Mont-Perdu
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( Source : Géoportail ) |
Le versant nord du Mont-Perdu et son glacier |
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Altitude | 3 355 m |
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Latitude | 42° 40' 32" N |
Longitude | 0° 2' 4" E |
Pays | ![]() |
Massif | Pyrénées |
Première ascension | 7 août 1802 par les guides Rondo et Laurens et un berger aragonais |
Voie d'ascension la plus facile |
versant sud-ouest |
Type | massif calcaire |
Pays | ![]() ![]() |
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Type | Mixte | |
Critères | iii, iv, v, vii, viii | |
N° identification | 773 | |
Région2 | Europe et Amérique du nord | |
Année d'inscription | 1997 | |
Année d'extension | 1999 | |
Lien externe | http://whc.unesco.org/fr/list/773 | |
1 Nom officiel |
Le Mont-Perdu (ou Monte-Perdido en espagnol) est un sommet du versant espagnol des Pyrénées, proche de la frontière franco-espagnole. Avec une altitude de 3352[1] m, c'est le troisième plus haut sommet des Pyrénées[2].
Sous le nom de Massif du Mont-Perdu, on entend généralement le « Massif calcaire » des pyrénéistes constitué par le cirque de Gavarnie, ses sommets et ceux de la crête qui, au sud de la frontière, porte le sommet du Mont-Perdu lui-même, point culminant du massif.
Enfin l’appellation Tres Serols-Mont-Perdu[3] (ou Pyrénées-Mont Perdu[4]) désigne l’ensemble d’un massif montagneux transfrontalier plus vaste, inscrit depuis 1997 sur la liste du « patrimoine mondial » de l' Unesco au titre des paysages naturels et des paysages culturels.
Selon Ramond de Carbonnières[5] :
« Du Mont-Blanc même, il faut venir au Mont-Perdu : quand on a vu la première des montagnes granitiques, il reste à voir la première des montagnes calcaires. »
Sommaire |
[modifier] Toponymie et histoire de l'exploration du Mont-Perdu
Le nom de Mont-Perdu pour désigner le plus haut sommet du massif du Marboré est apparu au début du XVIIIe siècle, l'adjectif « perdu » étant utilisé dans le sens de « isolé, éloigné de tout ». Observable depuis les sommets fréquentés à l'époque (notamment le Pic du Midi de Bigorre, excursion traditionnelle des curistes de Barèges), le Mont Perdu n'est plus visible depuis les vallées françaises, car situé en arrière de la ligne de partage des eaux entre la France et l'Espagne. La première carte à le situer, est la carte de Roussel (1730), mais avec un environnement imaginaire (lac se déversant dans le Cirque de Gavarnie)[6]. La première estimation de son altitude fut faite, en 1786, par Vidal et Reboul, par visée depuis le Pic du Midi de Bigorre.
Ramond de Carbonnières, est « l'inventeur » du Mont-Perdu. Depuis son premier séjour à Barèges, en 1787, il est fasciné par le « massif calcaire » du Marboré. « On jugeait alors anormal, inexplicable, qu'au Marboré, le faîte des Pyrénées, l'axe de la chaîne, le centre du soulèvement fût calcaire et non granitique ; y avait-il donc un calcaire spécial, primitif, contemporain du granit, comme le pensait le naturaliste toulousain Picot de La Peyrouse ? »[7]. Persuadé que la nature du calcaire du Marboré est « ordinaire » Ramond entreprend l'étude du massif. En 1796, il détermine une voie d'accès vers le sommet : la vallée d'Estaubé.
Le 11 août 1797, il organise une véritable expédition forte de quatorze participants vers le sommet : par le difficile couloir glaciaire de Tuquerouye, ses guides, Laurens et Mouré, et un contrebandier espagnol le conduisent au Lac Glacé, au pied de la face nord du sommet. Une seconde expédition, le 7 septembre, suit le même itinéraire : montée très délicate par le couloir de Tuquerouye, en glace vive en fin de saison, retour par les parets de Pinède et le port de Pinède.
Ramond y trouve la confirmation de sa thèse : les calcaires, très riches en fossiles, sont bien d'origine sédimentaire marine. Ses observations lors de ces deux « expéditions » font le sujet de son ouvrage majeur : Voyages aux Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées paru en l'an IX (1801). Ce n'est qu'en 1802 que Ramond décide d'atteindre le sommet du Mont-Perdu (voir ci-dessous).
Mais, si le versant nord du Marboré est constitué de hautes murailles, celles des cirques de Gavarnie et d'Estaubé, il n'en est pas de même du versant sud. Invisible depuis les vallée françaises, le massif est en toile de fond des paysages de la province de Huesca : trois sommets voisins que les Aragonais ont nommé, selon les idiomes parlés dans les diverses vallées, As Tres Serols ou As Tres Sorores, les « trois sœurs » que la légende imagine pétrifiées après leur mort. Versant aragonais, les plus hauts pâturages sont accessibles et les itinéraires conduisant vers les sommets parfaitement connus : bergers, contrebandiers et militaires connaissent les « passages ». C'est un contrebandier aragonais qui guide Ramond vers le Lac Glacé, un berger qui conduit les guides de Ramond au sommet, et, pendant la guerre de 1792, les Espagnols « tenaient » le haut du cirque : « Il y avait un corps-de-garde espagnol au sommet du Taillon, à plus de 3200 m de hauteur absolue »[8].
[modifier] Géographie et géologie
Voir :
- Parc National Ordesa y Monte Perdido pour le versant sud du massif calcaire.
- Cirque de Gavarnie pour le versant nord
[modifier] Le Mont-Perdu (3352 m)
Le Mont-Perdu, situé en Espagne, est le sommet le plus élevé du massif, sur la crête séparant les canyons d'Ordesa et de Pineta (ou Pinède). C'est le pic central des Tres Serols.
[modifier] Les premières ascensions
- 1802 - Le 6 août, première ascension connue du sommet du Mont-Perdu par deux montagnards de Barèges, Rondo et Laurens conduits au sommet par un berger aragonais. Rondo et Laurens avaient été envoyés en éclaireurs pour reconnaître l'itinéraire d'ascension par Ramond de Carbonnières qui, avec les mêmes guides, réalisa la seconde ascension du Mont-Perdu, le 10 août 1802 [9]. L'itinéraire suivi fut long et compliqué : vallée d'Estaubé, port de Pinède, traversée des parets de Pinède vers le col de Niscle à l'Est du Mont-Perdu, ascension des glaciers et des terrasses du versant sud.
- 1888 - Première ascension de la face nord par les guides Célestin Passet et François Bernat-Salles, et le pyrénéiste Roger de Monts[10]. Le versant Nord du Mont-Perdu, au dessus du lac de Tuquerouye, est alors occupé par un glacier avec deux zones de séracs recouvrant les barres rocheuses inférieure et médiane de la face.
[modifier] Quelques voies d'accès
- Versant sud-ouest : Voie normale - de niveau F - depuis la Brèche de Roland, le refuge de Tuquerouye ou le refuge de Goriz.
- Versant nord :
- par le col du Cylindre puis l'arête Nord-Ouest, de niveau PD.
- la Face Nord classique de niveau AD, voie historique de la première ascension de la face Nord.
- Versant est :
- Éperon des Esparrets, de niveau D, dont la première ascension fut celle de Jean et Pierre Ravier, les 13 et 14 août 1973.
[modifier] Le Massif calcaire (ou Massif du Mont-Perdu)
Le Massif du Mont-Perdu comprend d'Ouest en Est les sommets suivants :
[modifier] Les sommets occidentaux
- les Pics de Gabiétou 3044 m et 3031 m
- la Pic du Taillon 3144 m
- le Doigt de la Fausse Brèche 2944 m
- le Pic Bazillac 2972 m
- le Pic des Sarradets 2741 m, au Nord de la crête frontière
[modifier] Les sommets du Cirque de Gavarnie
- le Casque du Marboré 3006 m
- la Tour du Marboré 3018 m
- l'Épaule du Marboré 3069 m
- le Pic occidental de la cascade 3085 m
- le Pic central de la cascade ou Pic Brulle 3093 m
- le Pic oriental de la cascade 3157 m
- le Pic du Marboré 3253 m
[modifier] Les pics orientaux
- le Pic Astazou occidental 3012 m
- le Grand pic d'Astazou 3083 m
- la crête du Cirque d'Estaubé : Pic de Tuquerouye (2814 m), Pic rouge de Pailla (2779 m), Pic de Pinède (2861 m)
- le Cylindre du Marboré 3327 m
- le Mont-Perdu 3352 m
- le Soum-de-Ramond 3260 m
- le Pic Baudrimont NW 3045 m
- le Pic Baudrimont SE 3026 m
- la Punta de las Olas 3002 m
[modifier] Tres Serols-Mont-Perdu, patrimoine mondial
L'ensemble du Tres Serols-Mont-Perdu (ou Pyrénées-Mont Perdu) classé patrimoine mondial englobe :
- Une partie Parc national des Pyrénées : les cirques de Gavarnie, Estaubé, Troumouse et Barroude et quelques territoires situés en zone périphérique du parc sur les communes d'Aragnouet, Gavarnie et Gèdre.
- Le Parc National Ordesa y Monte Perdido (Aragon) et quelques zones adjacentes sur les territoires de Bielsa, Fanlo, Puertolas, Tella-Sin et Torla.
En France, dans les Hautes-Pyrénées, les cirque de Gavarnie, d'Estaubé et de Troumouse ainsi que la muraille de Barroude offrent des aspects particuliers de ce site de haute montagne. Ce sont des cirques d'origine glaciaire, aux hautes parois escarpées. L'aménagement des pâturages de moyenne montagne, des granges d'altitude est un témoin d'une activité agro-pastorale encore présente.
En Espagne, dans la province d'Aragon, les canyons d'Ordesa, de Niscle et de Pineta sont parmi les plus profonds d'Europe. Les paysages de moyenne altitude de ce versant, façonnés au cours des siècles par l'agriculture en terrasse et la vie pastorale, sont les marques encore vivantes d'une remarquable adaptation des bergers aux exigences de ce milieu.
[modifier] Villes
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ Les cartes françaises indiquent en général cette altitude (sauf la carte Schrader, 3353 m et la carte Baudrimont, 3353 m). Les cartes et les guides espagnols indiquent 3355 m. Les documents du patrimoine mondial ont choisi 3352 m.
- ↑ Le quatrième seulement si l'on tient compte de la Pointe d'Astorg (3355 m), dans le massif de la Maladetta, pointe qui est un sommet secondaire de ce massif.
- ↑ United Nations Environment Programme. [Protected Areas and World Heritage]
- ↑ UNESCO : [La Liste du Patrimoine mondial],
- ↑ L.Ramond de Carbonnières. Voyages aux Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées, p. 115.
- ↑ Carte générale des Monts Pyrénées, et partie des Royaumes de France et d'Espagne par le Sr Roussel ingénieur du Roy, Paris, Dépôt des fortifications, 1730, feuille 7.
- ↑ Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, tome I, p.46
- ↑ L.Ramond de Carbonnières. Voyages aux Mont-Perdu et dans la partie adjacente des Hautes-Pyrénées, p. 13.
- ↑ Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, tome I, p.75.
Le récit du Voyage au sommet du Mont-Perdu, par L. Ramond est paru dans le n° 83 du Journal des Mines de thermidor an XI. - ↑ Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, tome V, p.132
[modifier] Liens externes
- Amiens : la cathédrale Notre-Dame •
- Arc-et-Senans : la saline royale •
- Arles : les monuments romains et romans •
- Avignon : le centre historique (le palais des papes, l’ensemble épiscopal) et le Pont d’Avignon •
- Bordeaux : prévu pour juin 2007 •
- Bourges : la cathédrale Saint-Étienne •
- Carcassonne : la ville fortifiée historique •
- Chartres : la cathédrale Notre-Dame •
- Golfe de Porto (Corse-du-Sud) : la calanche de Piana, Le golfe de Girolata et La réserve de Scandola
- Dordogne : les sites préhistoriques et les grottes ornées de la vallée de la Vézère •
- France : les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle •
- France et Belgique : les beffrois •
- Fontainebleau : le palais et son parc •
- Hautes-Pyrénées et Aragon : le Mont-Perdu •
- Le Havre : centre-ville du Havre reconstruit par l'atelier Auguste Perret •
- Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire : le Val de Loire, de Sully-sur-Loire à Chalonnes •
- Lyon : le site historique du Vieux Lyon •
- Marmagne : l’abbaye cistercienne de Fontenay •
- Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : le canal du Midi •
- Le Mont-Saint-Michel : le mont, son abbaye et sa baie •
- Nancy : les places Stanislas, de la Carrière, et d’Alliance •
- Orange : le théâtre antique, ses abords et l'arc de triomphe.
- Paris : les rives de la Seine •
- Provins : la ville de foire médiévale •
- Reims : la cathédrale Notre-Dame, la basilique et l’ancienne abbaye Saint-Remi et le palais de Tau •
- Remoulins : le Pont du Gard •
- Rouen : prévu pour 2009 dont la cathédrale, l'abbatiale saint-ouen, le gros horloge, le parlement de normandie •
- Saint-Émilion : sa Juridiction •
- Saint-Savin (Vienne) : l’abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe •
- Strasbourg : Grande île •
- Vernon : prévu pour 2010 avec le vieux Moulins (unique au monde, le château de Bizy, le village des peintres de Giverny •
- Versailles : le palais et son parc •
- Vézelay : la basilique et sa colline
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