Moldave
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Cet article traite de la langue moldave, et pas des habitants de la Région de Moldavie ou de la République de Moldavie
Le moldave (Limba moldovenească, code ISO 639 : mol, mo) est la langue officielle de la république de Moldavie. Tous les linguistes affirment que le moldave est purement et simplement du roumain rebaptisé pour des raisons politiques.
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[modifier] Controverse
L'existence de cette langue en tant que langue différenciée de la langue roumaine est sujette à controverse. Tous les linguistes spécialisés dans la langue roumaine, ainsi que la majorité des locuteurs de la république de Moldavie qui ont le roumain pour langue maternelle, savent que le moldave est purement et simplement du roumain rebaptisé pour des raisons politiques. Les lexicologues affirment qu'à partir du moment où il n'y a pas d'isoglosse entre roumain et moldave, puisque les locuteurs des deux groupes se comprennent spontanément et complètement, il s'agit d'une seule et même langue. Toutefois il existe un accent moldave, présent aussi bien en Moldavie roumaine qu'en République de Moldavie. La position officielle du gouvernement communiste moldave, par contre, est que le moldave est une langue à part entière et que les allégations que le moldave puisse être du roumain seraient le fruit de l'expansionnisme roumain. Sur la rive gauche du Dniestr, dominée par la république autoproclamée Pridniestrienne connue sous le nom de Transnistrie, le moldave s'écrit encore en caractères cyrilliques russes, comme à l'époque soviétique. Cette controverse a abouti en République de Moldavie à une double discrimination linguistique, qui contribue à l'instabilité du pays: d'une part, seuls les autochtones roumanophones et leur langue ont droit au nom de Moldaves, ce qui fait que les minorités (un tiers de la population) se sentent exclues du pays; d'autre part, seules les minorités ont le droit de développer leur langue, leur culture et leur identité en tant que membres de civilisations dépassant les frontières du pays (russe, ukrainienne, bulgare, turcophone...); ce droit est dénié aux roumanophones qui n'ont pas le droit de s'affirmer roumains, et qui ne se sentent donc pas reconnus, eux non plus.
[modifier] Histoire
Il semblerait qu'avant l'unification des principautés de Valachie et de Moldavie, vers 1860, pour former un nouvel État, la principauté puis le royaume de Roumanie, l'appellation de la langue romane parlée par une majorité de locuteurs de ces régions, nommés en français Valaques et Moldaves, était le moldave ou le valaque. Après la formation de la Roumanie, cette langue s'est appelée « roumain », tant en référence au nom du nouvel État, que pour renforcer l'idée d'unité de nation, ainsi que l'idée romantique de descendance des Roumains des anciens Romains, anciens colonisateurs de ces régions jusqu'au milieu du Ve siècle.
En 1918, le territoire de la république de Moldavie actuelle, la Bessarabie, qui faisait partie de l'Empire russe depuis 1812, a rejoint le Vieux Royaume et sa région la Moldavie, pour former la Grande Roumanie, la langue romane parlée par ses habitants a été naturellement nommée le roumain (rom. româna), et non le moldave.
Lorsque que l'URSS a annexé la Bessarabie en 1940, conformément aux accords du pacte germano-russe, donnant naissance à la République socialiste soviétique de Moldavie, est apparu pour la langue le terme de moldave, avec comme justification que ce moldave se serait développé dans toute la Moldavie parallèlement au roumain, donc de façon différentiée pour tenir compte d'une majorité de locuteurs d'origine slave, alors que le roumain serait plutôt parlé par des locuteurs d'origine romane. L'alphabet latin a rapidement été abandonné pour l'alphabet cyrillique, utilisé pour écrire les langues slaves, une curiosité quand l'on sait que le roumain est une langue romane. De plus, pendant toute l'occupation soviétique, les roumanophones ont été encouragés à utiliser la langue russe, celle-ci étant la condition d'accès à un meilleur niveau d'éducation, d'ascension sociale et de pouvoir politique.
[modifier] Le moldave, expression de l'identité nationale
En 1989, le moldave a été déclaré langue officielle de la république de Moldavie (qui était encore une république socialiste soviétique), mais l'usage de l'alphabet latin a été rétabli. Cette décision provoquera le 2 septembre 1990 la sécession après une guerre civile de la « République moldave du Dniestr » ou « Transnistrie ». Cet état que la communauté internationale ne reconnaît pas, possède aujourd'hui trois langues officielles : le russe, l'ukrainien et le moldave, toujours écrit avec l'alphabet cyrillique.
Depuis l'accession à l'indépendance de la république de Moldavie en 1991, la constitution (article 13-1) établit que : « La langue officielle de la république de Moldavie est la langue moldave, et utilise l'alphabet latin. » En 1996, une proposition du président de la république Mircea Snegur de changer le nom de la langue en roumain a été rejetée par le parlement moldave.
En 2002, le gouvernement de la république de Moldavie a entrepris de donner au russe les mêmes privilèges qu'au moldave, d'abord en décrétant son apprentissage comme langue étrangère obligatoire à l'école. Cette mesure a provoqué une vague d'indignation dans la population majoritairement roumanophone. Des manifestations ont été organisées à Chişinău ainsi que dans d'autres grandes villes.
En 2003, le gouvernement moldave a fait publier un dictionnaire bilingue moldave-roumain, accompagné d'une préface virulente avec pour objectif de démontrer que les deux pays parlent des langues distinctes. Les linguistes de l'Académie roumaine ont déclaré que tous les mots moldaves sont tout aussi bien des mots roumains. Même en république de Moldavie, le chef de l'Institut de Linguistique, Ion Bărbuţă, a qualifié ce dictionnaire d' « absurdité », qui ne sert qu'à des fins politiques. Le gouvernement moldave a catalogué ces réactions académiques comme étant une expression de l'expansionnisme roumain et a accusé le gouvernement roumain d'en être responsable.