équipes se savaient qualifiées, ce dont la plupart des observateurs se doutaient au vu des images du "match".
Le deuxième tour est marqué par le réveil italien, et surtout celui de Paolo Rossi. Cet attaquant venait de finir de purger une suspension (écourtée pour l'occasion de la Coupe du Monde) due à son implication dans une histoire de pots de vin liés au loto sportif (affaire dite du « totonero »). Invisible lors du premier tour, il avait néanmoins gardé la confiance de l'entraîneur. Il marque un coup d'éclat avec un triplé face au Brésil. À noter aussi que le match décisif du groupe A oppose l'URSS à la Pologne en pleine époque de Solidarność, toujours dans le Camp Nou, quatre banderoles à l'effigie du syndicat sont disposées sur chacune des tribunes. Mais à l'inverse du match d'ouverture, cette fois, les policiers vont intervenir pour arracher les dites banderoles au grand mécontentement du public. Les Polonais se contentent d'un jeu destructif, le match nul 0-0 les qualifiant pour les demi-finales. Boniek et Smolarek font même preuve de plusieurs manœuvres intimidatrices d'anti-jeu. Avant le match, Boniek avait pourtant annoncé : « Ce sera le match des matchs ». Mais on ne peut pas dire que cela sera réellement le cas d'un point de vue footballistique, ce « derby local » comme l'appelèrent certains observateurs dépassait il est vrai le strict aspect sportif.
La demi-finale la plus marquante est la rencontre entre la France et l'Allemagne de l'Ouest le 8 juillet au stade Sanchez Pizjuan de Seville. On retient premièrement la sortie du gardien allemand Harald Schumacher sur Patrick Battiston. Frappé de plein fouet à la tête, Battiston est emmené d'urgence à l'hôpital, tandis que Schumacher termine le match sans même avoir été averti. En prolongation, les Allemands, menés 3-1, réussissent l'exploit de revenir au score pour se qualifier finalement aux tirs aux buts[1]. Dans l'autre demi-finale, l'Italie, ou plutôt Rossi, s'impose 2-0 face à la Pologne, sans Boniek suspendu, qui avait encore forcé le match nul lors du premier tour. Les polonais semblent très crispés, à croire qu'éliminer le grand frère soviétique a suffit à leur bonheur.
La Pologne obtient la troisième place face à l'équipe des « réservistes » français, puis l'Italie s'impose en finale face à une équipe allemande fatiguée. L'Italie obtient ainsi son troisième sacre (devenant la première équipe européenne à y parvenir). Rossi, marquant pour la sixième fois s'élève au rang de meilleur buteur de la compétition, et le gardien Dino Zoff devient, à quarante ans, le plus vieux joueur, le plus vieux capitaine et le seul gardien-capitaine de l'histoire à soulever le trophée mondial.
Parmi les rencontres marquantes, on peut citer l'excellent Brésil-URSS, toujours à Séville (les brésiliens s'imposent 2-1 après avoir été longtemps menés 0-1), le dramatique URSS-Écosse à Malaga (le match nul 2-2 qualifie l'URSS de Blokhine et Dassaiev contre l'Écosse de Souness, Dalglish et Strachan), Angleterre-France avec l'ouverture du score dés la 27e seconde par le Britannique Bryan « Robbo » Robson. Aussi, Argentine-Hongrie au stade Jose Rico Perez d'Alicante le vendredi 18 juin 4 jours après la fin de la guerre aux Malouines et la capitulation argentine. Le sélectionneur Cesar Luis Menotti annonce à ses joueurs avant le match: « Maintenant ne pensez plus à la guerre, elle est terminée. Ne songez plus désormais qu'au football, c'est pour cela que nous sommes ici ». Propos entendus, les albicelestes s'imposent 4-1 avec 2 buts de Maradona. Lors de France-Koweit, le frère de l'Emir (mort en 1990 lors de l'invasion irakienne) entre sur le terrain pour contester un but marqué par les français et obtient gain de cause. L'équipe koweitienne étant entraînée par le brésilien Carlos Alberto Pareira, qui avait succédé au libano-brésilien Mario Zagallo. Enfin on peut citer le surprenant Belgique-Hongrie, avec l'équipe magyare qui présente 5 attaquants comme à l'époque du WM, du jamais vu dans le football moderne depuis 25 ans, car elle doit obligatoirement s'imposer pour se qualifier. Mais finalement, les diables rouges arrachent par miracle un match nul 1-1.
Un record a été battu, celui du nombre de buts marqués par une équipe en un match: 10, par la Hongrie contre le Salvador à Elche.
À noter aussi que l'Angleterre est éliminée du second tour sans avoir perdu un match, ce qui entraînera à partir de 1986 la suppression de la formule du second tour par groupe, avec un retour à élimination directe.
Le tournoi est aussi marqué par la médiocrité de l'équipe espagnole, pourtant devant son public, et qui va de déception en déception.
Pour beaucoup, les deux meilleures équipes de l'épreuve sont le Brésil de Socrates (le frère aine de Rai) et Zico, au football samba, et la France et son milieu de terrain magique (Platini, Giresse, Tigana, Genghini) à tel point qu'on les surnomme « les brésiliens de l'Europe », préfigurant leur brillante victoire lors de l'Euro 84. Mais ces deux équipes n'ont guère travaillés la rigueur défensive, contrairement à la Squadra Azzurra, et c'est en toute logique que les transalpins remportent le trophée bien que manquant de génie, mais avec beaucoup de solidarité et de sûreté, le premier depuis 44 ans, grâce à leur catenaccio fonctionnant toujours à merveille, un milieu efficace, et une attaque opportuniste et réaliste, pour le plus grand plaisir du président Sandro Pertini, 85 ans, le premier socialiste à ce poste. Deux joueurs italiens sont particulièrement mis en évidence: le buteur Paolo Rossi, et le légendaire gardien-capitaine de 40 ans Dino Zoff.
Place |
Équipe |
Points |
Joués |
V |
N |
D |
Buts + |
Buts - |
Diff. |
1er |
Pologne |
4 |
3 |
1 |
2 |
0 |
5 |
1 |
+4 |
2e |
Italie |
3 |
3 |
0 |
3 |
0 |
2 |
2 |
0 |
3e |
Cameroun |
3 |
3 |
0 |
3 |
0 |
1 |
1 |
0 |
4e |
Pérou |
2 |
3 |
0 |
2 |
1 |
2 |
6 |
-4 |
Place |
Équipe |
Points |
Joués |
V |
N |
D |
Buts + |
Buts - |
Diff. |
1er |
RFA |
4 |
3 |
2 |
0 |
1 |
6 |
3 |
+3 |
2e |
Autriche |
4 |
3 |
2 |
0 |
1 |
3 |
1 |
+2 |
3e |
Algérie |
4 |
3 |
2 |
0 |
1 |
5 |
5 |
0 |
4e |
Chili |
0 |
3 |
0 |
0 |
3 |
3 |
8 |
-5 |
Place |
Équipe |
Points |
Joués |
V |
N |
D |
Buts + |
Buts - |
Diff. |
1er |
Belgique |
5 |
3 |
2 |
1 |
0 |
3 |
1 |
+2 |
2e |
Argentine |
4 |
3 |
2 |
0 |
1 |
6 |
2 |
+4 |
3e |
Hongrie |
3 |
3 |
1 |
1 |
1 |
12 |
6 |
+6 |
4e |
Salvador |
0 |
3 |
0 |
0 |
3 |
1 |
13 |
-12 |
Date |
Équipe 1 |
Équipe 2 |
Résultat |
Buteurs |
14 juin 1982 |
Brésil |
Union Soviétique |
2 - 1 |
Sócrates 75', Eder 88' ; Bal 34' |
15 juin 1982 |
Écosse |
Nouvelle-Zélande |
5 - 2 |
Dalglish 18', Wark 29' et 32', Robertson 73', Archibald 79' ; Sumner 54', Woodin 64' |
18 juin 1982 |
Brésil |
Écosse |
4 - 1 |
Zico 33', Oscar 46', Eder 63', Falcão 87' ; Narey 18' |
19 juin 1982 |
Union Soviétique |
Nouvelle-Zélande |
3 - 0 |
Gavrilov 24', Blokhine 48', Baltacha 68' |
22 juin 1982 |
Écosse |
Union Soviétique |
2 - 2 |
Jordan 15', Souness 86' ; Chivadze 59', Shengelia 84' |
23 juin 1982 |
Brésil |
Nouvelle-Zélande |
4 - 0 |
Zico 28' et 31', Falcão 64', Serginho 70' |
Place |
Équipe |
Points |
Joués |
V |
N |
D |
Buts + |
Buts - |
Diff. |
1er |
RFA |
3 |
2 |
1 |
1 |
0 |
2 |
1 |
+1 |
2e |
Angleterre |
2 |
2 |
0 |
2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
3e |
Espagne |
1 |
2 |
0 |
1 |
1 |
1 |
2 |
-1 |
Place |
Équipe |
Points |
Joués |
V |
N |
D |
Buts + |
Buts - |
Diff. |
1er |
Italie |
4 |
2 |
2 |
0 |
0 |
5 |
3 |
+2 |
2e |
Brésil |
2 |
2 |
1 |
0 |
1 |
5 |
4 |
+1 |
3e |
Argentine |
0 |
2 |
0 |
0 |
2 |
2 |
5 |
-3 |
* après prolongation, 5 - 4 aux tirs au but
[modifier] Match pour la troisième place
Équipes |
Italie - RFA |
Score |
3 - 1 ( 0 - 0 ) |
Date |
11 juillet 1982 |
Stade |
Stade Santiago Bernabéu, Madrid
90 000 spectateurs |
Arbitre |
M. Coelho (Brésil) |
Buts |
Rossi 56', Tardelli 69', Altobelli 80' ; Breitner 83' |
Italie |
Dino Zoff - Claudio Gentile, Gaetano Scirea, Fulvio Collovati, Giuseppe Bergomi - Antonio Cabrini, Gabriele Oriali, Marco Tardelli, Bruno Conti - Francesco Graziani (8' Alessandro Altobelli (88' Franco Causio), Paolo Rossi
Entraîneur : Enzo Bearzot |
RFA |
Harald Schumacher - Manfred Kaltz, Uli Stielike, Karl-Heinz Förster, Bernd Förster, Hans-Peter Briegel - Wolfgang Dremmler (63' Horst Hrubesch), Paul Breitner, Pierre Littbarski - Karl-Heinz Rummenigge (70' Hansi Müller), Klaus Fischer
Entraîneur : Jupp Derwall |
[modifier] Les 22 champions du monde
Voir l'article Équipe d'Italie de football à la coupe du monde 1982
[modifier] Titres personnels
[modifier] Meilleurs buteurs (soulier d'or)
6 buts
5 buts
4 buts
[modifier] Meilleur joueur (ballon d'or)
Paolo Rossi ( Italie)
[modifier] Meilleur jeune joueur
Manuel Amoros ( France)
[modifier] Notes & références
[modifier] Liens externes
Tout sur la Coupe du Monde 1982. Les résultats et la Coupe du Monde en photos
[modifier] Carte des nations participantes