Maladie de Crohn
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CIM-10 : | K50 |
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La maladie de Crohn est une affection inflammatoire chronique pouvant toucher tout le tube digestif avec une prédilection pour l'iléon, le côlon et la région anale.
Son diagnostic repose sur un ensemble des données cliniques, radiologiques, et/ou endoscopiques et histologiques.
Elle peut s'accompagner de manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, oculaires...) et parfois même de localisations extra-digestives. Les principales manifestations cliniques observées au cours des poussées évolutives de la maladie dépendent du siège (grêle, côlon, autre segment digestif) et de l'étendue des lésions. Il s'agit surtout de la diarrhée avec ou sans syndrome dysentérique, des douleurs abdominales parfois de type subocclusif, des manifestations anopérinéales, de l'altération de l'état général avec ou sans fièvre, des manifestations extra-intestinales. Les poussées évolutives peuvent être émaillées de complications, dont certaines peuvent nécessiter une intervention chirurgicale : occlusion, perforation, colectasie, abcès, fistule, manifestations hépato-biliaires.
Sommaire |
[modifier] Symptômes
Principalement une diarrhée chronique (plusieurs semaines à plusieurs mois), surtout hydrique et accompagnée fréquemment de douleurs abdominales. On observe souvent une perte de poids (par malabsorbtion). Il n'est pas rare que les poussées soient accompagnées d'un peu de fièvre. Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement ostéo-articulaires mais aussi hépato-biliaires, oculaires ou cutanées. On utilise un indice d'activité pour savoir si la maladie est en poussée ou non, c'est l'indice de BEST (CDAI pour les anglo-saxons), si ce dernier est inférieur à 150, le patient est en rémission.
[modifier] Incidence
Plusieurs milliers de nouveaux cas par an (probablement de l'ordre de 3 000 à 4 000). La maladie de Crohn reste une maladie rare. Elle concerne préférentiellement les adolescents et adultes jeunes. On estime à 120 000 le nombre de patients touchés en France en 2005.
[modifier] Étiologie
Encore en grande partie inconnues. Les dernières hypothèses évoquent une prédisposition génétique (plusieurs gènes identifiés), un facteur déclenchant environnemental (bactérie ?) et la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée. On est donc en présence d'une maladie multifactorielle au même titre que la rectocolite hémorragique ou la polyarthrite rhumatoïde, autres maladies proches.
[modifier] Endoscopie
La visualisation directe des lésions est capitale pour affirmer le diagnostic. Les atteintes sont en général diffuses et discontinues, les contours flous. Les zones touchées sont typiquement le colon et les derniers centimètres de l'iléon. Les lésions rencontrées sont a type d'ulcérations, souvent aphtoïdes ou profondes, elles peuvent se présenter sous forme de véritables fissures dans la muqueuse.
[modifier] Histologie
Dans les biopsies de muqueuse digestive on recherche un granulome epithélioïde. Sa découverte est un argument fort en faveur du diagnostic de la maladie.
[modifier] Vidéocapsule
C'est une petite caméra vidéo que les patients avalent et qui enregistre les images du tractus digestif. Son principal atout est de pouvoir visualiser l'intestin grêle, en effet ce dernier est inaccessible à l'endoscopie.
[modifier] Radiologie
Utile pour observer les zones non visibles par endoscopie (en particulier l'intestin grêle). Elle permet de détecter d'éventuelles sténoses (rétrécissements).
[modifier] Scanner
Plus perfectionné que la simple radio, ce dernier peut aider au diagnostic, particulièrement s'il existe des fistules.
[modifier] Complications
[modifier] à court terme
On craint surtout les sténoses, fissures, fistules ou perforations, une colectasie (dilatation toxique du côlon) ou une colite grave (poussée très sévère d'emblée).
[modifier] risques à long terme
Il existe, après 10 ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colo-rectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière (coloscopies).
[modifier] Traitement
Le traitement d'attaque repose surtout sur les corticoïdes. Le traitement préventif se partage entre les salicylés (sulfasalazine ou mésalazine) et les immunosuppresseurs.
[modifier] Traitement des poussées
- Salicylés pour les poussées minimes.
- Corticoïdes pour les poussées modérées à sévères.
- Infliximab (immunomodulateur, anti-TNF alpha) ou chirurgie pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements.
[modifier] Traitement d'entretien (préventif)
Azathioprine (immunosuppresseur), méthotrexate ou infliximab.
[modifier] Chirurgie
Parfois nécessaire, le plus souvent en dernier recours, après échec des traitements medicaux :
- au niveau de l'intestin grêle : en cas de sténose (le plus souvent iléale) ou de fistule
- au niveau du colon : en cas de colite aigüe grave ne répondant pas au traitement médical ou compliquée de perforation, d'hémorragie ou de dilatation majeure (mégacôlon toxique)
- en cas d'atteinte anopérinéale grave.
[modifier] Régime
D'un intérêt discuté. Utile surtout pour fortifier le terrain et éviter les rechutes. Certains probiotiques pourraient être utiles. De plus en plus de nutritionnistes préconisent un régime dit hypotoxique ou ancestral (voir la page suivante: Nutrition Seignalet). Il consiste, principalement, a éliminer le gluten, les produits laitiers et les sucres raffinés de l'alimentation du patient atteint de ces troubles intestinaux chroniques. Les solutions médicamenteuses n'étant que palliatives, les patients se tournent vers une hygiène de vie conforme aux spécificités de leurs systèmes digestifs.
[modifier] La maladie et le tabac
L'arrêt définitif de toute consommation de tabac est très fortement conseillé. [lire en ligne], [lire en ligne]
[modifier] Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel est difficile à faire car la maladie peut avoir, à tort, été étiquetée comme un trouble fonctionnel digestif, intestinal (TFD, TFI ou colopathie fonctionnelle).
On peut confondre facilement rectocolite hémorragique (ne touchant que le côlon) et maladie de Crohn (pouvant toucher tout le tube digestif), toutes deux des formes de Mici (maladie inflammatoire chronique intestinale).
Le diagnostic peut ne pas être porté avec certitude entre ces deux entités lors des premières poussées, on parle alors de colite indéterminée. Dans la plupart des cas, l'évolution de la pathologie et de ses signes cliniques permet, après plusieurs mois ou années, de finir par determiner avec précision la maladie concernée et donc d'adapter au mieux la stratégie thérapeutique. Il arrive cependant que la colite reste indéterminée, le débat actuel étant de savoir si ce n'est pas une troisième entité des Mici !
Certaines colites infectieuses peuvent aussi présenter un tableau trompeur.
[modifier] Historique et étymologie
Maladie décrite précisément dans les années 1930 aux États-Unis par le Docteur B. Crohn (1884-1983), chirurgien à New York au Mount Sinaï Hospital.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Informations générales
- (fr) AFA La maladie de Cröhn
- (fr) La maladie de Crohn, Site Sante-AZ
- (fr) Maladie de Crohn
- (fr) Forum de discussion à propos des maladies de l'intestin
- (fr) La Crohnique, un site différent sur la maladie de Crohn
- (en) Crohn's Disease - US National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases
- (en) Crohn's Disease - WebMed
- (en) Crohn's Disease: Clinical and Alternative Treatment
- (en) Crohn's Disease - HealthAtoZ
- (en) How the disease came to be known as Crohn's disease
- Organisations
- (fr) Maîtriser la maladie de Crohn, Le Généraliste n°2147, 23 octobre 2001
- (fr) Compagnie Thermale de Plombières : traitement de la Maladie de Crohn
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