Rivière
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Une rivière est un cours d'eau qui s'écoule sous l'effet de la gravité et qui se jette dans une autre rivière ou dans un fleuve, contrairement au fleuve qui se jette, lui, dans la mer ou l'océan.
L'origine de la rivière s'appelle la source. La rivière coule dans un chenal appelé le lit, qui chemine dans les terres jusqu'au terme de la rivière, l'embouchure. Celle-ci peut donner dans une autre rivière ou un fleuve (on parle alors de confluent pour désigner l'embouchure) ou un lac. Certaines rivières s'assèchent progressivement en arrivant dans une zone aride, et n'ont pas d'embouchure à proprement parler. On parle alors d'endoréisme.
Chaque rivière collecte l'eau d'un "sous-bassin versant", l'ensemble de ces sous-bassins constituant le bassin versant d'un fleuve. Les rivières ont divers facies et abritent divers écosystèmes, de la source à leur embouchure. On parle de torrent si la pente est forte et le courant rapide. Si la berge supporte une large bande boisée, elle est dite ripisylve, et on parle de forêt-galerie si la canopée est jointive au dessus de la rivière.
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[modifier] Environnement
Les rivières font partie des zones humides abritant de nombreux habitats et diverses espèces, dont certaines sont migratrices. Dans l'hémisphère nord, des espèces telles que Saumons, castors, loutres, écrevisses, invertébrés et plantes et algues y jouent des fonctions importantes. Certaines de ces espèces sont menacée et protégées par la loi. Certains habitats menacés et/ou d'intérêt européen peuvent relever de la Directive Habitat.
Les rivières en collectant les eaux du micro-bassin versant sont aussi le réceptacle de nombreuses pollutions, ce qui explique que les organismes d'eau douce comptent parmi les espèces les plus menacées dans le monde.. Certaines rivières sont en contact direct avec la nappe qu'elles alimentent ou qui les font déborder.
Pour l'écologie du paysage, les rivières (et leurs berges et milieux associés) sont aussi considérées comme jouant un rôle majeur en tant que corridor biologique, qu'il convient donc de ne pas artificiellement fragmenter sans mesure compensatoire permettant aux espèces de circuler le plus normalement dans tout le cours d'eau.
[modifier] Usage
Ils ont varié au cours du temps et selon les lieux ; les rivières ont été utilisées pour la boisson et la pêche, pour le cresson et comme moyens de transports dès la préhistoire (transport de personnes et/ou marchandises ou matériaux).
Elles ont ensuite été utilisées pour l'irrigation, l'arrosage, l'eau pour le bétail, et pour lla force de l'eau, utile aux forges et moulins (à grain ou à fouler le drap ou battre le métal) et/pour produire de l'électricité (barrage hydroélectriques). Au XXe siècle les pratiques de loisir se sont développées (raft, canoe, kayak, pêche de loisirs).
[modifier] Législation
Selon les pays, divers droits coutumiers et lois précisent ou règlent les droits et devoirs des riverains, des pêcheurs et des usagers. Dans un même pays, une rivière peut avoir des statuts différent selon le segment considéré.
[modifier] En France par exemple
La loi a d'abord, en 1898, fixé les droits et devoirs des propriétaires, locataires et usagers de l'eau en définissant deux catégories de rivières ;
- 1) celles qui sont navigables et/ou flottables (domaniales); Elles appartiennent à l'état et sont dans certaines conditions utilisables par le public.
- 2) les rivières non navigables et non flottables, qui sont régies par le droit privé (code civil, code rural, Code de l'Environnement). En 1964, la loi a abandonné le critère de navigabilité en ne retenant que la distinction administrative : « rivière domaniale » ou « non domaniale », avec navigation, appontements, pompage, pêche ou baignade autorisée ou non, etc.
Les réglements municipaux pouvant ajouter des prescriptions plus locales, mais de manière générale :
- le cours d'eau domanial appartient à l'État. Les propriétaires riverains étant contraint à l'entretient, mais bénéficiant d'un droit de servitude de halage et de marchepied de 7,80 m. La berge est habituellement ouvert au public (sous certaines réserves : Véhicules non motorisés, etc.). Un propriétaires ne peut planter d'arbres à moins de 9,75 m de la berge côté chemin de halage (s'il existe), et à 3,25 m de l'autre côté. Un cours d'eau est déclarés domanial d'un certain point à son embouchure, incluant les bras, même non navigables ou flottables, de ce cours d'eau.
La berge et le lit appartiennent à l'état, comme le droit d'usage de l'eau. La gestion de certaines voies navigables du domaine public sont confiée à l'établissement "Voies Navigables de France" (créé en 1991), qui peut obtenir des redevances des usagers qui naviguent sur son domaine.
La navigation est libre, dans le respect des réglementations (Vitesse limite, interdiction de certaines activités, passages interdits à certaines d'embarcations, etc.) avec priorité à la navigation commerciale.
Une rivière classée non-navigables ou non-flottables peuvent être maintenue dans le domaine public.
- Les cours d'eau non domaniaux (rivières et ruisseaux) sont les cours d'eau non flottables et non-navigables de l'ancienne réglementation. Ils sont régis par le droit privé. Seuls le fond et les berges appartiennent aux propriétaires qui peuvent en interdire l'accès à autrui, ainsi que la circulation (selon la jurisprudence). l'eau fait toujours partie du domaine public, les propriétaires ne pouvant pas diminuer le débit de la rivière au dessous d'un certain seuil. Les barrages anciens ont un "droit d'eau", vendu avec le moulin ou l'usine, mais tout nouveau barrage doit faire l'objet d'une autorisation. L'accès aux berges clôturées est interdit sans l'autorisation expresse des propriétaires. L'accès à l'eau est autorisée aux endroits où les berges appartiennent au domaine public (Ponton, pont, berge appartenant à une collectivité locale...)
Lorsque le propriétaire l'indique verbalement, par panneau ou clôture, il est interdit de prendre pied sur le fond ou sur les berges d'une propriété privée, sauf cas de force majeure (sauvetage). Le barrage/vannage privé est considéré comme propriété privée, mais les nouvelles installations doivent faire l'objet de dispositifs permettant de les traverser ou contourner (Idem au moment des renouvellement d'autorisation). En cas de dérivation, le débit restant doit être suffisant pour assurer la conservation et la diversité du milieu aquatique.
Pour défendre des activités jugées d'intérêt général répondre à la demande croissante d'usagers divers ( agriculture, pêche, loisirs, sports nautiques, hydroélectricité, besoins industriels, etc.), la loi sur l'eau de janvier 1992 réaffirme le caractère commun de l'eau, et la libre circulation des engins nautiques non motorisés, mais encadrée par une réglementation qui peut être négociée, dans le cadre des SAGEs et SDAGEs notamment, dans certaines conditions. Les usines hydroélectriques construites avant 1919 dont la puissance maximale ne dépasse pas 150 kW ne sont pas tenues d'assurer le franchissement des installations (barrages/turbines/conduites/dégrilleurs). , qui est à négocier avec l'accord de l'exploitant. D'autres L'article n° 10 de la loi sur l'eau demande aux installations hydroélectriques ou de production de force doivent "s'adapter aux autres usages" dans un délai de 3 ans, sauf pour les usines dites "fondées en titre" (existantes avant 1789 ou vendues comme bien nationaux lors de la révolution, si leur activité n'a pas subie d'interruption ou destruction/reconstruction, auxquels cas, les usiniers ou propriétaires de moulins perdent leurs droits et doivent mettre leur ouvrage en conformité une possible circulation sur la rivière, avec des aides financières possibles mais non certaines de la part de certaines collectivités.
- Autres classements : Les rivières peuvent par ailleurs être classées au regard de la qualité de leur eau ou de leur faune piscicole (ex : rivières de 1ère, 2ème ou 3ème catégories en France où la police de l'eau est confiée à divers représentants de l'état selon le lieu (police, gendarmerie..). En France, dans les rivières classées "salmonidés", de 1ère catégorie, les barrages doivent permettre la remontée naturelle des poissons migrateurs ou être munis de "passes à poissons".
première moitié du XXe siècle.
La pisciculture doit faire l'objet d'autorisations et de contrôles vétérinaires et administratifs. Le lâcher de poissons d'élevage est une pratique courante, pratiquée par des associations de pêches qui veulent réintroduire des espèces qui ont disparu, renforcer des populations ou mieux satisfaire leurs pêcheurs. On tend aussi à encourager la restauration de frayères et de lieux de vie pour les poissons afin de bénéficier d'une reproduction plus naturelle et de limiter la pollution génétique ou les risques d'introduction de parasites ou maladies, éventuellement résistantes aux antibiotiques.
Les berges et/ou leurs abords peuvent être protégés des engrais, pesticides ou autres polluants ou contaminants, par exemple par des bandes enherbées et l'interdiction de certaines activités. En France, depuis 2005 (avec report en 2006) la chasse à la grenaille de plomb est interdite pour les tirs faits en direction des rivières et autres zones humides, pour diminuer les cas de saturnisme chez les oiseaux qui ingèrent les billes de plomb toxiques perdues dans la nature.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Voir aussi
- Rivières françaises
- Rivières de Belgique
- Liste des cours d'eau de Suisse
- Liste des cours d'eau du canton du Jura suisse
- Cours d'eau
- Ruisseau
- Fleuve
- Communes tirant leur nom du mot rivière.
- corridor biologique
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