Liste des saints sauroctones
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Les dragons, vouivres, tarasques, coulobres et coquatrix vont être domptés, soumis ou tués par des saints locaux dans les premiers siècles du christianisme.
L'on peut énumérer nombre d'entre eux, répertoriés par tous ceux qui se sont passionnés pour les légendes orales et les hagiographies :
- le Graoully, Grawellin ou Graülin de Metz, sur les bords de la Seille : saint Clément (IIIe-IVe s.).
- le coquatrix de Troyes, ou « Chair salée » : saint Loup (Ve s.).
- le dragon des bords de la Seine : saint Samson.
- la Gargouille (GRG) de la forêt de Rouvray, près de Rouen : saint Romain (VIIe s.).
- la Bête de Trou Balignan, près de Granville : saint Germain de la Rouelle.
- le dragon à sept têtes de Saint-Germain-sur-Bresle (Somme) : saint Germain d'Amiens.
- le dragon de Bayeux : saint Vigor.
- le dragon de Savigny (Rhône) et celui de Lucéram (Alpes Maritimes) : sainte Marguerite.
- le dragon de l'île de Batz, précipité dans le « Toul-ar-Sarpant», l'abîme du serpent : saint Pol de Léon.
- la guivre de Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine) : saint Suliac.
- le dragon du Mans : saint Julien et saint Léon.
- le serpent de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) : saint Mauronce.
- le dragon de Draguignan (Dracoenum) au lieu dit Saint-Hermentaire : saint Fortunat ou saint Hermentaire.
- la Tarasque de Tarascon, au bord du Rhône : Hercule qui transperce de ses flèches le Tauriscus, puis sainte Marthe.
- le dragon de Marseille : saint Victor (IIIe s.).
- la Coulobre de la fontaine de Vaucluse : saint Véran (VIe s.).
- le dragon d'Aix-en-Provence : saint Jacques ou saint André.
- le serpent de la roche Huche-Pointue : saint Georges, évêque de Velay (IIIe s.).
- le dragon de Limoges : saint Martial (IIIe s.).
- le drac des gorges du Tarn, ou la grande couleuvre : sainte Enimie et saint Yles.
- le dragon de Jargeau, anciennement Jargolium ou Gargolium (GRG) : saint Vrain.
- le dragon de Meung : saints Mesmin, Lyphard et Dyé.
- le dragon de la Chapelle-Saint-Mesmin : saint Mesmin.
- le dragon de Saint-Dyé-sur-Loire : saint Dié ou Dyé (VIe s.).
- le dragon de Vendôme : saint Bienheuré.
- le dragon de Saumur : saint Florent.
- la Grand' Goule de Poitiers ou « Bonne Sainte Veurmine », sur les bords du Clain : saint Hilaire et sainte Radegonde (IVe s.).
- le dragon de la Dive, près de Saint-Jouin-de-Marnes, ou le dragon d'Oiron (Poitou) : saint Jouin.
- le dragon de Toulouse : saint Saturnin (IIIe s.).
- l'énorme crocodile de Saint-Bertrand-de-Comminges : saint Bertrand.
- le dragon de Bordeaux : la verge de saint Martial.
- le dragon de Paris, vallée de la Bièvre : saint Marcel (IVe s.).
- un serpent monstrueux entre Vaux et Meulan : saint Nicaise.
- le dragon de la grotte de la pointe de Peuvin : saint Gildas.
- le serpent jeté par saint Armel dans la Seiche.
- le serpent étranglé par san Qilico à San-Lorenzo, en Corse.
- le dragon dompté par saint Junien, ermite, dans le Limousin.
- le dragon dompté par saint Front à Périgueux.
etc.
De plus, saint Michel aurait lutté contre le prodigieux dragon de Saint-Vivien-de-Pons.
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Saint Georges, qui a tué le dragon de Lydie est omniprésent dans les paroisses de France, plus répandu encore que l'archange saint Michel !
Les hagiographies n'ont fait que reprendre les anciennes légendes païennes qui survivent ainsi à travers elles. Nombreuses sont les effigies de dragons que l'on sortait jadis en procession lors des Rogations, ou lors du carnaval, dans les fêtes profanes.
Il arrive aussi, une fois n'est pas coutume, que le serpent protège le saint contre les soldats romains qui veulent se saisir de lui, comme dans la légende de saint Pèlerin, à Bouhy, dans la Nièvre !
Partout les saints succèdent aux druides de l'ancienne Gaule.
Il n'y a donc pas une province qui n'ait un ou plusieurs saints locaux ayant tué, dompté, soumis, apprivoisé, rendu inoffensif le Dragon, la Tarasque, le Coquatrix ou la Coulobre personnifiant l'Energie terrible de la Terre, puissance de la montagne, force du torrent, béance du gouffre, dévastation des crues..., qui devenant plus docile prend alors le nom plus doux de Vouivre.
Parmi les explications scientifiques, on peut imaginer (surtout en voyant certaines représentations en gravure) que des animaux crocodiliens ont été tués.