Critique de l'athéisme
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
La forme (style, orthographe…) ou le fond (validité des informations, neutralité…) de cet article est à vérifier. Discutez-en ou améliorez-le ! Si vous venez d'apposer le bandeau, veuillez cliquer sur ce lien pour créer la discussion. |
La critique de l'athéisme est présent dans toute l'histoire des religions. L'athéisme reçoit principalement l'opposition des sources théistes, bien que quelques formes d'athéisme reçoivent également la critique des sources non théistes. Plusieurs arguments ont été soulevés contre l'athéisme et les athées eux-mêmes.
Sommaire |
[modifier] L'athéisme est erroné parce que Dieu existe

La plupart des arguments directs contre l'athéisme sont ceux en faveur de l'existence de Dieu, qui impliqueraient que l'athéisme est simplement faux et que les athées sont incapables ou peu disposés à identifier l'existence d'un Dieu ou de dieux.
[modifier] L'athéisme est incohérent
Certains affirment que l'athéisme est dénué de sens. Ce point de vue peut être l'image en miroir du point de vue agnostique selon lequel le théisme est incohérent, ou une extension du point de vue agnostique lui-même : si l'on pose que la question de l'existence de Dieu n'a pas de réponse, y répondre "non" est aussi absurde qu'y répondre "oui".
D'autres attaquent l'athéisme en l'opposant à d'autres convictions soutenues par un nombre significatif d'athées (l'attaque ne vaut donc que pour ces athées). Par exemple, Alvin Plantinga, un apologiste contemporain, a soutenu que l'athéisme est incompatible avec la conviction en l'évolution des espèces, sur la base que l'évolution, combinée avec le naturalisme, implique que nos systèmes épistémologiques ont pour seuls buts de nous maintenir en vie. Autrement dit, l'évolution n'aurait aucune raison de faire apparaître en nous des convictions vraies, si des convictions fausses suffisaient à nous maintenir en vie. Il conclut que, bien qu'on puisse accepter séparément l'évolution ou le naturalisme, on ne peut pas accepter les deux ensemble sans accepter la conclusion que nos convictions sont infondées et douteuses. Ses arguments ressemblent de près aux arguments d'Edmund Husserl contre le psychologisme dans la logique. Les critiques répondent souvent que les productions de l'évolution ont souvent des capacités secondaires en plus des capacités primaires qui expliquent leur sélection : les plumes faites pour supporter la chaleur se sont avérées capables de vol, les esprits humains ont acquis pour survivre des capacités dont la généralité dépasse le cadre strict de la survivance.
L'athéisme peut provenir aussi de représentations sociales qui se sont formées, dans l'Histoire, à la suite de relations tumultueuses entre la science et la foi. Soutenir, comme Saint-Simon en 1825, que Dieu est remplacé par la gravitation universelle (voir les études de Pierre Musso sur la philosophie de Saint-Simon) peut paraître aujourd'hui dépassé et même naïf, étant donné les découvertes sur les autres forces - électromagnétisme, interaction faible, interaction forte - et sur la physique quantique.
[modifier] L'athéisme n'existe pas
L'argument parmi quelques théistes dans le passé a été que toutes les personnes croient naturellement, par leur nature même, en une déité. Ainsi, l'athéisme ne peut pas être un rapport vrai de croyance, mais est simplement une forme de dénégation. L'athéisme n'existant pas, les athées doivent nécessairement s'illusionner plutôt qu'honnêtement être incroyants.
La réponse typique à ceci a été d'exiger la preuve que les athées sont des croyants qui s'ignorent. Sinon n'importe qui pourrait défendre n'importe quelle position, en argumentant que ceux qui expriment un désaccord sont en réalité d'accord sans le savoir.
Cependant, une réfutation encore plus simple consiste à renverser l'argument et à soutenir que toutes les personnes, naturellement et par elle-mêmes, ne croient en aucune déité, mais, plutôt, ne croient que parce qu'ils ont été élevés dans telle ou telle croyance, et que c'est la croyance qui est dénégation et illusion.
[modifier] L'athéisme mène à des conceptions pauvres de la morale et de l'éthique, voire à leur négation
Beaucoup de religions du monde enseignent que la moralité est dérivée des préceptes ou des commandements d'une déité particulière, et que la reconnaissance de Dieu ou des dieux est un facteur important dans la motivation des gens à avoir un comportement moral. En conséquence, les athées ont été fréquemment accusés d'être amoraux ou immoraux. Par exemple, pendant beaucoup d'années aux États-Unis, il n'était pas permis aux athées de témoigner devant un tribunal parce que l'on estimait qu'un athée n'aurait aucune raison de dire la vérité, sans la crainte de Dieu pour l'inciter à être honnête.
Les athées rejettent presque uniformément cette vue et affirment qu'ils sont aussi ou d'avantage enclins à avoir un comportement moral que n'importe qui, et citent toute une gamme de fondements non-théistes de comportement moral, telles que :
- leur éducation
- l'empathie normale, la compassion et le souci humain pour d'autres (la plupart des êtres humains ressentent une sorte de souffrance mentale devant la souffrance d'autres humains)
- le respect pour l'ordre, la société, et la loi (beaucoup d'athées désirent vivre dans une société ordonnée, paisible, et sont conscients du fait qu'ils doivent se conformer à la loi s'ils veulent que le système fonctionne)
- le désir d'avoir une bonne réputation (nécessaire pour être accepté par les autres) et l'amour-propre (l'image qu'on se fait de soi est forgée par nos propres actes, et il faut agir de façon à pouvoir s'accepter soi-même)
En outre, alors que l'athéisme n'implique aucune philosophie morale particulière, beaucoup d'athées s'orientent vers des conceptions telles que l'humanisme, l'empirisme, l'objectivisme, ou l'utilitarisme séculaire, qui fournissent un cadre moral qui n'est pas fondé sur la foi dans les déités.
Beaucoup d'athées ont également argué du fait qu'aucune base religieuse n'est nécessaire pour vivre une vie morale (voir [1]). Ils affirment que le seul comportement véritablement moral est celui qui proviendrait de motivations altruistes, pas de la crainte d'une punition ou de l'espoir d'une récompense après la mort (car dans ce cas, il ne s'agit que de suivre son intérêt bien compris). De plus, ils citent le fait que, dans beaucoup de religions, le concept de la moralité est présenté comme liste d'interdits. Ils affirment que respecter une liste d'interdits n'est pas suffisant pour avoir un comportement véritablement moral, et que la moralité devrait être positive plutôt que négative : que dois-je faire ? plutôt que que dois-je ne pas faire ?.
Ceux qui sont peu satisfaits de l'orientation négative de l'éthique religieuse traditionnelle considèrent que les interdits peuvent seulement fixer les limites absolues de ce que telle ou telle société est disposée à tolérer de la part des gens dans ce qu'ils ont de plus négatif, et que les interdits ne guident pas les gens vers la réalisation de ce qu'ils ont de plus positif. En d'autres termes, quelqu'un qui respecte tous ces interdits évite juste d'être un criminel, et n'agit pas en tant qu'influence positive sur le monde. Ils concluent qu'une éthique raisonnable peut mener à une vie morale entièrement exprimée, alors que les interdits religieux sont insuffisants. En réponse, les théistes précisent souvent que cette négativité est un dispositif de certaines traditions religieuses et pas d'autres, et qu'il y a les directives positives dans certaines.
D'autres athées affirment que c'est la religion, plutôt que l'athéisme, qui est la source de l'immoralité. Francis Bacon écrit : « l'athéisme laisse à l'homme le sens, la philosophie, la piété normale, les lois, la réputation ; toutes choses qui peuvent être guides d'une vertu morale extérieure, même si la religion disparaissait ; mais la superstition religieuse démantèle toutes ces choses et érige une monarchie absolue dans les esprits des hommes. » [2]
Ici, la notion fondamentale est que les systèmes moraux religieux insistent sur l'obéissance plutôt que sur d'autres qualités. D'autres estiment que, en raison de leur appui surnaturel allégué, ces systèmes sont en soi autoritaires, par conséquent capables d'approuver l'immoralité aussi facilement que la moralité tout en décourageant des individus d'évaluer de façon responsable la justesse morale de leurs actions. À l'appui de ceci, les athées peuvent évoquer une longue liste d'horreurs commises avec l'appui de la religion.
Les défenseurs de l'éthique religieuse répondent habituellement en qualifiant les nombreux cas d'immoralité au nom de la religion d'"aberrations fondées sur des interprétations radicales ou même extrémistes des écrits religieux", et insistent sur toutes les bonnes choses que la religion peut revendiquer comme étant de son fait, comme des actes de charité.
Quelques théistes ont également argué du fait que l'athéisme favorise l'immoralité, en se fondant sur les exemples des athées qui sont considérés par beaucoup de gens comme des dictateurs, en particulier, Joseph Stalin et Mao Zedong.
Cependant, les athées ont rétorqué que l'existence des personnes immorales (ou amorales) ayant un certain système de croyance (ou manque d'un certain système de croyance) n'indique pas que le système de croyance lui-même est immoral ou amoral. En outre, l'argument qui affirme que l'athéisme est faux parce qu'il mène à des morales pauvres serait une forme d'appel aux conséquences, une erreur logique même si l'athéisme était en effet lié à l'immoralité, il n'impliquerait pas qu'un système athée de croyance est réellement incorrect.
[modifier] Les athées sont une majorité
Le culte des ancêtres en Chine est exclusif de tout autre allégeance à une divinité, qui est une offense à leur mémoire. Le cas de l'Afrique est plus complexe où les "animistes" ne peuvent certainement pas être assimilés à des croyants de religions révélées ; en ce sens la majorité de la population mondiale est athée, de ce fait, ce n'est que dans le Monde Occidental que les athées restent une minorité (voir les statistiques sur l'athéisme).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Le Drame de l'humanisme athée, Henri de Lubac, réédition en 1998, préface de René Rémond ISBN 220406145X,
- Télécommunications et philosophie des réseaux, la postérité paradoxale de Saint-Simon, Pierre Musso, PUF, 1997,
- Traité d’athéologie, de Michel Onfray.