Cathédrale Notre-Dame de Chartres
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Nom local | Cathédrale Notre-Dame de Chartres | ||
Ville | Chartres | ||
Pays | France | ||
Région | Centre | ||
Département | Eure-et-Loir | ||
Type | Cathédrale | ||
Rattaché à | Évêché de Chartres (siège) | ||
Date de début de la construction | 1145 (cathédrale romane) 1194 (cathédrale gothique) |
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Date d'achèvement | 1220 | ||
Style(s) dominant(s) | Roman Gothique |
La cathédrale Notre-Dame de Chartres est le monument le plus célèbre de Chartres, préfecture du département d'Eure-et-Loir, située à 95 kilomètres au sud-ouest de Paris. Elle est considérée comme un des plus parfaits édifices gothiques.
L'actuelle cathédrale, d'architecture gothique, a été construite au début du XIIIe siècle, pour la majeure partie en 30 ans, sur les ruines d'une précédente cathédrale romane, détruite lors d'un incendie en 1194.
On reconnaît facilement la cathédrale Notre-Dame de Chartres du fait de la grande différence entre ses deux tours : la tour nord a une base de type gothique ancien (avec contrefort et peu d'ouverture), surmontée d'une flèche flamboyante plus tardive (datée du XVe siècle) ; en revanche, la tour sud, dotée d'une base typiquement gothique, est surmontée d'une flèche très simple.
Grand lieu de pèlerinage, cette cathédrale et ses tours dominent la ville de Chartres et la plaine de la Beauce alentour. Elles s'aperçoivent à plusieurs dizaines de kilomètres de distance. La cathédrale a été classée au patrimoine mondial par l'UNESCO en 1979.
Sommaire |
[modifier] Histoire
Henri IV fut le seul roi de France sacré dans cette cathédrale et non pas à Reims selon la tradition.
Paris était en effet tenu par les catholiques, qui opposaient leur résistance au roi à cause de sa religion protestante. C'est à cette occasion que le monarque aurait prononcé la phrase célèbre : « Paris vaut bien une messe ». Il se convertit et fut sacré roi de France ; dès lors, les catholiques se rendirent progressivement.
[modifier] Construction
La cathédrale a été construite par des ouvriers spécialisés, appelés compagnons, réunis en confréries ou fraternités. À cette période, il existait trois fraternités : les Enfants du Père Soubise, les enfants de Maître Jacques, et les Enfants de Salomon liés à l' Ordre du Temple. Ces derniers ont laissé sur les pierres ou les poutres, quelques signes gravés qui sont leurs signatures. Les tracés directeurs, de facture duodécimale, de la construction de son plan ont été directement exécutés grâce à la corde à treize nœuds, un des outils des compagnons bâtisseurs.
On peut y voir plusieurs symboles inhabituels tesl que les signes du zodiaque.
La grande rose est une des plus grandes du monde (13.36m de diamètre)
[modifier] Quelques chiffres
- Longueur : 130 mètres
- Largeur : 32 / 46 mètres
- Nef : 37 mètres de hauteur ; largeur : 16,40 mètres
- 176 verrières
- Clôture du chœur : 200 statues
[modifier] Portails sculptés
[modifier] Portail royal (façade occidentale)
La façade occidentale constitue la porte d'entrée principale de l'édifice religieux. Encadrée par deux tours, elle présente un programme sculpté important : 24 grandes statues (il en reste 19 aujourd'hui) et plus de 300 figures forment un décor en harmonie avec l'architecture de la cathédrale[1]. Le décor derrière les statues représente les derniers feux du style roman : entrelacs, colonnettes, feuilles d'acanthe témoignent des influences méridionales.
[modifier] Portail nord
Le porche nord est aussi appelé "portail de l'Alliance". Ses statues ont été exécutées entre 1205 et 1210[2]. Elles représentent des scènes de l'Ancien Testament et de la vie de la vierge Marie. Les voussures de la baie centrale évoquent les épisodes de la Genèse. La baie de droite reprend le thème des travaux et des jours, ainsi que des arts libéraux.
[modifier] Portail sud
Appelé aussi "portail de l'Église", il met en scène le Jugement Dernier (tympan central). Sont également figurés les confesseurs (portail de droite), les apôtres et les martyrs (portail gauche).
[modifier] Vitraux
La cathédrale de Chartres possède le plus important ensemble vitré du XIIIe siècle, remarquablement préservé jusqu'à ce jour (notamment ses bleus inimitables). Il y a le nombre remarquable de 176 vitraux (petites roses comprises), sur une surface de 2 500 m². Pour la plupart, ils représentent des saints et saintes ou des personnages de la Bible : (Noé, Joseph, le Bon Samaritain, le Fils Prodigue...) mais aussi de la Légende dorée de Jacques de Voragine (dominicain italien du XIIIe siècle).
[modifier] Le Labyrinthe
Le labyrinthe de Chartres, œuvre du XIIe siècle, est une figure géométrique circulaire inscrite dans toute la largeur du pavage de la nef principale, entre les troisième et quatrième travées. Elle représente un tracé continu déployé de 261,55 m, partant de l'extérieur et aboutissant au centre, en une succession de tournants et d'arcs de cercles concentriques. Une de ses particularités est que, partant du centre ou de l'extérieur, le chemin parcouru présente exactement le même enchaînement de tournants et d'arcs de cercle.
Le labyrinthe serait un chemin symbolique qui mènerait l'homme de la terre à Dieu ; un chemin où l'homme irait à la rencontre de Dieu. Le centre de cette grande figure symbolise la Cité de Dieu. La démarche du labyrinthe ne consiste pas seulement à aller jusqu'au centre mais à en repartir. Le pélerin est invité à emprunter la ligne tracée face à lui pour monter vers le chœur de la cathédrale, vers l'orient, vers la lumière (il évite aussi un voyage, souvent dangereux, sur les lieux saints).
C'est un lieu réputé en géobiologie (radiesthésie).
[modifier] La clôture
Elle se trouve à l'intérieur de la cathédrale et entoure le chœur. Elle est entièrement sculptée (40 groupes, 200 statues au total) par Jehan de Beauce au début du XVIe siècle. Le programme iconographique est de style Renaissance et évoque les épisodes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie.
[modifier] La crypte
La cathédrale actuelle résulte de 7 constructions de différentes époques, elles-mêmes reposant sur un lieu de culte druidique du pays des Carnutes. Les cathédrales ont souvent été superposées, servant chacune de fondations à celle qui a succédé. Les parties qui n'ont pas été remblayées forment deux cryptes concentriques qu'il est possible de visiter. Elle permet d'avoir un aperçu des fondations et de fresques du 12è siècle, ainsi que du puits qui date des premières constructions. On peut y voir également une statue de "vierge à l'enfant" noire, réplique d'une statue moyen-âgeuse, l'originale ayant été perdue dans un incendie.
[modifier] La crypte intérieure
Les premiers chrétiens auraient édifié du 4ème au 11ème siècle des sanctuaires successivement dévastés par les flammes et/ou persécutions religieuses. Un vestige de muraille, généralement attribué à l'époque gallo-romaine, rappelle la première église, mais il ne subsiste rien de celle du 6ème siècle, pas plus que de celle détruite en 858 par les Normands. Par contre la crypte de l'église carolingienne édifiée par Gislebertus au 9ème siècle existe toujours. Elle porte le nom de caveau Saint-Lubin et se situe sous le choeur de la cathédrale actuelle, juste sous le maître autel.
[modifier] La crypte extérieure
La deuxième, appelée crypte Saint-Fulbert, qui enveloppe ce caveau, part d'un clocher et fait le tour de l'édifice. Datant du 11ème siècle, avec ses 230 mètres de long sur 5 à 6 mètres de large, elle est la plus grande crypte de France. En partant de l'extrémité de la galerie nord, on arrive à la chapelle de Notre-Dame Sous-Terre, vraisemblablement le plus ancien sanctuaire marial du monde, où on peut contempler une reproduction récente de la statue de l'antique Madone, le modèle original ayant été brûlé par les révolutionnaires en 1793. Elle mêle sans doute l'image d'une divinité féminine remontant au temps des druides au culte marial.
La galerie devient semi-circulaire sous le chevet et s'ouvre sur trois chapelles romanes profondes, encadrées par quatre plus petites chapelles gothiques du 13ème siècle. C'est là que se trouve le puits dit des Saints-Forts (33m de profondeur), érigé sur une base gallo-romaine carrée, dont l'eau passait au Moyen-Age pour posséder des vertus miraculeuses.
Dans la galerie sud on peut admirer une fresque du 12ème siècle comprenant la représentation, pense-t-on, de la cathédrale romane de l'époque.
[modifier] La vierge au pilier
Cette vierge en bois de poirier date d'environ 1540, elle était autrefois adossée au jubé qui a été détruit au XVIIIe siècle
[modifier] Le voile de la Vierge
[modifier] La cathédrale de Chartres dans la fiction
Joris-Karl Huysmans a publié en 1898 un roman intitulé La Cathédrale où il s'initie à la symbolique médiévale et catholique à Chartres. Ce roman connut un certain écho à l'époque.
[modifier] Les principaux pèlerinages
La cathédrale Notre-Dame de Chartres est, depuis son édification, un haut lieu de pèlerinage pour les catholiques français - ce qui explique notamment l'ampleur du déambulatoire, permettant la circulation des fidèles autour du chœur. Au cours du XXe siècle les pèlerinages à Chartres ont connu un nouvel élan, à la suite de l'écrivain Charles Péguy qui se rendit à pied de Paris à Chartres en 1912, accomplissant un vœu fait au chevet de son fils malade. Après la mort de Péguy en 1914, certains de ses amis refirent la route en méditant ses poèmes, initiant un vaste mouvement de pèlerinages à Chartres, parmi lesquels :
- le pèlerinage étudiant, organisé par les aumôneries de l'enseignement supérieur en Île-de-France, aux Rameaux,
- le pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté, d'inspiration traditionaliste, à la Pentecôte,
- le pèlerinage du monde du travail.
A noter également l'existence à la Pentecôte d'un pèlerinage schismatique de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) qui effectue le parcours en sens inverse, de Chartres à Montmartre mais qui n'a bien évidemment pas l'autorisation de célébrer la messe ni à la Cathédrale de Chartres, ni à la Basilique du Sacré Coeur de Montmartre.
[modifier] Vue du ciel
[modifier] Photos
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Louis Gillet, Histoire de l'Art français, tome 1 : des origines à Clouet, Paris, Zodiaque, 1977, page 220
- ↑ Georges Duby, Le Moyen Âge, Paris, Seuil, 1995, page 294
[modifier] Liens externes
- (fr) Fiche sur le site Structurae.de
- Web'Chartres - Le site interactif de la ville
- Le site de l'Office de Tourisme de Chartres
- Le site officiel des vitraux de la cathédrale de Chartres
- (fr) Le labyrinthe : chemin de Jérusalem des cathédrales
- (de) Geométrie sacrée
- (no) Photos
- - Site des Chevaliers Carnutes
[modifier] Bibliographie
- (de) Klug, Sonja Ulrike: Kathedrale des Kosmos. Die heilige Geometrie von Chartres. Munich 2001. ISBN 3720521338
- Louis Charpentier : "Les mystères de la cathédrale de Chartres"
- Amiens : la cathédrale Notre-Dame •
- Arc-et-Senans : la saline royale •
- Arles : les monuments romains et romans •
- Avignon : le centre historique (le palais des papes, l’ensemble épiscopal) et le Pont d’Avignon •
- Bordeaux : prévu pour juin 2007 •
- Bourges : la cathédrale Saint-Étienne •
- Carcassonne : la ville fortifiée historique •
- Chartres : la cathédrale Notre-Dame •
- Golfe de Porto (Corse-du-Sud) : la calanche de Piana, Le golfe de Girolata et La réserve de Scandola
- Dordogne : les sites préhistoriques et les grottes ornées de la vallée de la Vézère •
- France : les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle •
- France et Belgique : les beffrois •
- Fontainebleau : le palais et son parc •
- Hautes-Pyrénées et Aragon : le Mont-Perdu •
- Le Havre : centre-ville du Havre reconstruit par l'atelier Auguste Perret •
- Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire et Maine-et-Loire : le Val de Loire, de Sully-sur-Loire à Chalonnes •
- Lyon : le site historique du Vieux Lyon •
- Marmagne : l’abbaye cistercienne de Fontenay •
- Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : le canal du Midi •
- Le Mont-Saint-Michel : le mont, son abbaye et sa baie •
- Nancy : les places Stanislas, de la Carrière, et d’Alliance •
- Orange : le théâtre antique, ses abords et l'arc de triomphe.
- Paris : les rives de la Seine •
- Provins : la ville de foire médiévale •
- Reims : la cathédrale Notre-Dame, la basilique et l’ancienne abbaye Saint-Remi et le palais de Tau •
- Remoulins : le Pont du Gard •
- Rouen : prévu pour 2009 dont la cathédrale, l'abbatiale saint-ouen, le gros horloge, le parlement de normandie •
- Saint-Émilion : sa Juridiction •
- Saint-Savin (Vienne) : l’abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe •
- Strasbourg : Grande île •
- Vernon : prévu pour 2010 avec le vieux Moulins (unique au monde, le château de Bizy, le village des peintres de Giverny •
- Versailles : le palais et son parc •
- Vézelay : la basilique et sa colline
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