Géographie de l'Allemagne
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Continent | Europe |
---|---|
Région | Europe centrale |
Coordonnées | 51° 00 N, 9° 00 E |
Superficie | 70e rang mondial 357 021 km² Terres : 97,8 % Eau : 2,2 % |
Côtes | 2 389 km |
Frontières | 3 621 km Autriche 784 km, Belgique 167 km, République tchèque 646 km, Danemark 68 km, France 451 km, Luxembourg 138 km, Pays-Bas 577 km, Pologne 456 km, Suisse 334 km |
Altitude maximale | 2 963 m (Zugspitze) |
Altitude minimale | -3,54 m (Neuendorf bei Wilster) |
Plus long cours d'eau | ? |
Plus importante étendue d'eau | Lac de Constance |
L'Allemagne est un pays à la charnière de l'Europe occidentale et de l'Europe centrale situé entre le Benelux et la France à l'Ouest, la mer du Nord, le Danemark et la mer baltique au Nord, la Pologne et la République tchèque à l'Est et la Suisse et l'Autriche au Sud. On distingue en Allemagne plusieurs grands espaces : la grande plaine du Nord, les montagnes moyennes du centre (Mittelgebirge), le plateau bavarois et la vallée du Danube au Sud. Le pays est traversé par plusieurs grands fleuves, dont le Rhin, le Danube et l'Elbe.
État-nation unifié tardivement, l'Allemagne a connu des frontières instables, bouleversées plusieurs fois à la suite de guerres avec les pays voisins. Divisée entre la Seconde Guerre mondiale et 1990, l'Allemagne réunifiée est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. À l'inverse de la Grande-Bretagne ou de la France, aucun centre ne domine le réseau urbain. La population se répartit dans plusieurs pôles dont la Ruhr, la région Rhin-Main avec la ville principal de Frankfort, les villes de Berlin, Hambourg et Munich et plusieurs métropoles secondaires.
Sommaire |
[modifier] L'Allemagne au cœur de l'Europe
L'Allemagne dispose d'une situation privilégiée sur le continent européen : elle apparaît comme un passage entre la mer du Nord et la mer Méditerranée. Avec la disparition du rideau de fer et l'intégration des pays orientaux dans l'Union européenne, elle se retrouve au centre du continent. L'ouest du pays est traversé par la dorsale européenne, une région très peuplée et dynamique sur le plan économique. Les axes Est - Ouest devraient retrouver une certaine dynamique.
La RFA était une république rhénane, très axée sur l'Ouest de l'Europe. La France, ennemi héréditaire, est devenue le premier client et le premier fournisseur. Avec elle, elle a été un élément moteur de la construction de l'Europe politique. Au contraire, la RDA regardait vers l'URSS et les démocraties populaires de l'Europe de l'Est. Depuis la réunification, l'enjeu géopolitique de l'Allemagne contemporaine est de retrouver une nouvelle place dans cette « Mitteleuropa » en train de se dessiner, surtout depuis l'intégration de nombreux pays d'Europe centrale et orientale à l'UE (2004). Elle dispose de nombreux atouts comme sa puissance économique, ses capacités d'investissement et sa langue (très parlée en Europe centrale) pour y arriver, même si l'intégration de l'ex-RDA a été beaucoup plus difficile que prévu.
[modifier] Géographie physique
[modifier] Relief
L'organisation du relief allemand est simple : au Sud, les Alpes constituent la marche la plus haute ; cependant les montagnes restent moins élevées (moins de 3 000 mètres) que dans les pays limitrophes. Plus on se dirige vers le Nord, plus les altitudes diminuent. Les glaciations, en particulier celle de Würm, ont déposé des moraines au pied des Alpes. Ces paysages de lacs sont dominés par l'élevage.
Puis on traverse une zone d'altitude modeste (moins de 1 500 mètres) avec des massifs hercyniens érodés (Mittelgebirge ou « montagnes du centre »), traversés par des cours d'eau encaissés (Rhin, Danube et leurs affluents). Cette région est riche en minerais de toutes sortes (uranium, fer, charbon, etc.) qui ont alimenté une industrie remontant parfois au Moyen Âge. Elle est semée d'intrusions d'origine volcanique comme l'Eifel ou le Rhön[1]. Les principaux massifs sont le Massif Schisteux Rhénan, les Monts Métallifères et le Harz. Le fossé rhénan est soumis au risque sismique. Sur la bordure septentrionale des Mittelgebirge se trouve la région des Börde, rendue fertile par les dépôts de lœss.
Enfin, tout le nord du pays est formé de la plaine germano-polonaise ou plaine du Nord. On y rencontre des paysages de collines, de lacs, de marécages et de chenaux postglaciaires. Sur la côte de la mer Baltique, de nombreux abris naturels ont permis l'aménagement de ports depuis le Moyen Âge. Sur le littoral de la Mer du Nord, la Frise se compose d'îles sableuses fragilisées.
Les reliefs allemands sont marqués par la glaciation de Würm. La plupart des montagnes allemandes sont des massifs anciens, à l'altitude modeste. Seul le Sud de la Bavière, à la limite Nord des Alpes, comprend des sommets plus élevés.
Les chaînes et massifs montagneux les plus marquants sont :
- Les Alpes que l'on peut séparer en trois régions distinctes d'ouest en est : les Alpes algaviennes au nord-est du lac de Constance forment un cercle autour des sources de l'Iller (point culminant avec la Mädelegabel, 2 649 m); les Alpes bavaroises ou préalpines à partir du Lech, où se trouvent les sommets les plus élevés, la Zugspitze (2 962 m), le Hochwanner (2 746 m) et le Watzmann (2 713 m); et les derniers contreforts des Alpes de Salzbourg, au delà de l'Inn (Sonntags Horn, 1 962 m).
- La Forêt-Noire au Sud-Ouest, dominée par le Feldberg (1 493 m) et le Schauinsland (1 284 m).
- La Forêt de Bavière (Bayerischer Wald) qui culmine au Großer Arber (1 456 m).
- Les Monts Métallifères (Erzgebirge) à la frontière tchèque, où se situent le Auersberg (1019 m) et le point culminant de l'Est de l'Allemagne, le Fichtelberg (1 215 m).
- Le Harz au Sud de la Basse-Saxe et à l'Ouest de Saxe-Anhalt où se trouve le Brocken (1 142 m).
- Autres massifs montagneux : Eifel, Elbsandsteingebirge, Fichtelgebirge, Hunsrück, Kyffhäuser, Oberpfälzer Wald, Odenwald, Rhön, Rothaargebirge, Schwäbische Alb, Taunus, Teutoburger Wald, Thüringer Wald, Westerwald, Wiehengebirge, Zittauer Gebirge
[modifier] Climat
L'Allemagne subit les influences océaniques et continentales. En hiver, les masses d'air froides peuvent venir de Sibérie. Le climat montagnard ne se rencontre que sur les marges méridionales. À l'est, les orages d'été sont fréquents. Le climat peut être qualifié comme un climat de changement, d'instabilité.
[modifier] Fleuves
Vue l'organisation du relief en Allemagne, la plupart des fleuves coulent vers le nord et se jettent soit dans la mer du Nord, soit dans la mer baltique.
- Le Danube prend sa source dans la Forêt-Noire et traverse la Bavière avant de se diriger vers l'Autriche et l'Europe centrale jusqu'à la mer Noire.
- Le Rhin marque la frontière avec la Suisse, puis la France et s'écoule à travers les Pays-Bas vers la mer du Nord.
- La Weser traverse l'Allemagne centrale pour rejoindre la mer du Nord à Bremerhaven.
- L'Elbe, en provenance de la Bohême, passe par la Saxe, la Saxe-Anhalt et la Basse-Saxe avant d'atteindre Hambourg et de se jeter elle-aussi dans la mer du Nord.
- Enfin l'Oder et la Neisse délimitent la frontière actuelle avec la Pologne.
[modifier] Liste alphabétique des fleuves et rivières
Ahr, Aller, Alster, Altmühl, Danube, Dussel, Eider, Elbe, Ems, Fulda, Havel, Iller, Ilz, Inn, Isar, Lahn, Lech, Leine, Lenne, Lesum, Lippe, Main, Moselle, Mulde, Naab, Neckar, Neiße, Oder, Pegnitz, Regen, Rhin, Ruhr, Saale, Saar, Sieg, Spree, Unstrut, Werra, Weser, Wupper
- Voir aussi Liste des fleuves d'Allemagne
[modifier] Lacs
- Le plus grand lac d'Allemagne est le lac de Constance (536 km²), à la frontière avec la Suisse et l'Autriche.
- La Mecklenburgische Seenplatte comprend de nombreux lacs dont le Müritz (117 km²), le Schweriner See (63 km²), le Plauer See (38,4 km²) et le Lac Kummerower (32,55 km²)
- De nombreux lacs importants se trouvent en Bavière dont le Chiemsee (79,9 km²), le Starnberger See (57,2 km²), l'Ammersee (46,6 km²) et le Tegernsee (8,9 km²)
- Autres lacs importants : Großer Plöner See (30 km²) et Ratzeburger See (14,3 km²) au Schleswig-Holstein, Steinhuder Meer (29,1 km²) et Zwischenahner Meer (5,2 km²) en Basse-Saxe.
[modifier] Végétation
30% du territoire allemand est couvert par la forêt (feuillus ou conifères). Les landes et les tourbières occupent une partie du nord du pays.
[modifier] Géographie humaine
[modifier] L’Allemagne, un territoire à géométrie variable
On ne peut pas comprendre l’Allemagne sans examiner rapidement son histoire. L'État allemand dans ses frontières actuelles est récent : les frontières actuelles datent de 1990, après la réunification de la RFA et de la RDA. Ces frontières ne sont pas naturelles, mais choisies par les Européens pour régler les conflits. Quelle est l’évolution du territoire allemand ? Quelles sont les conséquences de cette évolution sur le peuplement ?
Dans l’Antiquité et au Moyen Âge, le mot « Allemagne » n’existe pas. Pour les Romains, les peuples qui occupent le territoire actuel de l’Allemagne sont des Germains et des barbares. Parmi ces peuples, les Alamans (terme signifiant « tous les hommes ») semblent être à l’origine du nom « allemand ». Après avoir été sous l’influence de Rome, la région tombe sous la coupe des Francs. Charlemagne conquiert la Saxe et étend sa domination jusqu’à l’Elbe. En 843, ses petits-fils se partagent son empire à Verdun : la Francie orientale, dirigée par Louis le Germanique apparaît comme lointain ancêtre de l’Allemagne.
La période suivante est marquée par l’établissement d’un empire germanique (Xe siècle) qui se décompose rapidement en principautés quasiment autonomes. Au XIIIe siècle, les chevaliers teutoniques se lancent dans la colonisation de l'Europe de l'Est, en particulier de la Prusse orientale. Au XVIIIe siècle, des populations germaniques luthériennes s'installent sur la Volga à l'invitation de la tsarine Catherine II pour fuir les persécutions religieuses. Ils constituent la communauté des Allemands de la Volga.
Il faut attendre le XIXe siècle pour que les Allemands se sentent appartenir à une nation et 1871 pour que l’Empire allemand soit unifié par la Prusse. À la fin du XIXe siècle, le Reich de Guillaume Ier mesure 541 000 km², y compris l'Alsace-Lorraine. C’est aussi à cette époque que l’Allemagne connaît des bouleversements profonds : l’entrée dans la transition démographique provoque une forte croissance démographique. 5,5 millions d'Allemands émigrent aux États-Unis à partir de la famine de 1815[2] . Ensuite, l’Empire allemand connaît la révolution industrielle qui affecte surtout la région Rhin-Ruhr (charbon, lignite). Enfin, les grandes agglomérations se développent.
En 1918, l’empire allemand est vaincu par les Alliés au terme de la Première Guerre mondiale. Avec le traité de Versailles (1919), le territoire allemand est amputé dans sa partie orientale et coupé en deux par le couloir de Dantzig. Des milliers d’Allemands de Pologne et de Tchéquie s’installent dans les nouvelles frontières du pays. Adolf Hitler arrive au pouvoir en 1933 et rêve d’agrandir l’Allemagne suivant l’idéologie de l’espace vital. Il souhaite récupérer les régions perdues en 1918 et refonder un Reich puissant. Il dote l’Allemagne d’un réseau moderne d’autoroutes.
Le Troisième Reich capitule en 1945 et les traités de paix diminuent encore l’État allemand (avec notamment la perte totale de la Prusse orientale et le déplacement de la frontière polonaise). Comme après 1918, les migrations de populations sont considérables, car les frontières sont bouleversées : de 1945 à 1950, l'Allemagne accueille 11 millions de réfugiés de l'Est.
Sur le plan géopolitique, les armées soviétiques occupent l’Est et la rupture de la guerre froide (1947) finit par diviser le pays : à l’ouest du rideau de fer s’étend la RFA, dont la capitale est Bonn. Elle choisit le régime démocratique et l’économie de marché. Elle se trouve dans le camp américain. Le miracle économique allemand attire les immigrants turcs et yougoslaves.
À l’est, la RDA se transforme en dictature communiste centralisée, aux ordres de Moscou. Sa capitale se situe à Berlin-est. Les conséquences géographiques sont importantes : les voies de communication sont entravées entre les deux parties. Des familles se trouvent séparées. En 1961, les autorités de l’est construisent le mur de Berlin pour empêcher l’exode. Il faut attendre 1990 pour que l’Allemagne soit réunifiée. Mais cette réunification a un coût : l’ex-RDA doit reconvertir son économie sur le modèle capitaliste. Il faut raccorder les infrastructures de transport qui avaient été sectionnées par le rideau de fer. Le mur de Berlin est détruit et de grands travaux sont organisés pour accueillir les nouvelles administrations. Il s’agit également de rééquilibrer la répartition des richesses entre l’Est et l’Ouest.
La réunification, menée par le gouvernement de Helmut Kohl (1982-1998), a coûté près de 900 milliards d'euros entre 1990 et 2000, environ 5% du PIB ouest-allemand. Malgré tout : les régions de l'ex-RDA ont un taux de chômage nettement supérieur, le PIB par habitant est inférieur d'un tiers et, à l'exception de Berlin, les nouveaux « Länder » perdent des habitants. S'en suit ce que les Allemands nomment l'« Ostalgie », regret de la sécurité douillette d'une économie dirigée.
[modifier] Organisation politique et administration du territoire
L’Allemagne n’est pas une République centralisée, mais un État fédéral. Le territoire est découpé en 16 Länder ou « États régionaux », disposant de larges pouvoirs. Les Länder sont très différents en taille et en population et sont hérités de l'occupation alliée après 1945 : le plus étendu est la Bavière. Trois d’entre eux sont concentrés autour de villes : Berlin, Brême et Hambourg. Les compétences de chaque Land sont diverses : éducation, culture, police… L’État fédéral dispose d’un gouvernement dirigé par un chancelier et garde la charge des grands dossiers concernant tout le pays (économie, défense, affaires étrangères…).
[modifier] Répartition de la population allemande
Article détaillé : Démographie de l'Allemagne
L’Allemagne est le pays le plus peuplé de l’Union européenne, avec 82,5 millions d’habitants. Sa densité (231 hab./km²) est deux fois plus grande que celle de la France. Mais cette population est très inégalement répartie : les plus fortes concentrations humaines se trouvent sur deux axes : celui de la Ruhr et du Rhin, à l’ouest du pays. Ici, les agglomérations de Dortmund, Essen, Duisbourg, Düsseldorf et Cologne se touchent pour former une grande conurbation. Le deuxième axe est d’orientation est-ouest et s’étend de Dresde à la frontière avec les Pays-Bas : il englobe les villes de Leipzig et de Hanovre. Il existe en outre trois foyers très denses mais plus isolés : les régions de Munich, Berlin et Hambourg.
À côté de ces régions fortement peuplées, s’en trouvent d’autres moins peuplées, comme les landes et les marais dans les plaines du Nord, la région de l’Eifel, des Alpes bavaroises, le petit Palatinat, la Marche de Brandebourg et le Mecklembourg-Poméranie occidentale (77 hab./km²). Cependant, les milieux vraiment naturels sont quasiment absents. Le pays a été mis en valeur de longue date et les campagnes sont relativement plus peuplées qu'en France du fait d'une périurbanisation et d'une rurbanisation précoce liées à l'excellence des réseaux de transport. Les densités sont très rarement inférieures à 50 hab./km².
Le taux de natalité de l'Allemagne est l’un des plus faibles d'Europe (8,25 pour mille.L'accroisement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les 11 Länder de l'Ouest. Plusieurs explications peuvent être données à ce phénomène: le faible pourcentage de naissances hors mariage, l'absence totale d'une politique familiale incitative - peu de crêches ni d'école maternelle pour les enfants de moins de 5 ans -, la quasi-obligation pour une femme de s'arrêter de travailler quand elle a un jeune enfant. Jusque qu'au début des années 1990, les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élèvé qu'à l'Ouest. En effet, pour favoriser le travail des femmes et soutenir la croissance démographique, la RDA avait mis sur pied une véritable politique familiale. Avec la réunification, tous ces avantages ont disparu. La natalité de l'Est de l'Allemagne est aujourd"hui aussi faible que celle de l'Ouest. Aujourd'hui la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif. Mais on peut constater des disparités de situation. Le solde migratoire est négatif à l'Est. La taux de chômage y est très élevé. Les Ossis migrent vers l'Ouest à la recherche de meilleures conditions de vie.
[modifier] Population urbaine et agglomérations
- Pour la liste des villes allemandes, voir l’article Villes d'Allemagne
- Avec 87% de citadins, l’Allemagne est l’un des pays les plus urbanisés de la planète. Le réseau urbain n’est pas dominé par une seule ville. Berlin ne compte que 3,4 millions d'habitants et se place derrière Moscou, Paris, Londres ou Saint-Pétersbourg en terme d'agglomération. La densité y est 6 fois inférieure à celle de Paris. 13 villes ont plus de 500 000 habitants ; 85 villes ont plus de 100 000 habitants, ce qui représente environ 26 millions d’individus. Mais la majorité des Allemands réside dans les villages et les petites villes : plus de sept millions vivent dans des communes qui ne dépassent pas 2 000 habitants. 46 millions habitent dans des communes comprises entre 2 000 et 100 000 habitants.
- Le phénomène urbain est ancien en Allemagne : Trèves (Rhénanie-Palatinat) est fondée au début de l’empire romain. Les villes industrielles de l'ouest ont particulièrement souffert des bombardements alliés de 1944-1945. Hambourg, Cologne, Coblence, Mayence ou Würzbourg sont des villes martyrs qu'il faut rebâtir après la Seconde Guerre mondiale. Le centre de Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg) a été reconstruit à l'identique. Mais beaucoup d'autres ont été modernisées et recontruites rapidement : elles disposent d'un centre piétonnier, de jardins, d'un tramway et des grands magasins. En RDA communiste, l'habitat collectif a produit de grands ensembles d'immeubles. Les centres historiques d'Allemagne de l'Est ont été relativement épargnés et certains sont réhabilités (Dresde, Schwerin, Görlitz) ou même classés au patrimoine mondiale de l'UNESCO (Weimar, Bamberg, Stralsund, Lübeck ...)
- Les organismes de statistiques prennent en compte quatre niveaux urbains :
- Les Ballungsgebiet, au nombre de 12, sont des agglomérations regroupant plus de 500 000 habitants sur moins de 50 km². Les densités sont supérieures à 1 000 hab./km²
- Les 46 Verdichtungsraum sont des régions de plus de 100 km² regroupant au moins 150 000 habitants ; exemples : Sarre, Rhin-Ruhr, Augsbourg …
- Les Kernstadt
- Les Stadtregion, ou "régions urbaines".
- Les principales aires urbaines sont (en 2005 et en millions d’habitants)[3] :
- Conurbation de la Ruhr : 11,3
- Berlin : 4,1
- Hambourg : 3,2
- Francfort : 2,7
- Stuttgart : 2,5
- Munich : 2,3
- Mannheim : 1,5
- Population des principales villes, d’après les chiffres de l’encyclopédie, en millions d’habitants :
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- Typologie des villes allemandes :
- Les villes industrielles : elles se sont développées au XIXe siècle avec la révolution industrielle. La ville de Leverkusen doit son essor à l’implantation des usines chimiques Bayer.
- Les villes tertiaires : les villes de la Hanse formaient déjà un réseau de cités marchandes dynamiques au Moyen Âge. Aujourd’hui, le secteur tertiaire n’est jamais absent des villes allemandes, même dans les cités industrielles. Les activités tertiaires sont majoritaires à Berlin (capitale politique), Munich (sièges sociaux, tourisme), Hambourg (activités liées au port, logistique …), Francfort (siège de la banque centrale européenne, quartier des affaires, premier aéroport du pays), Bonn (centres de conférences).
- Les villes universitaires : la plus ancienne est Heidelberg, dont l’université a été fondée au XIVe siècle.
- Les villes princières : à l’époque du Saint Empire, les principautés étaient parfois réduites à une ville et sa campagne.
[modifier] Aménagement du territoire : réduire les déséquilibres et protéger l'environnement
L'Allemagne est divisée en 97 régions d'aménagement[2].
[modifier] Les transports
La disparition du rideau de fer et la réunification ont posé des problèmes d'infrastructures de transport : il faut raccorder les routes et les voies ferrées. Le plan unité allemande est lancé en 1992 pour moderniser et compléter les infrastructures de transport.
Le réseau de transport est dense et l'offre est diversifiée. On compte 231 000 km de routes, 44 800 km de voies ferrées et 11 300 km d'autoroutes en Allemagne[2]. Aucune région n'est à l'écart des grandes voies de communication et leur structure n'est pas radio-concentrique comme en France. Cependant, le réseau apparaît plus serré à l'ouest, en particulier dans la partie allemande de la dorsale européenne. Avec la réunification, le gouvernement s'est engagé à raccorder les nouveaux Länder et à développer les liaisons est-ouest. Le transport fluvial est également important : le Rhin a été aménagé depuis le XIXe siècle pour accueillir les péniches et pour empêcher les crues catastrophiques. Le premier port fluvial du monde se trouve à Duisbourg. Le réseau hydrographique permet de relier l'Allemagne à la mer du Nord, à la mer Baltique et à la mer noire (par le Danube). Aménagé à partir de 1938, le Mittellandkanal est navigable sur 621 km et permet de relier l'Oder à l'est et le Rhin à l'ouest. En 1992, le canal Rhin-Main-Danube constitue l'autre grand chantier des transports.
L'Allemagne dispose en outre de 17 aéroports internationaux et de plusieurs dizaines d'aéroports nationaux ou régionaux. Celui de Francfort est l'un des grands hubs aéroportuaires en Europe. Troisième aéroport du continent pour le trafic de passagers, il a été étendu en 1984 pour faire face à la forte croissance du transport aérien. La compagnie aérienne Lufthansa a son siège à Francfort. Cette ville bénéficie de la présence de la banque centrale européenne et d'une forte concentration de sièges sociaux.
[modifier] L'environnement
L'Elbe est le fleuve le plus pollué d'Allemagne alors que la qualité des eaux du Rhin s'est améliorée du fait d'une gestion concertée à défaut d'être exemplaire entre ses États riverains. Les rejets de l'agriculture (nitrates) mais surtout de l'industrie sont en cause. Pendant la guerre froide, la RDA a considérablement développé l'industrie lourde et les centrales thermiques alimentées en lignite. Les aciéries de la Spree et de l'Oder, le complexe chimique de Bitterfeld concourent aux pluies acides. Dans la région des Monts Métallifères, l'exploitation de l'uranium a mené à la contamination d'une région de 40 km². Depuis leur fermeture, les mines font l'objet de travaux d'assainissement qui n'empêchent pas un taux particulièrement élevé de cancers. Le littoral est soumis à de violentes tempêtes en hiver et le pays doit faire face à des inondations récurrentes : les dernières sont celles d'août 2002 à Dresde et d'août 2005 en Bavière.
Sous le gouvernement de G. Schröder, sous la pression des « Grünen » (Verts), l'Allemagne a renoncé à l'énergie nucléaire civile sans que le débat ne soit réellement effectué. De ce fait, l'Allemagne est largement importatrice d'énergie, notamment de France.
[modifier] Géographie économique et régionale
*Voir aussi l'article Économie de l'Allemagne La réunification de 1990 a changé l'organisation de l'espace allemand. L'espace rhénan reste cependant le coeur de l'Allemagne, aussi bien sur le plan économique que sur le sur le plan démographique. La conurbation Rhin-Main est toujours le coeur industriel de l'Allemagne malgré la nécessaire mutation de la Ruhr. Francfort continue de jouer son rôle de capitale financière du pays.
Depuis le début des années 1960, les régions du sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des espaces attractifs. ce sont des régions aussi bien industrielles (technologies de pointe, complexes militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.
Depuis la réunification, le centre et le Nord jouissent d'un position privilégiée. Les ports d'Hambourg et de Brême disposent de l'Interland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Ces ports permettent au Land de Basse-Saxe d'occuper une place majeur dans l'espace mondialisé.
Les cinq Länder de l'Est constituent une périphérie en recosntruction. Le passage d'une économie socialiste à une économie de marché a entrainé la fermeture de nombreuses usines vétustes et peu concurrentielles, le dévelloppement de friches industrielles, des migrations régionales vers les Länder de l'Ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de 16, 4%[4] alors qu'il est de 10,1% pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible compétitivité qui persiste depuis plus de 15 ans, malgrè les investissements consentis par le gouvernement fédéral. cette siriation a abouti à un "désamour" entre les Allemands de l'Ouest et les "Ossis", les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union, les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes.
Une étude plus fine des régions allemandes est possible.
[modifier] Vallée du Rhin
[modifier] Ruhr
La Ruhr est une région industrielle et urbaine située au nord-ouest de l'Allemagne. Elle bénéficie d'une situation favorable de confluence entre le Rhin et son affluent la Ruhr (port fluvial de Duisbourg). Elle est au cœur de la mégalopole européenne et profite d'un important bassin de main d'œuvre et de population : la Ruhr est aussi une conurbation de plusieurs millions d'habitants. La région urbaine inclut les villes d'Essen, Düsseldorf, Cologne ... Au XIXe siècle, la Ruhr a fondé son développement sur l'exploitation des mines de charbon. La révolution industrielle a permis à l'Allemagne de se hisser aux tout premiers rangs des puissances industrielles à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, la région doit reconvertir ses activités : l'exploitation du charbon de la Ruhr est devenue trop coûteuse face à la concurrence des charbons étrangers. Il est plus rentable d'importer le charbon et le fer par le Rhin. Quelques puits de mines survivent grâce aux subventions fédérales. Mais le chomâge dépasse la moyenne nationale.
[modifier] Rhin supérieur
Le tourisme et la viticulture sont deux activités importantes de cette région.
[modifier] La Sarre
Le développement industriel de la Sarre a reposé sur :
- La sidérurgie : en 1994 l'usine sidérurgique de Völklingen a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
[modifier] Le Sud dynamique
- Un cadre de vie agréable
Les Länder de Bavière et du Bade-Wurtemberg ont su tirer parti depuis le Moyen Âge d'une situation de carrefour entre la mer du Nord et la mer Méditerranée.
- Des activités de pointe
Contrairement à la Ruhr, le sud de l'Allemagne ne dispose pas de réserve de charbon. Son développement industriel s'est donc manifesté plus tard, essentiellement au XXe siècle. Des industries dynamiques se sont alors créées : BMW, Adidas, industries aéronautiques. La Bavière a bénéficié des nouvelles activités issues de la troisième révolution industrielle. Les principaux centres de haute technologie sont Munich, Nuremberg et Stuttgart.
C'est également la région où le PIB par habitant est le plus élevé d'Allemagne, et où le taux de chômage y est le plus faible.
[modifier] L'Est en reconversion
Au temps de la RDA, l'État communiste a encouragé la production industrielle, notamment dans l'industrie lourde (région de Leipzig). Les investissements allemands ont concerné les nouveaux Länder : Volkswagen s'est installé à Mosel.
Des flux migratoires partis de l'est en reconversion après la réunification ont fourni le sud dynamique, l'Allemagne du nord-est, et l'Allemagne rhénane en main d'œuvre.
[modifier] Le Nord-Ouest de l'Allemagne
Le Nord-Ouest est dominé par les activités portuaires : les deux principaux ports maritimes sont Hambourg et Bremerhaven. La région est aussi réputée pour ses industries de transformation (Hanovre, Brême).
[modifier] Sources et références
[modifier] Bibliographie
- Françoise Michot-Cheymol, L'Allemagne, territoire et économie, Ellipses Marketing, 1998, coll. Bac en tête, ISBN
- Claude Mangin, L’Allemagne, Belin, Paris, 2003, (ISBN 2701132290)
- Jean-Claude Boyer, Géographie humaine de l'Allemagne, 2e édition, Armand Colin, 2000, ISBN
- François Reitel, L'Allemagne : espaces, économie et société, Nathan Université, 1995, ISBN
[modifier] Liens externes
Site du ministère des affaires étrangères allemand
[modifier] Organisation politique
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[modifier] Voir aussi
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