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François Darlan - Wikipédia

François Darlan

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Jean Louis Xavier François Darlan (7 août 1881 à Nérac - 1942 à Alger) est un amiral et homme politique français.

Sommaire

[modifier] La carrière initiale de Darlan

Sorti de Navale en 1901, il est lié au centre-gauche par son père et par ses passages dans les cabinets de Georges Leygues et Albert Sarraut. Les commandements et les fonctions qu’il exerce se traduisent par un avancement rapide : contre-amiral en 1929, vice-amiral en 1932. Au lendemain de l’avènement du Front populaire, ses attaches avec le milieu du centre-gauche le désignent comme candidat aux fonctions de Chef d’état major général. Le 6 juin 1939 il est fait Amiral de la flotte, un titre créé pour lui. Intéressé par les canons et les cuirassés, sa stratégie se fonde surtout sur l’engagement et il en néglige la mise en place du réarmement à la D.C.A, des systèmes de détection.

Agnostique, Darlan est attaché aux valeurs de laïcité, de petite propriété, de patriotisme et de morale. Il fréquente presque plus les cabinets ministériels de la Troisième République que le service à la mer.

Dans les conférences internationales de "l'Entre-deux-guerres", Darlan défend vigoureusement le droit pour la France de disposer d'une flotte puissante face aux prétentions des Britanniques qui auraient voulu que la flotte française soit réduite au niveau de la flotte allemande ou à celui de la flotte italienne.

Au cours de sa carrière, Darlan fait créer de nouvelles unités navales et en profite pour tisser une sorte de réseau occulte de ses obligés. Il choisit, en effet, et fait nommer tous les nouveaux amiraux et contrôle tous les avancements en cascade qui s'ensuivent. Comme il ne manque pas de faire comprendre aux nouveaux promus, en les félicitant, la part qu'il a prise à leur nomination, la plupart des amiraux et capitaines de vaisseaux ainsi nommés lui vouent une sorte d'allégeance. Aussi sont-ils surnommés dans la marine elle-même, les A.D.D. (« Amis de Darlan »).

[modifier] L'armistice

En juin 1940, après un instant d'hésitation, Darlan soutient la demande d'armistice.

[modifier] Le régime de Vichy

[modifier] L’accumulation des pouvoirs

  • Darlan devient ministre des Marines marchande et militaire du premier gouvernement Philippe Pétain, puis du gouvernement de Vichy. Il devient ensuite vice-président du Conseil avec les portefeuilles de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
  • Le 10 février 1941, il succède à Pierre-Étienne Flandin comme chef du gouvernement. Il devient même le successeur désigné du Maréchal par l’acte constitutionnel 4 ter du 21 févier 1941. Il dirige le gouvernement jusqu’en avril 1942, jour où il doit démissionner sous la pression d’Adolf Hitler, qui souhaite voir Pierre Laval reprendre sa place, mais reste successeur désigné du Chef de l’État et devient Commandant en chef des forces françaises.

[modifier] La collaboration

[modifier] Les violations de l'obligation française de neutralité

La nouvelle marine française va se trouver à la base de la nouvelle politique de collaboration menée essentiellement à l’initiative de Darlan, devenu vice-président du Conseil le 9 février 1941 en remplacement de Flandin. Cette politique viole délibérément les obligations de neutralité de l'armistice : elle constitue l'application militaire de la politique de Collaboration fixée publiquement par Pétain, le 30 octobre 1940, au lendemain de Montoire. Cette politique, qui n'obtient aucune contrepartie politique de la part de l'Allemagne, va provoquer un premier conflit militaire avec les Britanniques et Français libres en Syrie, ainsi que la perte de ce territoire, et manque d'engager la flotte et l’Empire français dans une guerre ouverte contre le Royaume-Uni et les États-Unis, aux côtés de l’Axe.

[modifier] L'accroissement de l'influence de Darlan

Darlan accède au poste de vice-premier ministre en 1941, parce qu’il commande l’unique formation militaire qui soit resté intacte, la Marine. Il succède ainsi à Flandin, incapable d'établir un contact avec les Allemands qui le récusent.

[modifier] Les retombées escomptées de la victoire allemande

Darlan, en échange de la collaboration économique et militaire avec l'Allemagne, espère obtenir une refonte de l’armistice. Pour lui, la guerre devrait à la longue être épuisante pour le Royaume-Uni, et celui-ci devrait finalement abandonner l'Europe continentale aux Allemands. La France pourrait alors jouer le rôle de médiatrice. La France serait, selon lui, appelée à vivre longtemps encore sous la domination allemande. Aussi ne devrait-elle pas s'en tenir aux clauses de l'armistice qui la ferait perdre sur tous les tableaux. La collaboration avec l'Allemagne est, pour lui, la moins mauvaise solution. D'autant plus qu'il espère bien jouer personnellement un rôle éminent à la tête de la Marine européenne, dans l'Europe de l'Ordre nouveau, où la France deviendrait la seconde grande puissance après l'Allemagne.

Il sous-estime cependant, la méfiance d'Hitler à l'encontre de toute la France, même collaboratrice.

[modifier] La collaboration active sans filets

Quoi qu'il en soit, la volonté du Commandement allemand d'utiliser la collaboration de la France, est précipitée par le coup d’État anti-britannique de Rachid Ali en Irak, le 3 avril 1941. Dans ce moment où le Royaume-Uni subit sa plus grosse défaite en Méditerranée avec l'évacuation en urgence de la Crête soumise aux bombardements de l'Axe, la collaboration semble plus que jamais à Darlan susceptible d'être profitable.

Darlan escompte pouvoir obtenir la réduction des contraintes résultant de l’armistice, en échange de la livraison à l'ennemi d'une base aérienne en Syrie-Liban et d'armes à ses alliés Irakiens anti-britanniques. Ce qu'il va s'empresser de faire en rendant visite à Hitler à Berchtesgaden au début de mai 1941. Après quoi, le 14 mai, il plaide devant le conseil de ministres pour une collaboration élargie.

Les Protocoles de Paris sont signés le 28 mai par Darlan et Abetz. Par anticipation sur ces accords, et avec l'approbation active de Pétain, qui en adresse directement l'ordre au général Dentz, une base a été livrée à la Luftwaffe en Syrie (à Alep), tandis que des véhicules, de l'artillerie et des munitions sont cédés aux Allemands, en Afrique du Nord, ainsi qu'aux Irakiens en lutte contre le Royaume-Uni, en Syrie. En "échange" de ces accords, Darlan obtient le transfert en Afrique française de 10000 hommes, ainsi que la libération de 961 officiers dont le général Juin expressément désigné. Les autres protocoles signés à Paris prévoient aussi, en effet, la livraison de bases navales aux Allemands, à Bizerte et Dakar, mais leur application sera bloquée par l'intervention Alliée en Afrique du Nord.

[modifier] L'absence persistante de contreparties allemandes

Bien que profondément marqué par la perte du Levant et l’échec des protocoles de Paris, Darlan se ressaisit, convaincu de la justesse de sa politique. Il lui faut rester en lié à l'Allemagne pour ne pas perdre l'Afrique, ni ses portefeuilles dans le gouvernement de Vichy. Darlan renforce son pouvoir et devint ministre de la Défense nationale. Il peut ainsi déterminer l’emploi des forces armées et leur organisation générale, ainsi que les conditions de leur emploi. Les relations entre marine et armée sont peu cordiales, les militaires supportant mal d’être commandés par un marin. Darlan entre en conflit ouvert avec Weygand et Huntziger. Le hasard sert Darlan avec la mort par accident du général Huntziger. Quant à Weygand, les manœuvres de l'amiral auprès des Allemands aboutissent à son rappel, à la suite d'un ultimatum allemand.

[modifier] La mise au point de Goering

Juin, libéré en application des Protocoles de Paris, est aussitôt nommé au commandement supérieur en Afrique du Nord. Mais les manifestations de bonne volonté de Vichy pour s’intégrer à l'Europe nouvelle et lutter contre le bolchevisme ne suffisent pas.

Jusqu'à ce que, le 1er décembre 1941, les difficultés de Rommel en Afrique relancent les négociations : une rencontre a lieu à Saint Florentin entre Darlan, Pétain et Goering. Pétain remet alors au maréchal du Reich un mémorandum en sept points reprenant le contentieux ancien pour obtenir une collaboration politique sincère sur les base de la reconnaissance de la souveraineté française sur l’ensemble du territoire, de la fin de l’Ostland, de la disparition de la ligne de démarcation, d'assouplissements économiques et de la libération des prisonniers. Ce mémorandum provoque surtout la colère de Goering.

[modifier] La collaboration active en Afrique du Nord

Négative sur le plan des concessions politiques, la concertation débouche sur des conversations militaires concernant la défense de l'Empire. N'excluant plus le repli de Rommel en Tunisie, des négociations sont menées avec le général Juin, le 20 décembre à Berlin, pour une éventuelle participation française à la guerre en Afrique. Au cas où Rommel serait rejeté en Tunisie, les troupes françaises auraient du intervenir pour combattre aux côtés des Allemands contre les troupes britanniques. C'est ce qui eut lieu le 8 novembre 1942, où les généraux de Vichy reçoivent à coups de canon les alliés au Maroc, tandis qu'ils livrent, sans résistance, la Tunisie aux Germano-italiens (voir l'article Opération Torch).

En somme, il s’agit là pour la France, comme lors des protocoles de Paris, d’un accord de co-belligérance avec les Allemands, alors que les concessions politiques demandées à l'Allemagne en contrepartie sont rejetées. Darlan négocie alors de pseudo-compensations d’ordre uniquement militaire, mais qui, en dépassant largement le cadre du deuxième protocole de Paris, rendent inévitable une guerre avec les États Unis et le Royaume-Uni.

La méfiance d'Hitler à l'égard de la France exclut toute possibilité d'une France alliée de l'Allemagne et les propositions de Darlan vont, une fois de plus, rester lettre morte.

[modifier] L'inapplication partielle des Protocoles de Paris, concernant Bizerte et Dakar

Les désaccords des Italiens en cas d'entrée en guerre de la France aux côtés de l'Axe, l'exigence d’une ferme déclaration de guerre de la France aux États Unis et au Royaume-Uni, alors que l'Allemagne n'envisage aucune paix avec la France de Vichy, ni concession sérieuse à celle-ci, autant d’obstacles qui étaient insurmontables. L'Allemagne nazie ne veut pas de problème avec l'Italie. Pourtant Abetz va travestir la pensée d’Hitler en déclarant que celui-ci était prêt à accepter une co-belligérance avec la France. Les propositions d’Abetz sont transmises à Pétain et Darlan, mais il semble que le premier, informé de la situation des Allemands devant Moscou par le Deuxième bureau, se montre réticent.

Au final c'est Hitler qui refuse indirectement le 15 mars, en critiquant les conditions du procès de Riom, où les prévenus sont davantage jugés pour avoir perdu la guerre en 1940, que pour avoir contribué à son déclenchement.

En ce début de 1942, Hitler ne croit plus avoir besoin des Français. La situation de l’Axe en Méditerranée vient de se rétablir spectaculairement : la Royal Navy traverse une période noire, l’Ark Royal et le Barhamont coulé. La flotte britannique de Méditerranée se trouve privée de bâtiments de ligne et de porte-avions. Dans le même temps le retour de la Luftwaffe en Méditerranée a pour effet de neutraliser les capacités offensives de Malte, et la route y semble sécurisée pour les navires de l’Axe. Par ailleurs, dès le 21 janvier 1942, Rommel est en mesure de repartir à l’offensive.

[modifier] L'échec de la politique de collaboration de Darlan

À la fin de février 1942, la politique de Darlan est un échec complet. Les Allemands ont rompu le contact, ils ne le reprendront plus. La situation de la marine ne cesse de se dégrader. Les bâtiments de Toulon ne disposent que de deux pleins de mazout alors que les stocks du Maroc sont déjà épuisés en février 1942. La flotte française, en cas de reprise des hostilités, serait dans la même situation que la flotte italienne : en dépendance totale à l’égard de l’Allemagne pour le carburant et pour la couverture aérienne.

Sur le plan psychologique, la marine est certes acquise au Maréchal et à la Révolution nationale, ainsi qu'à la nécessité de l’armistice, mais elle ne semble pas prête, pour autant, à partir en guerre aux côtés des Allemands. Car la marine ne peut être dissociée de la communauté nationale. Tant que cette communauté sera amputée dans son territoire et dans ses membres prisonniers par l’Allemagne, il paraît improbable que la marine puisse être engagée efficacement aux côtés de cette puissance, dans un conflit.

Par ailleurs Darlan, par ses demandes de concessions, irrite les Allemands qui exigent le retour de Laval au pouvoir. Darlan n'est pas pour autant mieux vu des Britanniques qui lui reprochent les accords de Paris et la livraison de matériel aux Irakiens puis aux Germano-italiens. Il est en butte à l'hostilité d’une partie de l'armée et de l'entourage du Maréchal. Il n'est pas aimé de la population qui lui reproche l'aggravation des conditions de vie. Le 18 avril 1942 Pétain renvoie Darlan.

[modifier] L'ultime changement de cap

Si en théorie à la veille du débarquement en Afrique du nord la France passe sous l'autorité de Laval, Darlan a négocié son départ, et a gardé le rôle de commandant en chef des forces militaires. Non seulement il est chargé de l'organisation et de l'emploi des forces armées, mais de plus des promotions. Darlan s'efforce de lutter contre la paperasse et de rajeunir les cadres de l’armée en abaissant les limites d'âge. Il limite les défilés et les prises d’armes et veut réduire le nombre des états-majors. Il tient à créer un esprit interarmées. Il accorde une grande importance à la préparation d'opérations combinées. Mais il n’en reste pas moins le subordonné de Laval.

[modifier] La tentation d'un retournement

Darlan ne peut donc s'empêcher de se livrer à des spéculations sur l'avenir en un temps où la France risque de se retrouver plongée dans le conflit. Ainsi, dès la fin de 1941 Darlan aurait-t-il multiplié, à en croire son entourage, les propos désagréables à l’égard de l’Allemagne. Ainsi n'aurait-t-il pu s'empêcher, au début de 1942, de laisser son fils Alain et l’amiral Fenard prendre officieusement contact avec l'Américain Murphy. L’un et l’autre se seraient efforcés de convaincre Roosevelt, par l'intermédiaire de son consul à Alger, que Darlan, malgré son comportement, croyait en la victoire alliée. Alain Darlan soutient par la même occasion, que Vichy n'aurait fait que des concessions mineures. Mais le résultat le plus clair de la politique ambiguë attribuée alors à l'Amiral a été de provoquer un scepticisme général.

En fait Darlan, s'il n'exclut désormais plus une victoire alliée, n'exclut pas non plus celle des Allemands. Au cours de cet été 1942, alors que Malte est totalement isolée, Rommel pousse son avance vers l’Égypte. À l’est, on a pu croire un moment à un effondrement soviétique. Darlan aurait donc continué à estimer que la France ne pouvait rester indéfiniment hors du conflit, mais sans savoir à quel camp se rallier : il ne croit pas à un débarquement allié en Hollande qui aurait pu amener un retrait sans douleur des troupes allemandes de France. Il n'ignore pas que l’Afrique du Nord est une plate-forme idéale pour la reprise du combat en Europe.

Un nouveau choix aurait donc pu être envisagé, et, si Darlan reste engagé dans la collaboration, il sait aussi que la France, avec sa position et sa flotte, aurait pu faire pencher la balance en faveur des Anglo-Saxons, alors que les Allemands sont restés sourds à ses propositions. Au total, Darlan aurait été inspiré dans ses choix davantage par son opportunisme et son dépit que par des convictions. Ainsi aurait-t-il déclaré un jour à une réunion à Dakar: « Prochainement, nous serons en guerre aux côtés de nos alliés naturels, les Anglo-Saxons. En attendant, patience et silence. J’avalerai les couleuvres qu’il faudra. »
Simultanément, Darlan aurait préparé un remaniement du commandement naval pour le début de 1943 : Harcourt aurait succédé à l'amiral Michelier au Maroc par exemple.

Un voyage de Pétain en Afrique du nord aurait été envisagé pour le 4 novembre, et se serait heurté au refus de Berlin. Quoi qu'il en soit, le 4 novembre, dans la soirée, Darlan reçoit un coup de fil de Fénard depuis Alger : Alain Darlan, atteint de poliomyélite était hospitalisé depuis le 15 octobre à Alger. Il est dans le poumon d'acier de l'Hôpital Maillot, et son état est désespéré. Le 5 novembre Darlan quitte à la hâte Vichy pour Alger. Escorté par son adjoint marine et son directeur de cabinet, il emporte ses codes de communication avec Auphan (tout en laissant ceux des autres amiraux tels que Laborde), comme il le fait dans tous ses déplacements, même personnels, depuis qu'il est devenu ministre, puis commandant en chef.

[modifier] Le choc du débarquement allié en Afrique du Nord

Dans la nuit du 7 au 8, alors que se déroule à Alger le putsch destiné à aider les Alliés dans leur débarquement, et que le XIXème Corps d'Armée, neutralisé pendant 15 heures par les résistants civils, ne parvient pas à maîtriser l'insurrection, Darlan arrêté avec Juin par des élèves de terminale commandés par le jeune aspirant de réserve Pauphilet, est doublement surpris. Mal informé par ses services, il ne croit pas que les Américains aient pu disposer des moyens maritimes suffisants pour intervenir du côté de l'Europe avant au moins un an. Il s'arrange alors pour adresser à l'amirauté d'Alger, non contrôlée par les résistants, deux messages, dont l'un, rédigé de sa main (et conservé) donne l'ordre de résister aux alliés. Enfin, après avoir été libéré au matin avec Juin, il adresse dès 8 heures à Vichy un télégramme demandant l'intervention de la Luftwaffe allemande, contre les convois alliés.

[modifier] L'ultime retournement de Darlan

Par une ironie de l’Histoire, en raison de la dérobade du général Giraud qui a refusé de quitter Gibraltar, Darlan, après avoir capitulé et s'être rendu aux Alliés, va se retrouver propulsé sur le devant de la scène. Pour les Américains, Murphy, Clark ou Ryder, il devient le seul interlocuteur dans les jours suivant le débarquement, comme dépositaire de l’autorité du Maréchal, pour mettre fin aux combats et à une situation délicate pour les alliés à Oran et au Maroc. Or, si l'Amiral de la Flotte, pris au piège, a accepté dès le 8 un cessez le feu pour la région d’Alger, il se refuse pendant les deux jours suivants, malgré les pressions et les menaces de Clark, à ordonner la suspension d’armes au Maroc et à l’ensemble de l’Algérie. Il ne se décidera que sous la menace, les 10 et 11 novembre, à mettre fin au combat. Le coût du refus de ce cessez-le-feu est de : 1 346 morts français et 479 alliés, ainsi que de 1 997 blessés français et 720 alliés en trois jours, sans parler des lourdes pertes matérielles en vaisseaux coulés, avions abattus.

Comme entre-temps, Giraud arrivé à Alger après la bataille lui a annoncé sa fidélité, il se proclame le 13 novembre Haut-Commissaire en Afrique, au nom du maréchal empêché, et fait enfin rentrer l’Afrique du nord dans la lutte contre l’Axe.

Darlan cède ainsi à la pression presque physique des Américains, mais aussi à des contraintes matérielles évidentes: La résistance des troupes de Vichy doit fléchir, du fait de la limitation de leurs moyens, et l'intervention allemande en zone libre est inévitable pour tenter de mettre la main sur la flotte de Toulon. Darlan reprend donc la lutte contre l’Axe. Ainsi, en prenant finalement le parti des alliés, l'Armée d'Afrique va-t-elle être en mesure de jouer un rôle non néglgeable dans la défaite de l’Axe en Afrique. Au surplus, en se réclamant de l'autorité de Pétain, Darlan obtient aussi dans sa lancée le ralliement de l’Afrique Occidentale Française. Il est vrai que son Gouverneur général Boisson n'avait plus le choix, du fait que le ralliement de l'Afrique du nord au camp allié le coupait de Vichy.

[modifier] L'élimination de Darlan

Le ralliement de Darlan soulage les chefs militaires vichystes, conscients d’aller à la défaite en cas de résistance prolongée. Pour les Alliés, si le ralliement de Darlan est plutôt mal vu par leurs opinions publiques, et considéré avec suspicion par leurs généraux, il permet de gagner du temps et d'épargner des vies. Reste dès lors le problème de la flotte de Toulon. Les Alliés espèrent son ralliement, avant tout pour obtenir sa neutralisation. Aussi les Alliés pressent-ils Darlan de lui ordonner d’appareiller, alors que Darlan ne veut la faire partir qu'en cas d'invasion de la Zone sud. C’est ce qu’il affirme à plusieurs reprises le 10 novembre. Ce fut donc le 11 novembre seulement que Darlan se décide, sous la pression des alliés, à adresser un message à l’amiral de Laborde. Invoquant la rupture de l’armistice et l’absence de liberté du Maréchal, il invite le commandant en chef à diriger les navires vers l’Afrique Occidentale française et non vers l'Afrique du Nord. Le lendemain, Darlan renouvelle son appel dans les mêmes termes. Il ne rencontre nul écho positif.

Ce serait par un réflexe patriotique des équipages que la Flotte agressée par les Allemands se saborde le 27 novembre 1942 à Toulon.

Il faut ajouter que le maintien en place de Darlan, dont les activités de collaboration ont été notoires, s'accompagne du maintien en vigueur des lois et mesures les plus dures du régime de Vichy, ainsi que de ses détenus politiques dans les terribles camps de concentration de l'Intérieur. Certes, le changement de camp de Darlan, bien que contraint et forcé, en novembre 1942 n'en a pas moins facilité la rentrée en guerre des forces françaises d'Afrique du Nord aux côtés des Alliés, ce qui lui vaut la considération de Roosevelt..

Mais sa présence empêche l'unification des forces françaises en guerre pour la libération de la France.

C'est dans ces conditions que, le 24 décembre 1942, Darlan fût abattu par le jeune patriote Fernand Bonnier de La Chapelle.

Darlan a été inhumé au cimetière militaire de Mers-el-Kébir, près d'Oran en Algérie. En 2006, sa tombe, de nombreuses tombes de marins français et l'ossuaire du cimetière militaire, ont été profanés par des inconnus.

L'instruction de son procès est bâclée en moins d'une heure par le capitaine commissaire du gouvernement, le matin du 25 décembre, et Bonnier comparait le soir même devant le tribunal militaire vichyste d'Alger qui le condamne à mort. Un recours en grâce est alors présenté en pleine nuit à Noguès, doyen du Conseil impérial, haut-commissaire par Intérim qui le rejette. Giraud, en sa qualité de chef de la justice militaire, refuse de différer l'exécution et fait fusiller Bonnier de La Chapelle le lendemain matin, à 7h30.

[modifier] Sources et bibliographie

[modifier] Reportage

  • René Pierre Gosset, Expédients provisoires, Fasquelle, Paris, 1945.

[modifier] Ouvrages historiques de base

  • Henri Michel (historien), Vichy, année 1940, Robert Laffont, Paris, 1967.
  • Henri Michel (historien), Pétain, Laval, Darlan, trois politiques ?, 1972.
  • Henri Michel (historien), Darlan, Paris, Hachette, 1993.
  • Professeur Yves Maxime Danan, La vie politique à Alger de 1940 à 1944, Paris, L.G.D.J., 1963.
  • Christine Levisse-Touzet, L'Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
  • Professeur José Aboulker et Christine Levisse-Touzet, 8 novembre 1942 : Les armées américaine et anglaise prennent Alger en quinze heures, Paris, « Espoir », n° 133, Paris, 2002.
  • Hervé Coutau-Bégarie, et Claude Huan, Darlan, Paris, 1989.
  • Masson, Philippe, La marine française et la guerre 1939-1945, Paris, 547 pages, éditions Tallandier, 2000.
  • Delpont, Hubert : "Darlan, L'ambition perdue", éditions des AVN, Nérac, 318 pages, 1998.

[modifier] Rapports officiels d’époque des acteurs du putsch du 8 novembre 1942, à Alger

  • Les Cahiers Français, La part de la Résistance Française dans les évènements d’Afrique du Nord (Rapports des chefs des groupes de volontaires qui se sont emparés d’Alger le 8 novembre 1942), Commissariat à l’Information du Comité National Français, Londres, août 1943.
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