République de Moldavie
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- Pour les articles homonymes, voir Moldavie (homonymie).
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Devise nationale : Aucune | |||
Langues officielles | Moldave | ||
Capitale | Chişinău | ||
Président Premier ministre |
Vladimir Voronin Vasile Tarlev |
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Superficie - Totale - Eau (%) |
Classé 134e 33 843 km² 1,4 % |
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Population - Totale (2006) - Densité |
Classé {{{population_rang}}}e 4 325 682 hab. 127 hab./km² |
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Indépendance - Date |
de l'URSS 27 août 1991 |
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Gentilé | Roumains | ||
Monnaie | Leu (MDL ) |
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Fuseau horaire | UTC +2 (été +3) | ||
Hymne national | Limba noastră ('notre langue') | ||
Domaine internet | .md | ||
Indicatif téléphonique |
+373 |
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Fête nationale | Le 27 août - Ziua Independenţei - Le Jour de l'Indépendence, le 31 août - Limba noastră - Notre langue |
La République de Moldavie (en français courant), Republica Moldova en roumain et République de Moldova pour les Affaires Etrangères et l'O.N.U., est un pays d'Europe orientale enclavée entre la Roumanie et l'Ukraine, occupant les régions de Bessarabie et de Transnistrie.
Sommaire |
[modifier] Son nom en français
En français comme dans les autres langues, le nom de Moldavie a une signification historique et géographique : il désigne le territoire de l'ancienne Principauté de Moldavie (1359-1859) aujourd'hui partagé entre la République de Moldavie, successeur de la République socialiste soviétique de Moldavie, et la région de Moldavie en Roumanie voisine (8 départements).
Cette signification entretient une dispute entre les autorités de Chisinau et celles de Bucarest pour savoir si les héritiers de la Moldavie historique (les Moldaves de Roumanie et les Moldaves de la République de Moldavie) sont ou ne sont pas des Roumains :
- selon les autoritées moldaves, les Moldaves de République de Moldavie (republica Moldova) mais aussi, selon certains auteurs, ceux de la région de Moldavie en Roumanie (Moldova) ont une culture et une langue très proche des Roumains mais pas identique.
- selon les autorités roumaines, les Moldaves qui sont dans la région de Moldavie en Roumanie sont bien des Roumains comme les autres, avec des spécificités régionales. Leur langue et leur culture ne sont pas différentes de ceux qui habitent en République de Moldova hormis une influence russe récente dans cette dernière.
Ainsi chaque pays soutient une thèse qui touche à la population de l'autre pays. Il faut cependant noter que les Moldaves de Roumanie manifestent tous la même opinion que leur administration, alors que ceux de République de Moldavie sont plus divisés quand il s'agit de la thèse de leur propre administration : ils sont contre (surtout les jeunes), ne savent pas vraiment, ou sont d'accord avec leurs autorités (plutôt les anciens et les populations de langue russe et ukrainienne).
[modifier] Histoire
Article entier : Histoire de la République de Moldavie
- il y a plus de 18 siècles : peuplée par les Daces ou Thraces septendrionaux (selon Hérodote), la région échappe à la conquête de la Dacie par l'Empire romain: seul le sud (départements de Cahul et Taraclia) est intégré à la province romaine de Scythia minor
- au Moyen Âge : elle fait partie depuis 1359 la Principauté de Moldavie et à partir de 1538 elle doit payer tribut à l'Empire ottoman pour pouvoir garder l'autonomie interne
- 1812 : elle est conquise par les Russes qui visent le contrôle des bouches du Danube
- 2 décembre 1917 : indépendance de la République Démocratique de Moldavie (jusqu'à la Mer Noire)
- pendant la Première guerre mondiale, le 27 mars 1918, son Parlement vote le rattachement à la Roumanie - mais fin 1918, elle passe sous contrôle communiste et le Parlement appelle à la rescousse une division roumaine épaulée par l'armée française Berthelot
- 2 août 1940 : en application du Pacte Hitler-Staline, au début de la Seconde Guerre mondiale l'URSS envahit le territoire, que les Roumains évacuent sans combattre (le roi Charles II, pro-allié, est encore au pouvoir): déportation des roumanophones instruits
- en juin 1941, la Roumanie, cette fois dirigée par Antonescu, le "Pétain roumain", attaque l'URSS du côté de l'Axe et récupère le territoire: déportation de 140.000 juifs (210.000 autres fuient vers l'URSS: la plupart seroint rattrappés par la Wehrmacht ou l'armée roumaine et tués en Ukraine) et de certains rroms
- en mars-août 1944 l'URSS récupère à son tour le territoire: déportation de 120.000 roumanophones accusés de collaboration de septembre 1944 à mai 1945
- sous le régime soviétique, une intense colonisation slave se poursuit: en 1988, 86 % des dirigeants sont des non-Roumains (Russes pour la plupart)
- 1987-91: sous Gorbatchev, la politique de perestroika se traduit en Moldavie par une revendication de reconnaissance de l'identité roumaine des autochones et par un retour à l'alphabet latin, le roumain devenant officiel à côté du russe
- 27 août 1991 : la République de Moldavie proclame son indépendance, immédiatement reconnue par la Roumanie, puis par la communauté internationale
- en décembre 1991, la République Moldave Pridnistréenne dite Transnistrie proclame son indépendance par rapport à Chisinau (non-reconnue par la communauté internationale), et demande son rattachement à la Russie ou à l'Ukraine; 500 "cosaques" russophones encadrés par la 14e armée russe (stationnée à Tiraspol) prennent le contrôle de la rive gauche du Dniestr où se trouvent 80% des industries, l'arsenal de Colbasna et la centrale hydroélectrique de Dubasari; un millier de volontaires Moldaves armés passent en Transnistrie pour en reprendre le contrôle, mais sont repoussés (250 tués)
- depuis 1992, sous la menace constante de couper le gaz et l'électricité, la Russie qui en accord avec les occidentaux considère la Moldavie comme relevant de sa sphère d'influence exclusive, convainc les électeurs moldaves de voter pour les partis amis de la Russie; c'est le cas du gouvernement communiste actuel, présidé par un russophone et élu à une grosse majorité (61 députés sur 101) lors d'élections libres validées par la communauté internationale. Les partis envisageant, dans le futur, un possible rattachement à la Roumanie (donc à l'Union européenne) ont fait moins de 10% des voix.
[modifier] Géographie
[modifier] Emplacement
La République de Moldavie occupe la partie centrale de la Bessarabie, telle qu'elle fut définie en 1812, lorsqu'elle fut enlevée à la Principauté de Moldavie, entre le Prut, le Dniestr et la Mer Noire. Le reste de la Bessarabie de 1812 appartient aujourd'hui à l'Ukraine (Hotin, au nord, et la région sud située entre la République de Moldavie, la Roumanie, l'embouchure du Dniestr et la Mer Noire).
La République de Moldavie s'étend aussi sur une partie de la Podolie (rive gauche du Dniestr) qu'elle partage également avec l'Ukraine. C'est là que se situe la République Pridniestréenne moldave autoproclamée, dite Transnistrie, non-reconnue par la communauté internationale, mais protégée par la présence militaire russe qui marque face à l'Union européenne le début de la zone d'influence russe, et dissuade les Moldaves de céder à l'attraction du modèle politique occidental.
Située dans le sud-est européen, aux confins des Balkans, entre les grandes plaines russes et ukrainiennes, et la Roumanie membre de l'Union européenne, la République de Moldavie se trouve au cœur d’une zone géostratégique de premier ordre. Le fait que, dans l’Histoire récente, son territoire ait été disputé par les grandes puissances autour d’elle (Autriche, Russie, Turquie) le prouve.
[modifier] Subdivisions
Voir: la liste des villes de la République de Moldavie
Région de Criuleni
La question de l'organisation administrative du pays n'a jamais été envisagée du point de vue de l'état de droit (mêmes droits pour tous, à égalité) ni du point de vue pratique et ergonomique (des subdivisions basées sur la géographie). Au contraire, elle a été instrumentalisée dans le cadre du combat politique entre la majorité autochtone roumanophone, et les minorités slavophones. Les dirigeants de la communauté roumanophone ont essayé d'appliquer à la Moldavie la tradition administrative roumaine, elle-même d'inspiration française, en mettant en place des judetse (départements) de statut égal. Les dirigeants slavophones, inspirés par le modèle soviétique, ont au contraire préféré des raïons (arrondissements), avec des différences entre raïons urbains et ruraux, et des autonomies locales basées sur l'ethographie. Un compromis qui ne satisfait personne, et qui introduit des différences de droit d'une région à l'autre, a abouti en fin de compte à une fédéralisation profitant à la République Pridnistréenne moldave dite Transnistrie, située entre le Dniestr et l'Ukraine et au pays Gök-Oguz ou Gagaouzie, considérées comme des "unités terrtoriales autonomes". "Capitale" de la Transnistrie : Tiraspol. Président : Igor Smirnov. Ces deux territoires, où l'autorité de l'état ne s'exerce pas, disposent à eux seuls de 85% de la puissance économique de la Moldavie, alors qu'ils ne représentent que 18% de son territoire.
[modifier] Démographie
- Article détaillé : Démographie de la République de Moldavie.
La République de Moldavie (hors la "république" autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie) compte 3.388.000 habitants, selon le recensement de 2004, en baisse de 208.000 habitants (pour la plupart, expatriés) par rapport à 1989. Au total, on peut supposer que la population de la République de Moldavie, atteint en 2005 un peu moins de 3.455.000 habitants.
La région est au carrefour de deux cultures : la latine et la slave. La proximité de la Mer Noire lui offre aussi une ouverture sur le bassin économique de l’Asie et sur la route de la soie. Cette situation se traduit depuis 1812 par une grande diversité ethnique, linguistique et culturelle (par exemple, selon le dernier recensement de 2004 les roumains représentent 67 % de la population, 33% étant des Ukrainiens, des Russes, des Gök-Oguz ou Gagaouzes, des Bulgares, desJuifs, des Arméniens et des Grecs). Au brassage de cultures et aux vagues migratoires pendant le développement économique du XIXème siècle se sont ajoutées au XXème siècle les tragédies de la déportation et l'intensification de la colonisation. Le recensement ne tient pas compte du fait que 70 % de la population est bilingue (roumain – russe), 30% seulement étant unilingues (roumain seul ou russe seul). C'est pourquoi, selon les recensements et les auteurs, depuis 1910, la proportion de roumains varie de 56% à 79%.
Le Bureau National de Statistique de Chişinău a publié les résultats officiels du recensement, qui offrait aux citoyens roumanophones la possibilté de choisir entre "roumain" et "moldave". Selon Moldpres, seuls 2,2 % se sont déclarés roumains: les "roumains" sont donc, très officiellement, ultra-minoritaires en Moldavie. 8 % des citoyens se déclarent ukrainiens, 5,9 % russes, 4,4 % gagaouzes (Gök-Oguz c'est à dire "Taureaux Bleus", population turcophone mais chrétienne), et la très grande majorité (près de 80 %) se désignent comme « moldaves » (alors qu'aux recensements précédents, les roumanophones oscillaient toujours entre 63 et 67%). Il semblerait donc, à la grande satisfaction du gouvernement actuel, que 99 % des roumanophones et 20% des slavophones aient choisi de se déclarer de "langue moldave": un exemple qui, transposé à la Belgique par exemple, donnerait 99% de locuteurs de la "langue belge" parmi les Wallons, et 20% parmi les Flamands. Ces résultats ne concernent pas la "république" Pridniestréenne ou Transnistrie, où la population roumanophone constitue seulement environ 40 % de la population, contre 25 % d'ukrainiens et 20 % de russes. La population de "république" Pridniestréenne ou Transnistrie est estimée entre 750.000 et 800.000 personnes (selon les sources).
Selon des chiffres officieux, environ 1/4 de la population a émigré à l'étranger (Pays d'Europe occidentale principalement, Russie et Ukraine) soit un taux migratoire net de -25 %. Les roumanophones choisissent surtout la Roumanie, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les slavophones surtout les pays ex-soviétiques, la Pologne et l'Allemagne. Par ailleurs, environ 150.000 citoyens moldaves ont également obtenu le citoyenneté roumaine et/ou russe ou ukrainienne.
[modifier] Culture
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Jour de l'An | Anul Nou | |
7 janvier et 8 janvier | Nöel orthodoxe | Crăciunul | |
8 mars | Journée internationale de la Femme | Ziua internatională a femeii | |
20 mars -> 31 mars | Journées de la francophonie en Moldavie | Zilele francofoniei in Republica Moldova | |
Pâques | Pastele | En conformité avec calendrier orthodoxe | |
1er mai | Fête du travail | Ziua internatională a muncii | |
9 mai | Victoire 1945 | Ziua victoriei | Fin de la Seconde Guerre mondiale |
27 août | Jour de l'indépendance 1991 | Ziua independenţei | Fête nationale |
31 août | Jour de notre langue | Sărbătoarea « Limba noastră » | Réinstauration de l'alphabet latin, 1989 |
13 octobre et 14 octobre | Journée nationale du vin et Fête du Vin | Ziua natională a vinului si Festivalul Vinului | http://www.turism.md/rom/wine |
Patrimoine culturel:
- Ermitage de Butuceni
- Forteresses : Cetatea Albă, Hotin, Orhei, Soroca, Tighina
- Site archéologique d'Orheiul Vechi
[modifier] Économie
Le pays, hors la "république" autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie, est circonscrit par deux fleuves : le Prut et le Nistru ou Dniestr: le premier n'est pas navigable, le second est bloqué par la "république" Pridniestréenne, ce qui accentue son isolement.
La République Pridnistréenne moldave dite Transnistrie, située entre le Dniestr et l'Ukraine et le pays Gök-Oguz ou Gagaouzie, sont des "unités terrtoriales autonomes". "Capitale" de la Transnistrie : Tiraspol. Président : Igor Smirnov. Ces deux territoires, où l'autorité de l'état ne s'exerce pas, disposent à eux seuls de 85% de la puissance économique de la Moldavie, alors qu'ils ne représentent que 18% de son territoire.
Ayant perdu en août 1940 les 4 ports de la Bessarabie: Reni, Izmail, Chilia ou Kilia et Cetatea-Alba ou Bilhorod-Dnisterski, rattachés à l'Ukraine, la République de Moldavie est une enclave, au sens économique du terme. Par un échange territorial avec l'Ukraine en 2002, elle a cependant obtenu 500 mètres de rivage sur le Danube, où elle envisage de construire le port de Giurgiulesti, alors que par de simples accords économiques, elle pourrait avoir accès au ports roumains ou ukrainiens directement reliés à son réseau routier et ferroviaire. Les obstacles qui freinent les échanges sont physiques (insuffisance des infrastructures), politiques (blocage ferroviaire par la Transnistrie, abandon du projet de lignes à trois rails compatibles à la fois avec le réseau européen et le russe, abandon de la liaison ferroviaire Cahul-Reni), et structurels (contrôles prolongés aux frontières, coûts de transport prohibitifs, sous-développement).
La République de Moldavie (qui était le principal fournisseur de vin, de légumes et de fruits pour les anciennes républiques soviétiques) est devenue après la chute de l'URSS en 1991 un des pays les plus pauvres d'Europe.
La perte de certains marchés traditionnels, la dépendance énergétique au gaz russe, et la sécession de la "république" autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB qui est en 2006 inférieur à celui du Belgladesh, et le plus bas d'Europe, malgré une forte croissance économique (plus de 8 % en 2005 depuis l'an 2000).
Cela est dû au manque de réformes structurelles et à une économie souterraine évaluée à près de 40 % du PIB, provoquant une inflation à deux chiffres (entre 12 % et 15 % par an) et un déficit commercial important (financé en partie par les transferts d'argent des Moldaves qui travaillent à l'étranger).
[modifier] Politique
[modifier] Régime
De jure, c'est une démocratie parlementaire membre du Conseil de l'Europe.
Le Parti des communistes de la République de Moldavie (PCRM), de « pro-russe » lors des dernières élections, a effectué un net virage pro-européen lors des élections du 6 mars 2005. Le PCRM a recueilli 46 % des suffrages et remporte 56 sièges sur 101. Il est cependant en recul de 4 % et perd 15 sièges par rapport au précédent scrutin du 25 février 2001. Le Bloc "Moldavie démocratique" (BMD) arrive en deuxième position et obtient 28,5 % des voix et 34 sièges. Cette coalition de centre été composée de trois formations : l'Alliance "Notre Moldavie" présidée par Serafim Urechean, maire de la capitale Chişinău, le Parti démocratique de Moldavie, présidé par Dumitru Diacov, ancien président du Parlement et le Parti social-libéral, dirigé par le politologue Oleg Serebrian. Le Parti populaire chrétien-démocrate, formation de droite, dirigé par Iurie Rosca, recueille 9,1 % des suffrages et remporte 11 siéges.
Sans surprise, le Président de la République de Moldavie, le communiste Vladimir Voronin, a été réélu le 4 avril 2005, à bulletins secrets, par le Parlement pour un deuxième mandat de quatre ans à la tête de l’État. Depuis la réforme constitutionnelle de 2000, le Président de la république doit, pour être élu, recueillir au moins la majorité des trois cinquièmes des cent un députés, soit soixante et un suffrages.
Le Parti communiste ne comptant que cinquante-six députés, Vladimir Voronin a dû rassembler au-delà de sa propre formation, recueillant 75 voix, soit 14 de plus que le seuil minimum requis. Son seul opposant, le président de l’Académie des sciences, Gheorghe Duca a obtenu une seule voix. Ce dernier avait été présenté par le Parti communiste afin que le scrutin puisse se dérouler (le Bloc Moldavie démocratique et le Parti populaire chrétien-démocrate ayant renoncé à présenter un candidat).
Vingt-trois parlementaires du groupe de l’Alliance « Notre Moldavie », membre du Bloc Moldavie démocratique, ont suivi le mot d’ordre de Serafim Urechean, et ont refusé de participer à l’élection. 22 députés appartenant aux deux autres formations de ce Bloc – le Parti démocratique et le Parti social-libéral et les parlementaires du groupe de Parti populaire chrétien-démocrate, ont pris part à l’élection. Enfin, deux bulletins de vote ont été déclarés invalides.
De facto le régime politique de la Moldavie est un "communisme de marché" où la formation politique dominante est un parti communiste qui tolère des candidatures adverses mais s'appuie sur le soutien russe (dont dépend l'approvisionnement énergétique du pays), et où la structure de l'économie est un mélange d'ultra-libéralisme et de protectionnisme très peu social.
Amnesty International ne considère pas la Moldavie comme un état de droit et relève de nombreuses violations des droits de l'homme lors des interpellations et des incarcérations, de nombreuses irrégularités dans les procédures judiciaires, de nombreuses entorses à la liberté de la presse et un usage immodéré du clientélisme, de l'intimidation et du chantage (notamment économique) dans la vie politique. Les rapports d'Amnesty International n'état cependant pas pris en compte dans la politique des Etats, la Moldavie est considérée par la communauté internationale comme suffisamment démocratique pour que 99% des demandes d'asile politique émanant de citoyens moldaves soient rejetées.
Voir aussi :
- la liste des présidents de la République de Moldavie
- la liste des premiers ministres de la République de Moldavie
[modifier] Union avec la Roumanie
Revendiquée par les roumanophones presqu'unanimes lors des grandes manifestations de 1990, mais combattue par les russophones auxquels les ultra-nationalistes pro-roumains promettaient "la valise ou le cercueil", cette union a finalement été rejetée par référendum en 1992, dans un contexte de conflit avec la Russie, principal fournisseur d'énergie bon marché pour la Moldavie. Actuellement les rares partis qui la revendiquent encore représentent moins de 10 % des voix.
[modifier] La querelle linguistique
Officiellement, l'objet de la querelle linguistique qui oppose les "roumanistes" aux "moldavistes" est de savoir si le roumain et le moldave sont deux variantes d'une langue commune ou si elles sont la même langue. Mais en réalité, les vrais enjeux sont purtement politiques: les locuteurs, eux, se comprennent spontanément et complètement, et aucune distinction n'est faite entre ces deux langues par les experts. Ceux-ci s'accordent à admettre que le fond lexical de base et la structure grammaticale des langues sont communs, même s'il existe un accent régional et quelques expressions spécifiques (qui se retrouvent d'ailleurs des deux côtés du Prut, la rivière séparant Roumanie et Moldavie.
Les deux présidents Ion Iliescu et Vladimir Voronin avaient beau avoir amené des interprètes, lors de leur rencontre à Costesti Stânca, ces derniers ont en fait bavardé uniquement entre eux, durant tout l'entretien, tandis que les présidents dialoguaient, sans leur secours, tantôt en roumain, tantôt en russe (Voronin est russophone, Iliescu a fait ses études à Moscou) ...
La parution d'un dictionnaire moldave-roumain de 347 pages, et avec plus de 19 000 entrées en juillet 2003 à Chişinău, sous la direction de Vasile Stati, président du département de la Culture du Parti des communistes de la République de Moldova (PCRM), pourrait donner à croire que la cause est entendue, mais quiconque a lu "La méthode à Mimile" (un pastiche des méthodes d'apprentissage rapide des langues étrangères, mettant en parallèle un français très châtié et l'argot de la rue) y reconnaîtra la mème démarche, mais cette fois menée au premier degré pour des raisons politiques. On retrouve d'ailleurs cette démarche de tri linguistique forcé en macédoine (par rapport au bulgare) et dans l'ex-Yougoslavie (entre les Croates, les Bosnioaques, les Serbes et les Monténégrins).
L'histoire du "moldavisme" commence le 12 octobre 1924 avec la création de la République Autonome Socialiste Soviétique Moldave (RASS de Moldavie) en Podolie, sur la rive est du Dniestr, au sein de la République Socialiste Soviétique d'Ukraine. La RASSM est un de ces "bantoustans soviétiques" où les autorités expérimentent des "novlangues", comme Lyssenko expérimentait une nouvelle biologie en créant des règles génétiques sans aucun rapport avec ce qui se passe réellement dans les chromosomes. Ainsi va apparaître « une langue et une littérature nouvelle » dans la RASS de Moldavie (dont la plupart des habitants ne sait ni lire ni écrire), première étape de rapprochement des langues (donc des populations) « moldave » et russe, au détriment du roumain, considéré comme un élément dangereux par le pouvoir soviétique (le Roumanie est une démocratie parlamentaire de 1921 à 1938). L'interdiction de l'alphabet latin en 1938 (alors que depuis 1859 le roumain s'écrit en caractères latins, également officialisés dans la RASSM en 1932) et son remplacement par le cyrillique Russe (alors qu'avant 1859, le roumain s'écrivait en caractères slavons, que la Bessarabie avait conservés jusqu'en 1919), montrent l'intention russificatrice des autorités de Moscou. En Août 1940, lors de l'annexion de la Bessarabie par l'URSS, en application du Pacte Hitler-Staline, la RASSM est érigée en République unionale à égalité avec l'Ukraine, mais la nouvelle République, officiellement créée "pour" les romanophones d'URSS, se révèle en réalité être dirigée "contre" eux, et c'est pourquoi lors de la "perestroika" de Gorbatchev, les autochtones revendiqueront en masse leur rattachement à la Roumanie.
En 1989-1991, avec le retour à l'alphabet latin, l'adoption du drapeau, d'un hymne et d'une nom de monnaie roumains, le "moldavisme" semblait mort. Le président moldave Mircea Snegur (agrarien) développa la doctrine "un seul peuple, deux États" pour affirmer l'indépendance de la Moldavie sans nier l'identité roumaine de ses autochtones (pas plus que l'identité russe de ses russophones, etc). C'était compter sans Moscou (la nouvelle Moscou nationaliste d'Eltsine et de Poutine) et sans le président roumain Iliescu, qui déclara en 1992: "nous n'allons pas rompre nos accords avec la Russie pour quelques Moldaves de plus, et puis la Roumanie a deja deux millions de magyars et un million de rroms, elle n'a nul besoin d'un million et demi de russophones!". Le résultat fut un retour en force du "moldavisme" lors des élections de 1994, lorsque la langue roumaine fut de nouveau officiellement définie comme "moldave" comme à l'époque soviétique. Depuis, les "moldavistes" alignent les experts pour accréditer la thèse d'une "différence fondamentale" qu'il y aurait entre :
- les Roumains de Roumanie qui parlent roumain, issus d'un peuple parlant un fond roman très peu influencé par le slave, puisque localisés dans un espace magyaro-balkanique (malgré 20 % de mots slaves en roumain)
- et des Moldaves de République de Moldavie, parlant moldave, issus d'un peuple parlant le même fond roman mais très influencé par le slave, compte tenu de leur appartenance à un espace russo-pontique (malgré le nombre important de mots hongrois en "moldave": 8%, autant qu'en Roumanie : même les noms de Chisinau, Orhei, Miclauseni, Ciobruci sont d'origine magyare: Kis-Jeno, Varhely, Miklosfalu, Csupor-Ciubarciu furent d'abord des fortins de soldats Sicules postés par les Voévodes moldaves sur le chemin des envahisseurs tatars).
Mais, en dépit des manifestations et grèves du corps enseignant, les "moldavistes" nient ces réalités et essaient même de différencier le nom de la Moldavie indépendante, de celui de la Moldavie historique: ainsi, ils ont réussi à accréditer à l'O.N.U., en anglais et dans les langues latines, le néologisme "Moldova" (forme pourtant roumaine du nom) par opposition à la forme historique Moldavia, Moldavie; et en allemand, le néologisme "Moldawien" par opposition à la forme historique Moldau. L'effacement du nom historique s'accompagne, comme à l'époque soviétique, de distorsions et d'occultations de l'histoire moldave: la tendance est de séparer le territoire de l'actuelle république du reste de l'ancienne principauté, en affirmant que ce territoire n'a pas été partie intégrante de la Moldavie historique, mais succesivement de la Russie kiévienne, de la Lituanie puis de l'Empire ottoman. Pourtant, dans la préface du dictionnaire de 2003 une carte géographique de la Roumanie et de la République de Moldavie montre la zone où l'on parle le moldave: elle s'étend bien à l'intérieur du territoire de la Roumanie, jusqu'aux Carpates, ce qui tendrait à montrer que même les Roumains de Roumanie parlent moldave sans le savoir, comme Monsieur Jourdain. Les "moldavistes" ne sont donc pas tous d'accord entre eux...
Il est clair que les autorités communistes du PCM trouvent leur intérêt à bien distinguer les Moldaves des Roumains. La question linguistique est donc une question de géopolitique, et elle empoisonne les relations entre la Roumanie et la République de Moldavie depuis les élections de 1994. Elle a même repris de la vigueur, depuis que la frontière de l'Union européenne s'est établie sur le Prut, en 2007.
[modifier] Liens externes
- Catégorie République de Moldavie de l'annuaire dmoz.
- Présidence de la République
- Gouvernement de la République de Moldavie
- Parlement de la République de Moldavie
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