Martial (poète)
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Marcus Valerius Martialis, connu sous le nom de Martial, était un poète latin d'origine espagnole, réputé pour ses Épigrammes (au nombre de 1500) réparties sur 15 livres publiés entre 83 et 103 après JC. Dans ces courts poèmes satiriques, il s'attaque entre autres aux débauchés, aux femmes vieilles et aux femmes grosses comme aux femmes maigres.
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[modifier] Biographie
Martial naît le 1er mars 40 dans une petite ville de Tarraconaise, au nord de l'Espagne, Bilbilis, dans un milieu particulièrement aisé sans toutefois être riche. En 64, lorsqu'il quitte sa région pour Rome, où il espère trouver la fortune par le biais d'une activité d'écrivain, il cherche d'abord à s'adresser à la communauté espagnole, parmi laquelle il trouve Sénèque et Lucain, dont il devient client. C'est le début d'une vie de bohème, reposant entièrement sur le soutien de ses patrons, pratique assez courante à l'époque.
L'année suivante, en 65, la conspiration menée contre Néron, dont Pison est la principale figure, est découverte et échoue. S'ensuit une longue période de répression, dont Sénèque et Lucain seront les victimes. Durant cette période, Martial se montre discret et trouve refuge notamment auprès de Quintilien, et de Pline le Jeune.
Grâce à son talent littéraire, il compose des poèmes pour ses « patrons », que ces derniers font passer pour les leurs, ce qui va d'ailleurs pousser Martial à s'attaquer à eux dans son œuvre.
Aidé par Pline le Jeune, qui lui paie le voyage, il retourne à Bilbilis, sa ville natale, en 98, dans une maison offerte par une admiratrice, Marcella. Martial meurt en 104, dans le regret de sa vie à Rome.
[modifier] Œuvre
Martial est l'auteur de nombreuses épigrammes, souvent flatteuses, sans doute afin de s'attirer les bonnes grâces. Le premier recueil d'épigrammes, offert à Titus lors de l'inauguration du Colisée en 80 (et dénommé aujourd'hui Liber spectaculorum) lui valut d'être admis dans l'ordre équestre et une petite pension. D'autres recueils d'épigrammes parurent à partir de 84 (sous Domitien) jusqu'à sa mort (vers 104), et lui gagnèrent sa bonne renommée. Souvent obscènes, elles portent un regard particulier sur toutes les couches de la société romaine, et s'attaqueront à toutes sortes de personnages :
- mauvais écrivains
- ceux qui font écrire leurs œuvres
- avares
- gens qu'il considère ridicules
- débauchés
- vieilles femmes (qui tentent de le séduire)
- pédérastes passifs
- femmes qui lui résistent
- grosses femmes
- femmes maigres
Nerva au pouvoir, Martial réalise que louanges et obscénités ne lui vaudront plus rien.
Le livre XIII est intitulé Xenia. Ce sont des distiques qui accompagnaient les cadeaux envoyés à des amis. Ainsi:
13, 14: LUSCINIA.
- Flet Philomela nefas incesti Tereos, et quae
- muta puella fuit, garrula fertur auis.
ROSSIGNOL.
- Philomèle déplore le crime de l’incestueux Térée ; celle qui
- fut une jeune fille muette est connue comme oiseau chanteur.
[modifier] Le vin
Autour de son village natal poussaient des vignes. Il ne l'a pas oublié car dans le 13e livre de ces Epigrammes on trouve un éloge des vins de Tarragone. Bon connaisseur, Martial savait apprécier tous les vins, le précieux Falerne gardé jalousement pendant des années dans des petites bouteilles de verre (rien à voir avec les grosses amphores de vins ordinaires), les vins de Sétine, les vins de Cécube (vins de garde), les vins de la Grèce, des Gaules, d'Espagne. Mais notre poète était surtout friand des vins qui "avaient de la bouteille", ou de "l'amphore" et que les Romains désignaient non pas par la date de l'année de la vendange mais du nom du consul en fonction à ce moment.
[modifier] Publications
- Epigrammaton libri XIII. summa diligentia castigati. Paris, Simon Colines, 1539. Simon Colines a donné plusieurs éditions de Martial, la première en 1528, une autre en 1533. Après celle de 1539, il en suivra deux autres en 1540 et 1544. Dans les Épigrammes, on trouve d'intéressants détails sur le toasts des Romains, des coups de colère contre les fraudeurs, contre les mauvais amphitryons. Une de ses épigrammes les plus longues est en raccourci le récit du festin de Trimalcion.
- Epigrammata, cum notis Th. Farnabii. Amsterdam, Joan. Jnssonius, 1645. Edition hollandaise des Épigrammes avec les commentaires du latiniste anglais Thomas Farnaby (1575-1647).
[modifier] Liens externes
[modifier] Œuvre (en latin)
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