Philosophie indienne
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
On définit classiquement deux sortes de philosophies indiennes :
- les philosophies āstika, (आस्तिक en devanāgarī) ce terme sanskrit signifie qui reconnaît l'autorité des Veda, tel l'hindouisme...
- les philosophies nāstika, (नास्तिक) qui rejettent l'autorité des Veda. Ces hérésies indiennes[1] sont le chârvâka, le jaïnisme et le bouddhisme. Pour ces dernières, on se reportera aux articles qui les concernent.
Sommaire |
[modifier] Comparaison avec la Philosophie occidentale
Le lecteur occidental, qui s'interrogerait sur la pertinence de cette dénomination de philosophie (astika ou nastika) plutôt que celle de religion, doit se départir de son mode de pensée habituel. Nous sommes ici devant deux systèmes de vision du monde disjoints, d'un côté : les « religions du Livre », judaïsme, christianisme et islam, et de l'autre l'approche de la philosophie indienne ; il serait fallacieux de juger un système selon les critères de l'autre.
Dans les religions abrahamiques, en substance, le rapport de l'homme au monde est défini par la soumission à Dieu, un dieu unique qui transmet son message à ses créatures au travers de plusieurs prophètes, message indiscutable et exclusif à tout autre.
Dans les philosophies indiennes, le rapport de l'homme au monde est révélé et non pensé par des chercheurs. Si complexes ou si séduisantes qu'elles soient, ces visions restent annexes comparativement au but ultime qu'est la réalisation du Soi. Toutefois l'adhésion à cette vision permet aux disciples d'avoir une réprésentation intellectuelle de l'ineffable réalisation de leur gurû, tout en sachant bien que représentation n'est pas réalisation. Ces visions peuvent nécessiter ou non l'existence de dieu(x). Les philosophies astika comme les nastika peuvent considérer cette existence de dieu(x) comme instrumentale dans le cours de la vie des créatures qui habitent le monde. Elles peuvent même considérer, comme dans le cas du bouddhisme, que la condition des dieux est assez proche de celles des autres créatures du monde.
Les notions de dogme et de soumission — consubstantielles aux « religions du Livre » — sont étrangères à ces philosophies, elles y sont remplacées par la notion de la connaissance vraie du monde, une connaissance qui se construit en s'affranchissant de l'ignorance, de l'illusion, de la mâyâ. Il s'agit d'une perception du monde basée sur l'instant présent et non par l'acceptation d'un dogme, une connaissance qui passe soit par la réalisation du Soi, soit par l'amour du divin, deux voies qui ne sont pas d'ailleurs incompatibles. Par là-même, ces philosophies offrent une vision de l'homme bien plus libre que la créature des « religions du Livre », celle d'un homme victime d'une ignorance dont il est possible de se défaire. Cette vision offre à l'homme l'éventualité, non pas d'être une créature subalterne issue du divin, mais au contraire de réaliser qu'il est partie intégrante de celui-ci. Égaré par la profusion des productions de son esprit, l'homme vit en marge de la réalité comme en rêve. Cette illusion, mâyâ, il l'ignore, et après avoir puissamment remis en cause ses convictions sur ce qu'il prend pour vrai, alors peut-être le voile de l'illusion se déchire, révèlant l'ultime dans ce monde-même (cf. sâdhu).
Ces absences de dogmatisme et du concept d'inféodation prophétique au profit de la recherche d'une vérité autonome expliquent la grande tolérance religieuse dans le monde indien, tout au moins jusqu'à l'irruption de l'islam des invasions. Elles font comprendre aussi l'accueil bienveillant dont ont profité la communauté pârsîe fuyant la Perse, la communauté juive de Cochin ou les conversions chrétiennes du premier siècle. Elle font comprendre enfin les tentatives de syncrétisme que le monde indien a connu, comme celui de Kabîr, la surprenante Dîn-i-Ilâhî de l'empereur moghol Akbar ou l'apparition du sikhisme, qui n'est devenu guerrier et fortement opposé à l'islam qu'à la suite de la violente persécution qu'il a subi de la part d'Aurangzeb.
Concernant les philosophies astika qui sont le sujet de cet article, on peut faire remonter les plus anciennes au VIIe siècle av. J.-C. mais elles n'ont connu une rédaction en sanskrit que vers l'an 200. Les principaux systèmes sont au nombre de six et on peut les regrouper par paires suivant leurs affinités : Nyâya et Vaishesika, Sâmkhya et Yoga, Pûrva-Mîmâmsâ et Vedânta.
[modifier] Les différentes écoles āstika
[modifier] Le Nyâya
L'école de Nyâya (en sanskrit न्याय, nyāya) de spéculation philosophique est basée sur un texte appelé le Nyâya Sûtra. Il a été composé par Gautama Aksapada (à ne pas confondre avec Siddhârtha Gautama, le fondateur du bouddhisme), vers le IVe ou Ve siècle av. J.-C.. La contribution importante apportée par cette école est sa méthodologie. Elle est basée sur un système de logique qui a été plus tard adoptée par la plupart des autres écoles indiennes (orthodoxes ou pas), de la même manière qu'on peut dire que la science, la religion et la philosophie occidentales sont en grande partie basées sur la logique aristotélicienne.
Mais le Nyâya n'est pas simplement une logique à son propre service. Ses sectateurs ont cru que l'obtention d'une connaissance valide était la seule manière d'obtenir la libération de la souffrance. Selon l'école du Nyâya, il y a exactement quatre sources de connaissance (pramanas) : la perception, l'inférence, la comparaison et le témoignage. Cependant, la connaissance obtenue par chacun d'eux peut naturellement toujours être valide ou invalide. Dans un sens, le Nyâya est probablement ce qui s'approche le plus, dans le monde indien, de la philosophie épistémologique occidentale contemporaine. Mais il ne faut jamais perdre de vue le fait que les sages du Nyâya ont effectué leurs travaux dans un but spécifiquement religieux.
[modifier] Le Vaiçeshika
Le système de Vaiçeshika (en sanskrit वैशेषिक, vaiśeṣika), fondé par la sage Kanada, postule un pluralisme atomique. Suivant les préceptes de cette école de pensée, tous les objets de l'univers physique, les substances matérielles, sont réductibles à un certain nombre d'atomes, sauf les cinq substances immatérielles : le temps, l'espace, l'éther (âkâsha) l'esprit et l'âme. Les atomes constitutifs des substances matérielles sont les atomes de feu, de terre, d'air et d'eau. Le Vaiçeshika considère qu'un dieu a créé le monde, non pas ex nihilo, mais en organisant les substances préexistantes.
Bien que le système de Vaiçeshika se soit développé indépendamment du système Nyâya, les deux ont par la suite fusionné en raison de leurs théories métaphysiques étroitement liées.
Sous sa forme classique, cependant, l'école de Vaiçeshika diffère du Nyâya sur un point crucial : là où Nyâya accepte quatre sources de connaissance valides, le Vaiçeshika n'accepte seulement que la perception et l'inférence. L'atomisme (anu) du Vaiçeshika diffère également de la théorie atomique de la science moderne, en effet, selon le Vaiçeshika, le fonctionnement des atomes est dirigé par la volonté de l'Être suprême. C'est donc une forme théistique de l'atomisme.
[modifier] Le Sâmkhya
Le Sâmkhya (en sanskrit सांख्य, sāṃkhya) est généralement considéré comme le plus vieux des systèmes philosophiques indiens, il aurait été fondé au VIIe siècle av. J.-C. par Kapila, ou 3 siècles plus tôt, selon A.Daniélou, qui indique qu'il en existe un résumé en langue tamoule, le Manimékhalaï (ou plutôt plusieurs résumés, puisqu'il existe plusieurs versions). Il s'agit, historiquement, de la première description connue du modèle complet de l'univers, à la fois scientifique et transcendant. Sa philosophie considère l'univers comme se composant de trois réalités éternelles : le principe de l'espace (âkâshä), le principe de l'intelligence (purusha) et le principe de la nature (prakriti).
Ce modèle a assez vite été interpété en différentes versions restreintes, notamment par les quatre religions majeures de l'Inde ancienne, hindouisme, bouddhisme, jaïnisme et shivaïsme, qui n'ont conservé que des versions dualistes ou monistes du modèle complet, tout en lui rajoutant un aspect religieux.
La suite de cet article fait référence aux compréhensions limitées du Sâmkhya par les textes indiens postérieurs.
Les purusha (âmes) sont plusieurs, conscients, statiques et exempts de toutes les qualités. Ils sont les spectateurs silencieux de la prakriti (matière ou nature), qui se compose de trois gunas (dispositions) : satva, la principe de régularité, de maintien de l'évolution, rajas, le principe d'activité et de matité ou vertu et tamas, le principe de freinage, passion et ignorance. Quand l'équilibre des gunas est rompu, l'ordre du monde évolue. Cette perturbation est due à la proximité du purusha et de la prakriti. La libération (kaivalya), alors, consiste en la réalisation de la différence entre les deux.
Dans la Bhagavad Gita, le Sâmkhya devient une philosophie non-dualiste puisqu'elle considère prakriti, la création et les créatures, comme étant le prolongement matériel de purusha associé a Dieu, celui-ci s'opérant par la mâyâ (ou l'Illusion qu'engendre l'attachement aux gunas). Notons également que prakriti et purusha sont deux énergies de nature divergente et complémentaire : prakriti, la nature est féminine, purusha, l'âme est d'essence masculine. Cette distinction a donné lieu à de multiples élaborations philosophiques complexes qui abondent dans les sciences du yoga. La réalisation ne peut se faire qu'en se libérant de prakriti, qui mène aux ténèbres de l'ignorance pour se confondre en purusha.
C'est une philosophie dualiste. Mais il y a des différences entre le Sâmkhya et les formes occidentales de dualisme. En occident, la distinction fondamentale est entre le corps et l'esprit. Dans le Sâmkhya, cependant, elle est entre l'âme (purusha) et la matière, et cette dernière incorpore ce que les Occidentaux nomment l'« esprit ». Ceci signifie que l'âme telle que le Sâmkhya la comprend est plus transcendante que l'« esprit », assez proche de ce que les Occidentaux entendent aussi par le mot « âme ». Ceci en fait une philosophie explicitement religieuse.
[modifier] Le yoga
Le système du yoga fait de larges emprunts théoriques à la philosophie du Sâmkhya, et Patanjali est considéré comme le rédacteur présumé des Yoga Sutras, ouvrage de référence du système du yoga. La différence la plus significative est que l'école du yoga inclut non seulement le concept d'Ishvara (ou dieu personnel) à sa vision du monde métaphysique, ce que le Sâmkhya ne fait pas, mais confirme également Ishvara comme un des modèles sur lequel méditer. Le but de l'enseignement du Yoga est d'obtenir la libération des conditionnements engendrant la souffrance. L'adepte du yoga est appelé Yogi.
[modifier] Le Hatha-Yoga
Le système du yoga se base sur un ensemble d'exercices dont le but est d'augmenter graduellement la maîtrise physique et mentale de soi-même, et ce jusqu'à la libération d'une conscience supérieure, seule capable de distinguer entre le purusha et la prakriti. Le yogi atteint la libération et prend alors conscience de sa véritable nature. Le yoga que l'on connait en Occident est une forme dérivée et, souvent épurée de sa substance spirituelle. Le Hatha Yoga a emprunté au tantra pour élaborer son concept de corps énergétique dit pranique, qui fonctionnerait grâce à des organes immatériels appelés chakra. Ces organes au nombre de sept, captent et conduisent le prana (ou énergie) manifesté en chacun par la kundalinî (énergie interne). Ils se nomment : mûlâdhara (au niveau de l'anus, son élément est la terre), svâdishtana (au niveau de l'appareil génital, son élément est l'eau), manipûraka (au niveau de l'estomac, son élément est le feu), anâhata (au niveau du cœur, son élément est le vent), vishuddha (au niveau de la gorge, son élément est le vide ou l'éther), âjnâ (entre les yeux, son élément est la pensé) et sahasrâra (au dessus du crâne, il correspond à la libération). Lorsque la pratique est essentiellement orientée :
- vers la pratique posturale et le pranayama, on peut parler de Hatha Yoga.
- vers la ciculation du prana à travers Sushumna nadi, mettant en mouvement les cakras, on peut parler de Kundalini Yoga.
[modifier] La Bhakti yoga
La Bhakti Yoga, c'est l'adoration et le culte dévotionnel affectueux d'un dieu personnel - la bhakti - fait partie de la plupart des traditions religieuses. Dans l'hindouisme, aussi, on l'y trouve depuis le début. Parmi les premières écoles à le préconiser, on trouve celle de Vira-Shaiva, au XIIIe siècle. Son fondateur, Basava (1125-1167), rejette le système des castes, nie la suprématie des brahmanes, condamne les sacrifices rituels, accepte les femmes dans son école et insiste sur la bhakti et le culte d'un seul dieu, Shiva. Ses élèves s'appellent des vira-shaivas, ce qui veut dire « les dévots de Shiva ».
Cependant, au-delà des écoles et mouvements formels, le développement de la bhakti comme forme importante de pratique hindouiste a laissé une trace indélébile sur la foi. La spéculation philosophique a toujours été la préoccupation d'une minorité, en Inde comme ailleurs. La pratique de la bhakti, cependant, est immédiatement accessible à tous. Si elle n'élimine pas la plus mauvaise part du système des castes, au moins elle offre aux gens un répit provisoire.
[modifier] La Pûrva-Mîmâmsâ
L'objectif principal de l'école de la Pûrva-Mîmâmsâ (en sanskrit मीमांसा, mīmāṃsā) était d'établir l'autorité des Veda. En conséquence, la contribution la plus importante de cette école de l'ancienne recherche à l'hindouisme était sa formulation des règles d'interprétation des Veda. Ses suiveurs croyaient que la révélation devait être prouvée par le raisonnement, et ne devait pas être acceptée aveuglément comme un dogme. En accord avec cette croyance, ils ont souligné la grande importance du dharma, qu'ils ont compris comme le résultat des rituels védiques. La Pûrva-Mîmâmsâ accepte les enseignements logiques et philosophiques des autres écoles, mais estime que celles-ci ont prêté une attention insuffisante à l'action juste. Il croit que les autres écoles de pensée, qui poursuivent la moksha (la délivrance, l'équivalent du nirvana des bouddhistes) comme but final, ne sont pas complètement exemptes de désir et d'égoïsme. Selon la Pûrva-Mîmâmsâ , la recherche éperdue de la libération procède d'un désir égoïste d'être libre. Seule l'action en accord avec les prescriptions des Veda peut permettre d'atteindre le salut (plutôt que la libération). Bien que la Pûrva-Mîmâmsâ ne suscite pas beaucoup d'études savantes aujourd'hui, son influence se fait sentir dans la vie de l'hindou pratiquant. Tous les rituels hindous, cérémonies et prescriptions religieuses sont influencés par lui.
[modifier] Le Védanta
L'école d'Uttara Mimamsa (nouvelle recherche), généralement connue sous le nom de Védanta (en sanskrit वेदअन्त, vedānta) , se concentre sur les enseignements philosophiques des Upanishad plutôt que sur les injonctions ritualistes des Brahmanas. Mais il y a plus de cent Upanishads qui ne forment pas un système unifié. Leur systématisation a été entreprise par Badarayana, dans un travail appelé Vedânta Sûtra.
La manière obscure dont les aphorismes des textes du Vedânta sont rédigés laisse la porte grande ouverte pour une multitude d'interprétations. Cela a entraîné une prolifération des écoles du Vedânta. Chacune de ces dernières a interprété à sa façon les textes et a produit sa propre série de sous-commentaires — tout en prétendant être seule fidèle à l'original.
[modifier] Le monisme Advaita Vedânta
C'est probablement la plus connue des écoles du Vedânta. Advaita signifie littéralement « non deux ». Son premier grand unificateur est Shankara (788-820). Suivant les traces de certains des enseignants des Upanishad, et en particulier celles de son propre professeur Gaudapada, Shankara expose la doctrine de l'Advaita — une réalité non-duelle.
En analysant les trois états de conscience — l'état de veille, le rêve et le sommeil profond — il montre la nature relative du monde et établit la vérité suprême de l'Advaita : la réalité non-duelle du brahman dans laquelle atman (l'âme individuelle) et brahman (la réalité finale exprimée dans la trimurti) ne sont qu'une.
l'Esprit Suprême (Soi Suprême) ou Brahman (prononcé comme "brəh mən") est la totalité et la seule réalité du monde. Autre que le Brahman, y compris, Dieu, l'univers, les objets matériels et les individus ne sont pas vrais. Quand l'homme essaye de connaître le Brahman sans-attribut avec son esprit (the mind), sous l'influence de Mâyâ (puissance illusoire de Brahman qui cause le Brahman devenu comme le monde matériel et distinct), Brahman devient God (le Dieu). Le Brahman est Dieu au travers de Maya. Quand la Maya est enlevée, là n'existe finalement aucune différence entre le Jiva-Atman et le Brahman. Tout est un, voici pourquoi cette école est appelée non-dualiste.
Ses théories sont controversées dès le début et certains de ses contemporains l'accusent d'enseigner le bouddhisme tout en feignant d'être hindou. Mais l'Advaitisme est certainement la philosophie la plus profonde et la plus influente de l'Inde.
Les Vedantins postérieurs ont discuté de la réalité du brahman pour savoir s'il était saguna (avec attributs) ou nirguna (sans attributs). La croyance dans le concept du saguna brahman a provoqué une prolifération d'attitudes dévotionnelles et a aidé à répandre le culte de Vishnou et de Shiva. Voyez aussi l'Advaita vedanta et le Brahman.
[modifier] Le non-dualisme qualifié du Vishistâdvaita Védanta
Ramanuja (1040-1137) est le premier partisan du concept de saguna brahman. Il enseigne que la réalité finale a trois aspects : Ishvara (Vishnou), cit (âme) et acit (matière). Vishnou est la seule réalité indépendante, alors que les âmes et la matière dépendent de Dieu pour leur existence. En raison de ce concept de qualification de réalité finale, le système de Ramanuja est connu comme non-dualiste.
[modifier] Le dualisme Dvaita Vedânta
Comme Ramanuja, Madhva (1199-1278) identifie Dieu avec Vishnou, mais sa vision de la réalité est purement duelle et s'appelle donc le Dvaita (duel) Vedânta. Selon Madhva, il y a cinq types de séparation entre :
1.Dieu et le monde,
2.Dieu et l'âme individuelle,
3.Les différentes âmes,
4.Les âmes et la matière,
5.Les différentes parties de la matière.
[modifier] Les différentes écoles nāstika
[modifier] Le chârvâka
Chârvâka est le nom d'un penseur indien du VIIe ou VIe siècle avant J.C., mais aussi de son système de pensée - aussi connu sous le nom de Lokâyata, de loka, le monde, soit la seule chose qui existe véritablement. Il s'agit d'une philosophie matérialiste, athée et hédoniste, qui réfute la théorie de la transmigration et n'admet que la perception comme moyen de connaissance. Ce penseur appartient à la génération qui, par sa remise en cause du brahmanisme et sa négation de l'existence des dieux védiques d'où découle l'absurdité des rites sacrificiels, a ouvert la voie au jaïnisme et au bouddhisme.
[modifier] Le jaïnisme
Le jaïnisme partage de nombreuses et apparentes ressemblances avec l'hindouisme et le bouddhisme, mais doit en être cependant différencié. Par respect du principe de non-violence, le jaïnisme va au-delà du simple végétarisme : La pratique alimentaire jaïn exclut la plupart des racines, car l'on pourrait causer du mal à un animal en les déterrant, et certains autres aliments considérés comme inutilement nuisibles ; l'ail et l'oignon présumés aphrodisiaques.
[modifier] Le bouddhisme
À l'origine, le bouddhisme n'est pas une philosophie mais une « leçon de choses » (Dhamma en pali, Dharma en sanskrit), l'enseignement de la réalité, un exposé des faits, de la souffrance, de son origine et de sa cessation pour finalement atteindre le nirvāna. Il donnera naissance par la suite à une riche tradition philosophique et parfois religieuse. Il est quelquefois décrit comme une « science de l'esprit » inspirée par les enseignements du « Bouddha », un homme dont l’existence historique est attestée, même si les détails de sa vie restent, pour beaucoup d’entre eux, invérifiables..
[modifier] Voir aussi
- Glossaire de l'Histoire de Art religieux/Monde indien
- Das Gupta: Historien de la philosophie indienne
[modifier] Lien externe
|
|