Laurent Gbagbo
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Laurent Koudou Gbagbo (né le 31 mai 1945) est le président de la Côte d'Ivoire depuis 2000.
Est devenu dirigeant | 26 octobre 2000 |
Prédécesseur | Robert Guéï |
Successeur | ... |
Date de naissance | 31 mai 1945 |
Lieu de naissance | Mama |
Originaire de Mama (village de la sous-préfecture de Ouragahio, département de Gagnoa), il a épousé en secondes noces Simone Ehivet [1], syndicaliste marxiste, très proche des milieux évangélistes états-uniens.
Il obtient son baccalauréat de philosophie au lycée classique d'Abidjan en 1965, puis une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique Abidjan Cocody. Chercheur à l'Institut d'Histoire, d'Art et d'Archéologie Africaine (IHAAA) à partir de 1974, il est également titulaire d'une maitrise d'histoire de l'université de Paris-Sorbonne. Il soutient en juin 1979 une thèse de doctorat en histoire intitulée Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne: 1940-1960.
Membre du Syndicat National de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur (SYNARES), il participe aux mouvements de grève de l'enseignement en 1982, et fonde dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien. Il part en exil volontaire pour la France en 1985, afin selon lui de lutter contre la dictature du PDCI et promouvoir le multipartisme. C'est durant cette période qu'il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du PSU, même si ses rapports avec le parti socialiste au pouvoir en France sont difficiles, du fait de son opposition à Houphouët-Boigny.
Il rentre en Côte d'Ivoire le 13 septembre 1988, Houphouët ayant estimé que l'arbre ne se fâche pas contre l'oiseau. Commence alors le parcours qu'il l'aménera à la présidence de la République. [2].
Sommaire |
[modifier] Le militant politique
[modifier] L'opposant à Félix Houphouët-Boigny
Côte d'Ivoire
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Gbagbo est un syndicaliste actif dans les années 70, dont l'enseignement est jugé subversif; il est emprisonné à Séguéla et à Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, il se révèle lors des manifestations étudiantes du 9 février 1982, dont il est le principal artisan et qui provoquent la fermeture des universités et des grandes écoles. C'est durant cette année que naît dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien (FPI). Son exil volontaire en France (durant lequel il épouse une Française) est l'occasion de promouvoir le FPI et son programme de gouvernement. Proche du PS (dont il reprendra l'emblême de la rose pour son propre parti), il reste officiellement ignoré du gouvernement socialiste français de l'époque puis de celui de Jacques Chirac. Cependant, il subit des pressions françaises pour retourner dans son pays, Houphouët s'inquiétant de le voir développer un réseau de contacts, et trouvant que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu'à Paris ».[3]
En 1988, il rentre en Côte d'Ivoire, et devient secrétaire général du FPI, lors du congrès constitutif de ce parti les 19 et 20 novembre 1988. Le 28 octobre 1990 a lieu l'élection présidentielle, avec pour la première fois une autre candidature que celle de Félix Houphouët-Boigny, celle de Gbagbo, qui remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990 sont les premières sous le signe du multipartisme. Le FPI obtient 9 sièges (sur 175); Gbagbo lui-même est élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale. [4]
En mai 1991, puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février - Alassane Dramane Ouattara étant alors Premier Ministre - Gbagbo est arrêté, et condamné le 6 mars à deux ans de prison [5](libéré en août).
[modifier] L'après Houphouët
En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle du 22 octobre, à cause de la réforme du code électoral (8 décembre). Henri Konan Bédié est élu avec 96,44% des suffrages. Lors d'élections législatives partielles le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant 5 des 8 sièges vacants. Désigné candidat officiel du FPI lors du 3ème congrès de ce parti les 9,10 et 11 juillet 1999, il se présente aux élections présidentielles du 22 octobre 2000 contre le dirigeant militaire Robert Guéï. Ces élections sont marquées par l'élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures -dont celle d'Alassane Ouattara)- pour nationalité douteuse et faux et usage de faux sur la filiation. Gbagbo l'emporte face à Guéï, qui refuse sa défaite; une révolte populaire en faveur de Gbagbo (qui affirme avoir gagné avec 59,4 % des suffrages) éclate dans la principale ville du pays, Abidjan. Guéï est forcé de partir, et Gbagbo devient président le 26 octobre. Le général Guéï reconnaît la légitimité de Gbagbo le 13 novembre. Lors des élections législatives du 10 décembre, le FPI apporte à Gbagbo une majorité de 91 sièges, contre 70 au PDCI et 16 indépendants. [4]
[modifier] Présidence de la Côte-d'Ivoire
[modifier] Rébellion du nord
Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles venus du Burkina Faso tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abijdan, mais sont victorieux dans les deux autres villes, respectivement dans le centre et le nord du pays. La situation tourne rapidement à la guerre civile entre un sud tenu par le gouvernement et le nord tenu par les rebelles, qui s'opposent notamment à la politique « d'ivoirité » introduite par l`ex président Henri Konan Bédié.
[modifier] Accords de Marcoussis
Après plusieurs mois de combats, un accord de paix est ratifié par les principaux partis politiques ivoiriens et la rébellion, en l'absence du président Gbagbo qui n'a pas été invité à la discussion, à Marcoussis le 26 janvier et la force de paix française (opération Licorne) se déploie pour patrouiller dans une zone de cessez-le-feu. D'après les termes de l'accord, Gbagbo doit rester en fonction (les rebelles ont précédemment exigé sa démission), un nouveau gouvernement de réconciliation doit être formé avec un premier ministre « neutre » suivi du désarmement des rebelles. Ce gouvernement inclut le FPI, l'opposition civile et des représentants des groupes rebelles. De plus, des lois doivent être votées afin de satisfaire aux exigences des rebelles.
En partant de France où il a participé à la réunion des chefs d'Etats à Kleber, il déclare :
« Je n'ai pas gagné la guerre, et c'est pour cela que je dois discuter, faire des compromis. Je m'en vais dire aux Ivoiriens : je n'ai pas gagné la guerre, il faut en tirer les conséquences. »
Revenu en Côte d'Ivoire, il tient compte du ressentiment du peuple et indique que l'accord Marcoussis est « un médicament amer qu'il faut essayer ». Des lenteurs apparaissent dans l'application de cet accord suite à des divergences d'interprétation et la situation s'enlise. Les différents protagonistes espèrent que les parrains internationaux feront droit à leurs positions. Mais entre-temps, l'armée ivoirienne, autrefois une armée d'opérette, en profite pour recruter des troupes nombreuses, acheter de l'armement lourd et se constituer une aviation.
L'ONU délègue à une force d'interposition (l'ONUCI: Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) la responsabilité d'accompagner un apaisement de la situation.
[modifier] Remises en cause de l'accord
L'accord est dénoncé par les partisans du président qui pensent que trop de concessions sont accordées aux rebelles et que les Français soutiennent les objectifs politiques des rebelles. En novembre 2004, huit lois d'apaisement sur les dix-sept prévues sont effectivement votées.
Dans la première semaine de novembre 2004, Laurent Gbagbo lance une offensive dans le secteur des villes rebelles de Bouaké et Korhogo. En réaction, la France demande le 5 novembre au Conseil de sécurité de l'ONU une extension du mandat de l'ONUCI, afin qu'elle puisse s'interposer militairement aux combats entre forces gouvernementales et rebelles. Les casques bleus s’opposent à l’avancée de l’armée ivoirienne. Le 6 novembre, les bombardements opérés par les FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) sur la zone de confiance, notamment à Man et Bouaké font 94 morts, dont 85 civils et 9 soldats français de l'opération Licorne. En riposte, celle-ci détruit deux avions de type Soukhoï et les hélicoptères MI-24 soit la totalité de la flotte aérienne ivoirienne. Les drones achetés à Israël sont saisis.
Le 20 novembre, Laurent Gbagbo affirme sur le forum Internet du Nouvel Observateur [6] que l'armée française a décapité des jeunes ivoiriens lors de la répression des manifestations du week-end du 6 novembre.
[modifier] Bilans des manifestations
Depuis la fin novembre 2004, le parti de Laurent Gbagbo et la France s'opposent sur le bilan des manifestations des 6 au 9 novembre.
Ces manifestations ont commencé le 6 novembre, une heure trente après le bombardement de Bouaké, en s'accompagnant de pillages. Elles se sont d'abord tournées vers l'aéroport et l'hôtel Ivoire (samedi et dimanche), ainsi que devant la base française, avant de se dérouler lundi et mardi en direction du pont Charles-de-Gaulle, permettant d'aller du nord de la ville à l'aéroport et au 43e BIMa. Il semble que certains manifestants étaient armés (selon le gouvernement français et des journaux français).
Le gouvernement ivoirien avance un bilan de 57 civils tués et 2 226 blessés entre le 6 et le 10 novembre. Certains bilans faisant état de 67 morts incluent peut-être les gendarmes ivoiriens. L'armée française compte environ 80 blessés pour ces évènements-là (soit un bilan de 11 morts et 120 blessés depuis le début de son intervention en Côte d'Ivoire). Les bilans des différents hôpitaux ivoiriens d'Abidjan montrent que ces blessés l'ont été principalement par des tirs d'armes à feu.
[modifier] Relation avec l'ONU
Laurent Gbagbo a écrit à Kofi Annan en décembre 2006 pour lui demander de rappeler le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, le suédois Pierre Schori, en poste depuis avril 2005, date à laquelle il avait pris la succession du béninois Albert Tévoédjrè.[7]
[modifier] Appréciations
- Alors que certains États voisins de la Côte d'Ivoire apprécient Laurent Gbagbo (Mauritanie, Guinée), le président du Burkina Faso Blaise Compaoré a déclaré que le problème de la Côte d'Ivoire était lié à la présence de Laurent Gbagbo à la tête de l'État. Depuis, sur proposition du président Gbagbo, Compaoré a supervisé le dialogue direct entre Gbagbo et les ex-rebelles des Forces nouvelles, et le Conseil de sécurité de l'ONU a encouragé Compaoré à contribuer à la conclusion rapide d'un accord. [8]
- Laurent Gbagbo est socialiste, et son parti le FPI est rattaché à l'Internationale socialiste. Avec la crise de novembre 2004, le Parti socialiste français décide de rompre publiquement avec lui.
- Selon Jacques Chirac, dans une déclaration du 14 novembre : « Laurent Gbagbo est un chef populiste charismatique, manipulateur et nationaliste qui ressemble par certains côtés aux fascistes ».
[modifier] Livres
- 1971 : Soundjata, lion du Manding
- 1983 : Côte d'Ivoire : Pour une alternative démocratique
- 1987 : Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire
- 1989 : Côte d'Ivoire : Histoire d'un retour
- 1991 : Agir pour les libertés
- 1995 : Le temps de l'espoir
- 2002 : Sur les traces des Bété
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Politique de la Côte d'Ivoire
- Chronologie détaillée de la guerre civile de Côte d'Ivoire
- Guerre civile de Côte d'Ivoire
[modifier] Liens externes
- Laurent Gbagbo dénonce l'ONU et la France : "S'ils veulent partir, qu'ils partent !" Entretien avec Philippe Bernard dans Le Monde
[modifier] Références
- ↑ Sur l'influence de Simone Ehivet Gbagbo
- ↑
[pdf] Biographie de Laurent Gbagbo sur un.cti.depaul.edu
- ↑ [Fantômes d'Ivoire, Philippe Duval, éd. du Rocher, 2003]
- ↑ 4,0 4,1 | Chronologie de la Côte d'Ivoire
- ↑ | L'opposition réduite au silence, sur le site d'Amnesty International
- ↑ Forum du Nouvel Observateur suivre ce lien
- ↑ Le nouveau réveil du 6 décembre 2006
- ↑
[pdf] | Revue de presse des déclarations de l'ONU sur la crise en Côte d'Ivoire
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