Erich von Manstein
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Erich von Manstein | |
Naissance : | 24 novembre 1887 Berlin, Allemagne |
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Décès : | 11 juin 1973 (à l'âge de 86 ans) Icking, Allemagne |
Nationalité : | Allemagne |
Arme : | Véhicule blindé (Panzer) |
Grade militaire : | Generalfeldmarschall |
Conflits : | Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale |
Faits d'armes : | Bataille de France, Opération Barbarossa, Bataille de Stalingrad |
Distinctions : | Croix de fer |
Autres fonctions : | Conseiller de l'armée de l'Allemagne de l'ouest |
Photo: Erich von Manstein |
Erich von Manstein (24 novembre 1887 - 11 juin 1973) fut un militaire allemand.
Il est célèbre pour s'être opposé à Adolf Hitler en plusieurs occasions, le reste de l'état-major se tenant d'ordinaire coi. Bien que cela aurait dû le faire limoger, il fut l'un des rares généraux à garder la confiance du chef. Néanmoins, il fut finalement mis sur la touche en 1944.
Sommaire |
[modifier] Jeunesse et carrière
Manstein était né Erich von Lewinski à Berlin, le dixième enfant d'un aristocrate prussien, le général d'artillerie Edouard von Lewinski. Orphelin, il fut adopté par son oncle le général Georg von Manstein. Il était destiné à devenir un militaire dès la naissance. Il passa six ans dans le corps des cadets puis s'enrôla dans les 3e gardes à pied en tant qu'enseigne. En 1913, il entra à l'académie militaire et fut promu lieutenant en 1914.
Au début de la Première Guerre mondiale, il servit brièvement sur le front ouest en Belgique, puis fut envoyé en Pologne. Là, il fut blessé et retourna au service en 1915 avec le grade de capitaine. Il demeura officier d'état-major jusqu'à la fin de la guerre. Il se porta volontaire pour un poste de cadre dans la défense de la frontière à Breslau (Wrocław) et servit jusqu'en 1919.
Il prit ensuite part au processus visant à créer la Reichswehr. Promu commandant de compagnie en 1920, puis commandant de corps en 1922, il atteignait en 1927 le grade de major et fut affecté à l'état-major visitant les autres pays pour apprendre sur leurs forces armées. En 1933, il était colonel. Considéré comme non coopératif par Hitler, il fut envoyé en Silésie pour commander la 18e division.
[modifier] Seconde Guerre mondiale
Pendant la campagne de Pologne, il servit dans l'état-major sud sous Gerd von Rundstedt. Il fut le premier à opérer dans la banlieue de Varsovie et, alors que les restes de l'armée polonaise allait vers l'est, il ferma l'encerclement et fut la principale force dans la destruction totale de la poche.
En 1940, il travailla avec Blumentritt et von Tresckow à un plan d'envahissement de la France. Il suggéra que l'armée attaque à travers les forêts des Ardennes, où personne ne l'attendait. Hitler rejeta d'abord la proposition, mais finalement approuva une version modifiée. Il ne participa pas à la campagne. Son approche fut tellement efficace que Manstein fut récompensé par la croix de chevalier.
En février 1941, il fut nommé commandant du 56e corps Panzer. Lors de l'opération Barbarossa, il servit sous le général Erich Hoepner. Attaquant le 22 juin 1941, il avança de plus de 170 km en deux jours et fut capable de saisir les ponts importants à Dvinsk. Durant les mois suivants, il captura Demyansk et Torzhok.
Manstein fut nommé commandant de la 11e armée en septembre 1941 avec la tâche de conquérir la Crimée. L'Armée rouge défendait Sébastopol et cette base importante de la mer noire ne fut pas prise avant la fin juin 1942. Promu maréchal le 1er juillet, il fut envoyé sur le front de Léningrad. Là, ses forces moins nombreuses furent capables d'endiguer l'adversaire, en tuant 60 000.
En novembre 1942, pendant la bataille de Stalingrad, Hitler le nomma commandant de l'armée groupe Don (Heeresgruppe Don) avec la mission de sauver la 6e armée de Friedrich Paulus, encerclée dans la ville. Placé en charge d'un groupe d'hommes et de machines fatigués, il conduisit ses trois divisions panzer à moins de cinquante kilomètres des encerclés. À ce point, il demanda de manière non officielle à ce que la 6e armée tente de le rejoindre, mais Paulus refusa de désobéir aux ordres du führer qui ordonnait une défense de la ville. Une attaque massive par l'Armée rouge à un autre point l'obligea à transférer ses forces à l'armée groupe A dans sa retraite du Caucase vers l'Ukraine pour éviter l'effondrement de l'ensemble du front.
Manstein regroupa et l'année suivante infligea une lourde défaite aux Soviétiques à Krasnograd. L'estimation est de 23 000 soldats tués et 9 000 prisonniers. Il alla ensuite à la reconquête de Kharkov et Belgorod avec le 2nd SS Panzer Corps. En reconnaissance de cette action les feuilles de chêne furent ajoutés à sa croix de chevalier en mars 1943. Manstein proposa alors une action audacieuse pour prendre par le côté l'Armée rouge dans la mer d'Azov à Rostov, mais Hitler préféra la plus conventionnelle opération Citadelle destinée à écraser le saillant de Koursk.
Pendant l'opération Citadelle, Manstein mena la pince sud et, malgré des pertes immenses, parvint à atteindre presque tous les buts désignés, mais suite à l'échec presque total de la pince nord et à l'opération Husky (le débarquement des Alliés en Italie), Hitler décida d'arrêter cette offensive. Manstein protesta en affirmant que la victoire était presque à portée de main. Après Citadelle, les Soviétiques lancèrent une contre-attaque massive sur les forces allemandes épuisées.
En septembre, il fit retraite sur la rive ouest de la rivière Dniepr tout en infligeant de fortes pertes à l'Armée rouge. D'octobre à la mi-janvier de 1944, Manstein « stabilisa » la situation mais fut ensuite obligé de reculer. À la mi-février il désobéit aux ordres d'Hitler et ordonna aux 11e et 42e corps (forte de 56 000 hommes dans six divisions du groupe armée sud) de sortir de la poche de Korsun. Hitler accepta a posteriori cette action et en donna l'ordre alors qu'il était déjà réalisé.
Manstein continua à argumenter avec Hitler à propos de la statégie générale et en, mars 1944, fut mis en disponibilité, remplacé par Walther Model. Cependant, les épées furent ajoutées à sa croix de chevalier. Il fut soigné près de Breslau pour un problème à l'œil et récupéra près de Dresde puis prit sa retraite. Bien qu'il ne participa pas au complot de juillet 1944, il en connaissait l'existence. À la fin de janvier 1945, il rassembla sa famille qui habitait à Leignitz et l'installa dans l'ouest de l'Allemagne.
[modifier] Après guerre
Après la guerre, il fut accusé de crimes de guerre. Il avait ajouté aux ordres d'élimination des « indésirables » que « toutes actions devaient être menées sans arbitraire, égoïsme, sauvagerie et indiscipline, et plus généralement sans mettre en péril l'honneur du soldat ».
Il fut jugé coupable et condamné à 18 ans de prison. Cependant pour des raisons médicales il fut libéré le 6 mai 1953. En 1956, il devint conseiller pour la nouvelle armée de l'Allemagne de l'Ouest, la Bundeswehr, puis s'installa en Bavière.
Ses mémoires de guerre, Verlorene Siege (ISBN 3763752536), furent publiées en 1955.
[modifier] Liens externes
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