Troubadour
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- Pour l’article homonyme, voir Troubadour (Los Angeles).
Un troubadour est un poète, un chanteur, durant le Moyen Âge, en Limousin, Guyenne et Provence, ainsi qu'en Catalogne et en Italie. Le terme troubadour est utilisé pour désigner les artistes s'exprimant en langue d'oc dans des règles métriques et de rimes très contraignantes et des conventions très précises d'adresse des poèmes définissant des genres distincts, qui ne tarde pas à créer un lexique propre à la langue poétique, avec ses termes de définitions constamment précisés par les débats de poètes et les arts poétiques qui font qu'on ne peut nullement l'assimiler à un des dialectes occitans (limousin, auvergnat, provençal...) quoi que cette langue ait été forgée pour qu'elle soit entendue et comprise de tous les locuteurs de ces parlers, dans un autre registre de son et de sens, la poésie. Cette situation est exactement celle de la langue poétique d'Homère et des différents dialectes helléniques. Il vient du verbe d'oc trobar, qui veut dire trouver. L’homologue féminin du troubadour est la trobairitz.
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[modifier] Historique
C'est au XIIe siècle que naquit l'amour courtois (« fin' amor » en oc), genre littéraire dont l'invention est attribuée à Guillaume IX de Poitiers, dit le Troubadour (1071-1127), par les troubadours eux-mêmes se donnant un père fondateur, très paradoxal, royal mais à Poitiers de la cour du légendaire roi Pétaud, et on ne peut plus trousseur de belles dames et de vilaines, aussi querelleur que peu en odeur de sainteté. Certains spécialistes pensent que la forme la plus ancienne, est la tenson, qui met aux prises deux troubadours, et qu'elle serait hérité des "convenentias", des déclarations publiques contradictoires qui réglaient les accords entre le peuple et les bannières seigneuriales, dans des circonstances festives. D'autres ont cherché leurs origines dans la poésie latine médiévale, sans grand succès.
C'est une poésie composée oralement en même temps que sa ligne mélodique, qui n'a été transcrite que deux siècles plus tard, lorsque sa pratique était éteinte.
Son apogée correspond à la période de la croisade des albigeois, qui n'interromp nullement l'intense production poétique, qui prend une coloration de combat véhément, mais toujours plein de verve et de raillerie, pendant les batailles perdues des hommes du sud, et une idéologie anti-cléricale, de définition de la place du poète en adversaire de l'homme de l'écrit, le clerc, n'étant pas plus tendre pour le clergé occitan que pour celui des envahisseurs parlant l'oïl.
Après cette bataille perdue, les bûchers de l'Inquisition, vers 1260 ont découragé l'inspiration de la plupart des troubadours, dont beaucoup partent en exil au Portugal, en Catalogne, en Italie en diffusant leur art. Leur renommée, et la diffusion populaire de leurs œuvres qu'on trouve dans toutes les bouches et toutes les classes sociales, font qu'il deviennent une légende, qu'imite, bien plus tard, le Minnesanger allemand, et le trouvère, en remaniant complètement les conventions d'adresse et les figures imposées. Le trouvère n'est pas un homme qui prend les risques de ses aventures amoureuses et de ses provocations politiques, vers lesquelles le pousse son inspiration poétique, l'épée à la main, il est au service d'un maître dont il sert la renommée et les entreprises amoureuses, l'envoi de la dernière strophe étant toujours au Prince, quand la tornada du sirventes qui accompagne la canzon est toujours un surprennant et mystérieux défi à plus fort que soi, dont les troubadours paient très souvent physiquement les conséquences.
Empreint de valeurs héroïques propres à la chevalerie, son fin amor est souvent réaliste et franchement charnel, et toujours systématiquement adultère, mais évoque aussi des sentiments délicats.
L'amour courtois use de plusieurs genres :
- la chanson (la plus courante) : cinq ou six couplets bâtis sur les mêmes rimes ;
- l'aube décrit avec brièveté le réveil des deux amants par le cri d'un guetteur ;
- la sérénade, dépeint les lamentations du chevalier amoureux ;
- les sirventés sont des satires plus politiques et morales ;
- le planh est un chant de deuil ;
- le jeu parti et la tenson permettent à plusieurs troubadours de débattre des questions d'amour ;
- la pastourelle dépeint l'amour pour une bergère ;
- la ballade, destinée à être dansée.
La reine Aliénor, petite-fille de Guillaume IX, très cultivée, joua un rôle considérable dans la diffusion de l'idéologie de l'amour courtois.
[modifier] Quelques troubadours célèbres
- Aimeric de Péguilhan
- Alphonse II d'Aragon
- Arnaut Daniel
- Arnaut-Guilhem de Marsan
- Bernard de Ventadour (Bernart de Ventadorn)
- Beatritz de Dia, (trobairitz)
- Bertran de Born
- Blacatz
- Cercamon
- Ernoul el Vielh
- Folquet de Marselha
- Gaucelm Faidit
- Gui d'Ussel
- le comte-duc de Poitiers Guillaume dit le Troubadour (Guilhèm IX de Peitieus dich Guilhèm lo trobador)
- Guilhèm de Cabestanh
- Guilhèm de Cervera
- Guiraut de Bornelh
- Guiraut Riquier
- Jacques II d'Aragon
- Jaufré Rudel (Jaufre Rudèl)
- Marcabru
- Martin Codax
- Peire Cardenal
- Peire de Castelnou (Pierre de Châteauneuf)
- Peire Vidal
- Perdigon
- Pierre III d'Aragon
- Raimbaut de Vaqueiras
- Raimon de Miraval
- le roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion(Ricard Còr de Leo)
- Sordello
- Uc de Saint Circ
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Assag (rite courtois) ;
- Jongleurs ;
- Langue d'oc ;
- Minnesang ;
- Repente ;
- Trobairitz ;
- Trouvère ;
- Trova
[modifier] Bibliographie
- René Nelli, L'Érotique des Troubadours, Privat, Toulouse, 1963 - ISBN 2000025730 ;
- Henri-Irénée Marrou, Les Troubadours, Le Seuil, Paris, 1971 - ISBN 2-02-000650-2 ;
- Ezra Pound, Sur les pas des troubadours en pays d'Oc, éd. du Rocher, Paris, 2005 - ISBN 2268054594 ;
- G. Brunel-Lobrichon, Cl. Duhamel-Amado, Au temps des troubadours, Hachette, coll. « La Vie quotidienne », 1997 - ISBN 2012355250.
[modifier] Liens externes
- http://histoire-ma.chez.tiscali.fr/troubadours/Troubadour/
- http://www.cardenal.org/
- http://www.trobar.org/troubadours/
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